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  • Après Nice
    https://iaata.info/Apres-Nice-1459.html

    Neuf mois d’état d’urgence. Neuf mois de perquisitions, d’interdictions de manifester, de restrictions de libertés. 5 000 policier.e.s et gendarmes recruté.e.s, 2 500 postes supplémentaires pour la justice et sa sinistre administration pénitentiaire. 736 millions d’euros dépensés [1], au point où (...) — 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/16/francois-hollande-annonce-5-000-emplois-supplementaires-de-policiers-et-de-g, http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/11/17/20002-20151117ARTFIG00116-budget-valls-admet-que-la-france-ne-tiendra-pas-s, http://www.lepoint.fr/societe/a-nice-christian-estrosi-chouchoute-ses-policiers-municipaux-31-05-2010-4612, (...)

  • Surveillance des frères Kouachi : autopsie d’un échec

    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/02/27/surveillance-des-freres-kouachi-autopsie-d-un-echec_4872725_4809495.html

    Chaque nouvel attentat souligne les défaillances des services de renseignement et fournit l’occasion d’octroyer plus de moyens à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-DCRI). La réflexion sur l’organisation du renseignement français, elle, est sans cesse repoussée.

    A la mi-novembre 2015, quarante et une notes de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – devenue la DGSI en mai 2014 – sur les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont été déclassifiées à la demande de la justice, comme l’a révélé Le Monde le 4 janvier. Leur examen retrace de manière très précise le travail effectué entre 2010 et 2013 sur les futurs auteurs des attentats de janvier 2015. Il permet surtout de mieux cerner la nature des failles dans ce dossier.

    Premier enseignement : la DCRI n’a pas manqué de moyens. Ecoutes téléphoniques, consultations Internet, analyse de fadettes, surveillance physique, renseignement humain… L’abondance des données collectées sur les frères Kouachi entre 2010 et 2013 confirme que ces deux « objectifs » ont fait l’objet d’un travail sérieux en raison de leur connexion établie avec « la mouvance terroriste ».

    La défaillance se situe ailleurs, dans l’analyse qui a été faite de ces informations. Après deux ans d’écoutes, la DCRI met un terme au suivi des frères Kouachi au motif qu’il n’a pas permis de « détecter d’éléments relatifs à la préparation d’une action violente » ni « de matérialiser des éléments permettant l’ouverture d’une enquête judiciaire ». (...)

    Début 2010 : la maison du Cantal

    Déjà condamné à trente-six mois d’emprisonnement en 2008 pour sa participation à la filière irakienne dite des « Buttes-Chaumont », Chérif Kouachi réapparaît incidemment dans le viseur des services début 2010. Les policiers sont alors occupés à surveiller Djamel Beghal, condamné pour un projet d’attentat à Paris en 2005 et assigné à résidence à Murat, dans le Cantal, depuis sa sortie de prison. Ils constatent que deux hommes lui rendent de fréquentes visites : Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi.

    Cette surveillance va contribuer à mettre au jour un projet élaboré à Murat visant à faire évader Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée-d’Orsay en 1995. Le 18 mai 2010, la Sous-direction antiterroriste (SDAT) interpelle onze personnes, dont Amedy Coulibaly, sa compagne Hayat Boumeddiene et Chérif Kouachi. Amedy Coulibaly écopera en 2013 de cinq ans de prison dans ce dossier, Chérif Kouachi bénéficiant d’un non-lieu.
    Au lendemain des attentats de janvier 2015, la DGSI avait fait savoir qu’Amedy Coulibaly n’était pas connu des services pour ses liens avec la mouvance terroriste. Sur le plan judiciaire, c’est exact : la qualification « terroriste » n’avait pas été retenue lors de son procès.

    Du point de vue du renseignement, cette affirmation est fausse. Le 15 mars 2010, Amedy Coulibaly a fait l’objet d’une demande d’information de la SDAT à la DCRI « concernant des individus liés à la mouvance islamiste radicale ». Le 29 mars, la ligne téléphonique de son épouse, Hayat Boumeddiene, a été placée sur écoutes, les enquêteurs soupçonnant Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi de l’utiliser. La DCRI écrivait alors à propos de la jeune femme : « Elle évolue incontestablement dans la mouvance islamiste radicale et mérite de retenir l’attention de nos services. » Les principaux acteurs des attentats de janvier 2015 étaient tous dans le viseur de la DCRI depuis 2010.

    Eté 2011 : le voyage au Yémen

    C’est pourtant un renseignement étranger qui va conduire la DCRI à s’intéresser de nouveau aux frères Kouachi. Fin 2011, les Etats-Unis informent la France que Saïd Kouachi s’est rendu durant l’été 2011 à Oman, près de la frontière yéménite, en compagnie de Salim Bengale , qui combattra par la suite dans les rangs de l’organisation Etat islamique. Les deux hommes auraient profité de ce séjour pour rejoindre Peter Chérif , un ancien des « Buttes-Chaumont » qui a combattu en Irak avant de rallier Al- Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) au Yémen.

    Les services découvrent rapidement que Chérif Kouachi a correspondu par mail avec Peter Chérif depuis un café Internet de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) dans les mois précédant ce voyage. Ils ne comprendront que bien plus tard que c’est vraisemblablement Chérif Kouachi, et non Saïd, qui s’est rendu au Yémen cet été-là avec le passeport de son frère – qui s’y trouvait sans doute déjà –, afin de contourner son contrôle judiciaire.
    C’est là le premier ratage des services : comment un djihadiste déjà condamné pour terrorisme et mis en examen dans un autre dossier est-il parvenu à rejoindre les rangs d’AQPA sans que personne, en dehors des Américains, ne s’en aperçoive ?

    21 décembre 2011 : les frères Kouachi sur écoutes

    Chérif Kouachi – qui apparaît pour la troisième fois dans le viseur des services – sera placé sur écoutes par la DCRI pendant deux ans, de décembre 2011 à décembre 2013. Il fera durant cette période l’objet de surveillances physiques « ponctuelles mais régulières ». Saïd Kouachi sera, lui, « branché » par la DCRI à deux reprises, durant huit mois en 2012 et deux mois en 2013. Il fera également l’objet d’une dernière écoute mise en place par la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) entre février et juin 2014.
    Les services constatent que la surveillance technique des frères est rendue « très difficile » par le fait qu’ils cherchent à « cacher » leurs échanges, ont « en leur possession une très grande quantité de puces téléphoniques », dont ils changent « généralement au bout d’un jour ou deux ». Un luxe de précautions susceptible d’éveiller quelques soupçons.

    8 février 2012 : la surveillance physique

    Le 8 février, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Chérif Kouachi est aperçu à bord d’une voiture en compagnie de Slimane Khalfaoui et de Nicolas Belloni, tous deux condamnés pour un projet d’attentat à l’explosif visant la cathédrale de Strasbourg et le marché de Noël en décembre 2000. La DCRI commence à découvrir que l’aîné de la fratrie fréquente presque exclusivement des individus connus de sa documentation spécialisée.

    Mars 2012 : les consultations Internet de Chérif Kouachi

    Le 13 mars, Chérif Kouachi est licencié pour avoir refusé de saluer sa directrice. Il consulte régulièrement des sites Internet ayant trait au djihad. « Son intérêt porté à la recherche d’un aéroport et d’une zone désertique au Yémen confirme son profil de candidat potentiel au djihad, ou pourrait donner une indication sur la région dans laquelle pourrait se trouver actuellement Peter Chérif », note la DCRI.

    11 avril 2012 : un objectif « prioritaire »

    Alors qu’il est toujours mis en examen dans le dossier du projet d’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, Chérif Kouachi est en relation avec deux anciens des « Buttes-Chaumont » : Mohamed El Ayouni et Thamer Bouchnak. Il continue surtout d’être un des principaux contacts téléphoniques de Peter Chérif, soupçonné « d’organiser, depuis le Yémen, une filière d’acheminement de djihadistes ».
    Les services soupçonnent alors les frères Kouachi d’animer cette filière et de préparer un deuxième voyage au Yémen, après celui de l’été 2011. « Kouachi Chérif est incontestablement un islamiste radical qui évolue toujours actuellement dans la mouvance terroriste, conclut une note de la DCRI. Il demeure l’un des objectifs prioritaires du service. »

    1er juin 2012 : Fritz-Joly Joachin, l’« associé »

    Les services s’intéressent à un certain Fritz-Joly Joachin, qu’ils soupçonnent d’être l’« associé » de Chérif Kouachi dans « un possible commerce (dont la nature reste à déterminer) avec la Chine ». Fritz-Joly Joachin est apparu en 2010 dans une enquête sur une filière djihadiste afghane. Il sera interpellé en Bulgarie quelques jours avant l’attaque visant Charlie Hebdo, tandis qu’il tentait de gagner la Turquie. Il a depuis été mis en examen dans l’enquête sur les attentats de janvier 2015.

    6 juin 2013 : trafic de contrefaçons

    Les enquêteurs y voient plus clair sur le commerce dans lequel sont associés les deux hommes : il s’agit d’un trafic de vêtements de contrefaçon, dont « le service soupçonne » qu’il « constitue un soutien financier à la mouvance terroriste ». Le 6 juin, les policiers photographient Chérif Kouachi, coiffé d’un casque de scooter, revendant des vestes Ralph Lauren à un client.

    Au lendemain des attentats de janvier 2015, la DGSI avait justifié l’interruption de la surveillance de Chérif Kouachi par le fait qu’il était entièrement absorbé par ce commerce et semblait s’être
    « éloigné de tout engagement radical ». Un argument mis à mal par les soupçons évoqués dans plusieurs notes sur la vocation réelle de ce trafic de contrefaçons, connu des spécialistes pour être un mode de financement historique du terrorisme.

    6 juin 2013 : le garage de Rabah

    La thématique des « petits commerces » du djihad prend corps. La surveillance physique du 6 juin permet de constater que Chérif Kouachi se rend dans un garage d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Ce commerce « ne figurant pas parmi les professionnels de l’automobile les plus proches du domicile de Kouachi, il était décidé de procéder à des investigations complémentaires ». Les policiers découvrent que son gérant, Rabah Boukaouma, a été interpellé puis relâché faute de preuves lors du démantèlement en 2005 du réseau Chérifi, dont onze membres ont été condamnés en 2011 pour un projet d’attentat contre la DST, ancêtre de la DGSI.

    « Le service s’interroge sur une implication éventuelle du commerce de Boukaouma Rabah dans un soutien à la cause terroriste. (...) Il est peu probable que la nature des relations mises à jour entre Kouachi et ce professionnel de l’automobile soit exclusivement d’ordre professionnel », note fort justement la DCRI. Rabat Boukaouma a depuis été mis en examen dans un tout autre dossier : le projet d’attentat visant une église de Villejuif en avril 2015.

    11 juin 2013 : contacts avec Amedy Coulibaly

    Les services constatent que Chérif Kouachi ne respecte pas les obligations de son contrôle judiciaire, à savoir le pointage une fois par semaine au commissariat de Gennevilliers. Plus inquiétant, alors qu’il a interdiction d’entrer en contact avec Amedy Coulibaly, mis en examen dans le même dossier, il échange régulièrement avec la ligne de sa compagne, Hayat Boumeddiene, qui sert de relais téléphonique entre les deux hommes. La répétition de ce subterfuge, déjà constaté en 2010, aurait pu alerter les services.

    Juin 2014 : fin de la surveillance de Saïd Kouachi

    Malgré ces contacts interdits, la surveillance technique de Chérif Kouachi prend fin en décembre 2013, celle de son frère en juin 2014. Amédy Coulibaly, lui, ne sera jamais « branché ». Un suivi prolongé et élargi à leur entourage aurait sans doute permis à la DGSI de s’alarmer des quelque 500 appels passés entre les téléphones de Hayat Boumeddiene et de l’épouse de Chérif Kouachi au cours de l’année 2014, dans les mois qui ont précédé les attentats de janvier 2015.

    Janvier 2015 : la revendication des attentats

    Le 7 janvier, les frères Kouachi tuent douze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo. Ils se réclament durant leur cavale d’AQPA, la cellule d’Al-Qaida au Yémen où ils avaient rejoint, à l’été 2011, Peter Chérif. Le 9 janvier, Amedy Coulibaly tue quatre personnes dans l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Il revendique son geste dans une vidéo au nom de l’organisation Etat islamique, un groupe qu’a rejoint en 2013 le compagnon de route des Kouachi au Yémen, Salim Bengale.

    Hayat Boumeddiene s’est enfuie en Syrie quelques jours avant les attaques, tout comme a tenté de le faire Fritz-Joly Joachin, l’« associé » de Chérif Kouachi. Aucune surveillance des frères Kouachi n’avait « permis de détecter d’activités relatives à la préparation d’une action violente », insiste la DGSI. Les relations entre les futurs acteurs des attentats de janvier 2015, et leur engagement dans la mouvance djihadiste, elles, étaient parfaitement documentées.

  • Je trouve très curieuse la juxtaposition entre cet article ( http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/02/16/les-oublies-du-13-novembre_4866532_4809495.html ) à propos de la cinquantaine de blessés au Stade de France le 13 novembre et cet autre article ( http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/02/18/maya-victime-du-13-novembre-mes-blessures-m-ont-obligee-a-me-battre_4868007_ ) publié le même jour je crois, à propros d’une seule blessée (qui certes a perdu son mari) à la terrasse du Carillon

    D’un côté l’article porte sur la totalité des cinquante blessés (mais c’est sûrement déjà très bien qu’on s’en préoccupe), de l’autre c’est une personne isolée (dont par ailleurs la ténacité force l’admiration et la douleur la compassion).

    D’un côté la victime parisienne témoigne à visage découvert, de l’autre les victimes ne veulent surtout pas qu’on les identifie. Elles se sentent nettement moins protégées.

    D’un côté l’attentat du stade de France est qualifié de manqué, il a fait un mort et 54 blessés (étonnament c’est le même nombre de blessés que l’attentat de la Défense le 12 septembre 1986), de l’autre on se situe au coeur des attentats.

    D’un côté c’est la banlieue et de l’autre c’est Paris.

    Et j’imagine qu’on attendra encore longtemps l’article à propos des personnes dont les nerfs ont été salement égratignés par la fusillade du 18 novembre à Saint-Denis, parmi lesquelles je suis sûr que l’on doit compter quelques insomniaques et déprimés désormais.

  • Nicolas Sarkozy pose ses conditions à un soutien à la réforme de la Constitution
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/01/06/nicolas-sarkozy-pose-ses-conditions-a-un-soutien-a-la-decheance-de-nationali

    Il réclame que le calendrier de son application soit mieux précisé, qu’elle soit élargie aux délits terroristes et pas seulement aux crimes terroristes, que la déchéance soit prononcée dès l’effet de la peine et enfin que l’état d’urgence permette dorénavant la pose de bracelets électroniques par décision administrative pour les individus dangereux.

    Au total, 51 membres du bureau politique, parmi lesquels Alain Juppé et Bruno Le Maire, ses rivaux en vue de la primaire de la droite et du centre, se sont prononcés dans le même sens que l’ancien chef de l’Etat.

    Cinq dirigeants ont voté contre : Nathalie Kosciusko-Morizet, Edouard Philippe, Benoist Apparu, Hervé Mariton et Patrick Devedjian. Enfin, deux se sont abstenus : Rachida Dati et Gérard Longuet.

    Décidément, chacun veut apporter sa bouse à l’édifice.

    Si on résume la proposition phare de ce bon Sarko (et si je comprends bien) : un poivrot qui beugle Allah akbar ! sous le nez des flics (délit d’apologie du terrorisme) pourra se voir déchu de la nationalité française par un tribunal correctionnel.

    Ou un collégien qui aurait toussé pendant la minute de silence.

  • « Est-ce que tu serais prêt à tirer dans la foule ? »

    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/01/06/est-ce-que-tu-serais-pre-t-a-tirer-dans-la-foule_4842273_4809495.html

    « Il m’a juste dit de choisir une cible facile, un concert par exemple, là où il y a du monde. Il m’a précisé que le mieux, après, c’était d’attendre les forces d’intervention sur place et de mourir en combattant avec des otages. » Dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ce jeudi 13 août 2015, un apprenti djihadiste passe aux aveux.

    Interpellé deux jours plus tôt à Paris, à son retour de Syrie, Reda H., un Parisien de 30 ans, raconte tout aux enquêteurs : les raisons de son départ, le passage de la frontière syrienne, ses entraînements militaires, les éclats de métal retrouvés dans son genou... Il explique surtout avoir été missionné à Rakka par un certain Abou Omar, la « kounia » (le surnom musulman) d’Abdelhamid Abaaoud, un des coordinateurs des attentats du 13 novembre 2015, pour commettre un massacre lors d’un « concert de rock ».

    Ses aveux prémonitoires, trois mois avant la prise d’otages sanglante du Bataclan, hantent encore les services de renseignement. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que cela va arriver très bientôt, insiste le jeune homme en garde à vue. Là-bas, c’était une véritable usine, et ils cherchent vraiment à frapper en France ou en Europe. »

    La cible de ce projet d’attaque a-t-elle été suffisament prise au sérieux ? Aurait-il fallu renforcer la sécurité devant les salles de concert parisiennes ? « Le mode opératoire décrit par Reda H. dans ses auditions » est en tout cas « exactement celui qui a été utilisé par les auteurs des attentats du 13 novembre 2015 », constate un officier de la DGSI dans un procès-verbal versé au dossier ;

    Reda H. affirme qu’il n’a jamais eu l’intention de passer à l’acte. Devant les enquêteurs, il se présente comme un djihadiste repenti et malhabile, qui se serait blessé à l’entraînement en sautant sur sa propre grenade. La nature exacte de ses intentions est difficile à cerner. Le récit qu’il fait de son séjour en Syrie, extrêmement circonstancié, permet en revanche de mieux comprendre la façon dont l’organisation Etat Islamique (EI) recrute et forme certains sympathisants pour frapper l’Europe.

    Trentenaire parisien de confession musulmane, Reda H. ne correspond pas à l’idée qu’on se fait généralement d’un candidat au martyre. Il ne vient pas d’un de ces quartiers ghettoïsés où le sentiment de relégation fait le lit de cette identité refuge qu’est devenu l’islam radical. Il n’est pas davantage originaire de ces ensembles pavillonnaires où l’absence de perspective fait parfois basculer ceux qu’on appelle un peu vite les « convertis » dans la dernière idéologie alternative du XXIe siècle.

    Les motivations : « J’étais mitigé »

    Né dans le 17e arrondissement de Paris, Reda H. vivait jusqu’à son départ pour la Syrie dans un quartier plutôt cossu du 15e arrondissement et travaillait dans la maintenance informatique chez Astrium, une filiale spatiale du groupe Airbus. En avril 2014, il perd son travail. Révolté par le conflit syrien qui fait rage depuis 2011, il sombre dans l’oisiveté et se met en tête de rejoindre ses frères combattants :

    « J’estime légitime le combat contre le régime de Bachar Al-Assad qui massacre son propre peuple », se justifie-t-il en garde à vue. « J’ai été dans un premier temps séduit par l’efficacité de l’Etat islamique en Irak, puis en Syrie. Ce qu’ils arrivent à faire avec seulement 30 000 hommes, c’est incroyable. L’Armée syrienne libre [ASL, la seule force d’opposition non djihadiste], c’est un groupe de mercenaires voleurs et avides qui comptaient prendre le pouvoir pour des raisons financières », croit-il comprendre.

    Entre une ASL discréditée par la propagande de l’EI et un « califat » se réclamant de Dieu, le jeune homme n’hésite pas. Son indignation humanitaire est mêlée de considérations religieuses. Interrogé sur sa perception de la charia, la loi islamique, il admet qu’elle était « une des raisons » de son départ : « La loi de Dieu n’est appliquée nulle part sur terre. Seul l’Etat islamique prétend l’appliquer. » Le policier tente alors de cerner son degré de radicalisation :

    « Estimez-vous légitime de couper la main d’un voleur, sachant que vous avez été arrêté en 2007 pour une série de vols à la roulotte ?

    – Je suis d’accord avec le principe de couper la main d’un voleur, mais je pense que cela ne doit s’appliquer qu’à des récidivistes.

    – N’avez-vous pas été choqué par le nombre de décapitations imputables à l’EI sur les vidéos que vous avez vues [avant son départ] ?

    – J’ai vu des trucs qui m’ont retourné, comme des enfants qui tenaient des têtes coupées de soldats syriens. J’ai commencé à douter. Mais quelque chose en moi me disait que ce n’était que les médias qui le disaient. (...) Ce qui me faisait douter, c’était que ces vidéos sont diffusées par l’Etat islamique lui-même. J’étais mitigé. »

    Reda H. ne fait pas confiance aux médias qui « racontent des mensonges » : il élabore son projet de départ en s’informant exclusivement sur Internet. Entre deux vidéos de décapitation, il entre en relation, au printemps 2014, avec deux djihadistes sur les réseaux sociaux : le Français Quentin Lebrun, alias Abou Oussama Al-Faransi, et le Belge Tarik Jadaoun, alias Abou Hamza Al-Belgiki.

    Le premier avait appelé, dans une vidéo diffusée en novembre 2014, ses « frères » musulmans à rejoindre la Syrie ou, le cas échéant, à « tuer des mécréants » en France. Le second avait menacé la Belgique dans une autre vidéo, en janvier 2015, quelques jours après le démantèlement à Verviers d’une cellule terroriste belge pilotée par Abdelhamid Abaaoud, le futur recruteur de Reda H.

    Le voyage : « J’ai dit à ma mère que j’allais en Grèce en vacances »

    Début mai 2015, l’aventure interdite du Parisien se concrétise. Suivant les conseils de ses nouveaux amis, le futur djihadiste s’achète une paire de Timberland et des chaussures de trek en prévision du passage « difficile » de la frontière turco-syrienne. Il s’offre également des pantalons larges – « pour des raisons religieuses, on ne porte pas de pantalon serré en Syrie » – et une tablette pour « profiter du Wi-Fi ». Avec 1 300 euros en poche, il annonce à sa mère qu’il part en vacances en Grèce le 15 mai.

    A Alanya, sur la côte sud de la Turquie, il passe quelque temps à l’hôtel – « Je suis sorti, je suis allé à la plage, tout ça » – et contacte, par
    messagerie cryptée, un interlocuteur qui se trouve à Rakka. Le 3 juin, ce dernier lui demande de se rendre à Gaziantep, une ville proche de la frontière syrienne. Reda H. saute dans un bus et chemine le long de la côte durant 600 kilomètres. Une fois sur place, son interlocuteur lui ordonne de prendre un taxi jusqu’à un quartier pavillonnaire, où l’attend une camionnette. Le chauffeur est turc : « Il m’a juste dit “kounia ?” Il ne parlait ni français ni arabe. J’ai dit “Abou Omar AI-Faransi.” Il a passé un coup de téléphone et il m’a dit que c’était OK. »
    Après une demi-heure de route, la camionnette fait escale dans un quartier résidentiel entre Ourfa et Gaziantep, devant une « maison beige ». Le chauffeur monte ses valises. Reda H. se retrouve dans une pièce avec un Australien « pure souche » et sa femme, un Kurde, un Egyptien avec son épouse et son fils, deux Algériens, un Luxembourgeois accompagné de sa femme et de ses deux enfants âgés de 4 ans et 6 mois, un enfant de 10 ans, un Indien et sa femme, et un Qatari. Les femmes font chambre à part. « Tout le monde était joyeux, se souvient-il. Quelqu’un amenait des courses, et on se faisait à manger. »

    La frontière : « Les femmes en niqab, c’était pas très discret »

    Le grand moment approche. La petite colonie venue des quatre coins de la planète s’apprête à fouler la terre du « calife » Abou Bakr Al-Baghdadi, successeur autoproclamé du Prophète. Vers 3 heures du matin, le 4 juin, le départ est donné. Deux véhicules attendent les candidats à l’exil : une camionnette pour les hommes, une autre pour les femmes. Après avoir « roulé comme des balles », tous phares éteints, pendant plus d’une heure sur des chemins de terre, le convoi s’immobilise sur un terrain vague. La frontière est là, toute proche. Le soleil se lève à peine.

    « On était un bon groupe. Les femmes en niqab, c’était pas très discret, se souvient le jeune homme. On nous a dit de courir. Les femmes, elles étaient en galère. Un moment, il y avait un fossé violent à traverser. Heureusement, j’avais mes Timberland. La femme de l’Indien s’est cassée la jambe en le traversant. On a dû courir entre 500 mètres et un kilomètre à travers des champs et des trucs qui piquent. Il y avait comme un sentier. Au bout, on a vu un petit village avec des drapeaux de l’Etat islamique. On était contents et soulagés. »

    Arrivées en terre du Cham (le nom antique de la Syrie), les nouvelles recrues sont accueillies par deux Jeep : une pour les hommes, une pour les femmes, un leitmotiv de leur séjour syrien. A leur bord, des hommes en armes. Le convoi roule à travers champs, traverse plusieurs checkpoints et un village. « Je n’ai pas vu de femmes dans ce village. Si, une seule, devant sa maison, en niqab complet, on ne voyait que ses yeux. »

    Le groupe fait halte dans une première maison. Chacun se repose comme il peut sur des matelas. Les recrues sont ensuite invitées à se présenter avec leurs papiers d’identité et leur matériel informatique, à détailler le trajet qu’elles ont emprunté et à décliner la kounia de leur « garant ». Contraint de gérer l’incroyable succès de sa campagne de recrutement, l’EI est obsédé par les infiltrations d’espions.

    L’accueil : « Ils étaient contents que je vienne de Paris »

    Reda H. patiente dans une petite pièce avec une poignée d’hommes armés de kalachnikovs et de « fusils mitrailleurs sur trépied ». De nouveau, il est interrogé sur son parcours professionnel et ses motivations. « Ils étaient contents que je vienne de Paris, ils avaient l’air impressionnés. » Le jeune homme semble alors ignorer que ce détail fera bientôt de lui une recrue de choix pour commettre une attaque dans sa ville natale.

    Dans l’après-midi, une camionnette vient chercher les recrues. Le paysage défile, ponctué de drapeaux de l’EI, de paysans au travail et de moudjahidin en armes « postés un peu partout ». Nouvelle escale dans un grand bâtiment « qui ressemblait à une école », avec des tableaux noirs. Des responsables font de nouveau l’appel, « comme à l’école ». Le groupe monte dans un bus « climatisé » et fait route vers Rakka, le fief de l’Etat islamique. Reda H., enfant perdu de l’école laïque, s’installe devant, « de manière à ne pas voir les femmes ».

    Le long de la route, des drapeaux noirs, partout. Une terre de pirates. « On sentait qu’ils avaient réellement le contrôle du territoire, ce n’était pas une blague. » Après la traversée du pont de l’Euphrate, qui marque l’entrée de la ville, deux jeunes hommes en armes demandent aux passagers de baisser les stores : « Ils nous ont expliqué qu’il y avait des traîtres à Rakka qui placent des puces électroniques dans les immeubles pour diriger les missiles, et qu’il ne fallait pas regarder à l’extérieur. »

    Le règlement : « Pour chaque infraction, tu te manges une croix »

    Le bus s’arrête devant un bâtiment de six étages. Terminus. Les recrues rejoignent « une centaine de personnes » parquées dans une grande pièce, dont « beaucoup de Philippins », des Russes, des Bosniens, des Tchétchènes, des Chinois, un Américain, des Indiens ou encore des Marocains. Pour passer le temps, Reda H. converse avec un Algérien, qui lui explique que certains patientent ici depuis plusieurs semaines avec interdiction de sortir. « Là, j’ai commencé à regretter », se souvient le jeune homme. On lui conseille de fréquenter les Marocains ou les Algériens et d’éviter les Français, qui auraient « mauvaise réputation » : « Ils se comportent souvent comme à la cité », lui glisse-t-on.

    Reda H. a de la chance. Son attente sera brève. Le soir-même, « une armoire à glace avec une grosse barbe » vient faire l’appel. Le jeune homme change de nouveau de moyen de transport – un camion militaire cette fois – vers un dernier point de chute. Les candidats sont regroupés par nationalités et envoyés dans des chambres. « Il n’y avait aucun Français, j’étais donc avec les Marocains et les Algériens. »
    Le lendemain, pendant la prière de l’aube, un cadre de l’EI présente le programme aux nouvelles recrues. Ballotté de Jeep en camionnette, d’immeuble en immeuble, Reda H. ne comprend pas tout. Son nouveau copain algérien lui explique ce qui les attend : un mois de formation religieuse, plus un mois de formation militaire.

    « Moralement, j’étais pas bien à ce moment-là », admet le jeune homme. Le cadre de l’EI expose le règlement intérieur, digne d’un pensionnat religieux. Reda H., qui vient de fêter ses 30 ans, apprend qu’il n’aura plus le droit de quitter sa chambre passé 22 heures. « Ils ont un système de croix. Pour chaque infraction au règlement, tu te manges une croix, et au bout de trois croix, tu te manges une semaine de plus. »

    Le recrutement : « Il m’a regardé avec amour »

    Un « organisateur » de l’EI se présente bientôt dans le baraquement et demande qui est Abou Omar Al-Faransi. « Quand je lui ai dit que c’était moi, il m’a regardé avec amour. Il m’a dit qu’il reviendrait. » Peu après 22 heures, ce soir-là, un homme, « sûrement un Syrien », vient le chercher dans sa chambre, lui demande de préparer ses affaires et de le suivre : « Tout le monde me regardait avec des grands yeux. » Reda H. est l’élu. Mais de quelle élection ? « Dehors, un gars au visage dissimulé m’a dit de baisser les yeux et de ne rien regarder. J’ai prié comme si j’allais mourir. »

    Après un bout de route à l’arrière d’une camionnette militaire, Reda H. est transféré dans un SUV à vitres teintées. Le conducteur est francophone. « Monte devant », lui ordonne-t-il. Visage dissimulé sous un « foulard marron », son arme de poing rangée dans un holster d’épaule, l’homme lui dit simplement qu’il a la même kounia que lui : Abou Omar. Reda H. ignore alors qu’il s’agit d’Abdelhamid Abaaoud. Ce n’est qu’une fois dans les locaux de la DGSI qu’il reconnaîtra le coordonnateur des principaux projets d’attentat ayant visé la France depuis le début 2015.

    Apparemment séduit par le profil du Parisien, Abaaoud sonde sa recrue : « Il m’a demandé si ça m’intéressait de partir à l’étranger. Il m’a dit, par exemple : “Imagine un concert de rock dans un pays européen, si on te passe de quoi t’armer, est-ce que tu serais prêt à tirer dans la foule ?” Pour trouver des armes, il m’a dit qu’il n’y avait aucun souci. Je n’avais qu’à demander ce dont j’avais besoin, en France ou en Europe. Je lui ai dit que je voulais combattre les soldats de Bachar Al-Assad. »

    En bon commercial, Abaaoud déroule sa dialectique : « Il m’a dit que celui qui fonce seul face à l’ennemi sans se retourner, il a la récompense de deux martyrs. Il m’a dit que si sa tête ressemblait à la mienne, il aurait pris mon passeport et y serait allé lui-même. Il m’a dit qu’il allait me montrer des blessés de guerre pour me faire comprendre la chance que j’avais de retourner en France. Il m’a dit que, si je refusais, j’allais le regretter. Il a ajouté que, si beaucoup de civils étaient touchés, la politique étrangère de la France changerait. »
    Au terme de la laborieuse odyssée qui l’a mené jusqu’à la terre du « calife », Reda H. ne semble guère emballé à l’idée de rebrousser chemin pour mourir. C’est en tout cas ce qu’il affirme aux enquêteurs. « Là, j’ai compris que c’était la seule manière pour moi de garder mon passeport. Je lui ai demandé un délai pour réfléchir. Je savais que, vu la date d’expiration de mon passeport, j’allais rentrer bientôt en France. Donc j’ai dit OK, dans la seule optique de pouvoir sortir de ce bourbier. »

    Abaaoud le dépose dans un endroit où dormir. Reda H. passe la soirée en compagnie d’un Iranien blessé à la jambe, d’un Kazakh armé d’un M16 et d’un « couteau impressionnant » et de deux Afghans bardés de cicatrices. « Ils étaient sympathiques, mais on n’avait pas de langue commune. Et puis on sentait qu’ils ne rigolaient pas... »

    L’entraînement : « Il me stressait en criant »

    Le lendemain matin, le 6 juin, Abdelhamid Abaaoud passe le prendre en 4 × 4 pour lui expliquer sa future mission. Dans les environs de Rakka, il initie Reda H. au montage et au démontage d’une kalachnikov : « J’ai un peu galéré, je me suis fait mal au pouce, mais j’ai fini par y arriver. »

    Les deux hommes se rendent dans un parc brûlé par le soleil. Abaaoud confie au Parisien une kalachnikov et un gilet tactique muni de cinq chargeurs. « J’avais très chaud. Il y avait une maisonnette en murs blancs avec des cibles et des impacts de balles. Il m’a fait tirer au coup par coup et en rafale. Je me suis fait engueuler parce que, en rafale, je tirais en l’air. Il m’a fait faire plein d’exercices. Les herbes sèches ont même pris feu. » Après cette première journée d’entraînement, Reda H. regagne son dortoir. Là, un « Black » anglophone, informaticien, remet à chaque pensionnaire une clé USB contenant un logiciel de cryptage, TrueCrypt. Le kit de base des terroristes en mission.

    Le lendemain, Abaaoud revient chercher Reda H. en voiture. Il faut terminer la formation du nouveau soldat. Les deux hommes retournent au parc : « Il m’a donné un pistolet et une grenade assourdissante. Il m’a expliqué qu’elle était réglée sur trois secondes. Il a dessiné des silhouettes dans la maisonnette. Il m’a demandé de prendre l’arme, de jeter la grenade à l’intérieur, d’attendre l’explosion, puis d’entrer et de tirer sur les cibles. Il faisait très chaud, j’étais fatigué, j’en pouvais plus. J’y suis allé, il me stressait en criant. J’ai jeté la grenade dans la maisonnette, j’ai entendu une petite explosion, je suis rentré dans la maison, j’ai tiré dans trois cibles, puis la grenade a explosé. Je saignais du bras, de la jambe. »

    Retour en France : « Les mécréants sont des innocents »

    Après un bref passage dans un hôpital de Rakka, Reda H., qui n’est que légèrement blessé, rejoint l’appartement qu’on lui a assigné. Il y passe trois jours à « rien faire », c’est-à-dire à regarder des
    « vidéos sur les méthodes des troupes d’élite ». Abdelhamid Abaaoud revient le voir. « Il m’a dit qu’il fallait y aller, parce que mon passeport était bientôt périmé. » Il lui donne 2 000 euros en liquide, lui conseille de passer par Prague et griffonne un numéro de téléphone turc sur un papier « avec écrit papa dessus ». Abaaoud prend sa nouvelle recrue dans ses bras et lui dit « adieu ».

    A la tombée de la nuit, une camionnette passe le prendre. Le 12 juin, Reda H. est convoyé jusqu’à la frontière turque, en compagnie d’un Belge d’origine marocaine muni d’un faux passeport, lui aussi missionné pour commettre un attentat en Europe et qui sera interpellé à Varsovie trois jours plus tard. Au poste-frontière, les deux hommes mettent pied à terre : « On a couru jusqu’à un grillage barbelé avec une porte en fer. Un jeune Turc a tiré la porte et on était en Turquie. » Le jeune homme n’aura passé qu’une semaine en Syrie.

    Après quelques jours à Istanbul en compagnie de son compagnon belge, Reda H. prend un avion, le 15 juin, pour Prague. Deux jours plus tard, il s’envole pour Amsterdam, puis prend un train pour Bruxelles où il aurait, selon ses dires, jeté le numéro de téléphone d’Abaaoud ainsi que l’identifiant et le mot de passe fournis par l’informaticien « black ». Le lendemain, il prend un train Thalys qui arrive en gare du Nord.

    Interpellé le 11 août, après quelques semaines de surveillance, Reda H. se retranche derrière une version fantaisiste de son périple. Il affirme avoir fait un simple voyage d’agrément en Turquie et avoir été blessé à la jambe lors d’une manifestation réprimée à Istanbul. Les enquêteurs ne trouvant aucune trace de ce rassemblement, l’apprenti djihadiste passe aux aveux.

    Son récit, très détaillé, révèle aux enquêteurs un projet d’attentat qu’ils ne soupçonnaient pas. Le jeune homme affirme n’avoir jamais eu l’intention d’obéir aux ordres. Il achètera pourtant, sur le trajet du retour, une puce téléphonique en Turquie, deux autres à Prague, et effectuera une copie du logiciel de cryptage qui lui a été fourni, suivant ainsi scrupuleusement les consignes reçues en Syrie.
    Reda H. s’apprêtait-il à commettre un attentat en France ? « Je préfère mourir en allant au paradis que de tuer des innocents et aller en enfer, assure-t-il aux enquêteurs. Puis il ajoute : Je précise que les mécréants sont des innocents, ne serait-ce que parce qu’ils peuvent devenir croyants. » Une vision toute relative de l’innocence.

  • Assaut de Saint-Denis : le rapport du RAID n’éclaircit pas les zones d’ombre
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/12/23/assaut-de-saint-denis-le-rapport-du-raid-n-eclaircit-pas-les-zones-d-ombre_4

    Les circonstances de l’assaut mené le 18 novembre à Saint-Denis par le RAID contre le coordinateur présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, et ses complices se précisent. Si beaucoup de questions demeurent, de nombreux documents auxquels Le Monde a eu accès affinent le scénario d’une opération qui s’est déroulée avec une rare violence et dans une extrême confusion. (...)
    Aucune arme de guerre ne sera retrouvée, contrairement à ce qu’avait pu laisser penser le récit du patron du RAID. Le tir « nourri » évoqué par le RAID se heurte à une constatation imparable : seul un Browning semi-automatique a été retrouvé dans les décombres le 20 novembre, sans chargeur mais avec une munition. Sur le pistolet, la police retrouve une empreinte d’Abdelhamid Abaaoud. C’est à ce jour la seule arme des terroristes découverte.

    L’essentiel des munitions ont en réalité été tirées par les policiers d’élite. Dès le lendemain de l’assaut, la police judiciaire fait un premier décompte des munitions saisies. Ils recensent plus de 1 500 étuis percutés et 4 étuis percutés de grenade, provenant « vraisemblablement, selon les techniciens du laboratoire central de la préfecture de Paris, des tirs effectués par les effectifs de la police du RAID ».

    Compte-rendu très succinct

    Autant de précisions qui ne figurent pas dans le compte-rendu très succinct fait par le patron du RAID aux magistrats antiterroristes et dont Le Monde a pu prendre connaissance. A sa lecture, aucune réponse n’est apportée aux questions soulevées sur la stratégie d’opérer des « tirs de saturation » pour empêcher un éventuel kamikaze d’approcher.

    Aucune mention non plus des raisons pour lesquelles les explosifs disposés par le RAID sur la porte de l’appartement n’ont pas fonctionné. Aucune précision sur les échanges que des hommes du RAID ont eus avec Hasna Aït Boulahcen lorsqu’elle a demandé à deux reprises de pouvoir sortir.

    Rien sur le moment où l’un des terroristes a déclenché sa ceinture d’explosifs. Rien enfin sur le fait qu’un seul pistolet automatique ait pu à lui seul donner le sentiment aux équipes du RAID d’être visées par « un feu nourri ». Ni la direction du RAID ni la direction générale de la police nationale n’ont souhaité répondre à nos questions.

    #tir_nourri_imaginaire #exécutions

    Sur l’assaut et ses conséquences sur des voisins, blessés par des tirs policiers, gardés à vue et menacés d’expulsion, Hasna Aïtboulhacen...
    http://seenthis.net/messages/431802

    Rien de bien neuf donc si ce n’est que - scoop !- le RAID ne s’étale pas dans son rapport sur les incohérences de ses récits et de ses actes. Il faut dire que ni sa presse ni ses commanditaires ne sont demandeurs.

    On raconte que les keufs font rouler leurs véhicules en fin d’année pour épuiser les dotations de carburants afin quelles ne soient pas revues à la baisse. 5000 balles du RAID (et combien des autres flics ?) pour être mieux dotés encore ? Démonstration de puissance mimétique (pour le coup) afin de priver exemplairement du choix du moment et des modalités de leur propre mort des « kamikazes » à venir ? L’état d’urgence aura donné blanc seing à une toute puissance spectaculaire : viva la muerte nous clament eux aussi ces grands muets, toujours occupés à trompetter.

  • Jacques Lévy : Paris (Monde) : géographies du 13 novembre 2015.
    http://www.espacestemps.net/articles/paris-geographies-13-novembre-2015

    Les morts du 13 novembre constituent une sorte d’échantillon de la creative class, cette notion proposée par Richard Florida pour repenser les catégories de la sociologie, notamment celle des grandes villes. Dans ce Paris des créateurs, souvent au chômage ou réduits à des gagne-pain précaires, s’inventent les bases du PIB de demain. L’Île-de-France est à cet égard singulière car, avec moins de 20 % de population française, elle concentre environ la moitié des professions de l’innovation (sciences, arts, presse, communication, graphisme, création numérique, etc.). L’un des points-clés de la créativité se trouve dans l’exposition à d’autres perceptions, d’autres images, d’autres idées, et cela ne se passe pas toujours devant un écran, mais aussi dans des rencontres avec d’autres personnes et d’autres registres. L’espace public des grandes villes joue aussi ce rôle.

    En somme, les terroristes du #13novembre ont frappé un espace cognitif et une éthique de l’habiter typique de la société-Monde des individus.

    • « Qui augmente sa science augmente sa douleur. » Notre géographe est bien trop satisfait de sa place et de sa théorie, de l’urbanité telle qu’il la voit, en propagandiste d’une « mixité sociale » dont les contradictions ne seraient rien d’autre que le vibrionnant réservoir d’un renouvellement perpétuel du « système »...

      Le 13 novembre, la valeur de l’#espace_public a été soudain augmentée et, les jours suivants, les flâneurs des 10e et 11e arrondissements disaient, par leur présence, qu’ils étaient prêts à payer ce prix.

      On sait que, contrairement à une idée reçue, le maximum de diversité socio-économique se rencontre dans un ensemble qui comprend l’essentiel de Paris intra-muros (sauf l’Ouest) et la plupart des communes de la très proche banlieue. Beaucoup d’étrangers, beaucoup d’habitants modestes cohabitent avec des « bobos » (bourgeois-bohèmes), mais aussi un grand nombre des « paubos » (pauvres-bohèmes), c’est-à-dire des personnes à faible revenu opérant dans des professions créatives et valorisant une localisation urbaine particulière, au prix de sacrifices financiers non négligeables.

      Oui, et plus pauvres et moins créatifs (potentiellement salariables, marchands) aussi. Et pourtant, à regarder les indications proposées par le miroir que se tend cette société, par exemple le « mausolée du Monde », les pauvres sont fort peu nombreux parmi les assassinés
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/visuel/2015/11/25/enmemoire_4817200_4809495.html

      La brutalité des frontières sociales n’est que très exceptionnellement défaite dans cette ville. Et il y a tout à parier que l’échec des salopards au stade de France fera oublier ce projet d’action là, qu’une sociologie de base fera voir le 13 novembre comme une attaque contre les gagnants.

      #creative_class

  • Dans le grand fourre-tout de l’apologie du terrorisme
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/12/18/dans-le-grand-fourre-tout-de-l-apologie-du-terrorisme_4834349_4809495.html

    A Trappes, Montpellier ou Versailles, des #condamnations à six mois de #prison ferme sont tombées depuis le 13 novembre pour des propos tenus à l’issue de soirées bien arrosées. A Lunel (Hérault), un multirécidiviste sortant ivre de boîte de nuit a écopé d’un an ferme, le 2 décembre, pour un vol de portable, des insultes et pour avoir crié « je suis Salah Abdeslam » (le suspect des attentats de Paris encore recherché) et « vive Daech », devant des commerçants médusés qui installaient leurs étals du marché.

    En janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, la surreprésentation de ces affaires dans les #tribunaux avait posé question. Des voix s’étaient élevées pour dénoncer une justice d’exception, expéditive, et qui punirait plus sévèrement après les attentats.

    Cette fois-ci, pas de circulaire de la ministre de la justice Christiane Taubira incitant à « une grande fermeté de la part des parquets ». Ni de mise en garde d’Amnesty International contre le risque de violer au passage la liberté d’expression, comme en début d’année. A l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), on ne note pas autant de remontées de cas depuis les attentats de novembre. « Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas autant », tient à préciser sa secrétaire générale, Céline Parisot.

    #apologie_du_terrorisme #interdire_l'alcool pour désengorger les tribunaux et encourager le civisme ?

  • La sociologie excuse-t-elle les terroristes ?
    http://www.alterecoplus.fr/en-direct-de-la-recherche/la-sociologie-excuse-t-elle-les-terroristes-201512011020-00002614.html

    « J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses et des explications culturelles ou sociologiques à ce qu’il s’est passé », s’est exclamé le 26 novembre le Premier ministre Manuel Valls à propos des attentats. Il reprenait ainsi une rhétorique qui accuse régulièrement les sciences sociales de nier la responsabilité des individus, révélant ainsi une profonde méconnaissance de leur logique, de leur travail et de leur rôle. Source : AlterEco+

    • Vincent Lemire a très bien résumé la différence entre expliquer et excuser dans son récent billet :
      https://blogs.mediapart.fr/vincent-lemire/blog/211115/13-novembre-2015-une-histoire-francaise

      Assumer nos responsabilités, c’est donc admettre que ce qui est arrivé vendredi 13 novembre à Paris est intimement relié à notre histoire, y compris aux pages les plus sombres de notre histoire coloniale. Ayant écrit cela, on entend déjà les croassements rauques des vautours : « En cherchant à expliquer vous allez finir par excuser ! ». Pauvres malfaisants et ignorants vautours qui nourrissent leur haine de leur ignorance. Expliquer c’est déplier, défaire les plis, dérouler devant soi une question, un événement, une inquiétude, une panique… un massacre. Expliquer — nous dit le dictionnaire et nous dit la sagesse — c’est déplier, lentement déplier, pour voir ce qui demeurait caché dans les plis, pour rendre visible ce qui était invisible pour nos esprits troublés et aveuglés.

      Excuser c’est le contraire. Excuser — nous dit encore le dictionnaire — c’est mettre « hors de cause », hors de causalité, hors de portée de l’intelligibilité. Excuser c’est exclure, exempter, mettre dehors, pour ne plus voir et ne plus chercher à comprendre. Excuser c’est oublier. Un historien ne peut donc pas répondre à cette ignoble injure, il ne doit pas répondre. Il doit seulement continuer de parler, un peu plus haut, un peu plus fort, pour couvrir les croassements des vautours.

    • Exactement @monolecte : voir aussi le procès fait à Taubira récemment par la fachosphère ( incluant donc LR) qui a valu la remise en place médiatique de MLP sur France Inter. Le titre de i-télé avait été raccourci à « il faut comprendre le jeune qui part en Syrie », au lieu de « il faut comprendre les raisons qui poussent un jeune à partir .. »
      Et que tout le monde a lu comme : il faut excuser le jeune.. Etc..
      Valls rejoint Sarkozy et cie dans le poujadisme électoraliste, démagogues de la paresse intellectuelle... Sarko avait sorti aussi un truc du style « il faut arrêter de réfléchir, il faut se mettre à agir .. »
      Sinistres idiots, et surtout cretins de partisans qui les applaudissent..

    • Bernard Lahire interroge par ailleurs la vision que ces gens « installés » ont de la pauvreté, qui n’est pas un simple attribut mais une #situation qui façonne tout un rapport au monde : « Vivre par exemple dans les conditions économiques les plus misérables, ce n’est pas comme porter un chapeau qu’on pourrait enlever à sa guise, mais c’est faire l’expérience dans son corps d’une série d’expériences de manques, de traumatismes,de souffrances, d’humiliations, qui peuvent conduire, par réaction, celles et ceux qui les vivent, à des comportements que la #loi et la #morale réprouvent ».

      Oui, comprendre n’est pas excuser sauf dans les discours de la caporalisation générale. Juppé est un âne qui fait mine d’oublier à quoi leur servent les sciences humaines et sociales. Comme c’était le cas de l’économie au XIXème, qu’elles sont venues compléter, elles servent le plus souvent la domination. Car comprendre c’est se donner le moyen de transformer, et, par exemple, car c’est la plus courant, de tout faire pour que rien en change, de trouver les moyens de raffiner les techniques de pouvoir.

      Toute pensée critique a donc à s’inquiéter de ce quelle met au jour et que la domination n’aurait pu saisir. L’exemple princeps de ce renversement, c’est Le capital de Marx qui aura permet aux capitalistes de comprendre enfin ce qu’était l’organisation du travail exploité, de passer outre son anarchie constitutive, et de ce fait, parfois, son caractère étroitement pulsionnel. La jouissance de la prédation et de la richesse illimitée en se connait pas, et elle connait moins encore les mécanismes qu’elle met spontanément en pratique.

      Par ailleurs, toutes les déterminations sociales du monde ne sauraient rendre justice des phénomènes subjectifs, et de l’invention (méchante compris) dont elles témoignent (Voir les critiques répétées de Rancière à l’encontre des travaux de Bourdieu). L’invocation du pluridisciplinaire fut, avant d’être une exigence ressassée des institutions, une exigence critique, portée par un disciple hérétique de Lacan nommé Félix Guattari.

      #libre_arbitre #Déterminations #Jospin avant #Valls, #fourest, #Val et suite aux #libertariens #meurtres_de_masse #sociolatres

    • D’ailleurs, le fond du problème ce n’est pas un problème d’ignorance, comme dit @colporteur nos « responsables » sont bien plus intelligents qu’ils le laissent paraitre.
      Le problème, il est résumé en 3 mots : « Assumer nos responsabilités »
      Ce n’est pas de l’ignorance, c’est de la mauvaise foi.
      Nos responsables ne veulent pas assumer leurs responsabilités.
      Quand on ne veut pas assumer, on rejette l’entière culpabilité sur autrui, on diabolise, et surtout on ne cherche pas à comprendre. Non pas parce que ça « excuserait » l’autre. Mais parce que ça ferait apparaître au yeux de tous notre part de responsabilité..

    • Vu que c’est le règne de la pensé à court terme chez les politicards, la sociologie et les sciences humaines, sont certainement leurs ennemis jurés.
      Puisqu’ils en sont à nous privé de liberté pour la préservation de nos libertés... et que ce qui compte c’est « Consommez, c’est le moment des fêtes, dépensez, vivez, reprenez le chemin des spectacles, du cinéma et du théâtre »
      http://seenthis.net/messages/434962

      Aussi par rapport à la visée à court terme la repression hallucinante autour du COP21 est aussi bien significative. Il faut Consommer qu’on vous dit, c’est le moment des fêtes, dépensez et circulez il n’y a rien à voire.

      au sujet de cette déclaration de Valls, voir aussi une réponse en BD signalé ici http://seenthis.net/messages/434926

    • Devant l’Hyper Cacher, Manuel Valls promeut à nouveau la bêtise pour tous
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/01/09/une-ceremonie-en-hommage-aux-victimes-de-l-hyper-cacher_4844544_4809495.html

      « Rien ne peut expliquer que l’on tue à des terrasses de cafés ! Rien ne peut expliquer que l’on tue dans une salle de concert ! Rien ne peut expliquer que l’on tue des journalistes et des policiers ! Et rien ne peut expliquer que l’on tue des juifs ! Rien ne pourra jamais expliquer ! »

      #crapule #peste_émotionnelle

  • Manuel Valls n’écarte pas une nouvelle prorogation de l’état d’urgence
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/12/01/manuel-valls-n-ecarte-une-nouvelle-prolongation-de-l-etat-d-urgence_4821162_

    Sur Europe 1, mardi 1er décembre, le premier ministre Manuel Valls a laissé entendre que la prorogation de l’état d’urgence au-delà du 26 février, terme fixé par la loi adoptée dans la foulée des attentats du 13 novembre, était une possibilité envisageable.

    M. Valls a répété une formule qu’il avait déjà utilisée à plusieurs reprises, à savoir que cette « restriction des libertés » avait pour objectif de « protéger nos libertés ».
    […]
    Le premier ministre a encore insisté sur le fait que plus de 2 000 perquisitions administratives ont été menées et plus de 520 personnes placées en garde à vue, dans le cadre de l’état d’urgence. Selon lui, « cela prouve bien que ces perquisitions ne sont pas dues au hasard et qu’elles permettent d’étayer des soupçons objectifs ».

    520 gardes à vue dont 317 manifestants du 29/11
    317 GàV qui servent donc à justifier les perquisitions sans avoir le moindre rapport avec elles.

  • La guerre totale donne au monde actuel l’impulsion énergique qui lui permet de trouver pour la mort les #ressources qu’il est incapable de trouver pour la vie.
    http://seenthis.net/messages/285552

    Le budget 2016 prévoit 815 millions d’euros de crédits alloués aux mesures post #attentats
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/30/le-budget-2016-prevoit-815-millions-d-euros-de-credits-alloues-aux-mesures-p

    Les #APL baisseront de 225 millions d’euros en 2016
    http://seenthis.net/messages/414526

    Les #minima_sociaux dans le viseur de la Cour des comptes
    http://www.rtl.fr/actu/economie/les-minima-sociaux-dans-le-viseur-de-la-cour-des-comptes-7780648787

    La cour des comptes préconise de lier l’APL à la prime pour l’#emploi
    http://seenthis.net/messages/409310

    Le Parlement adopte définitivement le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2016
    http://www.lemonde.fr/financement-de-la-sante/article/2015/11/30/le-parlement-adopte-definitivement-le-projet-de-budget-de-la-securite-social

    Saint-Denis : cinq jours après l’assaut, les familles toujours sans solution
    http://www.liberation.fr/france/2015/11/24/saint-denis-cinq-jours-apres-l-assaut-les-familles-toujours-sans-solution

    Afghanistan : retour en chiffres sur 13 ans de présence occidentale
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/12/31/retour-en-chiffres-sur-treize-ans-de-presence-occidentale-en-afghanistan_454

    Perspective globale : http://www.informationisbeautiful.net/visualizations/billion-dollar-o-gram-2013

    #logement #guerre_aux_pauvres #militarisation #stratégie_du_choc

  • L’antiterrorisme français en état de mort clinique
    Le Monde | 28.11.2015
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/28/l-antiterrorisme-francais-en-etat-de-mort-clinique_4819683_4809495.html

    Au fur et à mesure que l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis avance, les défauts de surveillance des auteurs, les mauvais choix opérationnels et la lourdeur du dispositif antiterroriste sont, une nouvelle fois, mis en exergue. Un enquêteur, encore hanté par les images des massacres du Bataclan et des terrasses parisiennes, s’indigne : « Donc, on ne fait rien ? On attend que ça recommence ? »

    Ce qui le scandalise, c’est avant tout l’absence totale de remise en question affichée au sein du ministère de l’intérieur et du gouvernement. « Je veux saluer encore une fois le travail exceptionnel de nos services de renseignement », a répété Manuel Valls, devant les députés, le 19 novembre, après la mort à Saint-Denis du coordonnateur probable des attentats, Abdelhamid Abaaoud – que lesdits services de renseignement croyaient pourtant en Syrie.

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  • Islamophobie en France, novembre 2015, bilan (provisoire) :

    http://www.20minutes.fr/marseille/1731867-20151116-attentats-paris-condamne-an-prison-avoir-crie-allah-akbar

    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/16/plusieurs-mosquees-vandalisees-durant-le-week-end_4810740_4809495.html

    https://www.facebook.com/fethi.chouder/posts/909042492523132

    https://paris-luttes.info/nouvelle-vague-raciste-et-4156

    http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terroristes-a-paris/20151117.OBS9625/les-actes-islamophobes-se-multiplient-depuis-les-attentats-de-p

    http://www.leparisien.fr/actualite-people-medias/le-musicien-ibrahim-maalouf-retenu-par-les-douaniers-en-gare-du-nord-17-1

    http://www.buzzfeed.com/davidperrotin/attentats-a-paris-une-mosquee-perquisitionnee-a-aubervillier

    http://www.clique.tv/ibrahim-maalouf-controles-marrivent-tres-souvent-france-cest-premiere

    https://fr.news.yahoo.com/enseignant-dune-%C3%A9cole-juive-bless%C3%A9-%C3%A0-coups-couteau-201

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/blaye-insultes-racistes-et-coups-de-feu-envers-un-kebab-1447875825

    http://www.bladi.net/lynchage-islamophobes-lyon,43638.html

    http://cheekmagazine.fr/societe/attentats-paris-sihame-assbague-experts-musulmans-medias

    http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/tgv-evacue-ils-mont-pris-pour-un-terroriste-3857900

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/11/21/97001-20151121FILWWW00030-usa-prives-d-avion-parce-qu-ils-parlaient-arabe.p

    http://www.slate.fr/story/110347/attentats-islamophobie-france

    #apologie_du_terrorisme #islamophobie #attentats #Paris #VosGuerresNosMorts

    Rappel :
    http://seenthis.net/messages/328749
    http://seenthis.net/messages/331053
    http://seenthis.net/messages/331895

    #recension

  • A Paris, une manifestation pro-migrants se transforme en défilé anti-état d’urgence
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/22/a-paris-une-manifestation-pro-migrants-se-transforme-en-defile-anti-etat-d-u

    « Etat d’urgence, état policier ! »

    Si les premiers slogans scandés ont porté sur l’accueil des réfugiés, très vite, la confrontation avec la gendarmerie, et les vapeurs de gaz lacrymogène aidant, les mots d’ordre se sont durcis. La « solidarité avec les réfugiés » s’est métamorphosé en un « état d’urgence, état policier ! On ne nous enlèvera pas le droit de manifester ».

    Les gendarmes auraient pourtant bien aimé leur ôter ce droit, mais ils n’ont jamais rattrapé leur retard initial face à des militants bien rodés. Les forces de l’ordre ont d’abord tenté en vain de les bloquer sur le parvis du boulevard Richard-Lenoir, mais le groupe leur a échappé. Comme sur une bonne partie du boulevard Beaumarchais.

    #résistance #état_policier #droit_de_manifester