Manuel Valls n’a qu’un numéro dans son répertoire : martial, menton en avant, la voix tonnante, le Karcher qui démange, la guerre, la guerre, la guerre. Force virile et autorité. Dé-ter-mi-na-tion. Et beaucoup aiment ça, et en ont besoin, en ces temps où nos tripes crient vengeance, sus à l’ennemi, ils vont le payer, et toutes haines en nous bien méritée par la secte des assassins, car certes, nous ne les pleurerons pas, quand il leur arrivera le malheur qu’au fond d’eux-mêmes ils cherchent.
N’importe qui ayant subi la douleur de la perte d’un proche dans des conditions aussi injustes et ignobles comprend très bien ce processus psychologique par lequel nous passons tous (oui, tous, sans exception) en ce moment. Souvenons-nous aussi tout de même qu’il a fait du jour au lendemain de George W. Bush, ce semi-crétin, un héros dans son pays pour avoir déclaré la guerre totale aux ennemis de l’Amérique, - bravo, un leader (Manuel Valls adore d’ailleurs le son du mot leader) qui a des couilles ! a dit le peuple reconnaissant, c’est ce qu’il nous faut ! on va les écrabouiller ! -, et causé un désastre au Moyen-orient dont nous sommes des millions depuis dix ans, du monde entier, à subir les conséquences, tandis que les Américains se tiraient sur la pointe des pieds, laissant au passage leurs Humvees et chars d’assaut dans les mains de l’état islamique, qui n’a eu qu’à les ramasser après la calamiteuse prestation de la nouvelle armée irakienne. Et, en conséquence, méfions-nous de nos premières réactions à chaud.