• Mathieu Rigouste : « la police est là pour maintenir l’ordre économique » | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/hassina-mechai/blog/130516/mathieu-rigouste-la-police-est-la-pour-maintenir-l-ordre-economique

    S’il y a rupture, c’est dans le déploiement répétitif des dispositifs de nasse mais également dans le lâcher de bride des unités de Maintien de l’Ordre (MO), dans l’utilisation massive et systématique des grenades de désencerclement, du gaz et des flash balls contre un mouvement social, dans les centres des grandes villes. Ces ruptures sont liées à des choix tactiques et politiques qui sont liés au fait que le mouvement Nuit Debout et la lutte contre la loi travail continuent, voire se renforcent dans certaines villes. Mais cela est lié également au fait qu’on approche de plusieurs évènements, l’Euro de football, le Tour de France ou encore Eurosatory, il faut absolument faire place nette à Paris et dans les grandes villes. Ces « événements » doivent faire venir de nombreux investisseurs étrangers et donner lieu à des marchés économiques gigantesques qui profiteront aux grandes entreprises qui cogèrent l’Etat. La dernière raison de cet enférocement, c’est que l’Etat doit absolument écraser les formes d’auto-organisation et d’autonomisation collective qui émergent, se construisent dans la lutte, lors des grèves et des manifestations. Elles menacent cette société pyramidale en montrant qu’on peut tenter de s’organiser et de vivre autrement.

    Cependant, on décèle aussi une continuité dans les méthodes employées.

    • Manipulations et irresponsabilités à propos des « évènements » de Rennes par Philippe Blanchet.
      https://blogs.mediapart.fr/philippe-blanchet/blog/160516/manipulations-et-irresponsabilites-propos-des-evenements-de-rennes

      L’état a besoin de déconsidérer cette contestation pour atténuer l’aspect autoritaire de son attitude. Et dans ce but, ça ressemble quand même à une aubaine inespérée, une bande de jeunes qui cassent des vitrines et dont on amplifie le nombre et les faits pour « justifier » une politique encore plus répressive. Surtout quand on essaye de les faire passer pour des abrutis qui « cassent pour casser ».

    • Mathieu Rigouste, La domination policière. Une violence industrielle, La Fabrique, 2012
      https://lectures.revues.org/10585

      Comment la violence policière est-elle encadrée, orientée et utilisée ? Quels en sont les objectifs et à quelles fins est-elle utilisée ? Quels mécanismes sociaux sont engendrés par celle-ci ? C’est ce que Mathieu Rigouste propose d’analyser de manière très précise dans son ouvrage. En décrivant rigoureusement l’histoire des pratiques policières dans certains quartiers populaires qui découlent de logiques politiques, économiques et médiatiques depuis les années 1970, il dénonce un système de ségrégation endocolonial néolibéral français. Son concept découle notamment du travail du géographe Stephen Graham sur l’étude du phénomène de la violence policière « dans la plupart des grandes puissances impérialistes »(...)
      Cet ouvrage pose donc de nombreuses questions sur l’usage de la violence policière par le pouvoir étatique et sur la culture de l’insécurité. On y découvre les intérêts économiques et politiques qui se développent avec l’entretien du mythe des quartiers difficiles peuplés d’irréductibles « sauvages » qu’il faut maitriser à l’aide de techniques issues des guerres coloniales et anti-terroristes. La violence policière et le harcèlement continu de ces populations provoquent des réactions plus ou moins violentes qui permettent aux médias d’entretenir une image néfaste et aux institutions publiques de faire usage de la force en améliorant sans cesse ses dispositifs en relation avec un marché économique international de la coercition.

      La thèse défendue par Mathieu Rigouste permet de réfléchir sur les logiques d’exclusion des sociétés occidentales. Il prend clairement position et (...)

  • Sociologie politique des sciences
    https://lectures.revues.org/20348

    Comment développer une nouvelle connaissance des sciences ? C’est à cette question qu’entend répondre ce nouveau numéro de la revue Politix. En 2008, une controverse sur les modalités de rapprochement entre la sociologie politique et la sociologie des sciences a été formulée dans la Revue française de science politique. Elle engageait Bruno Latour tenant d’une approche pragmatique et Pierre Favre socio-historien, autour d’enjeux de définitions et de frontières disciplinaires. Tandis que le premier justifie une description relativiste des sciences où les questions à première vue « purement techniques » sont « éminemment politiques », le second postule qu’« un usage politique des travaux est toujours possible » mais qu’« une découverte n’est pas par essence politique ». C’est pour tenter de faire dialoguer ces points de vue a priori divergents, tant au niveau théorique que méthodologique, que se développe l’argumentaire de ce présent numéro. Comment s’opère cette rencontre qui interroge les dimensions politiques des sciences et des techniques ?

    #STS #Epistémologie #Sociologie_des_sciences #Sociologie_politique

  • Capitalismes agraires
    https://lectures.revues.org/18511

    Issu de la rencontre du colonialisme et de l’organisation capitaliste, des marchés et des entreprises, le modèle de la grande plantation,porté par une demande internationale en huile de palme, connaît depuis les années 1970 une expansion majeure en Asie du Sud-Est.En quarante ans, l’Indonésie et la Malaisie se sont imposées comme les géants de la production mondiale, avec plus de 80 % des surfaces plantées de la planète.

    Comment cette hégémonie s’est-elle construite ? Comment les firmes de plantation sont-elles parvenues à gagner des millions d’hectares de forêt et à mobiliser des centaines de milliers d’ouvriers ?Quel rôle ont joué les politiques agricoles nationales et les spécificités des marchés de la terre et du travail de ces deux pays, l’un à forte dominante rurale (Indonésie), l’autre marqué par une industrialisation précoce et poussée (Malaisie) ? Enfin l’expansion de ce capitalisme de plantation peut-elle être régulée par la construction d’un label « huile de palme durable » associant ONG et firmes de plantation ?

    Fruit d’une longue enquête par immersion dans des familles d’ouvriers agricoles, cet ouvrage montre les conditions d’émergence et de développement d’un capitalisme agraire au fort impact écologique et économique tant à l’échelle asiatique que mondiale.

    #industrie_palmiste #livre

  • Les mesures du territoire

    https://lectures.revues.org/19418

    « Nos principales représentations de l’espace géographique sont issues de techniques conçues par les militaires pour la guerre. Le détour par les imaginaires offre un moyen d’explorer autrement la nature de l’espace que nous habitons. »

    Henri Desbois, spécialiste de la cartographie, traite ici de l’histoire de la cartographie et de la mesure du territoire, depuis Ptolémée, les Cassini, jusqu’à Google Earth. La cartographie, c’est aussi l’art de faire la guerre, l’art de se repérer, et de communiquer. L’ouvrage commence par la partie historique, se développe sur les aspects politiques, scientifiques et aborde les cartographies imaginaires ou sentimentales.

    #bibliographie #espace #territoire #géographie #visualisation #représentation #imaginaire