• Le spectre de l’IRA
    À Belfast, en Irlande du Nord, un meurtre a réveillé les fantômes d’une guerre civile qui a fait 3500 morts.

    Le 12 août 2015, dans un quartier catholique de #Belfast, Kevin McGuigan, un ancien membre de l’Armée républicaine irlandaise (#IRA), est tué par balles sous les yeux de sa femme. En Irlande du Nord, encore meurtrie par trente ans d’une guerre civile qui a fait 3500 morts, ce nouveau règlement de compte ravive les douloureux souvenirs du conflit. Des années 1960 aux années 1990, ce dernier oppose d’un côté les républicains et nationalistes irlandais, majoritairement catholiques, qui souhaitent mettent fin à l’autorité de l’Angleterre dans cette province de l’Ulster (Irlande du Nord) et, de l’autre, loyalistes et unionistes, majoritairement protestants, fidèles à la couronne britannique.

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    Dix jours après le meurtre de Kevin McGuigan, les enquêteurs suspectent l’IRA, pourtant officiellement dissoute. Le chef de la police locale fait alors une déclaration explosive : « À ce stade, nous savons que l’organisation IRA continue d’exister. » Un aveu qui remet en cause le fragile équilibre d’un pays divisé, où unionistes protestants et républicains catholiques du #Sinn_Fein tentent de cohabiter au Parlement local, The Stormont House. Car si l’IRA existe encore, les accords de Belfast, signés en 1998 à la condition que l’armée clandestine dépose les armes, chancellent.
    Un climat toujours pesant

    Aussi baptisé « accords du Vendredi Saint », puisque signé le vendredi précédant Pâques, cette sorte de traité de paix garanti depuis lors la stabilité de la région. Outre le désarmement des groupes paramilitaires, il instaure l’élection d’une assemblée d’Irlande du Nord, la création d’un conseil des ministres dirigé par un premier ministre local, ou encore la reconnaissance, pour chaque personne née en #Irlande_du_Nord, du droit de s’identifier et d’être accepté en tant qu’Irlandais ou Britannique, ou les deux. Le 22 mai 1998, un référendum était venu valider par les urnes cette paix retrouvée. 74% des votants en Irlande du Nord s’étaient alors prononcés en faveur de ces accords.

    Pourtant, au-delà du meurtre de Kevin McGuigan, le climat demeure toujours pesant à Belfast. Dans la capitale, 99 murs séparent encore les communautés catholiques et protestantes, avec leur lot de grillages, de barrières, de barreaux aux fenêtres, ici d’une école, là d’un centre social, raconte le quotidien Le Monde dans un reportage. Autant de témoignages de cicatrices restées ouvertes entre les deux communautés. En 2009, soit onze années après la signature des « accords du Vendredi Saint », un policier catholique de 25 ans avait été tué par une bombe placée sous sa voiture à Omagh, ville située à une centaine de kilomètres à l’Ouest de Belfast.
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