Quelle rapidité ! A peine le président François Hollande avait-il annoncé, lundi 16 novembre devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, son intention de former une coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) – impliquant par là un rapprochement avec Moscou –, que la Russie, à son tour, changeait de pied pour s’inscrire dans cette nouvelle configuration.
Moscou a commencé par reconnaître officiellement ce que tout le monde savait, mais que le président Poutine refusait de dire à ses propres concitoyens : l’avion de ligne russe qui avait explosé en vol au-dessus de l’Egypte le 31 octobre, provoquant la mort des 224 personnes à bord, a bien été la cible d’un attentat. Cet attentat avait été revendiqué par l’EI. Désormais, Moscou, comme Paris, peut arguer de la légitime défense pour agir militairement contre l’EI en Syrie.
Puis, le chef du Kremlin a donné l’instruction aux forces armées russes de se coordonner « en tant qu’alliées » avec les forces françaises sur le théâtre de guerre syrien. Enfin, loin du Moyen-Orient mais sur un sujet crucial pour les relations russo-occidentales, la Russie a offert de restructurer, sous conditions, la dette de 3 milliards de dollars de l’Ukraine, dont elle exigeait jusqu’ici le remboursement le 6 décembre.