• Secret des affaires : musèlement de grande ampleur
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1080-secret-des-affaires-muselement-de-grande-ampleur

    http://labrique.net/images/numeros/numéro56/libertepresse.jpg

    Le 1er août dernier, la loi « secrets d’affaires » entre en vigueur à la suite d’une directive européenne. Un moyen supplémentaire de bâillonner les fouineur.ses et autres salarié.es bavard.es qui vivraient mal la surveillance ou l’empoisonnement de la moitié de la planète par leur employeur. Permise par un lobbying musclé et l’oreille attentive des politicards, l’adoption de la loi met en péril les petits journaux, les blogs, les lanceur.ses d’alerte grâce à une immunité disproportionnée. Explications.

    #En_vedette #Politicaille

  • Loi Blanquer : L’école de la défiance
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1073-loi-blanquer-l-ecole-de-la-defiance

    http://labrique.net/images/numeros/Numéro_59/JAWS3_001.jpg

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a réussi en trois ans à réformer en profondeur l’école depuis la maternelle jusqu’au lycée. Cette conversion de l’éducation au modèle néo-libéral s’achèvera à la rentrée 2019 lorsque tous les éléments du puzzle seront mis en place. La dernière réforme de Blanquer sur « l’école de la confiance » acte les derniers éléments de destruction du service publique d’éducation. Les faits suivants nous sont relatés par un professeur d’un lycée générale public dans le Nord.

    #En_vedette #Politicaille

  • Haute-voltige de basse politique Harry Cover - 30 Juillet 2019 - La Brique Lille
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1069-haute-voltige-de-basse-politique

    Le 24 juillet 2019, Violette Spillebout , après bien des péripéties, a finalement été investie candidate En Marche à la Mairie de Lille... Une occasion de revenir sur le duel qui l’a opposé à Valérie Petit.

    Sortez les pop-corn, le premier round pour le trône municipal commence ! Et ça pique déjà, à coup de petites phrases, de coups bas, trahisons et improbables alliances ! Fermez les yeux, ça va cogner ! Certain.es des futur.es candidat.es dégustent d’ores et déjà quand d’autres esquivent de justesse pour s’assurer la victoire. Le camp En Marche, divisé avec deux candidates à la Mairie, ne sait pas où donner de la tête, pour le plus grand plaisir de Martine.

    À la fin de l’été 2018, Valérie Petit, l’actuelle députée LREM de la 9ème circonscription se porte candidate au beffroi lillois. Trois mois plus tard, Christophe Itier, candidat naturel de la macronie locale, renonce à se présenter 1. Mais c’était sans compter sur la candidature de Violette Spillebout, une politicienne nourrie au grain socialiste, aujourd’hui largement soutenue par le clan Itier pour remporter la Mairie sous blason d’En Marche. Le match risque d’être serré et les candidates vont tout donner pour monter les marches du podium.

    Une même couleur, deux camps irréconciliables
    À peine la candidature de Valérie Petit est-elle déclarée que Violette Spillebout s’annonce porte drapeau du clan Itier. Entrée dans le cabinet de Mauroy en 1997, Violette Spillebout a été la dir’cab d’Aubry entre 2008 et 2012 et s’est depuis recyclée à la SNCF en tant que Directrice de la Relation Client et des situations sensibles. Dans le sillage de Violette Spillebout se pressent autant de rejets de la macronie féodale que d’ennemi.es d’Aubry. À commencer par Bernard Charles, ancien conseiller municipal et ex-président de la Mairie de quartier de Lille-Sud qui avait, en 2017, fait l’affront de soutenir le candidat Itier aux législatives.

    L’outrage lui avait d’ailleurs valu une séance publique de destitution pour le moins humiliante en conseil municipal. Mais l’aversion est réciproque, entre Violette et Martine. En janvier 2018, la Maison de la photographie, tenue par Olivier Spillebout 2, le mari de Violette Spillebout, doit affronter la fin des subventions municipales, mettant ainsi à mal les finances du lieu culturel 3. Le coup de grâce est dans la foulée donné par l’annonce de Xavier Bertrand et de Martine Aubry de la création de « l’Institut de la photographie » dans le Vieux-Lille. Le couple Spillebout a décidément plus d’une dent contre Aubry…

    C’est qui la taulière ?
    Ne cherchez pas de photos publiques de Valérie Petit avec Violette Spillebout, même lorsque ces deux-là se trouvent le même jour au même endroit, ni de soutien « républicain » de l’une envers l’autre. Coté presse locale, si Violette Spillebout snobe volontairement sa concurrente, Valérie Petit, elle, voit rouge écarlate ! Fin janvier 2019, lors de ses vœux aux lillois.es, une petite phrase de Valérie Petit fait d’ailleurs bondir les gratte-papiers locaux. Reprises texto, les phrases tombées du camion font les choux gras de la presse : « "Je subis des pressions pour me décourager (...) C’est dur", […] évoquant des "intimidations" et des "menaces physiques" » Pas de noms mais... suivez mon regard. Et c’est le premier coup de savate d’un travail de sape qui vise à savonner la campagne minutieuse et durable de Spillebout à coup de petites phrases assassines 4. Spillebout, elle, garde le cap, tacle plutôt Aubry et prône le rassemblement des candidatures d’En Marche sans jamais citer sa concurrente.

    De son côté, Valérie Petit ne perd jamais une occasion de rappeler qu’elle a le soutien du national. Ses rares apparitions médiatiques sont d’ailleurs faites de cérémonies officielles avec Jean-René Lecerf (président LR du département), Gérald Darmanin (Ministre LREM des Comptes Publics) et… Martine Aubry.

    Et si, au final, tout ce rififi ne profitait qu’à une seule personne ? Martine Aubry ? La proposition est pour le moins intéressante5. En torpillant le camp d’En Marche via Darmanin, donc via Valérie Petit, Aubry divise les militant.es marchistes, fait la nique à son ancienne dir’cab’ et… s’assure plus facilement une place au second tour. La contrepartie d’un petit dîner en tête à tête entre Aubry et Darmanin ? « À moi la mairie, à toi la MEL... »
     

    1. VDN du 16 mai 2018 « Mettons la pression sur ceux qui rencontrent Itier »
    2. La Brique n°14, A qui profite Lille 3000 ?, « Dans la chambre noire des transphotographiques »
    3. Vous pouvez retrouver, sur le site de la maison de la photographie, la longue litanie et lente décomposition du lieu sous le terme « presse politique » !
    4. Dans Le Point du 25/04/19 Valérie Petit ose même dire « Je ne l’ai jamais croisée, ni à La République en marche ni ailleurs »… un peu gros à notre goût.
    5. Les Échos du 12/09/2018 « A Lille, les tractations auraient déjà commencé en vue des municipales », l’article dénonce une rencontre entre Aubry et Darmanin qui auraient dîné ensemble à l’hôtel de ville.

    La suite : La laborieuse campagne de Spillebout dans les quartiers populaires
    Le lien http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1069-haute-voltige-de-basse-politique

    #Lille #Mairie_de_Lille #enMarche #Violette_Spillebout #Valérie-Petit #LREM #Christophe_Itier Maison de la #Photographie #Xavier_Bertrand #Martine_Aubry #Gérald_Darmanin #Jean-René_Lecerf #Dailynord

  • Paye ta culture à la fac
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1031-paye-ta-culture-a-la-fac

    http://labrique.net/images/numeros/numéro56/teaboy_culture_udl.jpg

    Quand un service culturel apprend que son public passe de moins de 20 000 personnes à une soixantaine de milliers, ça ne peut que leur plaire. Si la fusion des universités fait apparaître clairement le remaniement des services et des budgets, on se demande ce qu’il advient de la culture. Pour ça, nous nous sommes penché.es sur un cas particulier, celui de la compagnie qui a joué à la soirée d’ouverture de la première saison culturelle estampillée « Université de Lille ». Sans être payée. Normal, ce sont des étudiant.es ! Ah bon ?

    #En_vedette #Politicaille

  • L’université rayonne, la misère aussi
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1030-l-universite-rayonne-la-misere-aussi

    http://labrique.net/images/numeros/numéro56/president_sur_son_trone.jpg

    « Nous pouvons être fier.ères d’avoir créé la grande Université de Lille » tels étaient les mots de Jean-Christophe Camart, président de cet établissement né de la fusion des trois pôles Lille 1, 2 et 3, qui rassemble désormais plus de 70 000 étudiant.es et 6 300 personnels et enseignant.es. Depuis janvier, l’université a subi de grandes transformations dans la gestion de ses services. Des ressources humaines aux méthodes d’affectation des étudiant.es, tout y est passé. Des dysfonctionnements étaient à prévoir et ils n’ont pas manqués.

    #En_vedette #Politicaille

  • La mare aux crevard.es - Episode 3
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1023-la-mare-aux-crevard-es-episode-3

    http://labrique.net/images/numeros/numéro55/bertrandchasse.jpg

    Bertrand à la chasse aux écolos Xavier Bertrand, président de droite – il a rendu sa carte LR – de la Région Hauts-de-France, soigne les chasseurs. En effet, Reporterre indique que l’ex-pharmacien « a réduit drastiquement les subventions aux associations écologistes locales ». C’est que, durant la campagne des régionales, Bertrand a reçu le soutien du parti Chasse, pêche, nature et traditions. Pour les remercier, Bertrand a nommé Guy Harlé d’Ophove, ancien frontiste, président actuel de la Fédération des chasseurs de l’Oise, à la tête de la commission en charge de l’environnement à la Région. En avril, ce dernier déclarait : « Ma première action a été de demander sur quels critères les 12 millions d’euros étaient versés aux organisations écologiques. Je puis vous assurer que tout cela va changer et que plus (...)

    #En_vedette #Politicaille

  • De Lille à La Havane, Saint-Sauveur enterre le socialisme
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1022-de-lille-a-la-havane-saint-sauveur-enterre-le-socialisme

    http://labrique.net/images/numeros/numéro55/aurby-03.jpg

    Saint-Sauveur, sa gare, sa friche. L’occasion d’apprécier comment l’exposition « Ola Cuba ! » et le projet d’aménagement de la friche enterrent, chacun à leur manière, le socialisme. La première rend un dernier hommage au régime castriste. L’autre annonce la fin définitive du parti socialiste dans la région.

    #En_vedette #Politicaille

  • L’affaire des noyés de la Deûle refait surface Laurie Moniez et Marie Tranchant - 11 Mai 2018 - mediacites
    https://www.mediacites.fr/lille/enquete-lille/2018/05/11/laffaire-des-noyes-de-la-deule-refait-surface

    Yohan Mutte, le principal suspect dans l’affaire du décès d’Hervé Rybarczyk, a été libéré de prison le 20 avril. Il a pourtant bien croisé la route du cinquième noyé de la Deûle, avec deux acolytes, le soir du drame. A l’occasion de la publication de ces nouvelles révélations, Mediacités refait le point sur cette ténébreuse affaire.

    Après un an de détention provisoire, Yohan Mutte, principal suspect dans le dossier d’Hervé Rybarczyk, retrouvé dans les eaux froides de la Deûle le 23 novembre 2011, a été libéré le 20 avril dernier par le juge des libertés et de la détention du TGI de Lille. Ce colosse aux bras et cou tatoués, proche des milieux d’extrême-droite, a été placé sous contrôle judiciaire. Il a quitté le Nord Pas-de-Calais dans le cadre d’une mesure d’éloignement décidée par le tribunal. L’ancien membre des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) attend désormais d’être fixé sur son sort à l’air libre. Et pourtant ! Il a bel et bien croisé le chemin d’Hervé Rybarczyk lors de la nuit funeste du 11 au 12 novembre 2011, dans des circonstances que Mediacités est en mesure de dévoiler.
     
    Ce soir là, le guitariste du groupe rock-punk Ashtones quitte La Chimère, boulevard Montebello à Lille, après le concert qu’il vient de donner. Il annonce à ses amis qu’il rentre rejoindre sa compagne Dorothée, à quelques centaines de mètres de là. C’est alors qu’il disparaît sans laisser de traces. Selon nos informations, il est avéré qu’Hervé Rybarczyk, 42 ans, croise en chemin, à 800 mètres de la Deûle, un groupe de trois hommes âgés de 24 à 28 ans : Yohan Mutte, Jeffrey D. et Aymeric V. Une dispute éclate. Les suspects ont expliqué aux enquêteurs s’être moqué d’Hervé Rybarczyk, qui était dans un état second. D’où l’altercation. Yohan Mutte affirme qu’il a récupéré la bombe lacrymogène que le guitariste venait de sortir de sa poche pour l’asperger. Mais tous nient catégoriquement avoir tué ou même poussé Hervé Rybarczyk dans la Deûle.

    Faute de preuve matérielle dans le dossier d’accusation, pouvant attester d’une responsabilité directe dans le décès d’Hervé Rybarczyk, Yohan Mutte a donc bénéficié à son tour d’une libération . . . . .
    Suite de l’article payante

    #Lille #extrême_droite et #justice

    #Hervé_Rybarczyk #Canal_de_la_Deûle #Serge_Ayou #JNR #Yohan_Mutte et #Jérémy_Mourain #France #Jean-Michel_Gentil #skinheads #Troisième_voie #identitaires

    https://seenthis.net/recherche?recherche=Rybarczyk

    @rezo @mad_meg
    https://seenthis.net/messages/612558

  • J’expulse, j’ventile, j’me disperse
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/969-j-expulse-j-ventile-j-me-disperse

    Le 6 février dernier, la justice condamne la Ville de Lille et la préfecture pour « voie de fait » quant à l’expulsion illégale d’un camp de Roms. Une trop rare occasion où ceux qui s’offrent quelques libertés avec l’État de droit se font tirer les oreilles par le tribunal. Retour sur un cafouillage où la pref’ et la Mairie se refilent la patate chaude et où s’effondrent les petits arrangements.

    #En_vedette #Politicaille

  • La mare aux crevard.es épisode 2
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/985-la-mare-aux-crevard-es-episode-2

    Soutien à Darmanin, envers et entre couilles Gérald Darmanin, ministre du budget, vice-président à la Région, à la MEL et ancien maire de Tourcoing, est sous le coup de deux enquêtes. La première, pour suspicion de viol, a été récemment classée sans suite. Le parquet indique ainsi que « Les actes d’enquête réalisés n’ont pas permis d’établir l’absence de consentement de la plaignante et n’ont pas caractérisé davantage l’existence d’une contrainte, d’une menace, d’une surprise ou d’une quelconque violence à son endroit ». La seconde est en cours, en matière d’abus de faiblesse. Mediapart révèle ainsi qu’une femme aurait « fait l’objet de demandes à caractère sexuel en échange d’un nouveau logement » à Tourcoing. Alors que Mediapart met le focus sur la victime, une série d’élu.es de tous bords (principalement des (...)

    #En_vedette #Politicaille

  • De l’impossibilité de l’éco-fuite et de l’inefficacité de la #consom’action (Nicolas Casaux, Le Partage)
    http://partage-le.com/2017/11/8324

    Les 10% d’individus les plus riches du monde sont responsables de la moitié des émissions de GES d’origine anthropique. La moitié la plus pauvre de l’humanité est responsable d’environ 10% des émissions de GES d’origine anthropique.
    […]
    Et pourtant les gouvernements, comme toutes les institutions et la doxa dominantes, suggèrent qu’une manière de diminuer les #émissions_de_CO2 afin de faire un geste pour la planète consiste en ce que les gens ordinaires se brossent les dents à sec et s’éclairent avec des ampoules basse consommation.
    […]
    Ce qu’on peut remarquer c’est qu’on ne lit que très rarement voire jamais de suggestion incitant les riches à cesser d’acheter des yachts ou des jets privés et de les utiliser. Tandis qu’on incite le citoyen moyen à faire preuve d’une certaine #vertu_écologique, les riches du monde, qui sont de plus en plus nombreux, consomment toujours plus. Pas non plus de recommandations concernant l’achat ou l’utilisation de smartphones, de téléviseurs et d’appareils électroniques en général, dont les ventes sont mondialement croissantes, dont les productions épuisent les #ressources non-renouvelables tout en émettant des quantités astronomiques de #gaz_à_effet_de_serre […].
    La plupart des suggestions grand public consistent en des changements minimes des #modes_de_vie individuels, elles ne visent jamais à s’opposer frontalement aux logiques de #croissance et de #consommation qui dirigent la civilisation industrielle et son #biocide planétaire.
    La solution au désastre #socio-écologique en cours passe nécessairement par la #décroissance. Seulement, cette décroissance n’adviendra certainement pas par l’ascèse écologique (très relative) d’une minorité d’individus parmi ceux qui n’étaient déjà pas les pires pollueurs et émetteurs de GES du monde.
    […]
    Nous avons besoin d’un « contre-frottement pour stopper la machine » (Thoreau), d’une résistance politique proactive et organisée à même d’entreprendre des actions véritablement déstabilisantes et perturbatrices de la #civilisation_industrielle mondialisée.
    Au lieu de quoi les médias supposément alternatifs/libres/indépendants (parfois les trois à la fois, marketing oblige) prennent les illusions de l’#écocapitalisme pour l’« antithèse » du #capitalisme, pour une solution aux problèmes de notre temps.

    #écologie

  • À vos marques, prêts… Fusionnez !
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/959-a-vos-marques-prets-fusionnez

    La sélection à l’université s’invite une nouvelle fois dans le débat public. Un serpent de mer des gouvernements successifs qui souhaitent instaurer une université à deux vitesses, la première pour leurs rejetons, la seconde pour les enfants des classes pop’. Si cette idée fait réagir les étudiant.es, c’est oublier que depuis bientôt 10 ans, la mise en concurrence des universités se met en place. Derrière les arguments d’attractivité et de visibilité des facs, l’État les pousse à fusionner, en échange d’un soutien financier ridicule.

    #En_vedette #Politicaille

  • we don’t need no sélection !
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/960-we-don-t-need-no-selection

    À écouter les représentant.es de l’Université, les réformes en cours répondraient aux attentes des étudiant.es. Pour ce faire, Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, propose ainsi, pour la rentrée 2018, de mettre fin au tirage au sort, pour le remplacer par un système de sélection censé être plus pertinent. Comprendre : une sélection des étudiant.es sur des critères plus que subjectifs.

    #En_vedette #Politicaille

  • La Mare aux crevard.es. Recasez-les tou.tes !
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/961-la-mare-aux-crevard-es-recasez-les-tou-tes

    Games of Nord Alors que les municipales n’auront lieu qu’en 2020 (ou 2021, en fonction des choix stratégiques de Macron), la bataille du Nord a déjà commencé ! Il y a quelques mois, Martine Aubry dégainait dans nos boîtes aux lettres un beau bilan de mi-mandat sur papier glacé, tout en multipliant les réunions publiques dans les quartiers pour vanter son bilan… et La Voix du Nord lui emboîte désormais le pas. Le 2 décembre, le journal du groupe Rossel a ainsi commandé un sondage sur « l’action municipale et la personnalité » de la maire de Lille.

    #En_vedette #Politicaille

  • Cyril Dion : coli-briseur de l’écologie radicale
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/954-cyril-dion-coli-briseur-de-l-ecologie-radicale

    En matière d’écologie, certain.es affichent sans honte leur médiocrité. Par exemple, Cyril Dion, réalisateur avec Mélanie Laurent du film Demain, mais aussi fondateur du mouvement Les Colibris et de la revue Kaizen. Profitant de sa campagne promotionnelle qui passait près de chez nous en octobre dernier, on a voulu débattre avec lui des fameux « Colibris » et de sa vision de l’écologie. Le Colibri étant peu à l’écoute des oiseaux de mauvais augures, on se contente donc de nos colonnes pour s’expliquer.

    #En_vedette #Politicaille

    • D’accord pour lier impact environnemental et revenus.
      « Jean-Baptiste Comby, sociologue, rappelle dans son ouvrage4 que la pression qu’exerce un foyer sur l’environnement dépend de ses revenus et non pas de son niveau de conscience écologique. Bah oui, tous les éco-gestes mis bout à bout ne compenseront jamais la semaine de vacances passée sous les tropiques »

      Mais si on peut dire que les choix individuel ne suffise pas et qu’il faut des politiques nationales et des choix de politiques industrielles et sectorielles pour orienter les incitations et le choix individuel il ne faut pas oublier que l’ensemble de ces activités ont pour objectif de satisfaire la demande de l’ensemble de la population (toujours proportionnellement à la consommation, évidemment) :

      « Un quart seulement du total de l’énergie produite est utilisée par les particuliers (résidence, voiture, etc.). Pour l’eau, seulement 10 % est utilisée par les usagers domestiques et les municipalités. Le reste est consommé par les industries, les entreprises, le BTP, l’agro-industrie... Quant aux déchets, seuls 3 % proviennent des ménages. »

    • En quoi peut-on affirmer de manière claire que les 97% restant des déchets ou les 90% restant de la consommation d’eau (et ça vaut pour les autres, l’énergie etc), sont issus d’activités ayant pour but de satisfaire la demande de la population ?

      La population ne demandent pas à bétonner le territoire, la population ne demande pas à changer de smartphone ou de voiture tous les 6 mois, la population ne demande pas à avoir des emballages plastiques autour de tous les produits, la population n’a jamais demandé à avoir des objets allumés électriquement en permanence et connectés en permanence à internet, etc, etc. La plupart des « demandes » sont issues directement du besoin permanent du capitalisme de vendre plus, d’étendre des marchés, de transformer 1€ en 2€ (que ce soit pour des grosses industries ou des petites industries peu importe).

    • On croit rêver lorsqu’on l’entend parler de l’aliénation aux écrans, sujet qu’il doit bien connaître, vu le nombre de profils qu’il possède sur #Instagram, #Facebook, #Twitter et consorts. S’il utilise ces réseaux sociaux ce n’est pas uniquement pour diffuser la bonne parole, il en profite aussi pour faire sa communication sur ses différentes publications chez Actes Sud dans la collection « Domaine du possible »... qu’il dirige, et dont l’ancienne directrice, Françoise Nyssen, est l’actuelle ministre de la culture.

      Cyril Dion un colibri qui à l’art de diffusé la bonne parole à celleux qui sont connecté ou qui ont de quoi se payer une place de cinoche.

      Vous avez sans doute vu (ou refusé de voir...) son film, ce chef d’œuvre dont la presse, la radio et la téloche se sont unanimement fait l’écho. Soutenu par le ministère de l’environnement, diffusé en ouverture de la COP 21, Demain a été couronné du César du meilleur documentaire en 2016 – rien que ça.

      Rien que pour ça je fais demi-tour !

    • @rastapopoulos
      En fait le bétonnage c’est souvent pour acceuilllir des quartiers résidentiels, des autoroutes... que bcp de gens empruntent (après on peut parler politique industrielle et ferroviaire par ex. je suis d’accord on peut faire mieux, mais sera probablement pas un changement de paradigme). les emballages plastiques, le gâchi alimentaire (réductible facilement à faible coût), les bâtiments allumés la nuit sont une exception et ne représentent pas une part énorme de la conso (la plupart des villes de faible densité ont des système d’éclairages public demandé par les habitant, idem pour décorations de noël, le maire le fait pour se faire réélir, mais in fine c’est à mon avis une demande, certes indirect, de la population).

      & je pense que les usagers de seen this sont les premiers à être connecté à internet en continu... ;-]

      grosses et petite industries n’alimentent (globalement) que des consommateurs... Donc l’approche individuelle de réduction de l’empreinte écologique peut avoir à mon avis un impact massif.

      @odillon, en effet et même si ce n’est pas pour lutter contre l’insécurité alimentaire (!) ce n’est pas non plus (encore) dans le cas de l’europe pour faire de biofuels et alimenter des yachts

    • @rastapopoulos « la population ne demande pas à changer de smartphone » idem on peut limiter l’osolescence programmée, mais je doute que bcp de gens sur le forum soit sur linux, sur un ordi de 2002 (ce qui peut probablement se faire techniquement), avec un processeur de l’époque et une disquette, et les nokia 3310 se font rares aussi. c’est bien qu’il y a une demande non ? Après faire du bien de consommation durable robuste, et du bien périssable sans emballage changerait déjà bcp de choses on est d’accord, mais probablement pas tout !

    • le bouquin d’Aude est à 4€ moitié moins cher qu’une place de ciné

      #Aude_Vidal
      Égologie
      Écologie, individualisme et course au bonheur
      Dessins de Nardo
      ISBN 979-10-91772-19-8
      Octobre 2017
      10x14cm, 120 pages, 4 euros

      Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au monde appuyé par des gestes au quotidien. Comme dans la fable du #colibri, « chacun fait sa part ».
      Mais en considérant la société comme un agrégat d’individus, et le changement social comme une somme de gestes individuels, cette vision de l’écologie ne succombe-t-elle pas à la logique libérale dominante, signant le triomphe de l’individualisme ?

      https://seenthis.net/messages/642012#message642507
      https://seenthis.net/messages/660144

    • À propos de l’interview de Gorz dans le précédent lien, il dit bien pareil : non ce n’est pas une demande de la population.

      C’est par lui, par la critique du modèle de consommation opulent que je suis devenu écologiste avant la lettre. Mon point de départ a été un article paru dans un hebdomadaire américain vers 1954. Il expliquait que la valorisation des capacités de production américaines exigeait que la consommation croisse de 50% au moins dans les huit années à venir, mais que les gens étaient bien incapables de définir de quoi seraient faits leur 50% de consommation supplémentaire. Il appartenait aux experts en publicité et en marketing de susciter des besoins, des désirs, des fantasmes nouveaux chez les consommateurs, de charger les marchandises même les plus triviales de symboles qui en augmenteraient la demande. Le capitalisme avait besoin que les gens aient de plus grands besoins. Bien mieux : il devait pouvoir façonner et développer ces besoins de la façon la plus rentable pour lui, en incorporant un maximum de superflu dans le nécessaire, en accélérant l’obsolescence des produits, en réduisant leur durabilité, en obligeant les plus petits besoins à se satisfaire par la plus grande consommation possible, en éliminant les consommations et services collectifs (trams et trains par exemple) pour leur substituer des consommations individuelles. Il faut que la consommation soit individualisée et privée pour pouvoir être soumise aux intérêts du capital.

    • on a aujourd’hui plus de recul, on connait ces mécanismes, et pourtant la plupart des gens (je dirais 80%) continue largement à consommer exactement de la même manière (sans contrainte dans la plupart des cas de biens industriels dont la consommation n’est pas toujours nécessaire).

      Les publicitaires créent des symboles mais il nous reviens de conserver un esprit critique et de partager notre opinion. La vigilance et les actions individuelles justifiées par une réflexion personnelle semble de mise, qu’elles soient au sein d’actions collectives ou en dehors, selon l’avis de chacun. J’entends les discours critiques, utile à la construction d’alternatives, mais il me semble qu’ils faille qu’il soient un minimum constructifs pour pouvoir servir à progresser. Reste que les résultats d’initiatives personnelles ou collectives (que montre le film demain, parfois avec bcp de naïveté et souvent un manque de vision globale), sont à mon avis la meilleure façon de convaincre de la voie à emprunter pour réduire notre empreinte écologique.

    • @ant1 semblent de mise ? constructif ? réduire notre empreinte ?
      Nan, sérieux ?
      Mieux vaudrait passer du temps à démontrer d’où vient l’usage de ce vocabulaire, déconstruire la pensée, reprendre là où se sent le discours tout fait des marchands, le refuser, éviter les écueils qui nous sont donnés en patûre quand le mot écologie rime avec savon sous les bras.
      Nan, franchement, évacuer le politique à ce point pour se persuader de la suite de mots que tu emploies, je salue le DRH du ministère du marketing.

      C’est justement toute la critique sur laquelle ce texte porte : ce n’est pas tant les avis personnels mis bout à bout, ni l’entrepreunariat volontaire et moralisateur fait de bonnes intentions juxtaposées qui vont changer par exemple le fait que l’armée est le premier pollueur. Non plus qu’en nous disant de mettre un glaçon dans son congélateur pour reconstruire la banquise. Il y a un mot interdit à se réapproprier, un peu comme le terme féministe : #écologie_politique, tiens, une deuxième fois puisque ça ne mange pas de pain et que les hirondelles ne font pas le printemps
      #écologie_politique

    • À titre d’exemple, la fondation créée par N. Hulot est liée dès son origine au chimiste Rhône-Poulenc puis sera rejointe par EDF, Véolia, l’Oréal, TF1... on est loin des ONG écolos.

      fait tout à fait écho à la récupération féministe d’ici

      https://seenthis.net/messages/660314

      Programme EVE

      LES 7 POINTS FORTS DU PROGRAMME EVE

      1. L’interentreprise

      Un programme international, conçu par Danone et en partenariat avec L’Oréal, Orange, le groupe Caisse des Dépôts, SNCF, Crédit Agricole et KPMG.

      L’inter-entreprise favorise le lâcher prise et contribue à rendre les échanges plus essentiels.

    • Entièrement d’accord (même si les termes utilisé me semblent pas hyper choquants, j’ai essayé d’être consensuel, c’est pas ma force), mais j’essaie de pas rentrer trop ds le lard qd je suis pas direct et en face à face : pour le dire plus franchement, je suis le premier à critiquer l’individualisme et la petitesse de l’argument que tout est tiré par la demande et les consommateurs, qui ont souvent un choix limité et qu votent tous les 5 ans pour le moins pire.

      MAIS

    • je pense qu’on arrivera nulle part si on sort pas des grand discours et que l’on essaie pas de comparer et de quantifier. Or, on est tous, plus ou moins décisionnaires de nos choix de vie, et de consommation (et cela représente une bonne partie de la production agricole, industrielle, ... certes la politique d’EDF et de la SNCF va jouer aussi un rôle sur les choix d’investissement sur le long terme, mais ce n’est pas plus de, disons 20%)... & qd on compare les niveaux (en monnaie, PIB ou en impact environnemental, empreinte ou je ne sais comment vous voulez l’appeler),

      [je suis d’accord avec Camus, nommons les choses proprement, mais ca passe à mon avis après les choix principaux (ca reste à discuter) et ce n’est surtout pas mon domaine... en plus du fait que je ne passe pas forcement une heure sur la rédaction de chaque commentaire, même si je respecte bcp celui qui le fera]

      la consommation finale (donc des ménages), qui consomme elle même bcp de consommations intermédiaires pour leur production, représente une très large part de nos impacts environnementaux... il est donc complètement hypocrite de toujours remettre la faute sur une entité, souvent mal définie, que j’appellerai ici (sans me méprendre sur mes déboires terminologiques et sémantiques potentiels ;-]) le système, est encore plus démagogique que toute l’hypocrisie et les pb déontologiques et éthiques pointés dans les discours et actes de l’ennemi... C’est tout !

    • pour revenir à l’argument principal, on peut simplifier et penser le système simplement (disons avec un modèle économique à la Keynes) Y = C+I+G [+ (X-M)], donc la production est répartie entre consommation, investissement et dépenses publiques (+ importations - importations), donc on peut le tourner dans tous les sens, on ne produit (globalement) que pour consommer... (même si sans changer les choix d’investissments des 10% les plus riches, difficile de changer la direction prise, la production est quasiment entièrement dédié à la consommation)

      en reprenant le tableau de l’insee en 2015
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/2856119

      Le PIB et les opérations sur biens et services

      En milliards d’euros

      Produit intérieur brut (PIB) 2 228,9
      Importations 695,6
      Total des emplois finals 2 924,4
      Consommation effective des ménages 1 576,5 dont : dépense de consommation
      – des ménages 1 186,1
      – individualisable des administrations 343,6
      Consommation collective des administrations publiques 183,1
      Formation brute de capital fixe (investissement), dont : 489,4
      – entreprises non financières 276,7
      – ménages 111,6
      – administrations publiques 76,1
      Variations de stocks 23,3
      Exportations 652,2

      Donc 1 576,5 / 2 228,9 (70%) de la production est à destination des ménages... il semble donc bizarre de dire :

      « Un quart seulement du total de l’énergie produite est utilisée par les particuliers (résidence, voiture, etc.). Pour l’eau, seulement 10 % est utilisée par les usagers domestiques et les municipalités. Le reste est consommé par les industries, les entreprises, le BTP, l’agro-industrie... Quant aux déchets, seuls 3 % proviennent des ménages. » alors que le reste est dédié à 70% à leur (notre) consommation

    • @touti Donc peut-être que si on consommait un peu plus frugalement chaque jour où on se réapproprie un mot, notre astre pourrait tenir 100 ans de plus... ca permettrait de se réapproprier plein de mot à l’avenir (et pleins d’autres choses).

      Après les responsabilités sont à la hauteur des revenus (on est d’accord je pense là dessus et mon discours n’est pas une injonction à la population, plus une relativisation d’un discours un peu déresponsabilisant), tout est plus facile qd on a le temps, l’argent et l’information pour y accéder...

      pour ce qui est du détail : « changer par exemple le fait que l’armée est le premier pollueur. Non plus qu’en nous disant de mettre un glaçon dans son congélateur pour reconstruire la banquise. »

      Ce raisonnement est fallacieux je pense. L’aviation civile et le chauffage des bâtiments représente une très large partie du bilan carbone français (avec les industries cimentières etc. qui je le rappelle servent à construire des pavillons dans lesquels la population a fait le choix de vivre...).
      Les glaçons, non, nos émissions, oui ; le secteur militaire emet bcp de gaz à effets de serre, mais NOUS sommes parmi les plus riches de la planète et nous en consommons BCP plus que la plupart de ses habitants, donc nos émissions de gaz à effet de serre sont majeures (65e rang mondial en 2009 et ce avec 72% de nucléaire dans le mix énergétique).

      deux chiffres :

      – « En 2015, le niveau total de l’empreinte (678 Mt de CO2e) est supérieur de 11,4 % à celui de 1995 (425 Mt CO2e). Les émissions liées aux importations ont augmenté de 87 % sur cette même période. »
      www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/.../chiffres-cles-d...

      or ce n’est ni l’armée, ni la démographie qui sont responsables mais simplement l’augmentation de la consommation et de sa structure.

      – « Globalement le ministère de la Défense émet dans l’atmosphère un peu plus de cinq millions de tonnes de CO2. Le principal contributeur est le fret (63%). Les exercices d’entraînement avec la logistique associée (prise en compte dans le poste fret) sont de très loin le poste principal d’émissions, la consommation de kérosène et de gazole marine représentant à eux seuls plus de la moitié des émissions totales du ministère.
      Si on ne considère que les émissions soumises à l’obligation réglementaire, le ministère de la Défense émet moins de 700 000 tonnes de CO2. »
      https://www.defense.gouv.fr/sga/le-sga-en-action/developpement-durable/bilan-carbone/la-defense-publie-son-premier-bilan-carbone

      même si on considère ce chiffre comme une limite basse de la fourchette d’estimation (on peut multiplier par deux, ou meme par 10 pour prendre en compte toutes les consommations indirectes et les triches comptables)

      Donc 1 à 20 millions de tonnes sur 678 Millions de tonnes de CO2e émises par la france en 2015... on n’arrive même pas au 1/3 du niveau de l’augmentation de 11% (soit plus de 70 millions de tonnes) en 20 ans (entre 1995 et 2005) qui correspond à la croissance et à l’intensité énergétique par unité de production.

      on peut le tourner dans tous les sens, nous sommes presque tous responsable (avec nos ancêtres) des pb environnementaux... je ne soutien pas les colibri ni Mr dion, mais ne nous mentons pas pour autant.

  • La BCE : quels intérêts ?
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/939-la-bce-quels-interets

    Clément Fontan est chercheur en science politique. Spécialiste de la Banque Centrale Européenne, il critique depuis plusieurs années les gouvernements européens, Frankenstein modernes, créateurs d’un monstre – la banque centrale européenne. Il nous raconte l’histoire de ce colosse « indépendant » dont les actions ne cessent de creuser les inégalités, entre sauvetage des banques, réformes néolibérales et petits arrangements entre amis.

    #En_vedette #Politicaille

  • La fin du travail, le nerf de la guerre, Philippe Escande
    « Retours sur le futur (5/5). Des auteurs ont anticipé la société à venir dans des livres vendus à des milliers d’exemplaires. En 1997, Jeremy Rifkin théorisait ce qui allait inspirer la gauche française lors de nombreux débats politiques : la destruction des emplois par la technologie. »

    http://www.lemonde.fr/festival/article/2017/08/18/la-fin-du-travail-le-nerf-de-la-guerre_5174023_4415198.html

    Michel Rocard ne s’y était pas trompé : ce livre est « effrayant ». Dans la préface de l’édition française, il écrit qu’il est sidéré par l’ampleur du défi lancé par l’auteur de La Fin du travail (Jeremy Rifkin, La Découverte, 1997. Publication originale : The End of Work, 1995). Depuis plus de cinq mille ans, l’homme courbe l’échine sous le poids de ses obligations, et voilà que Jeremy Rifkin, spécialiste de prospective, annonce sa libération.

    Dans cet essai « torrentiel, déconcertant et parfois agaçant » – toujours selon Rocard –, l’auteur prédit que la technologie va progressivement faire disparaître la force de travail humaine et qu’il convient de s’y préparer en investissant massivement dans l’économie sociale. Il faut anticiper le chômage et l’extension de la misère, et aviver l’espoir de l’avènement d’une société moins marchande et plus solidaire.

    Il est déconcertant de constater qu’un débat lancé il y a plus de vingt ans ait refait surface, en France, lors de la campagne présidentielle de 2017. Bien des idées du candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, résonnent étrangement avec celles proposées par Rifkin : les robots vont tuer l’emploi, un revenu universel est nécessaire et il faut renforcer un tiers secteur non marchand. L’Américain a multiplié ses disciples.

    Vendu à 125 000 exemplaires aux Etats-Unis – ce qui est loin d’en faire un best-seller –, le livre a connu une belle carrière internationale. Traduit en dix-sept langues, il a lancé la carrière de son auteur et l’a installé dans le fauteuil confortable de prophète d’un monde nouveau, marqué par la triple révolution numérique, biologique et écologique. (

    Papy débonnaire
    Son ouvrage précédent, Au-delà du bœuf (Beyond Beef, Dutton Adult, 1992), plaidoyer d’un végétarien convaincu qui dénonce la consommation de viande et l’élevage bovin, ne laissait pas prévoir qu’il allait s’attaquer aussi abruptement à l’un des fondements de l’activité humaine. Douceur du regard, calvitie de notaire et moustache de sergent-major, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession.

    Un révolutionnaire se cache pourtant derrière Jeremy Rifkin, ce papy débonnaire aux costumes soignés et aux pochettes de soie assorties. Son premier engagement, celui qui déterminera tout le reste, a lieu en 1967 quand, jeune diplômé en droit, il organise la première manifestation nationale contre la guerre au Vietnam. Plus tard, il épouse la cause de la lutte contre les manipulations génétiques. Il trouble, avec ses camarades, les cénacles de l’Académie des sciences, en déployant ses banderoles et en chantant « Nous ne voulons pas être clonés », sur l’air de l’hymne aux droits civiques (We Shall not Be Moved).

    En 1977, dans le Library Journal, le critique Ken Nash presse le destin de ce jeune homme qui n’avait pourtant produit qu’un seul livre (Own Your Own Job, Bantam Books, 1977) : « Le socialisme de Rifkin est aussi américain que la tarte aux pommes, écrit Nash. Il est peut-être notre plus talentueux vulgarisateur d’idées radicales. » La France va adorer.

    Multiples retirages

    Quelques mois après la publication de The End of Work, le sociologue français Alain Caillé dévore le livre et rêve d’une édition française. Théoricien du don et militant de l’anti-utilitarisme, alternative humaniste au libéralisme et au marxisme, il retrouve ses thèmes dans l’ouvrage de Rifkin : l’impasse de l’économie marchande qui exclut de l’emploi et la nécessité d’encourager l’économie solidaire.

    Il fait le siège de son éditeur, La Découverte, pour le convaincre de le publier. « Ça ne se vendra pas », le prévient François Gèze, le patron de la maison. A tort : il a vendu plus de 30 000 exemplaires la première année de sa sortie, sans compter les multiples retirages, qui élèvent le nombre à 57 000. « Et il s’en vend toujours aujourd’hui », pointe l’éditeur. Il faut dire qu’il avait réussi à convaincre son ami Michel Rocard de préfacer l’ouvrage.

    Philippe Séguin, à l’époque président de l’Assemblée nationale (1993-1997) et autre amoureux du débat sur le travail, avait décliné car Jeremy Rifkin exerce déjà sur le personnel politique, français comme européen, un attrait indéniable. Comme si ses idées originales ouvraient de nouveaux horizons à des décideurs en panne de solutions nouvelles. Avant la sortie de l’édition française, il était l’invité d’honneur d’une conférence de deux jours organisée par Philippe Séguin à Epinal, son fief des Vosges, rassemblant leaders syndicaux et chefs d’entreprise.

    « Nouvel esprit de paresse »

    Le succès de l’ouvrage est aussi dû à un concours de circonstances exceptionnel : rincés par une crise qui n’en finit pas en ce milieu des années 1990, les Français sont en proie au doute. « Contre le chômage, on a tout essayé », reconnaît, en 1993, le président François Mitterrand. On imagine alors la disparition de l’emploi. Un an avant la traduction de Rifkin, la sociologue et philosophe Dominique Méda publie Le Travail, une valeur en voie de disparition (Alto, 1995). Un tabou saute. La droite hurle à l’Assemblée face à ce « nouvel esprit de paresse ».

    Dans le même temps, la romancière Viviane Forrester fait un tabac avec son Horreur économique (Fayard, 350 000 exemplaires). L’entreprise n’est plus tendance, le débat s’installe à gauche. Mais nous sommes en France, et l’argumentaire économique promu par Rifkin vire à la controverse philosophique.

    Pour Méda, comme pour André Gorz et d’autres penseurs de gauche, la question du progrès technologique n’est pas centrale. Il s’agit d’affirmer que le travail, valeur réhabilitée au XVIIIe siècle avec les Lumières, ne constitue pas l’essence de l’homme et que l’entreprise ne doit pas être son seul horizon. Il convient d’en réduire la durée pour se consacrer à d’autres activités plus épanouissantes : la famille, la communauté, l’enrichissement intellectuel… La conclusion est identique à celle de l’Américain mais prend d’autres chemins.
    « Je ne dis pas que le travail va disparaître, assure la sociologue, mais je souhaite qu’il prenne moins de place. » Une idée que partage également l’économiste Gilbert Cette, professeur à l’université d’Aix-Marseille, et qu’il traduit en des termes plus économiques :
    « Augmenter le temps de loisirs est une forme de redistribution des gains de productivité. »

    Déprime des salariés

    A ces données s’ajoutent une déprime des salariés (le plus grand succès des éditions La Découverte à cette époque sera d’ailleurs Le Harcèlement moral, de Marie-France Hirigoyen, en 1998, vendu à 600 000 exemplaires…) et une réflexion à gauche qui s’oriente de plus en plus vers la réduction du temps de travail.

    A la faveur de la dissolution du Parlement par Jacques Chirac en 1997, la gauche, exsangue cinq ans plus tôt, revient au pouvoir. A court d’idées neuves, elle saute sur la réduction du temps de travail, soufflée à Martine Aubry par Dominique Strauss-Kahn. Gilbert Cette intègre le cabinet de la ministre et donne une réalité à ce vieux rêve.
    Jeremy Rifkin ne pouvait imaginer pareille consécration : la plus importante réforme sociale de l’après-guerre en France, mise en route deux ans après la parution de son livre qui en faisait l’apologie ! Pourtant, la destruction des emplois par la technologie, thèse principale du livre, n’a pas abouti à une disparition du travail mais à sa transformation. Le drame que décrivait si bien l’auteur n’était pas celui de la fin du salariat mais de la désindustrialisation.

    Légitimité du débat

    Et si le débat revient aujourd’hui avec la peur de l’avènement des robots, la plupart des spécialistes en rejettent l’idée, de surcroît contredite par les faits : vingt ans après sa prédiction funeste, le taux de chômage mondial est plus bas qu’à l’époque (1 % de moins) ! Vieille opposition du scientifique face au vulgarisateur qui noircit le trait pour mieux vendre son message au risque de le déformer…
    « Monsieur Rifkin est un charlatan ! C’est un consultant qui a eu le flair d’enfourcher, au bon moment, les grandes peurs collectives de notre fin de siècle : les risques liés au progrès technologique et le chômage », lançait Olivier Blanchard, ancien chef économiste au FMI et enseignant au MIT, l’un des rares de sa profession qui soit entré dans le débat. Les autres ont préféré l’ignorer.

    Jennifer Hunt est l’une des plus grands spécialistes du travail aux Etats-Unis. Elle fut chef économiste au ministère du travail américain pendant la mandature de Barack Obama. « J’étais professeure à l’université Yale à l’époque, dit-elle. Nous ne le connaissions même pas. En 1995, nous sortions de la récession, c’était le début de la nouvelle économie et la croissance de l’emploi était très rapide. » Tout juste reconnaît-elle qu’il est parfois utile « d’avoir des gens qui ne sont pas contraints par une discipline et par des faits scientifiques ». Pour l’économiste Daniel Cohen, « Ce livre est arrivé à un moment de grande fatigue. Il est faux de dire que le travail disparaît, mais le débat sur la finalité de celui-ci est légitime ».

    Conférences convoitées
    C’est finalement le destin des Rifkin, Attali ou Minc de saisir l’air du temps, de lire beaucoup et de former, à partir de cela, des idées bien plus audacieuses que celles de la communauté scientifique… Et d’en faire commerce. Les conférences de Jeremy Rifkin, réclamées par toutes les grandes entreprises et organisations mondiales, se monnayent entre 20 000 et 40 000 euros.

    Sa société de conseil enchaîne les contrats avec la Commission européenne, le gouvernement allemand, la ville de La Haye, le Luxembourg, la région des Hauts-de-France… Les missions sont facturées entre 350 000 et 450 000 euros – « Le prix d’un rond-point », tempère modestement le prospectiviste –. « Sa notoriété et son charisme nous ont permis de rassembler tous les acteurs de la région autour d’un projet mobilisateur », insiste l’ancien ministre Philippe Vasseur, qui a monté avec lui le projet de « Troisième révolution industrielle » pour les Hauts-de-France.

    La Fin du travail a permis à Rifkin de gagner ses galons de millénariste en chef. Après la fin du bœuf et celle du travail, sont intervenues celles de la propriété (L’Age de l’accès, La Découverte, 2005) et des énergies fossiles (La Troisième Révolution industrielle, Les Liens qui libèrent, 2012). Il prédit maintenant la fin du capitalisme par sa dissolution dans le collaboratif (La Nouvelle Société du coût marginal zéro, Babel, 2016), voire la fin de l’espèce humaine, si l’on ne prend pas de mesure contre le réchauffement climatique.

    Des idées fortes qui retentissent dans une Europe en proie aux doutes existentiels. « Si je devais renaître, j’aimerais que ce soit en France ou en Italie », a coutume de lancer Jeremy Rifkin. Il en est déjà le citoyen de cœur et, avec ses certitudes, il est au moins le prophète d’un monde incertain.

    https://seenthis.net/messages/262461

    #Rifkin #Travail #emploi

  • Revers de médaille pour Aubry
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/898-revers-de-medaille-pour-aubry

    Novembre 2016, le parc des Olieux est évacué, karchérisé et barricadé pour éviter toute réinstallation des mineurs isolés étrangers. Une partie d’entre eux investit une maison abandonnée de la rue de Fontenoy. Janvier 2017, les jeunes sont à nouveau délogés par la bleusaille. Les expulsions successives et l’invisibilisation de ces jeunes migrants n’entament pas pour autant la détermination du collectif des Olieux qui lutte à leurs côtés face au cynisme des pouvoirs locaux. 

    #Politicaille

  • Politique : ne pas laisser à la portée des enfants
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/902-politique-ne-pas-laisser-a-la-portee-des-enfants

    Depuis 1999, la ville de Lille est dotée d’un conseil municipal d’enfants, « une instance permanente de la démocratie participative qui associe les enfants lillois de 9 à 12 ans », selon le site Internet de la mairie. Loin de ses ambitions « citoyennes » et émancipatrices, la structure est une machine à enfermer les enfants dans le rôle social qu’on attend d’eux. Elle fournit en outre une main d’œuvre gratuite pour la municipalité, qui promeut un modèle de citoyenneté dépolitisé et interroge le sens même du social et du politique valorisés par les institutions de la République. 

    #Politicaille