Choses vues à Tours sous l’état d’urgence

/choses-vues-a-tours-sous-l-etat-d-1293.

  • Choses vues à Tours sous l’état d’urgence
    http://larotative.info/choses-vues-a-tours-sous-l-etat-d-1293.html

    Dans les jours qui suivirent, de nombreuses personnes vinrent se rassembler devant l’hôtel de ville, pour y déposer des fleurs, une bougie, un dessin ou un message. On s’y rassemblait comme les Parisiens se rassemblaient place de la République. Comme si les hommages rendus après les attentats de janvier avaient instauré une forme de tradition macabre.

    Le préfet avait tenté de décourager les bonnes volontés, parfois en leur déconseillant de se rassembler, parfois en leur interdisant. Mais ces réunions interdites étaient quand même vues d’un bon œil ; l’hommage aux victimes était compatible avec les valeurs de la République. On vit ensuite que cette tolérance ne s’étendait pas à tous les types de rassemblements interdits : une manifestation de soutien aux réfugiés qui eut lieu à Paris le 22 novembre fit l’objet d’une répression s’appuyant pour bonne part sur les fiches de renseignement préalablement composées par les autorités. La France ne surveille pas que les terroristes : elle fiche aussi ceux et celles qui se rangent du côté des victimes de la guerre et du terrorisme.

    Le mardi 24, des syndicalistes étaient rassemblés devant la préfecture, faute d’être autorisés à manifester. Ils évoquaient la mémoire de camarades tués sous les balles des terroristes, tout en appelant à la paix et au respect des libertés. Le message ne passa pas les grilles du bâtiment.

    (...)