Honte à tous les journalistes et les politiques qui racontent que la Chine est le plus grand pollueur sans mentionner que la Chine est l’usine du monde et que nos si « beaux » (sic) résultats viennent en partie du fait qu’on a délocalisé les industries polluantes chez eux et qu’on leur achète les produits finis.
La morale écocitoyenne est une morale de classe :
Certes, mais apparemment même en en tenant compte ça reste le plus gros émetteur.
Ça a pas l’air de faire consensus. Par exemple :
Exports are now responsible for one-third of China’s emissions, according to a study that will appear in the journal Energy Policy. The researchers describe their analysis as the most systematic study of the subject to date.
Peut être que les autres études trouvent moins car pour celle là :
“The study included the fact that Chinese industries often rely on imported materials to produce exported goods”
Ça a l’air d’être une étude autour de 2005
En effet, la 1ère figure montre les émissions liées à la consommation définies comme :
emissions territoriales + importations - exportations
L’étude que tu cites est sans doute celle-ci (le lien est mort mais ça colle) :
The contribution of Chinese exports to climate change
▻http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0301421508002905
Pour 2005 ils trouvent 1.7 Gt CO2 pour les émissions liées aux exportations, mais les émissions évitées grâce aux importations (ce qui aurait été émis si tous les produits importés avaient été produits en Chine) s’élèvent à 2.2 Gt CO2. Mais c’est une mauvaise estimation des émissions liées aux importations car la Chine a une plus grande « intensité carbone » que les autres pays.
Clearly, China avoids large amounts of emissions through its imports; in every year the avoided emissions are higher than the exported emissions. However, EAI [emissions avoided by imports] is a biased measure for China, since China’s carbon intensity is significantly higher than most countries carbon intensity
(Notons que le Peters coauteur de cette étude est le même que celui mentionné sur la première figure.)
Je t’avoue que je comprends moyennement ce que tu écris, et que c’est le problème que je trouve au tout CO2 en général. @koldobika a des bonnes formulations et citations pour ça :)
Pour les derniers chiffres par habitant, on peut aller voir p. 33 :
►http://edgar.jrc.ec.europa.eu/news_docs/jrc-2015-trends-in-global-co2-emissions-2015-report-98184.pdf
►http://www.fredericdenhez.fr/co2/co2.html
Lire ce texte vous prendra environ deux minutes, soit une quarantaine de grammes de carbone. Ce n’est pas bien. L’imprimer pour le relire serait pire, car alors vous tireriez scandaleusement sur le réseau électrique. Aujourd’hui, le carbone juge notre vie. Nos gestes, nos achats, nos décisions. Son « bilan » est une radiographie très précise d’un système, d’une entreprise, d’un service public, d’un secteur économique, d’un quartier, d’une pomme… de vous. Voir le carbone, c’est observer le fonctionnement de notre société, ce qui s’échange, ce qui est perdu, ce qui arrive, est stocké, repart, ce qui est essentiel et superflu. Tout peut être traduit en carbone, c’est une question de facteurs d’équivalence. Le carbone est roi. Il est le juge suprême. L’évoquer, c’est parler de tout, de tous les problèmes d’environnement, de la société, mais c’est surtout ne rien faire.
Nous voilà donc maintenant avec un indicateur quasiment unique, technique, désincarné, autoritaire, dérangeant, abstrait, partiel. Est-il au moins utile ? Nous permet-il de réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? La réponse est non. Le bénéfice des petits gestes est annulé par l’effet rebond qui compense l’efficacité énergétique, le « carbone gris » présent dans les importations (NDLR : autrement dit le carbone émis par la fabrication et le transport des produits étrangers que nous consommons), la tertiarisation de notre économie, la désindustrialisation-délocalisation de notre pays.