• Après les élections régionales, les lignes de fracture chez Les Républicains
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/14/apres-les-elections-regionales-la-question-du-calendrier-de-la-primaire-divi

    Sur la même ligne, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, cette dernière ayant fait part de ses inquiétudes quant à l’élection présidentielle :

    « Les chiffres globaux du second tour sont trompeurs car le PS s’était retiré de certaines régions. Sur la base des chiffres du premier tour, l’alternance est en danger. Avec 27 % au premier tour, on risque d’être absents du second tour en 2017, et confronté à un débat mortifère entre Marine Le Pen et François Hollande. »

    L’alternance, quel beau projet politique et démocratique...

  • Plutôt satisfait des résultats, l’exécutif n’entend pas changer de cap
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/14/plutot-satisfait-des-resultats-l-executif-n-entend-pas-changer-de-cap_483122

    Suivre une ligne qui augmente la popularité du FN. Faire peur aux gens qu’ont pas tout suivi avec la montée du FN. Se présenter comme le rempart au FN. Profit.

    Ça a marché avant, ça marchera encore. Tout ça parce que « oui tu comprends il faut aller voter sinon tu fais pas ton devoir de citoyen et tu fais monter le score du FN. »

    Voter, c’est faire en sorte que le système continue comme si de rien.(Permalink)

    #terrorisme

    • Voter ou pas ne changera rien. Ceux qui votent, même s’ils sont de moins en moins nombreux, continueront de le faire pour les raisons que l’on sait et pour ceux que l’on honnit. Et le pouvoir pourra continuer à ignorer l’abstention et tout le reste... Ils auront le pouvoir dans le respect de l’état du droit (notez la subtilité). Ils ont donc légitimité à appliquer toutes décisions qu’ils considéreront pertinentes pour leurs objectifs.

  • La percée du #FN : « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/12/la-percee-du-fn-un-vote-contre-le-chomage-et-non-contre-les-etrangers_483023

    A rebours du discours déployé par la gauche et Les Républicains, une analyse statistique du vote Front national au premier tour des élections régionales atteste de la prévalence de la question sociale, et en particulier du #chômage, comme un des principaux motifs du vote FN.

    Les réalités migratoires et sécuritaires ont en effet beaucoup moins œuvré dans ce sens. Ce fait acte le triomphe de la stratégie d’élargissement du discours frontiste depuis l’ascension de Marine Le Pen à la tête du parti qui tend à mordre davantage sur les considérations économiques.

    L’abandon des #classes_populaires, Louis Maurin
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/08/l-abandon-des-classes-populaires_4827388_3232.html

    « Si j’étais #chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord. » L’extrême violence des propos du ministre de l’#économie Emmanuel Macron n’a pas échappé aux cinq millions de demandeurs d’emploi, dimanche 6 décembre, au moment de voter. Que se passe-t-il dans la tête d’une caissière quand elle entend qu’un ministre du travail estime que le contrat de travail n’établit pas de lien de subordination (François Rebsamen) ? Ou quand elle voit que sa suivante, Myriam El Khomri, ne sait dire combien de fois son contrat à durée déterminée peut être renouvelé ? Une boule de haine qui monte face à l’humiliation.
    La #gauche « moderne » ignore les #classes_laborieuses ; elles lui rendent dans les urnes la monnaie de sa pièce. Voilà qui permet de comprendre la poussée du Front national, bien plus que la peur des étrangers dont la part dans la population (6,4 %), est inférieure à ce qu’elle était en 1982. L’incrédulité des dirigeants socialistes devant leur impuissance à endiguer le phénomène a une raison simple : ils ne comprennent rien à la société française.
    Certes, la gauche n’a pas abandonné les inégalités, elle n’a que ce mot à la bouche. Inégalités d’âge, de sexe, de couleur de peau ou entre les territoires nourrissent la communication politique, les colloques et les discours. Tant que celles-ci demeurent compatibles avec une très forte hiérarchie entre les exécutants et ceux qui décident, tout va bien.

    Et Maurin de conclure son papier sous #paywall par un plaidoyer pour la sociale démocratie, disparue (le NPA n’y suffit pas...).

    #CDD #précaires

    Mais il n’y a pas de percée du FN, tout au plus un maintien persistant rendu possible par la désaffection pour les autres partis
    http://seenthis.net/messages/438720

    • Tiens, je viens de laisser ce commentaire sur FB :

      Très juste, tout cela : depuis l’abandon en rase campagne des classes populaires par le PS (ref. le rapport de Terra Nova), il ne reste plus beaucoup de monde qui propose une politique en direction des prolétaires, même dans le sens élargi. Les classes populaires (pourtant démographiquement majoritaires… mais ça se verra mieux quand on en finira avec le concept sociologiquement foireux des classes moyennes) sont devenues des classes dangereuses et mal aimées : dans les villes gentrifiées, elles sont reléguées toujours plus loin des centres-ville et des services publics, les cambrousses ne se mobilisent que pour accueillir des CSP+, les banques proposent la gratuité de leurs services pour les plus aisés tout en enfonçant les gens modestes avec des frais toujours plus importants, en fait, c’est toute la société civile, politique, intellectuelle, médiatique qui ignore et méprise cette immense population, ses espoirs, ses besoins, ses problèmes.
      Et après, quand certains cyniques viennent vendanger les raisins de la colère pour accéder au pouvoir, tout le monde se la joue vierge effarouchée…

    • « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »

      En effet, comme le notait Jean-Pierre Le Goff, l’émergence du #chômage_de_masse produit « de puissants effets de déstructuration anthropologique et sociale ». Alors que la #valeur_travail demeure un référent individuel et collectif cardinal de la société française, l’enlisement dans la #précarité produit des effets délétères dans de nombreux pans de la société. Pour l’auteur de La fin du village (Gallimard, 2012), le chômage, en particulier des jeunes, milite pour saper « l’ethos collectif » en érodant la confiance dans l’avenir des familles.

      Peur, plus que des expériences réellement subies

      De cette défiance dans l’avenir naîtrait le creuset du vote frontiste. Elle serait également nourrie par la stagnation sociale confirmée par l’enquête de Camille Peugny sur « La dynamique générationnelle de la mobilité sociale » (2014), dans laquelle la sociologue notait une relative stagnation des positions sociales intergénérationnelles entre 1986 et 2009. En 1986, 36 % des individus (hommes et femmes) appartenaient à la même catégorie sociale que leur père contre 34 % en 2009.

      (...) Pour simplifier, on peut donc dire que moins il y a eu de crimes et délits rapportés localement, moins il y a d’étrangers établis, et plus on a voté FN dimanche 6 décembre. Ainsi, la défiance vis-à-vis de la figure de l’étranger et la peur de l’insécurité semblent davantage relever d’un sentiment et d’une crainte. C’est donc bien la perception déformée d’un environnement conçu et appréhendé comme anxiogène qui nourrit le vote FN, plutôt que des expériences réellement subies par les individus au niveau local.

      #insécurité_sociale

    • Après les annonces de Valls, pour Fillon, « réduire le chômage » est le seul moyen d’enrayer la montée du Front national
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/16/pour-francois-fillon-reduire-le-chomage-est-le-seul-moyen-d-enrayer-la-monte

      rupture radicale, qui prévoit notamment l’abrogation des 35 heures, une réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique…(...)« Tous ceux qui pensent qu’il y a d’abord un problème d’immigration et d’identité, c’est pour contourner l’obstacle de la difficulté à faire baisser le chômage. Cela ne veut pas dire que ces problèmes n’existent pas, mais tant que l’on n’aura pas résolu cette question fondamentale du mal de vivre des Français, le FN continuera de progresser.

      #comme_un_paysan_sarthois_avec_sa_charrue a-t-il dit.

      La lutte contre le chômage, ce sera une lutte contre les chômeurs et l’ensemble des salariés/travailleurs, depuis le temps, ça commence à se savoir.

    • Gérard Longuet : les Français « ont des poils dans la main »
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/16/25002-20151216ARTFIG00047-pour-gerard-longuet-les-francais-ont-des-poils-da

      « Ce qui compte le plus, c’est la motivation professionnelle. Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir. C’est-à-dire que “c’est trop dur”, “c’est trop loin”, “c’est pas ce que je veux”, “vous comprenez moi j’ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commercial”. Ben non... », martèle-t-il.

      L’apport d’un des fondateurs du GUD ; le pluralisme de la grande coalition, voilà sa force.
      #Offre_raisonnable_d'emploi

      Raffarin : "faisons baisser le chômage, on fera baisser le FN"
      http://www.europe1.fr/politique/j-p-raffarin-faisons-baisser-le-chomage-on-fera-baisser-le-fn-2636971

      La racine du mal, c’est le chômage. (...) Un « pacte républicain » contre le chômage... pas question d’aller au-delà d’une coopération de circonstance. « Nous sommes définitivement rivaux du PS, nous le combattrons à l’élection présidentielle », a rappelé Jean-Pierre Raffarin.

  • Ces énarques et autres centraliens qui se mettent au service du FN

    "Quand ils évoquent leur décision d’intégrer les structures officielles du Front national, ils utilisent un mot étrange : l’« outing ». Pour ces élites venues d’un grand corps d’Etat, de la haute fonction publique ou de la direction d’une entreprise, la révélation d’une appartenance au FN revient à lever le voile sur une part d’eux-mêmes aussi intime que mal vue. Avant de se jeter à l’eau, ils ont souvent vécu en cachette leur adhésion à un parti qui refuse de se qualifier d’extrême droite mais que la très grande majorité des élites françaises dont ils relèvent considère comme extrémiste, xénophobe, nauséabond et contraire aux valeurs républicaines.
    Le raz-de-marée du Front national au premier tour des élections régionales change la donne. La vague avait déjà pris forme lors des élections européennes de 2014 et des départementales de mars 2015, mais, ce 6 décembre, le parti minoritaire est devenu, avec le soutien des abstentionnistes, celui qui promet le succès. Il est arrivé en tête dans six régions sur treize, dépassant les 40 % en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il étend progressivement son influence dans des strates de plus en plus diverses de la société française. Y compris les élites. La victoire est aux humains ce que la lumière est aux papillons : elle désinhibe et elle attire."

    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/08/ces-enarques-et-autres-centraliens-qui-se-mettent-au-service-du-fn_4827018_4

  • Dans le Nord, le « silence terrifiant » des patrons face au #FN
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/09/dans-le-nord-le-silence-terrifiant-des-patrons-face-au-fn_4827761_4640869.ht

    « No Pasaran ». C’était il y a un mois. Bruno Bonduelle, l’un des bâtisseurs de l’empire international de légumes en boîtes, tirait la sonnette d’alarme. Ce chef d’entreprise à la retraite prenait la plume pour crier son angoisse de voir le Front national remporter les élections dans la nouvelle grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. « Comment peut-on prôner la fermeture des frontières alors que notre économie régionale est immergée dans le monde, avec un salarié sur quatre qui travaille dans une entreprise aux capitaux étrangers, alors que nous vantons dans nos brochures ce carrefour transfrontalier ouvert aux quatre vents de l’Europe, nos succès à l’exportation ? », écrivait Bruno Bonduelle.

    Ce cri du cœur est devenu prophétie. Mais la pythie a perdu sa voix. Contacté, l’ancien grand patron du Nord ne souhaite pas commenter la situation. Sa sortie dans les médias n’a pas été sans conséquence. Des consommateurs ont écrit au groupe en menaçant de boycotter les produits Bonduelle. Des agriculteurs de la région qui fournissent les usines ont menacé de ne plus les approvisionner en légumes si Bruno Bonduelle, ou d’autres, prenaient encore position. L’ancien patron se dit « effondré ». « Ils ont déjà réussi à instaurer la terreur », ajoute-t-il. Christophe Bonduelle, l’actuel PDG, a été contraint de se désolidariser des propos de l’ancien président du groupe.

    • Bah faut pas être deux poids deux mesures non plus hein : c’est exactement le genre de réaction qui pourrait tout à fait se voir dans l’autre sens dans une autre conjoncture, et qui s’est déjà vu d’ailleurs pour d’autres marques : on peut parfaitement imaginer un patron qui prend une position dégueu raciste ou autre publiquement, et des consommateurs qui annoncent « on ne viendra plus acheter chez vous », et des fournisseurs ou partenaires qui disent « on ne travaillera plus avec vous ». Et là on trouverait ça super à gauche… Donc là le fait qu’il y ait des électeurs FN qui fassent la même choses en tant que consommateur ou en tant qu’agriculteur, je vois pas en quoi c’est plus choquant. Ça montre juste qu’il y a effectivement un électorat militant qui prend position aussi.

    • Sans réagir à la question des réactions dégueues (ce n’est pas ça qui manque en ces temps d’hystérie collective — ce n’est pas compliqué, même quand je parle de la pluie et du beau temps, je fais gaffe : en gros, je ne parle plus beaucoup.), d’un point de vue pro, j’ai conseillé à mes clients de ne pas réagir à l’actualité dans leur communication commerciale. Si quelques boites sont assez puissantes pour résister à une polémique, dans les faits, les petites PME sont là pour vendre leurs trucs et continuer à fonctionner. Se positionner sur une question de société, quelle qu’elle soit, est carrément casse-gueule, sauf si la boite a toujours eu un positionnement « politisé » et donc une clientèle qui se recrute et s’identifie de la sorte.

      Rien que moi, en ayant jamais ouvert le bec dans le travail sur mes convictions persos, j’ai été blacklistée pour mes prises de position perso par d’autres entreprises et surtout, par les collectivités locales. Beaucoup de commerçants et artisans ne peuvent se permettre de perdre même 20% de leur clientèle…

      J’ai cité l’exemple des 3 Suisses qui ont déclaré être Charlie et se le sont repris dans la gueule comme charognards, exploitant commercialement le deuil national…

  • Au siège du PS à Lille, « la fin du monde »
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/07/au-siege-du-ps-a-lille-la-fin-du-monde_4826169_4640869.html#PsE8tVmZhpR6hp8B

    L’estrade avait été soigneusement préparée pour le premier tour des élections régionales, avec le drapeau français, quatre sapins en pot et, au centre, un pupitre surmonté d’un micro. Il est 22 h 30, au QG de campagne du Parti socialiste à Lille, le 6 décembre 2015. Lili Govaert ne la voyait pas comme ça, « la fin du monde », de son monde. Pourtant, « c’est ce qui est en train de se passer », elle dit. Elle n’arrive même pas à appeler les enfants pour leur expliquer : le PS est arrivé troisième au premier tour dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie avec 18,12 %, un score si bas dans son propre fief qu’il le laisse impuissant entre les 40,64 % de Marine Le Pen (FN) et les 24, 96 % de Xavier Bertrand (Les Républicains). Lili Govaert a adhéré il y a quarante-sept ans, « à l’époque où ici, dans le Nord, tout était socialiste, les villes, les gens, l’air qu’on respirait. On était tous ensemble, porté ». Lili Govaert, employée territoriale, demande : « Qu’est-ce qu’on va devenir, maintenant ? On va être détruit. » Elle pleure.

    argh #paywall...