Ce « les élèves posent trop de questions » me parait au delà de l’imposture. Une telle déclaration revient à dénier radicalement au vulgaire (dont l’élève est une forme parfaite, l’ignorant, l’incompétent, le sans titre) tout moyen d’une démarche d’apprentissage, tout potentiel scientifique et par là de dire crûment le refus de toute démocratie. Ça fait beaucoup pour une seule parvenue socialiste. Sans estimer particulièrement ces gens, je n’en reviens pas.
On nous vante une « société de la connaissance » dont le qualification du « capital humain » serait l’une des clés et l’on défend une politique du refus de penser. C’est la double contrainte généralisée d’un néolibéralisme (faire fonds sur liberté des sujets, la guider, en trier/sanctionner les productions) devenu intégralement néo conservateur.
Il faut apprendre dans ces lieux disciplinaires à trimballer ensuite une discipline hors les murs, individuelle et nomade. Apprendre le théâtre de l’obéissance, la foi viendra en mimant. Sclérose fascisante.
J’aime bien la formule amorale d’Oury, bien loin d’être tendre face à l’imbécilité : "le droit à la connerie est imprescriptible" .
Celle du ministre (car ceci n’est pas une femme) est ignoble, ça aurait pour le moins mérité une tribune pour la suppression du point d’interrogation ou l’ablation des langues des moins de 18 ans (après on peut voter, s’isoloirer encore). Je n’en reviens pas.
Ce qui fait « bien illusion » c’est plutôt l’efficace des procédés rhétoriques : commencer par admettre des mérites pour ensuite esquisser une critique dont on pense quelle sera plus audible de paraître équanime, jouer la fausse naïveté, un truc de roublard qui se voudrait épargné par la naïveté ; tout ça est souvent éculé et piégeant.
Tu l’as rappelé dans un post ultérieur, la compétence du ministre de l’entreprise France est toute politique : rapprocher l’#école-entreprise de l’entreprise.
#économie #misère