A la COP21, les négociations se jouent dans l’ombre

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  • À la #COP21, les #négociations se jouent dans l’ombre
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    Les séances plénières représentent la partie éclairée d’une scène diplomatique où la majeure partie du spectacle se joue dans l’ombre, dans le secret de salles fermées aux observateurs et aux journalistes. Regroupées dans une aile du site du Bourget, ces zones de pouvoir portent des noms de fleuve – Loire, Garonne, Maroni… – ou simplement un numéro. Des vigiles filtrent l’entrée principale et d’autres gardes de l’ONU, positionnés à l’entrée de chaque salle, vérifient scrupuleusement les badges des participants.

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    « En sous-groupe, on étudie une pièce du puzzle, résume une observatrice. En groupe de contact, on rassemble les pièces, on tente de les emboîter et, si nécessaire, on les redimensionne. » Pour l’ambassadeur suisse pour l’environnement, Franz Xaver Perrez, la difficulté de l’exercice consiste à « trouver des espaces où les pays accèdent à une zone de compromis puisque, finalement, négocier, c’est abandonner quelque chose ». « Plus l’on se rapproche de la date butoir, plus la confidentialité s’impose », ajoute le cofacilitateur, qui admet organiser par ailleurs de nombreuses discussions bilatérales autour d’un café ou d’une pause cigarette.

    En juin, les représentants des ONG avaient pu assister aux travaux des groupes et de certains sous-groupes. A la mi-octobre, pendant la dernière session préparatoire à la COP21, ils en ont été exclus, à la demande du Japon, resté muet sur les motifs de sa mauvaise humeur. Depuis le début de la conférence onusienne, ils restent à la porte ou se voient proposer de suivre les débats dans des salles de capacité insuffisante. « Il y a un vrai problème de #transparence », grognent la plupart des #ONG.

    Une autre critique apparaît, cette fois à l’intérieur de ces cercles restreints, sur le primat de la #langue anglaise. « C’est un frein, estime le délégué béninois Is Deen Akambi. Les pays francophones ont moins de chances de voir leurs positions remonter en réunion. »

    Les négociateurs doivent composer avec une dernière contrainte, le rythme soutenu de la présidence française, qui souhaite qu’un texte consolidé soit présenté vendredi 4 décembre au matin, discuté pendant encore vingt-quatre heures puis soumis au président. Près de 1 200 phrases entre crochet restent à négocier« Il n’est plus temps de reformuler des positions. Le temps est venu d’élaborer des positions collectives, a insisté Daniel Reifsnyder, coprésident des débats. Nous avons rendez-vous samedi midi dans le bureau de M. Fabius, et nous n’avons pas prévu de le faire attendre. »

    #francophonie