Organizational Behavior and Human Decision Processes - Journal

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  • Qu’est-ce qu’être un bon chef ? - Information - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-xavier-de-la-porte-qu-est-ce-qu-etre-un-bon-ch

    Oui, comme tout le monde, et notamment les auditeurs de France Culture qui sont en quête de complexité, je suis frappé par le caractère simpliste du discours de nos dirigeants sur les attentats, et sur les solutions à y apporter. Alors que la presse regorge de tribunes et de discussions qui pour une fois sont de bons niveaux, vous entendez un discours d’Etat – et politique en général - qui ne vole pas très haut.

    […]

    Et je repense à ces propos que l’ethnologue américain David Graeber nous avait tenus quand nous l’avions rencontré pour Rue89. Voici en substance ce qu’il nous avait dit, et qui était autrement violent : « C’est le pouvoir qui crée la stupidité. Une étude récente montre que plus vous êtes pauvre, plus vous avez la capacité d’identifier les émotions d’autres personnes. Les riches n’ont aucune idée de ce que les autres peuvent ressentir. Alors que si vous êtes pauvre, vous devez savoir ce que votre patron a en tête ! Le pouvoir rend aveugle. » Et Graeber le démontrait dans un cas précis, et assez convaincant il faut bien dire : « Cela se voit aussi dans les relations de genres. Dans les comédies des années 50, il y a souvent des blagues sur le fait que les hommes ne comprenaient pas les femmes. Mais on ne s’est jamais demandé si les femmes avaient des difficultés à comprendre les hommes ! Elles n’avaient pas le choix : dans une structure patriarcale, les femmes doivent consacrer du temps à comprendre ce qui se passe dans la tête du “chef” de famille. » Et voilà cet extraordinaire paradoxe qui nous pourrit la vie : pourquoi la direction du monde est-elle laissée à ceux qui ne peuvent plus le comprendre ?

    par @xporte <3

    #pouvoir #chef #altruisme #domination

    • Si je puis me permettre, je pense que ce n’est pas trop possible (voire totalement irréaliste) d’être chef ET bon dans un contexte capitaliste. Y compris pou ceux qui deviennent chefs et qui se disent anti-capitalistes. Je l’ai dit !

    • Un article sur l’étude en question. Elle ne parle pas de stupidité mais d’Overconfidence ce que j’ai compris par un Excès de confiance en soi.

      http://www.forbes.com/sites/frederickallen/2012/03/06/study-finds-that-having-power-can-make-you-stupid

      The four wanted to know, are such overconfident people drawn to power, or does power itself create their overconfidence?

      They had subjects write detailed accounts of times when they had had or had lacked power. They then had them answer a series of factual questions and rate how confident they were about their answers. They found that the people who had been primed to think of themselves as more powerful had more confidence in their answers than the rest—and yet their answers were actually less accurate. Yes, “confidence in one’s answers was inversely correlated with accuracy.”

      Four follow-up experiments confirmed and expanded the results. The researchers came to a disturbing conclusion:

      Not only do overconfident people tend to acquire roles that afford power . . . but the subjective sense of power brought on by these roles causes people to become further overconfident. . . . Finding practical ways to soften and/or hold in check the causal relationship between power and overconfidence represents an important endeavor for future research. Helping the powerful safely escape this perilous aspect of power is not only in the interest of power holders, but is also in the interest of all who are daily impacted by their decisions.

      What can you do? One answer, apparently, is to humiliate the powerful. The fifth and final experiment the four conducted found that the tie between power and overconfidence “was eliminated when the powerful were made to feel incompetent .”

      The full study is being prepared for publication in the journal Organizational Behavior and Human Decision Processes.

      http://www.journals.elsevier.com/organizational-behavior-and-human-decision-processes

    • Le problème c’est que ceux qui sont faits pour le pouvoir ne le veulent pas non plus, comme on dit.

      Ca me fait penser à cette citation récemment ressortie par @mona :

      Nos plaies ouvertes saignent parce que les gens voient qu’un tas de connards à qui ils ne confieraient même pas un stand de hot-dogs dirigent leurs vies.

      (Tim Willocks, Les Rois écarlates)

    • @ze_dach : merci pour l’extrait. Je pense que nous devons réhabiliter « l’humilité », qui est en quelque sorte la capacité à ajuster ses actes, ses paroles, ses engagements en cohérence avec ses compétences réelles (et non auto-proclamées). Aujourd’hui dans un monde où la « norme » (absurde), c’est d’être obligatoirement meilleur que la moyenne, et forcément meilleur que la veille, l’humilité est vue comme de la médiocrité :-(
      Quelles sont nos compétences réelles ? Quand on a du pouvoir, on doit composer avec la distorsion sociale. Le miroir social est faussé quand on est perché sur un pouvoir.
      Le problème vient du fait que le pouvoir (littéralement la capacité à agir, partagée ou déléguée) est perçu comme un statut, un privilège, alors que c’est une mission, une responsabilité.

      @aude_v : tout à fait d’accord avec ça

      Intégrité, honnêteté,
      c’est ce que j’entends le plus. Alors que ce sont presque des défauts pour
      conquérir le pouvoir.

      Le mystère pour moi, c’est pourquoi l’intégrité disparait chez ceux qui détiennent le pouvoir, même s’ils l’ont acquis de façon à priori intègre. Sans doute à cause du privilège que cela octroie (cf ci-dessus) et qui mène tout droit à la paresse et l’anesthésie de nos capacités empathiques ?