• Israël prévoit la construction de plus de 55 000 logements dans les colonies
    Le Monde | 28.12.2015
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/28/israel-prevoit-la-construction-de-plus-de-55-000-logements-dans-les-colonies

    Les autorités israéliennes continuent, en toute discrétion, de travailler à de vastes projets de construction de logements dans les colonies, et notamment dans la zone très sensible dite E1, à proximité de Jérusalem. C’est ce que révèle un rapport de l’ONG La Paix maintenant publié lundi 28 décembre.

    En juillet 2013, l’organisation israélienne avait demandé au ministère du logement et de la construction de publier ses plans concernant les colonies, en vertu de la loi sur la liberté de l’information. Des éléments finalement communiqués par le gouvernement, de manière partielle, après une action en justice de l’ONG.

    Couper la Cisjordanie en deux

    Selon ces données, les autorités cherchent à bâtir plus de 55 500 logements dans des colonies existantes et dans deux nouvelles de Cisjordanie, dont plus de 8 300 en zone E1. De nouvelles constructions dans ce secteur controversé permettraient de relier plus étroitement Jérusalem à la colonie de Maalé Adoumim, au nord-est de la Ville sainte. Elles couperaient encore davantage en deux la Cisjordanie, empêchant toute continuité territoriale palestinienne.

    • L’essentiel, c’est de rendre la situation insoluble.
      La paix aussi.
      Dire que les palestiniens sont les descendants des juifs de Palestine.
      Hallucinant ce dont son capables les religieux , et ce depuis le début de leur religion, quelle qu’elle soit.

    • En #Israël les images choquantes d’extrémistes juifs célébrant la mort d’un bébé palestinien
      http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/24/en-israel-les-images-choquantes-d-extremistes-juifs-celebrant-la-mort-d-un-b

      Selon les médias israéliens, le marié qui apparaît sur la vidéo était un membre connu de l’extrême droite, questionné dans le passé sur son rôle présumé dans des actes de « terrorisme juif », et nombre des invités étaient des amis ou des proches des suspects arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’incendie [criminel qui a décimé la famille Dawabsheh].

      Selon le Shin Beth, le service de sécurité intérieur, les suspects arrêtés dans le cadre de cette enquête sont tous « des jeunes soupçonnés d’appartenir à une organisation terroriste juive et d’avoir commis des attentats ». Près de cinq mois après les faits, aucune inculpation n’a encore eu lieu, même si les autorités ne cessent de dire qu’elles sont imminentes.

      De l’avis général, ce retard judiciaire a contribué à la multiplication des attaques menées par de jeunes Palestiniens depuis plusieurs mois.

  • La douce petite musique sectaire du Monde : admire ce qui intéresse vraiment Laure Stephan au Liban : Le combattant pro-Hezbollah Samir Kantar tué en Syrie dans un raid attribué à Israël
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/21/le-combattant-pro-hezbollah-samir-kantar-tue-en-syrie-dans-un-raid-attribue-

    Condamné en 1980 à purger une peine de prison de 542 ans, le détenu druze est devenu, au début des années 2000, un symbole pour le Hezbollah chiite, ennemi juré d’Israël. Son chef, Hassan Nasrallah, promet qu’il le fera sortir de prison. Lorsque des combattants du Hezbollah enlèvent deux soldats israéliens, le 12 juillet 2006, l’opération doit viser à obtenir la libération de Kantar et de miliciens chiites. La suite est connue : c’est la « guerre de 33 jours », entre Israël et le Hezbollah.

    Après avoir été accueilli à son retour au Liban en 2008 en « héros » par le Hezbollah, mais aussi par les représentants de l’Etat libanais, Samir Kantar se fait plus discret. On le retrouve toutefois au premier rang des cérémonies de la formation chiite dans la banlieue sud de Beyrouth. Etait-il membre de la branche armée ? La chaîne Al-Manar se contente d’une vague formule, affirmant que Kantar, qui s’était peut-être converti au chiisme, « travaillait dans les rangs de la résistance », après avoir « repris son djihad » en 2008.

    En fait de « vague formule », il est très spectaculaire de constater que, contrairement aux articles du Monde, aucun des articles d’Al Manar n’utilise les termes « chiite » ou « druze » pour évoquer le meurtre de Kantar. Ni en arabe :
    http://www.almanar.com.lb/adetails.php?eid=1378980
    Ni en français :
    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=274437&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=37&s1=1
    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=274470&cid=86&fromval=1&frid=86&seccatid=28&s1=1
    ni en anglais :
    http://www.almanar.com.lb/english/adetails.php?eid=245826&cid=23&fromval=1&frid=23&seccatid=18&s1=1

  • Il aura donc fallu deux ans pour que quelqu’un nous explique que sur les 53.275 photos de « César », 24.568 sont des photos de soldats de l’armée syrienne et des services de sécurité, et de gens tués (on ne se demande curieusement pas par qui) dans des attentats, attaques, voitures piégées… Pour les 28.707 autres images de cadavres, HRW « comprend » qu’ils sont morts entre les mains du régime ; et plus précisément, HRW a réellement enquêté sur… 27 personnes tuées.

    Je ne doute pas que le régime syrien pratique la torture et les exécutions sommaires à large échelle (« avant 2011 », la Syrie faisait même partie, nous disait-on, des pays vers lesquels les États-Unis envoyaient des gens se faire torturer dans le cadre des extraordinary rendition). Mais si un site « hum-hum » avait expliqué, depuis 2 ans, que la moitié des photos de César étaient en réalité des cadavres de gens « du côté » du régime, et que seuls 27 cas étaient réellement identifiés, tu ne l’aurais pas cru (je pense qu’on aurait trouvé que ce genre d’affirmation aurait relevé de la paranoïa complotante).

    If the Dead Could Speak
    https://www.hrw.org/node/284486

    The largest category of photographs, 28,707 images, are photographs of people Human Rights Watch understands to have died in government custody, either in one of several detention facilities or after being transferred to a military hospital. What distinguishes this batch of photographs is that all the bodies in them have identification numbers, typically three separate numbers, either written directly on the body or on a paper that is placed on the body or held in the photograph frame. There are multiple photographs of each body, typically four to five but ranging between three to more than twenty. SAFMCD, which reviewed the entire collection and logged the photographs by individual body, found that these 28,707 photographs correspond to at least 6,786 separate dead individuals each with their own unique identification numbers.

    The second category of photographs are images of dead army soldiers or members of the security forces. These photographs were also taken in the morgues of military hospitals. However, unlike the first batch, the cards on these photographs include the name of the person who died, and sometimes the date of their death. In many cases, their name is prefaced by the word shahid, or martyr, in Arabic, as well as by their military rank. In addition to the cards, their name, the word shahid, and their military rank also often appear in the file name.

    The third category of photographs taken by the Syrian Military Police can be described as crime scene photographs taken in the aftermath of attacks and cover several categories of incidents including the aftermath of explosions, assassinations of security officers, fires, and car bombs. The name of the folder in which sets of photographs were saved indicates the type of incident, the date, and sometimes, the name of the victim. Human Rights Watch was able to confirm some of these incidents and killings, which were covered in the Syrian media at the time they occurred and provide further evidence as to the authenticity of the photographs.

    […]

    To verify the photographs, Human Rights Watch conducted in depth investigations into the cases of 27 deaths in detention of people whose bodies appeared in the photographs. The investigations included examination of evidence provided by families of the deceased and fellow detainees. Human Rights Watch also examined photographs of the 27 detainees before their arrest and compared them to the photographs of their dead bodies smuggled out of Syria by Caesar.

  • L’AIEA referme le dossier sur les activités nucléaires passées de Téhéran
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/15/l-aiea-referme-le-dossier-sur-les-activites-nucleaires-passees-de-teheran_48

    Dans une résolution adoptée à la majorité des 35 pays composant son exécutif, l’agence onusienne a sobrement pris acte à Vienne du fait qu’elle avait pu mener son enquête sur ces activités « selon le calendrier convenu », précisant que ceci « met fin à l’examen de ce sujet » par l’AIEA.

    Mais Radio Canada décide d’adopter un titre venu de nulle part :

    Nucléaire iranien : l’AIEA plie bagage avant la fin de l’enquête
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2015/12/15/005-iran-agence-nucleaire-iranienne-agence-internationale-energie-a

  • Comment l’Etat islamique a organisé son « califat »
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/11/comment-l-etat-islamique-a-organise-son-califat_4830138_3218.html

    Dans l’esprit d’Abou Bakr Al-Baghdadi et de ses condisciples au sein de l’organisation Etat islamique (EI), le califat était bien plus qu’un fantasme. Lorsqu’ils l’ont proclamé, le 28 juin 2014, sur les territoires conquis en Syrie et en Irak, les djihadistes avaient déjà conçu un véritable projet étatique et imaginé une rigoureuse administration pour imposer dans la durée leur idéologie totalitaire à un territoire et sa population. Le succès de cette entreprise a fait mentir les pays occidentaux et arabes qui ont voulu voir dans l’EI un simple avorton d’Al-Qaida, voué à l’échec. (...)

    Le groupe djihadiste contrôle toujours un tiers de la Syrie et de l’Irak et une population de près de 10 millions d’habitants. Il a mis la main sur une manne financière et des ressources naturelles qui en font la plus riche organisation terroriste au monde. Il a attiré près de 30 000 djihadistes étrangers sur son territoire, obtenu l’allégeance de groupes djihadistes dans une dizaine de pays, et revendiqué la paternité de nombreux attentats à l’étranger, dont les attaques de Paris, qui ont fait 130 morts, le 13 novembre.

    Dès les premiers mois du califat autoproclamé, l’EI a mis en œuvre un projet étatique, pensé dans les moindres détails, comme le révèle un document interne de 24 pages, en 10 chapitres, destiné à la formation des cadres administratifs, que s’est procuré le chercheur Aymenn Jawad Al-Tamimi, et qui a été publié par le Guardian le 7 décembre. Certainement écrit entre juillet et octobre 2014 par un certain Abou Abdallah Al-Masri, « Principes administratifs gouvernant l’Etat islamique »
    http://www.aymennjawad.org/2015/12/the-islamic-state-masterplan-of-administration
    est le dernier document obtenu par le chercheur britannique auprès d’un homme d’affaires commerçant avec l’EI. En un an et demi, ce spécialiste de la Syrie et de l’Irak a collecté sur les réseaux sociaux et auprès de sources indirectes plus de 300 documents produits par l’organisation, les a traduits en anglais et publié sur son blog.

    Directives administratives et religieuses, annonces publiques, extraits de livres de comptes… Le penchant bureaucratique de l’EI offre un précieux matériau d’étude.

    Une solide administration (...)

    Un plan qui n’a pas été suivi à la lettre

    Mais, souligne Aymenn Al-Tamimi, se pose constamment la question de l’écart entre la théorie et la pratique, l’adaptation de ces principes à une réalité et à un contexte en constante évolution. En dépit de son rejet des affiliations tribales, l’organisation a ainsi été obligée d’accepter la persistance des solidarités tribales en ouvrant un département spécialisé. La distinction entre espaces syrien et irakien reste, dans une grande mesure, une réalité en dépit de l’abolition par l’EI des frontières dessinées par l’accord Sykes-Picot en 1916. Les relations avec les pays étrangers qui respectent les musulmans, ainsi que la souveraineté et les frontières du califat, promues dans cette déclaration, restent pour le moins théoriques.

    Sur le plan militaire, le document décrit par le menu quelle doit être l’organisation de la formation des combattants locaux et étrangers – militaire, mais aussi religieuse et linguistique –, et ce dès le plus jeune âge avec des camps pour enfants, pour promouvoir la mixité et l’ascension méritocratique. « En pratique, cette organisation a été instaurée. Il y a même eu des efforts pour démanteler les bataillons de combattants étrangers composés d’une seule ethnie ou nationalité, comme celui du bataillon des Libyens Al-Battar Al-Libi, mais des preuves anecdotiques semblent indiquer que la distinction entre immigrés et locaux persiste, et que les immigrés sont perçus comme une classe privilégiée », indique Aymenn Al-Tamimi.

    Les ressources naturelles, clé de la survie du califat (...)

    Une police brutale

    Ce que ce document ne dit pas, c’est que l’imposition du califat et de son administration sur les populations s’est faite davantage par la #coercition que par l’adhésion. Une #police (« hisba ») traque ceux qui enfreignent les règles morales de l’Etat islamique et impose amendes et châtiments (« houdoud ») cruels. Ceux qui ont refusé de rester vivre au sein du califat ou de continuer à y exercer ont vu leurs biens confisqués. « Il y a beaucoup à dire sur la continuité entre la brutalité de l’Etat islamique et celle de l’EII pendant la guerre d’Irak de 2006. La structure étatique imaginée par l’EI est seulement plus sophistiquée et parvient à mieux réprimer toute dissension interne », estime Aymenn Al-Tamimi.

    « Les documents internes révèlent un renforcement du contrôle, notamment sur l’accès à Internet. Il y a une inquiétude croissante au sein de l’EI à maintenir une structure sécuritaire rigide pour prévenir une révolte interne. Certains documents, à l’instar de l’amnistie générale décrétée pour les déserteurs en octobre, suggèrent des problèmes de cohésion militaire », ajoute le chercheur. Les habitants souhaitant se déplacer hors du territoire de l’EI doivent demander une autorisation à l’administration et donner des gages de retour.

    Une économie de prédation

    Les documents ainsi que les témoignages de personnes vivant ou ayant vécu sous le califat autoproclamé confirment que l’Etat islamique est bien loin de l’image d’Etat-providence pour l’oumma qu’il souhaitait incarner, et plus proche d’une économie de guerre en quête de la moindre ressource pour survivre. (...)

  • Prise de deux grandes villes au Yémen par al-Qaïda.Dépêche in extenso :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/02/aqpa-profite-du-conflit-entre-houthistes-et-forces-loyales-pour-s-emparer-de
    AQPA profite du conflit entre houthistes et forces loyales pour s’emparer de deux localités au Yémen

    Les forces d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) se sont emparées, mercredi 2 décembre, de deux grandes villes du sud du Yémen, Zinjibar et Jaar, à l’est d’Aden. Le chef des forces des comités populaires pour la province d’Abyan, a indiqué avoir informé les autorités de l’imminence de l’attaque d’AQPA sans susciter pour autant de réaction.

    La prise de ces localités situées dans la province d’Abyane permettrait aux djihadistes d’assurer une ligne de ravitaillement entre les villes de Moukalla sous leur contrôle et d’Aden, où ils sont présents. Zinjibar, la capitale de la province d’Abyan, et Jaar sont situées à une cinquantaine de kilomètres seulement à l’est d’Aden.

    Les deux villes étaient déjà tombées brièvement sous le contrôle des forces d’AQPA il y a quatre ans. AQPA avait alors profité de la contestation contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, en plein « mouvement des printemps arabes », qui avait fragilisé les structures du pays. L’armée yéménite avait délogé les djihadistes un an plus tard.

    Cette fois, AQPA met à profit le conflit qui oppose les rebelles chiites houthistes, maîtres de la capitale, Sanaa, depuis septembre 2014, et les forces restées loyales au successeur de Saleh, Abd-Rabbou Mansour Hadi, appuyées par une coalition mise en place par l’Arabie saoudite.

    Les Etats-Unis considèrent AQPA comme la branche la plus dangereuse de la nébuleuse Al-Qaida et ont lancé cette année plusieurs attaques de drones contre des membres du réseau extrémiste au Yémen, tuant en juin son chef Nasser Al-Wahishi, qui était aussi le numéro 2 d’Al-Qaida au niveau mondial.