Nawaat de Tunisie

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  • #erreurs_médicales en #Tunisie : #vide_juridique, impunité et omerta

    Avec un dispositif juridique insuffisant, un gouvernement qui traîne à adopter et soumettre au législateur un projet de loi et une omerta corporatiste, la crise du secteur de la #santé en Tunisie ne cesse de s’accentuer, notamment en favorisant l’impunité des erreurs médicales. Des proches de patients victimes témoignent.

    À ce jour, il n’y a pas de lois sanctionnant les erreurs médicales en Tunisie. En cas de #décès d’un patient par négligence médicale, faute d’une loi spécifique, les poursuites judiciaires se font conformément à l’article 217 du Code pénal portant sur l’homicide involontaire. Il punit de « deux ans d’emprisonnement et de 700 dinars d’amende, l’auteur de l’homicide involontaire commis ou causé par maladresse, imprudence, négligence, inattention ou inobservation des règlements ». Mais la question dépasse cette éventualité puisqu’il y a des erreurs médicales qui n’entraînent pas de décès. « Une erreur médicale est l’exécution d’une action non-conforme à l’action prévue, ou l’application d’un plan incorrect », ainsi est-elle définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il s’agit donc d’un cadre juridique insuffisant pour certains dont Sara qui a perdu sa mère en 2016. D’après elle, l’anesthésiste a confondu deux seringues lors d’une opération, mais a gardé le silence au lieu d’informer le médecin en charge.

    Insuffisances du dispositif juridique

    « Lors de l’admission de ma mère à l’hôpital, le médecin nous a assuré que c’est une opération sans danger et qu’au bout d’une heure, elle sera de nouveau en bonne santé mais ce n’était pas le cas. Ce qui nous a poussés à chercher son dossier pour découvrir qu’il y a eu une erreur médicale. Mais on ne pense pas que les poursuites que nous avons engagé nous rendraient justice », nous confie Sara. Les erreurs médicales récurrentes durant les dernières années ont poussé le ministère de la Santé en collaboration avec le Conseil national de l’Ordre des Médecins et l’Association des Jeunes Médecins à élaborer un projet de de loi dont Nawaat a eu exclusivement une copie.

    L’incrimination de l’erreur médicale et l’indemnisation du patient sont les principaux apports du nouveau projet de loi actuellement en examen par le ministère de la Santé. Le projet a été finalisé le 25 janvier 2018 mais n’a pas encore été soumis à l’Assemblée des Représentants du Peuple. « Je pense qu’il n’a même pas été adopté au niveau du conseil ministériel. J’espère qu’il ne tardera pas à l’être car cette loi portant sur la responsabilité médicale et paramédicale est d’une importance capitale pour les patients ainsi que pour la sérénité du milieu médical », déclare le député Souhail Alouini, président de la commission de la santé et des affaires sociales à l’Assemblée des Représentants du Peuple. « J’ai eu le projet de loi pour lecture après la fin des travaux de la commission ministérielle et je pense que c’est un excellent travail. Concernant la caisse de dédommagement, je pense qu’il faudra trouver un système plus efficace car la formule adoptée ne sera pas suffisante et la participation des assurances doit être incluse, même pour le secteurs public », estime cet élu, également médecin.

    Déficit de communication et crise de confiance

    Au-delà du traitement clinique, un volet de la prise en charge médicale est généralement négligé en Tunisie, celui de la communication avec les patients et leurs familles. « Une meilleure communication dans la relation médecin-patient améliore habituellement le suivi des traitements, les résultats cliniques et la qualité de vie des patients. Mais cette relation est plutôt conflictuelle en Tunisie. Les médecins oublient souvent l’importance de créer un lien de confiance avec le patient ou ses parents, ce qui renforce le manque de confiance dans le corps médical », relève Amina Ben Hamoud, médecin diplômée de l’école de médecine de l’Université Jiao-tong, Shanghai. Et d’ajouter : « Il est très important d’accorder plus d’attention au rôle du patient dans des décisions médicales qui le concernent, puisque ça contribue à améliorer sa satisfaction, diminuer son anxiété et, par conséquent, éviter les erreurs médicales ».

    Parmi les témoignages concernant la communication avec les médecins, celui de Dorsaf Bedoui est le plus symptomatique. Son père, Belgacem, a été hospitalisé le 24 janvier 2016 et est décédé le lendemain à 66 ans. « C’est vrai que mon père n’allait pas bien mais nous n’avions pas d’autres choix que de faire confiance à son médecin et à la clinique. On ne s’attendait pas à ce qu’il nous quitte. Il fallait changer le stent qu’il avait depuis 2012 en urgence », se souvient Dorsaf, avant d’essuyer une larme et poursuivre : « Malheureusement, il est mort parce qu’il était admis dans l’une des cliniques impliquée dans l’affaire des stents périmés. Nous n’avons pas porté plainte tout simplement, parce qu’on sait que ça ne ramènera pas mon père en vie ».

    Omerta corporatiste

    Pour sa part, Dr Issam El Amri, président de l’Association Tunisienne d’Aide aux Victimes d’Erreurs médicales (ATAVEM), dénonce l’inexistence de quelconque recensement des erreurs médicales en Tunisie permettant d’estimer l’ampleur et la gravité du phénomène. Toutefois, il a relevé que le nombre de plaintes reçues par l’association a considérablement augmenté depuis près de 2 ans, surtout contre des médecins pratiquant la chirurgie esthétique, expliquant que de tels actes sont souvent pris en charge par des chirurgiens non spécialistes. Mohamed, 45 ans, a affirmé que l’ATAVEM est d’une grande aide. « J’ai perdu ma fille âgée de 5 ans en juillet 2018, je ne savais pas vers qui me tourner. Elle avait juste une simple fièvre au début. On était dans un hôtel, alors on a opté pour le médecin de l’hôtel. Il nous a assuré que tout va bien avant de lui prescrire une ordonnance avec des médicaments. Mais le soir elle n’arrêtait pas de pleurer et son état s’est détérioré. Alors, j’ai contacté le médecin de nouveau qui nous a proposé de la ramener à une clinique. Mais c’était trop tard. En route, elle a rendu l’âme », nous a-t-il confié.

    Bien que la sécurité du patient doive être la priorité des médecins, dans certains cas, les membres du corps médical soutiennent inconditionnellement leurs collègues. Ce soutien est souvent justifié par les conditions dans lesquels ils travaillent. De quoi empêcher un traitement du problème et prolonger l’impunité. « Une infirmière s’est tout simplement trompée de la dose à prescrire de chimiothérapie à ma sœur âgée de 35 ans, une dose huit fois supérieure à la prescription », nous a confié Lamia Jerbi. Et d’ajouter : « L’hôpital a tout fait pour cacher cette erreur. C’est vraiment dégoûtant. Ça a coûté à ma sœur sa vie. Depuis, notre famille a du mal à faire confiance aux médecins ».

    http://nawaat.org/portail/2018/10/05/erreurs-medicales-en-tunisie-vide-juridique-impunite-et-omerta

  • Nawaat – Ahed Tamimi, victime de la fausse objectivité des médias français
    https://nawaat.org/portail/2018/01/04/ahed-tamimi-victime-de-la-fausse-objectivite-des-medias-francais

    Les Tunisiens lisent les médias français sur la Palestine.

    A la suite des propagandistes sionistes, de nombreux médias occidentaux, dont France 2, appellent cela de la « provocation ». Ahed Tamimi serait une provocatrice. On peut lire ainsi, dans le quotidien français Le Monde, ce commentaire d’autant plus odieux que chaque mot est judicieusement choisi pour convaincre sans en avoir l’air : « Ses faits d’armes relèvent surtout de provocations face à des soldats israéliens qui demeurent parfois impassibles. Sa jeunesse, sa liberté et sa fierté interpellent ; les médias israéliens dénoncent d’ailleurs une manipulation de la jeune fille par ses proches, ainsi que son jeu forcé, face aux caméras, pour pousser les soldats à bout ».

    Le terme « provocation » est employé pour suggérer plusieurs choses. Le « provocateur » est dans son tort ; il est coupable. Son action est artificielle, elle ne saurait être légitime. Le contexte dans lequel elle intervient devient secondaire. Un Palestinien qui « provoque » ne se défend pas, il envenime la situation. Il l’exploite pour attirer l’attention des médias, pour se poser en victime, pour leurrer en d’autres mots l’opinion publique. Quand c’est une jeune personne ou un enfant qui est le « provocateur », il n’agirait pas en toute autonomie ; il serait manipulé par des parents indignes pour en faire un instrument de propagande au service d’une cause qui ne concernerait pas l’enfant en tant qu’enfant. Un enfant, nous dit-on en substance, devrait être tenu en dehors des conflits. Il faut préserver « l’innocence de l’enfance ». Les Palestiniens ont-ils besoin de manipuler leurs enfants pour les faire participer à des mises en scène supposées ? Assurément pas. La violence coloniale se charge elle-même de leur inculquer la volonté et le courage de résister que le lexique sioniste, souvent repris par les « pacifistes », nomme la « haine ».

    Comment les enfants palestiniens pourraient-ils être préservés du conflit alors qu’ils sont eux-mêmes victimes de l’occupation, qu’ils la subissent tous les jours, dans leurs vies quotidiennes, directement et à travers leurs parents, leurs familles, leurs voisins ? Comment reprocher aux Palestiniens de chercher à avoir accès à la presse internationale ? Comment, sinon pour mettre en doute leur parole, soupçonner les Palestiniens d’en « rajouter », de jouer de la « provocation » ou carrément de scénariser leur action, quand on sait – et seuls ceux qui refusent de savoir ne le savent pas – l’ampleur des exactions qui sont leur lot quotidien au-delà du fait colonial en tant que tel ? Certes, certains médias occidentaux dont Le Monde, ne manqueront pas de regretter parfois la violence jugée excessive des militaires israéliens. Au prétexte de paraître « équilibrés », « objectifs », dépourvus de parti-pris sinon le parti-pris de la « paix », ils usent en vérité d’une gymnastique rhétorique parfaitement perverse qui consiste, en rejetant dos-à-dos Palestiniens « provocateurs » et Israéliens « excessifs », à délégitimer la résistance.

    Mais l’accusation de « provocation » exprime aussi autre chose ; en l’occurrence l’incapacité à comprendre que l’attitude qualifiée de provocatrice n’est justement pas une provocation. Elle est un langage. Un langage qui leur échappe. Ahed Tamimi parle cette langue et c’est pourquoi, nous, nous la comprenons. Elle dit la dignité dans la langue de l’opprimé. Elle dit la résistance face à la puissance arrogante et à la violence de l’occupation coloniale.

    #palestine #médias #tunisie

  • Nawaat – Kamel Daoud, un mercenaire au service de Caïd Essebsi ?
    http://nawaat.org/portail/2017/10/05/kamel-daoud-un-mercenaire-au-service-de-caid-essebsi

    Evoquant les récentes déclarations de Béji Caïd Essebsi concernant l’égalité successorale et le droit des Tunisiennes musulmanes d’épouser un non-musulman, Kamel Daoud leur trouve « le mérite de mettre en lumière l’essentiel de ce qui doit encore se faire dans le monde musulman pour achever les printemps arabes ». Une phrase étrange qui suggère, contre toute attente, que les « printemps arabes » auraient déjà pour une grande part réalisé leurs promesses. Que peut bien signifier cette phrase si l’on admet que son auteur est pourvu du minimum d’intelligence requis pour obtenir un prix littéraire français et qu’il n’est pas dans l’ignorance totale de la situation actuelle dans les pays arabes ? Que peut-il donc entendre par « l’essentiel » et par « achever les printemps arabes » quand on sait les désastres meurtriers en Irak, en Syrie et en Libye, les bains de sang au Yémen, le despotisme militaire égyptien, la contre-révolution rampante en Tunisie et la répression des révoltes du Rif marocain ? Pour toute personne un peu sensée, la situation tragique du monde arabe aujourd’hui n’épargne pas plus les femmes que les hommes. Or, Kamel Daoud est une personne sensée qui sait parfaitement qu’au-delà de l’inégalité dont les femmes sont victimes, ce qui caractérise aujourd’hui la majorité des pays arabes, c’est l’égalité de la misère, des prisons et des fosses communes. On ne peut donc le croire lorsqu’il se pose en avocat du droit des femmes. Alors ? La clef, il nous la donne en conclusion : « M. Essebsi a ouvert une brèche énorme dans le socle du conservatisme musulman, et a créé un antécédent unique, validant divers mouvements féministes et intellectuels. Sa prise de position n’a pas encore été appréciée à sa juste valeur : elle est révolutionnaire — copernicienne, même. Le président tunisien a clamé l’égalité de la femme dans le monde arabe, un univers social où la Terre semble encore plate. »

    #Kamel_Daoud #orientalisme

  • Nawaat – Le gouverneur de Sousse, le trac et la langue du colon
    http://nawaat.org/portail/2017/07/20/le-gouverneur-de-sousse-le-trac-et-la-langue-du-colon

    Quelle tristesse ! Honte de ne pas parler français ! Honte en somme d’être un Arabe. Un Chinois aurait-il eu honte, lui ? Evidemment pas ! Un responsable français qui s’essaierait à l’arabe en Tunisie en butant sur nos consonnes aurait-il honte ? Pas plus que le Chinois. Il s’amuserait de ses erreurs et nos rires seraient pleins de bienveillance et de reconnaissance pour avoir fait l’effort de s’exprimer en arabe. Lui reprocherait-on en France d’avoir déshonoré son pays ? Peut-être. Mais seulement dans le sens où il se serait abaissé à parler dans notre langue.
    Nous avons visiblement un problème avec la langue du colon. Nous n’assumons toujours pas la dignité de notre propre langue. Du moins, pas dans son rapport à la langue française, c’est-à-dire à la France. Nous devrions avoir avec elle un rapport strictement instrumental. Non, elle définit au contraire des hiérarchies. Je sais que je l’ai déjà dit mille fois. Je radote. C’est le propre de l’écriture dans un média que de radoter. Il y a quelques semaines, la France, par la voix de son ambassadeur, a annoncé un projet d’aide financière pour encourager la presse francophone. Cela n’a suscité à ma connaissance aucune réaction critique. Peut-être même certains s’en sont-ils félicités. Imaginons que nous ayons un peu d’argent et que nous décidions de financer les médias français arabophones (il doit bien y en avoir) ou que nos ambassadeurs plaident en faveur d’un renforcement de l’enseignement de l’arabe dans les écoles françaises, eh bien, cela susciterait en France un tollé du tonnerre du diable. J’imagine aussi le scandale que provoquerait en France, le fait que la Tunisie, Etat indépendant et souverain, décide de tout arabiser. La France, indécrottable habitude, veut se poser en modèle. En même temps, elle nous somme de ne pas suivre le modèle républicain d’unification et de centralisation linguistique qui est tout le contraire du pluralisme des langues qu’elle nous encourage à adopter.

  • Sadri Khiari – Il faut exclure la France de la francophonie
    http://nawaat.org/portail/2017/07/06/il-faut-exclure-la-france-de-la-francophonie

    Quant à la langue française, la langue française de France, ou, plus exactement la langue française d’un certain Paris, la langue française qui tire la langue française en arrière, elle a été et demeure – d’abord, avant tout, indiscutablement, politiquement – un instrument essentiel de l’oppression et de la hiérarchisation culturelles (et j’en parle d’expérience !).
    Tout cela, nous tous Tunisiens le savons parfaitement, toute l’Afrique le sait, mais Mme Jean feint de l’ignorer. A l’entendre, la Francophonie serait une organisation destinée à promouvoir la solidarité, la fraternité, l’entraide, la démocratie, la justice, le pluralisme et tant et tant de belles choses. Pour que ce soit le cas, pour que la #Francophonie soit ce qu’elle prétend être, il faudrait qu’elle ne soit plus ce qu’elle est. Autrement dit, il faudrait commencer par en exclure la France.

  • Nawaat – La « question noire » en Tunisie
    http://nawaat.org/portail/2017/02/13/la-question-noire-en-tunisie

    L’implication de la Tunisie dans la lutte contre l’immigration de citoyens tunisiens ou subsahariens en direction de l’Europe n’est pas un fait nouveau. Sur cette question comme sur tant d’autres, la politique des autorités actuelles ne se distingue guère de celle qui avait été suivie par l’ancien régime. La collaboration avec les politiques racistes des Etats européens, car c’est bien de cela qu’il s’agit, dément les vigoureuses déclarations antiracistes de nos responsables politiques au lendemain de la brutale agression dont ont été victimes il y a quelques semaines des étudiants congolais. L’émotion suscitée par cet acte criminel avait semblée alors générale. Mohamed Ennaceur, le président du parlement, avait exprimé sa compassion aux proches des victimes tandis que le chef du gouvernement s’adressait aux députés les appelant à adopter en urgence une loi pénalisant le racisme : « Il faut une stratégie nationale afin de changer les mentalités, [et] une loi qui criminalise la discrimination. » Partis, associations, médias ont tenus des propos similaires s’inquiétant de la persistance d’un racisme tunisien anti-noir.

  • Nawaat – La gauche contre Marzouki
    http://nawaat.org/portail/2017/01/09/la-gauche-contre-marzouki

    Or, nous ne sommes plus du tout dans la configuration qui était celle de la Troïka et de la Constituante. Ennahdha est bien ancrée, et durablement semble-t-il, dans l’Etat tandis que la galaxie que j’appelle par commodité « marzoukiste » s’y oppose vigoureusement, cultivant, à juste titre, l’héritage de la révolution contre l’ancien régime. De manière confuse et politiquement brouillonne, incohérente parfois, sans projet ni alternative, idéologiquement difficile à cerner, certes. S’y croisent des personnalités aux principes aussi rigides qu’extravagants et des dirigeants opportunistes et ambitieux auxquels j’hésiterais à prêter un dinar. Mais il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui, je dis bien aujourd’hui, dans les conditions qui sont les nôtres, cette galaxie représente ce qu’en d’autres temps on définissait politiquement comme étant la « démocratie petite-bourgeoise », inscrite dans la dynamique de la révolution et non de la réaction. Et, même si mon propos peut choquer certains militants de gauche ou sembler complètement fantasque à d’autres, je ne suis pas loin de penser que, dans l’équation politique actuelle, cette mouvance est plus « radicale » que les courants de gauche qui occupent les médias.
    J’ajouterais même cette hypothèse : l’acharnement de cette gauche contre la Troïka, alors même qu’elle appartient à un passé révolu et que sa principale composante est engagée dans une nouvelle stratégie, viserait peut-être moins Ennahdha que Moncef Marzouki qui est en mesure – s’il sait y faire – d’étendre son influence sur des secteurs populaires que la gauche pourrait considérer comme son espace « naturel » d’expansion. Aux élections municipales à venir, cette gauche, dépourvue d’une véritable implantation populaire, jouera son véritable enracinement institutionnel, plus décisif sans doute que sa présence actuelle au parlement. Et on peut imaginer que rien ne lui serait plus agréable que d’apparaître comme la seule force d’opposition. Ce n’est là qu’une hypothèse mais ce type de calculs est tout à fait dans la tradition des formations historiques de la gauche tunisienne. Une autre solution existerait pourtant : construire des ponts avec le courant Marzouki et les forces similaires pour tenter de développer en commun une dynamique démocratique qui renoue avec les aspirations exprimées par la révolution.

  • Nawaat – Kerkennah : en première ligne du changement climatique et de la résistance à l’industrie fossile
    https://nawaat.org/portail/2016/06/16/kerkennah-en-premiere-ligne-du-changement-climatique-et-de-la-resistance-a-l

    La Petrofac n’a pas repris ses activités hier, mercredi 15 juin, comme l’avait annoncé mardi dernier, le ministre de l’Energie et des mines. Ahmed Souissi, le représentant de l’Union des chômeurs diplômés à Kerkennah a expliqué que la reprise est tributaire de la satisfaction des revendications des habitants. Les médias dominants ont largement relayé la réunion ministérielle de samedi dernier au siège du gouvernorat de Sfax, la présentant comme une solution aux problèmes de Kerkennah. Mais selon Ahmed Souissi, les habitants ont boycotté cette réunion. Alors que les autorités focalisent sur la création d’une entreprise de services pour embaucher les chômeurs, les habitants de Kerkennah, exigent la création d’un fonds de développement, la lutte contre la corruption, le départ du directeur de Petrofac et plus de redevabilité des entreprises pétrolières. Au-delà des soubresauts de l’actualité, comment le choc entre néolibéralisme et changement climatique pourrait se révéler calamiteux pour l’archipel et ses habitants ? Enquête

    Fuite pétrolière sur la plage de Sidi Fraj dans les îles Kerkennah – Crédits photo : soseau.net

    La souveraineté des ressources naturelles : une lutte cruciale pour la justice environnementale et climatique

    Obtenir la souveraineté des ressources naturelles et s’émanciper des logiques de marché sont des étapes indispensables pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets. D’autant plus lorsque l’objectif de la justice climatique consiste à atténuer le fardeau du réchauffement qui pèse sur des populations déjà marginalisées et vulnérables. Reprendre le contrôle démocratique sur ces ressources est un autre pas vital de la marche vers une transition juste, pour rompre avec les énergies fossiles et passer aux énergies renouvelables. Des décisions aussi cruciales sur la nature, la structure et le sens même de nos systèmes énergétiques peuvent-elles être prises sans consulter les populations ?
    Pourtant, ce contrôle ne peut avoir lieu tant que les multinationales pétrolières et gazières gardent la mainmise sur la majorité de nos ressources. L’exemple de British Gaz (BG) est révélateur. Il s’agit du plus grand producteur de gaz dans le pays, responsable d’environ 60% de la production nationale à travers ses activités à Miskar et Hasdrubal. BG Tunisia contrôle 100% des intérêts dans le champ gazier de Miskar (le plus productif), qui se situe à 125 kilomètres des côtes dans le golfe de Gabès. Le gaz est ensuite traité à la centrale Hannibal, avant d’être vendu à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), le fournisseur national, au prix du marché international selon les termes d’un contrat à long-terme. Le gaz tunisien est vendu aux Tunisiens comme s’il était une marchandise importée !
    Un autre exemple édifiant est celui de la COTUSAL, l’entreprise française de sel qui exploite les marais salants tunisiens depuis l’époque coloniale (début du XXe siècle). La COTUSAL a échappé à la nationalisation après l’indépendance en 1956, et profita d’une position de monopole pendant près d’un siècle, jusqu’en 1994 quand son premier concurrent fit son entrée sur le marché. L’exploitation des marais salants continue en vertu d’un accord datant de 1949, qui offre à l’Etat tunisien un revenu minimal. L’entreprise produit environ un million de tonnes de sel, en exporte les trois quarts, générant un chiffre d’affaire de 32 millions de dinars en 2014 (environ 14 million euros). Cela n’a pourtant pas empêché l’entreprise de ne pas payer ses redevances fiscales, s’élevant à 5,7 million de dinars (2,5 million euros), accumulées sur une période de cinq ans (2007-2012).
    Compagnie Générale des Salines de Tunisie : Opacity, Evasion, Exploitation
    25/02/2015

    Pour paraphraser l’écrivain latino-américain Eduardo Galeano, il semble que « l’élite au pouvoir n’ait aucun intérêt à déterminer si le patriotisme pourrait être plus profitable que la trahison, et si la mendicité est vraiment la seule option au niveau de la politique internationale ». La souveraineté est hypothéquée par l’élite tunisienne au pouvoir qui a accepté (et continue de le faire) le pillage constant des ressources naturelles, générant notre pauvreté en nourrissant la richesse des autres.

    #Tunisie #Kerkennah #Petrofac #Industries_extractives #Énergies_fossiles, #communautés_locales #changement_climatique #impact_sur_l'environnement #impact_social #pollution #colonialisme_énergétique #souveraineté #souveraineté_nationale #souveraineté_des_ressources

    en rapport avec https://seenthis.net/messages/500864

  • Nawaat – Comment prendre le pouvoir sans être pris par lui
    http://nawaat.org/portail/2016/09/14/comment-prendre-le-pouvoir-sans-etre-pris-par-lui

    Que s’est-il passé réellement entre Youssef Chahed et Mongi Rahoui ? Peu d’informations intéressantes ont filtré à ce propos. Il en va de même, hélas, du premier congrès du Parti des patriotes démocrates unifiés (Watad) qui s’est tenu le weekend dernier. De quoi y a-t-on discuté, sur quoi ont porté les divergences, quelles résolutions et quelles décisions politiques ont été prises ? Nous n’en saurions rien en allant sur le site du PPDU ou sur sa page facebook. On n’y trouvera pas grand chose : des photos de militants en train de voter, des articles de presse eux-mêmes sous-informés, la liste des élus dans les instances de direction, guère plus. Quant aux déclarations publiques des responsables du parti, elles restent vagues et allusives. Pour se faire une opinion, un Tunisien « normal » qui se renseigne à travers les médias devra donc lire entre les lignes, supputer le sens des mots et des silences, tenter l’interprétation de ce qui se dit ou, faute de mieux, interroger un voisin qui a une vague parenté avec un sympathisant des Watads.

  • Nawaat – RCD = Réconciliation constitutionnelle démocratique
    http://nawaat.org/portail/2016/07/25/rcd-reconciliation-constitutionnelle-democratique

    Mais, j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire et je le redis ici, nous savons tous qu’il n’y a qu’un seul enjeu derrière ce projet de loi : préparer la réconciliation générale, chère au président de la République, pour ramener le pays au gouvernement Ghanouchi qui a succédé immédiatement au départ de Ben Ali. Autrement dit effacer Kasbah 1 et Kasbah 2 et gommer la Constituante dans ce qu’elle avait encore de révolutionnaire. Cette loi, son véritable nom, je vous laisse la liberté de le choisir. Appelez-là comme vous préférez : loi de la démission, loi du reniement, de la forfaiture, de la trahison, de la contre-révolution ou de la défaite. Peu importe. Vous aurez raison. Vous avez choisi son nom ? Maintenant, n’hésitez-plus, écoutez le mouvement « Manich Msemeh ».
    Dans l’action révolutionnaire comme à la guerre, chaque moment d’hésitation se paye de longues années de regrets.

  • Nawaat – Loi sur la « réconciliation économique » : donner un blanc-seing à la corruption et aux malversations financières, une priorité pour la transition démocratique ?
    http://nawaat.org/portail/2016/07/01/loi-sur-la-reconciliation-economique-donner-un-blanc-seing-a-la-corruption-e

    Qu’apporte ce projet à la Tunisie et à sa transition démocratique ?
    Le principal argument avancé par le gouvernement est le suivant : le retour des « hommes d’affaires », l’amnistie des fonctionnaires corrompus et la restitution des biens mal acquis favoriseraient les investissements en Tunisie et le redressement économique du pays. Hélas, ces annonces n’ont aucun fondement ni aucune justification, quelque soit l’angle sous lequel on les aborde.
    Tout d’abord, le rapatriement des biens et le redressement économique ne justifie pas la mise en place d’une impunité des fonctionnaires de l’Etat qui ont eux-mêmes contribué à leur fuite.
    D’un point de vue économique, le projet de loi ne créerait in fine qu’une importante distorsion de concurrence entre des acteurs économiques qui, constitutionnellement, sont censés être placés sur un pied d’égalité dans le cadre d’une économie saine, créatrice de richesse et de croissance. La mise en œuvre d’un tel projet donnerait donc un avantage aux hommes d’affaires ayant profité du système de corruption pour s’enrichir, face à ceux qui disposent de ressources acquises de façon légale.

  • Au large de la #Tunisie, l’archipel des Kerkennah souffre des effets du #changement_climatique, de l’industrie pétrolière et de la répression
    http://multinationales.org/Au-large-de-la-Tunisie-l-archipel-des-Kerkennah-souffre-des-effets-

    L’archipel des Kerkennah, au large de la ville de Sfax en Tunisie, se trouve confronté à la fois au réchauffement climatique, qui menace d’engloutir une partie de leur territoire, et aux impacts de l’extraction pétrolière et gazière. Depuis le début de l’année, pêcheurs et diplômés chômeurs sont en révolte ouverte contre les multinationales présentes dans l’archipel. Leur lutte témoigne à cette manière des promesses non tenues de la révolution tunisienne et de l’influence continue des intérêts économiques (...)

    #Enquêtes

    / Tunisie, #Industries_extractives, #Petrofac, #Énergies_fossiles, #communautés_locales, changement climatique, #impact_sur_l'environnement, #impact_social, (...)

    #énergie
    « http://www.petrofac.com/en-gb/media/news/investment-in-tunisian-interest »
    « http://nawaat.org/portail/2014/03/11/les-ressources-naturelles-en-tunisie-entre-la-necessite-de-la-transparence-e »
    « http://tunisia-tn.com/thyna-petroleum-services-explains-kerkennah-oil-spill »
    « http://www.middleeasteye.net/news/tunisian-island-plunged-conflict-between-protesters-police-357053187 »
    « https://nawaat.org/portail/2013/04/22/lunion-des-diplomes-chomeurs-tient-son-premier-congres-national »
    « http://www.telegraph.co.uk/business/2016/04/07/petrofac-calls-in-auditors-to-tackle-bribery-allegations »
    « https://nawaat.org/portail/2016/04/19/reportage-a-kerkennah-les-raisons-de-la-colere »
    « http://www.environnement.gov.tn/fileadmin/medias/pdfs/dgeqv/vulnerabilite_adaptation.pdf »
    « https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01108680 »
    « https://unfccc.int/files/national_reports/non-annex_i_natcom/meetings/application/pdf/20050419tunisia.pdf »
    « http://nawaat.org/portail/2014/03/25/poissons-morts-et-operations-de-fracturation-hydraulique-en-cours-au-large-d »
    « https://www.opendemocracy.net/arab-awakening/hamza-hamouchene/kerkennah-on-frontline-of-resistance-to-fossil-fuel-industry-in-tuni »
    « http://www.bg-group.com/327/where-we-work/tunisia/operations »

  • Nawaat – Ennahdha : le Congrès de la normalisation
    http://nawaat.org/portail/2016/05/23/ennahdha-le-congres-de-la-normalisation

    Ce processus s’est brusquement accéléré avec la révolution et l’élection de l’Assemblée constituante qui a conduit Ennahdha au pouvoir. A l’encontre de choses qui ont pu être dites, les décisions prises par le congrès d’Ennahdha expriment moins la transformation d’un mouvement contestataire en une organisation qui aspirerait désormais à gouverner, que l’absorption par la logique de l’Etat moderne d’une organisation qui avait auparavant le projet de s’emparer du pouvoir pour en transformer radicalement les dispositifs, les procédures et les contenus afin de fonder ce qu’elle désignait comme un Etat islamique. La métamorphose annoncée par ce congrès est ainsi le témoignage de la puissance d’intégration des logiques de l’Etat bourgeois moderne. Autrement dit, ce ne sont pas les impératifs de la politique qui ont prévalu sur les motivations religieuses mais la dynamique et l’esprit de l’Etat fondé par Bourguiba et poursuivi par Ben Ali qui se sont imposés à la politique alternative – dit sans connotation positive – que portait jusque-là ce mouvement.

  • Nawaat – Egalité dans l’héritage : les hommes du Front populaire ont décidé que ce n’était pas le moment
    http://nawaat.org/portail/2016/05/16/egalite-dans-lheritage-les-hommes-du-front-populaire-ont-decide-que-ce-netai

    Le Front populaire s’est ainsi montré parfaitement incapable de penser l’intégration de la culture populaire, dont la dimension religieuse est constitutive, à une politique de libération et d’élaborer en conséquence une stratégie qui lui permette de battre en brèche la polarisation modernistes/islamistes et de disputer l’hégémonie aux courants qui se réclament d’une politique islamique, dépourvue de tout lien avec une perspective de libération voire dans le cadre d’une démarche carrément contre-révolutionnaire. Or, dans le cadre d’une telle approche, une réponse autonome, c’est-à-dire localisée, contextualisée, populaire, à la question de l’inégalité dans l’héritage pourrait être apportée. Elle pourrait devenir une arme au service de la révolution et non pas un handicap ou un simple hochet que l’on agite selon les « moments » pour des objectifs qui n’ont rien à voir avec les droits des femmes.

  • Nawaat – Think tanks : les antichambres de la politique
    http://nawaat.org/portail/2016/05/14/think-tanks-les-antichambres-de-la-politique

    Pour Olfa Lamloum, politologue, le boom des think tanks s’explique par le manque d’expertises dans différents domaines, et particulièrement sur les questions sociales : « on s’est retrouvé, après la révolution, face à paysage intellectuel ravagé par les années de la dictature. L’essor des think tanks constitue, en partie, une réponse à un besoin d’expertise, ressenti notamment par des élites politiques qui ont une connaissance très vague des réalités sociales et économiques du pays et sont à la recherche d’un discours en mesure d’apporter une justification ‘savante’ à leur projet politique ». Et de poursuivre : « Finalement, on a eu après 2011 beaucoup de discours politiques et peu de production intellectuelle qui nous aurait permis de mieux comprendre notre société : il est temps que cette tendance s’inverse ».

  • Nawaat – L’Abécédaire « soft » de la révolution. Notes sur l’ouvrage de Hédia Baraket et Olfa Belhassine
    https://nawaat.org/portail/2016/05/07/labecedaire-soft-de-la-revolution-notes-sur-louvrage-de-hedia-baraket-et-olf

    Soyons naïfs, ne serait-ce que le temps de quelques questions. Que peuvent bien avoir en commun des expressions comme « Complot », « Houmani », « Sit-in », « Dérapage sécuritaire » ? Existe-t-il un point commun entre une rengaine qu’on aime se chanter, un slogan qui sentirait le souffre et un mot d’ordre qui circule plus vite que la rumeur ? Quel rapport peut-il y avoir entre des expressions telles que « Résidu de la francophonie » et « Feuille blanche », ou des signifiants aussi intrigants que « Prestige et autorité de l’État », « Âne national », et « Sniper » ? À y regarder de plus près, ces énoncés ne partagent pas seulement l’arène d’une même révolution, ils ont aussi un air de famille. C’est le chassé-croisé d’un abécédaire qui les réunit. D’où Ces nouveaux mots qui font la Tunisie, très utile travail d’enquête et de réflexion écrit à quatre mains.

    Pas lu mais cela a l’air intéressant. On aimerait que l’équivalent soit fait pour l’arabe.

    #tunisie

  • Nawaat – Droits de l’homme : dialogue de sourds à Genève
    http://nawaat.org/portail/2016/04/23/droits-de-lhomme-dialogue-de-sourds-a-geneve

    Alors que la Tunisie présente son rapport périodique aux Nations Unies concernant le respect des droits de l’homme, des Tunisiens élèvent la voix pour dénoncer la torture et les violences policières. « Cinq ans après la révolution, nous n’arrivons toujours pas à mettre un terme à l’impunité de la violence policière et à la torture. Aucun procès n’a abouti jusque là, sauf dans une seule affaire où deux policiers ont été condamnés à quelques mois de prison avec sursis en 2012 », déplore Halim Meddeb de l’OMCT.

  • Nawaat – L’odeur fétide de la « réconciliation »
    http://nawaat.org/portail/2016/04/25/lodeur-fetide-de-la-reconciliation

    La réconciliation, si elle venait à être institutionnalisée ou entérinée sous une forme ou une autre par l’entourloupe d’un accord avec l’IVD, ne serait, en vérité, qu’une réconciliation de la Révolution avec le contraire d’elle-même. Autrement dit, un oxymoron. C’est bien pourquoi elle serait nécessairement amenée à sonner le glas de la justice transitionnelle ou à la vider de son sens. Celle-ci était déjà une concession consentie par la Révolution, une formule bien douce, à mon avis, pour les chenapans de l’ancien régime. Car, avouons-le, beaucoup méritent la potence sans transition. Mais, même cette concession ne saurait être tolérée par les réconciliateurs. Ce n’est pas l’impunité seulement qui les motive mais la restauration.

  • Nawaat – La révision constitutionnelle à travers le monocle de Nejib Chebbi
    http://nawaat.org/portail/2016/04/11/la-revision-constitutionnelle-a-travers-le-monocle-de-nejib-chebbi

    Parmi eux, avec des nuances, Ahmed Nejib Chebbi. Nejib Chebbi est sans doute l’homme politique tunisien le plus cultivé et le plus intelligent… dommage qu’il se trompe toujours. En vain, les plus grands mathématiciens ont cherché à modéliser son comportement politique. Comme la météo, les fluctuations boursières ou certaines réalités biologiques, Nejib Chebbi échappe aux math. Il faudrait inventer une sorte de psychologie quantique pour, peut-être, trouver quelque clarté dans ses choix politiques. Vous me demanderez certainement si, comme pour la physique du même nom, cette psychologie porte plus généralement sur les particules infiniment ambitieuses qui peuplent la sphère infiniment petite de notre politique officielle. Je ne saurais l’affirmer. Dans le cas que j’observe, en l’occurrence Nejib Chebbi – dont j’aurais plutôt tendance à parler au pluriel vu le nombre de mutations radicales que sa pensée à connu en un demi siècle -, on peut reconnaître bien des similitudes entre son comportement politique et celui des photons, des neutrons, des quarks et des leptons. En particulier, bien sûr, le principe d’indétermination. De Nejib Chebbi, onde ou particule, on ne sait jamais s’il est ici ou là – et d’ailleurs, il est peut-être ici ET là. On ne sait pas plus s’il est avant, maintenant ou après. On sait seulement qu’il se trompe. Lui par contre a la conviction d’avoir toujours raison. Ou, plus exactement, il est tout à fait capable de reconnaître sincèrement ses torts tout en étant certain de ne s’être jamais trompé.

  • Nawaat – Centrale solaire de Ouarzazate : triomphe du capitalisme vert et privatisation de la nature
    http://nawaat.org/portail/2016/03/30/centrale-solaire-de-ouarzazate-triomphe-du-capitalisme-vert-et-privatisation
    par Hamza Hamouchène

    Ce qui semble être le point commun de tous les reportages et articles écrits sur la centrale solaire de Ouarzazate est l’affirmation profondément erronée que toute avancée vers une énergie renouvelable doit être considérée comme bienvenue. Et que toute diminution de l’usage des combustibles fossiles, indépendamment de la façon dont elle est effectuée, permettra d’éviter la crise climatique. Ma récente visite à Ouarzazate m’a vite poussé à déconstruire le discours dominant sur ce projet. Et en particulier d’aller gratter sous la surface de termes tels que « propreté », « excellence », « réduction des émissions de carbone » afin d’observer et d’examiner la matérialité de l’énergie solaire.