Bachar Al-Assad et les girouettes françaises (décembre 2015)

/13773

  • Bachar Al-Assad et les girouettes françaises (décembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/A/54364

    En 2005, le président Jacques Chirac avait rompu toute relation avec le régime syrien après l’attentat contre le premier ministre libanais Rafic Hariri. Son successeur Nicolas Sarkozy invite M. Bachar Al-Assad à l’Elysée : « Vous avez bien compris que nous entamons de nouvelles relations. Pas pour quelques jours, pas pour quelques semaines : des relations structurelles, stratégiques » (12 juillet 2008). 

    A la suite des révoltes arabes, le ministre des affaires étrangères Alain Juppé marque le changement de cap : « La France a dit, la première, que Bachar Al-Assad devait quitter le pouvoir » (27 août 2011).

    Le 13 novembre 2012, M. François Hollande demande la levée de l’embargo afin de pouvoir livrer des armes à l’opposition. « La France reconnaît la Coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique. »

    Fin août 2013, Paris se retrouve seul à vouloir bombarder les troupes de M. Al-Assad. Pendant trois ans, le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a défendu une position extrême, allant jusqu’à critiquer la décision américaine de placer le Front Al-Nosra sur la liste des organisations terroristes : « Parce que, sur le terrain, ils font du bon boulot » (13 décembre 2012).

    Quand, le 28 septembre 2015, le président russe Vladimir Poutine propose une coalition devant l’Assemblée générale des Nations unies, le président français lui répond à la même tribune : « Bachar Al-Assad est à l’origine du problème ; il ne peut pas faire partie de la solution. »

    Mais il change radicalement de position le 16 novembre, devant le Congrès réuni à Versailles, après les tueries de Paris : « Aujourd’hui, il faut plus de frappes — nous en faisons —, plus de soutien à tous ceux qui se battent contre Daech — nous l’apportons, nous, la France —, mais il faut un rassemblement de tous ceux qui peuvent réellement lutter contre cette armée terroriste dans le cadre d’une grande et unique coalition — c’est ce à quoi nous travaillons. » [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/13773 via Le Monde diplomatique