Essentialismes | Anthropiques.org

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    « La pensée essentialiste, précisait Aron, se définit par deux caractères : elle attribue à tous les membres d’un groupe social, ethnique, historique ou racial des traits qui peuvent, en effet, se rencontrer plus ou moins fréquemment, chez les membres de ce groupe ; elle explique ces traits par la nature du groupe et non par la situation sociale ou les conditions de vie. Quand ce groupe est tenu pour bon, les traits favorables passent pour caractéristiques ; quand il est tenu pour mauvais, seuls les traits défavorables passent pour caractéristiques. Les individus exemptés du mépris qui s’adresse à leur communauté deviennent des exceptions, atypiques » (87).

    • De la nécessité de ne jamais se laisser aspirer intellectuellement par l’adversaire...

      Ce que l’on peut observer, en revanche, c’est une tendance très nette, chez les adversaires du Front national, à essentialiser les électeurs frontistes. Ces derniers seraient, au minimum, traversés de part en part par leur xénophobie, leur « racisme », leur peur ou leur haine. La naturalisation, qui accompagne souvent l’essentialisme, est patente.

      (...)

      Elle montrait que ces élites qui se veulent éclairées n’en continuent pas moins de fonctionner comme n’importe quel groupe humain, de façon ethnocentrique, tendant à se considérer comme les seuls vrais civilisés et rejetant les autres en dehors de la civilisation, du côté de la sauvagerie, de la barbarie ou de la nature (le « moisi », le « rance », le « viscéral »)5.

      (...)Tout se passe, selon ces élites, comme si le vote frontiste n’était pas vraiment un vote, mais une simple expression de mécontentement, ayant des aspects « tripaux ». Bref, une sorte de cri, plus proche de la pulsion que de la raison. Quand on n’insulte pas l’électeur frontiste, on se penche à son chevet, on essaie de comprendre (mais d’une façon qui nous ramène le plus souvent aux vieilles thèses sur les « mentalités hétérogènes »). On propose parfois aussi quelques pistes qui permettraient de le civiliser, un peu comme Jules Ferry prétendait « civiliser les races inférieures ».

    • Pour lutter contre le front national, il faut avoir un discours compréhensible pour l’électorat.
      On a beaucoup trop de politiques qui parlent comme Victor Hugo ( et qui disent des choses trés intéressantes, mais pour qui ? )
      C’est ce que disent ceux qui votent pour le FN, et ils n’ont pas tord.

      Un exemple gagnant, le #PTB en Belgique.
      Il est sorti de son invisibilité lors des dernières élections.
      Extrait de Wikipédia :
      « Suite à son relatif échec électoral de 2003, le PTB a modifié en profondeur ses méthodes de travail et de communication.
      D’une part, le PTB a déclaré qu’il allait se recentrer sur le travail auprès des ouvriers en usine ainsi que sur le travail de terrain dans les communes où il est présent.
      D’autre part, le PTB a déclaré rompre officiellement avec ce qu’il appelle son sectarisme passé afin de se rapprocher des demandes concrètes des citoyens,
      Cela se traduit notamment par la mise en avant de revendications de progrès extrêmement concrètes relatives à la baisse du prix des médicaments, la réduction de la TVA sur les produits énergétiques de 21 % à 6 %, une augmentation du montant minimal des pensions, un meilleur contrôle des loyers ou encore la baisse du coût des sacs poubelles.
      En vue des élections législatives belges de juin 2007, le journal Solidaire et le site du parti ont été refondus pour pouvoir toucher un plus large public.
      Les structures ont de même été ouvertes à une couche plus large de militants. »
      A étudier de prêt, la pédagogie des articles de Solidaire
      http://solidaire.org