Sans chercher à justifier cette énorme faute, il y a plusieurs points à considérer pour la resituer.
• d’abord, quelle est la part des ventes sur abonnement et la part des ventes en kiosque ? J’imagine que la part des abonnements pour un quotidien comme Libération est nettement moins importante que celle qui passe par les messageries de presse. Et que cela va en augmentant pour les hebdos et surtout pour les périodiques spécialisés.
• pour avoir, il y a bien longtemps, approché (de très loin) la gestion de la base des abonnés d’un groupe de presse, il était évident que pour eux, c’était le cœur de leur activité de vente. Ils étaient d’ailleurs en train de refondre en une base « moderne » le vintage qui assurait le service des abonnements et c’était un projet totalement stratégique. Si j’ajoute que cette entreprise se caractérise notamment par un créneau presse jeune où la segmentation par tranche d’âge est primordiale, on comprendra avec quel soin on bichonnait la base…
• imagine-t-on une entreprise de VPC qui accepterait le moindre risque sur son fichier clients ? Et quand je dis VPC, je pense aussi à, par exemple, des agences de voyage spécialisées.
• finalement, n’est-ce pas un révélateur de la vraie nature de ces entreprises dite « de presse » par commodité ? Qui sont devenues en réalité des agences de vente d’espace publicitaire. Le lecteur n’est plus perçu comme le client, il perd son côté stratégique et il devient « normal » de sous-traiter la gestion de ce boulet historique.