• Faut-il à tout prix sortir du pessimisme ? - La Revue des Ressources
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    Rappelons-le, si la croissance constitue bien le problème, on ne peut pour autant considérer purement et simplement la décroissance comme une solution. Car s’il ne s’agissait que de décroître, un simple calcul des coûts (celui que fit, entre autres, Jouvenel, au temps du Club de Rome) de ce qu’on appelle le progrès suffit à dégonfler la baudruche d’un système qui n’eut jamais d’économique que sa propension à se dispenser de calculer ce que la somme de ses gains devait à l’apport gratuit d’un monde abondamment pourvu de tout ce qui est nécessaire à la vie : eau, sources d’énergie, trésors variés de l’ingéniosité de la nature, en contrepartie de quoi la somme de tous les produits de l’industrie destinée à satisfaire les besoins d’une espèce hallucinée par son propre génie ne pourra jamais offrir pour finir qu’un piètre tas de déchets – tas qu’il s’avèrerait néanmoins un jour très coûteux d’avoir à résorber par d’honnêtes moyens et moins coûteux toutefois que d’avoir à reconstituer ne fût-ce qu’une infime partie des richesses dilapidées pour le produire. Le problème n’est pas, assurément, de décroître, mais, pour l’humain, de ne pas trop décroître et de ne pas se retrouver, au bout du compte, non seulement dépourvu du superflu comme du nécessaire, mais encore privé de la simple possibilité de vivre et du petit peu d’estime de soi dont on a quand même un tout petit peu besoin pour affronter les grands problèmes.

    #the_limits_to_growth #décroissance #humanité