• Un manuel scolaire écrit à la sauce féministe <— c’est le titre original du Figaro !

    Une belle initiative rapportée par le figaro avec un titre bien dégueulasse (ça pue bien le mépris au Figaro, qui peut imaginer pire que l’expression « sauce féministe »).

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/09/22/01016-20170922ARTFIG00300-un-manuel-scolaire-ecrit-a-la-sauce-feministe.php

    Destiné aux écoliers, il promeut l’écriture « inclusive » ou « genrée » qui féminise tous les noms. On y lit que « grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche ».

    • En plus, je ne cesserai de le répéter, cette écriture est vraiment nulle. On écrit agriculteur-rices, artisan-es, commerçant-es. On ne met des points que pour bloquer, là, ça veut dire qu’on met un mur entre les hommes et les femmes. De plus, reséparer le pluriel bloque la lecture.
      Mettre un trait d’union, comme son nom l’indique unit les deux, garder le s lié à la fin fluidifie la lecture.
      C’est bien la peine que des gens se soient cassés le cul à trouver une écriture correcte et acceptable pour que des ploucs d’éditeurs te collent une écriture de merde !

    • Et le point médian, c’est une alternative mieux que le point classique, non ? ---> point·médian

      Je sais qu’il y a des désaccords (parfois sensibles) sur les modes d’écritures épicènes, ça vaut la peine d’en discuter pour trouver des solutions intéressantes.

    • Aujourd’hui on utilise plutot le point médian que le tiret @perline : agriculteur·rices, artisan·es, commerçant·es.
      Le figaro fait du sabotage et n’est pas capable de faire les points médians d’ou le n’importe quoi de leur article. Sur seenthis on est assez nombeuseux à plouquer avec le point médian.

    • Pour info, voici les propositions d’écriture épicène du Gisti :

      Mixiser l’expression écrite

      Une méthode douce, dite « épicène »

      Le Gisti a décidé de faire en sorte que, dans ses écrits, le masculin ne soit plus systématiquement, comme il est d’usage, le mode d’expression du mixte. Ce qui revient, dans la plupart des cas, à « féminiser » les habitudes d’écriture.

      Il s’agit d’un choix politique cohérent avec les engagements fondamentaux de l’association. Si les principes d’égalité et de non-discrimination valent sur le terrain des origines et des nationalités, ils valent à l’évidence aussi sur celui des sexes et des genres.

      Dans la pratique, cet effort de cohérence politique nécessite de modifier d’abord nos habitudes de pensée (penser le plus égalitairement possible) et ensuite nos pratiques d’écriture. Notre pensée est, en effet, formatée. On prend facilement la mesure de ce formatage en faisant le petit effort d’y réfléchir. Après, l’écriture suit sans trop de difficultés.

      D’autant que la vaste réflexion menée par d’autres depuis plusieurs décennie a permis l’élaboration de certaines méthodes qu’il n’est pas très difficile d’adopter.

      Principes généraux

      1/ Priorité est donnée à la méthode « épicène » (d’origine plutôt québécoise), qui paraît pertinente politiquement, et judicieuse sur le plan rédactionnel. Elle préconise une pensée qui conduit à privilégier dans l’écriture des mots ou des expressions sans marque du féminin ou du masculin–, neutres du point de vue du genre grammatical. La « méthode épicène » a l’avantage de permettre une lecture aisée et fluide alors que l’utilisation systématique d’une typographie correctrice (les « / », « - », etc.) a l’inconvénient de casser certaines habitude de lecture et de rebuter les personnes attachées au formalisme de la langue.

      2/ L’explicitation du sexe social des personnes est cependant recommandée quand elle s’avère particulièrement signifiante (ex : « les étrangers et les étrangères »).

      3/ Enfin, quand cela s’avère nécessaire, il est préconisé d’utiliser le point spécial « · » (plus haut que le point habituel) [à rechercher dans « Caractères spéciaux »].

      Exemple :
      – Les étranger·e·s
      Quelques règles de base de la méthode épicène
      Cette méthode, radicale dans sa conception mais douce à la lecture, pourrait faire consensus et marquer une volonté collective de participer à ce mouvement de fond de visibilité du féminin à égalité, y compris dans le domaine symbolique de l’expression écrite.

      Chaque fois que possible, la méthode épicène privilégie des formes neutres. Au lieu d’écrire « les étrangers », quand il s’agit de l’ensemble des étrangers, on écrira « la population étrangère » (ou équivalent). Ce n’est que pour éviter des répétitions excessives de cette expression qu’on choisira, de temps à autre, d’écrire « les étrangères et les étrangers » (ou l’inverse), mais plus jamais le seul masculin pour parler des deux sexes.

      Pas tout à fait d’ailleurs parce que, quand on a des substantifs des deux genres qui commandent des adjectifs ou des participes passés, l’accord grammatical de ces derniers respecte la règle traditionnelle, celle du masculin pluriel. Il est préférable dans ce cas, pour des raisons d’euphonie, de placer le substantif masculin près de l’adjectif.

      Exemples :
      – Les étrangères et les étrangers sont nombreux.
      – Les nombreux étrangers et étrangères qui manifestaient.....

      Titres et professions
      Il va de soi que la féminisation s’applique systématiquement aux titres, fonctions et professions. On écrit la ministre de l’Agriculture, la juge X, la soldate américaine, la vice-rectrice, la consultante indépendante, la chercheuse, l’auteure et l’écrivaine, une professeure, la députée, une juge, cette agente de change, la fondée de pouvoir.
      On écrit la rectrice (ou Madame la Rectrice si l’on s’adresse à elle), la directrice (ou Madame la Directrice), la rédactrice en chef (ou Madame la Rédactrice en chef), l’ambassadrice de France (Madame l’Ambassadrice) (l’objection qui consiste à faire de l’« ambassadrice » l’épouse de l’ambassadeur ne tient qu’à un usage machiste qui évoluera si on y résiste), la conseillère d’Etat (ou Madame la Conseillère d’État)
      Des outils

      – Répertoire de noms masculins et de noms féminins
      http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=1&Th_id=359

      – Liste d’appellations au féminin
      http://www.termium.com/redac-chap?lang=fra&lettr=chapsect9&info0=9.2.8#zz9

      – Lexique de recherche de formes féminines
      http://atilf.atilf.fr/gsouvay/scripts/feminin.exe?3;OUVRIR_MENU=2
      Tapez un substantif au masculin dans une petite fenêtre. Cliquez sur la touche « féminin ». Vous l’obtenez aussitôt.

      – Autre recherche de formes féminines
      Là, c’est un alphabet sous forme de clavier. Tapez la lettre par laquelle commence le mot dont vous recherchez le féminin. Mettons le « B » parce que vous avez des doutes sur « bâtonnier ». Le mot y est parmi 114 autres. Cliquez sur la touche « Validez ». Le mot « bâtonnière » apparaît.
      http://atilf.atilf.fr/gsouvay/scripts/feminin.exe?1;OUVRIR_MENU=2

      Les deux derniers outils ont été conçus par le CNRS et le laboratoire ATILF

      *

      Ce qui est déterminant, c’est, en même temps que l’on écrit, de penser sur le mode mixte. En effet, les coutumes - et la grammaire - de la langue française, en raison notamment de l’inexistence du « neutre », tendent à exclure systématiquement le féminin et à rendre de ce fait les femmes invisibles, ce qui concourt à diffuser une image des rapports sociaux de sexe très inégalitaire. C’est cela qu’il faut s’efforcer de modifier.

    • Sinon pour la photo du bouquin je voie pas de neutre je voie écrit « les romains, les voisins... » en langue masculo-sexiste mais il est mentionné que « les femmes et les hommes inventèrent l’écriture » ce qui est inclusif sans points médians.

    • Merci @reka pour l’écriture épicène - je marque la page ! J’ai fini par comprendre et accepter la nécessité de féminiser les noms, mais j’étais encore rétif à la rugosité des surcharges postfixes mixtes - même celles avec un trait d’union. Je suis ravi de trouver un là un style que je trouve fluide pour aligner mon écriture sur l’évolution de ma pensée. Le #GISTI est plein de bonnes surprises !

    • hello @liotier et oui, il n’est jamais facile de faire des changements, de suivre les évolutions. L’écriture épicène exige un apprentissage, qui n’est pas facile, il faut changer nos réflexes, nos habitudes (et je me rends compte tous les jours que je n’y sis pas encore...), mais le plus important avant ça est de comprendre et de souscrire à l’idée que c’est nécessaire aujourd’hui de le faire.

      C’est d’autant moins facile qu’il y a des résistances qu’il faut aussi combattre ou dépasser. Et les résistances viennent parfois des femmes elles mêmes comme pour ce groupe d’étudiantes qui nous a contacté pour utiliser des cartes et des graphiques sur leur nouveau site consacrés aux « droits de l’Homme ». On a dit qu’on était d’accord, mais on leur a fait remarquer qu’on aimerait mieux que nos travaux soient présentés sur un site qui afficherait « droits humains » plutôt que « droits de l’Homme », mais elles nous on répondu que c’était hors de question parce que l’expression était « Historique », qu’elle faisait « référence aux Lumières » et que ça, c’était intouchable etc... Et le débat s’est arrêté là (hélas). Je pense qu’il est très important de poursuivre le débat et faire évoluer la langue, l’usage de la terminologie (les mots sont importants) et les modes d’écriture.

      Ce que je prépare avec des profs d’histoire géographie à Rouen en 2018

    • C’est bien ce que je dis, c’est pas « straight forward », il faut faire un (petit) effort : point médian, pour le moment c’est

      –> alt+shift+F simultanément, soit une seule action

      point·médian

      Mais je suis sur que parmi nos geeks ici, il y a a une ou un qui trouverait le moyen d’attribuer le point médian à une touche plus pratique sur le clavier qui sert peu ou pas :)

    • dans tout logiciel de traitement de texte, il est possible de programmer une correction automatique en cours de frappe. il suffit de lui programmer une correction automatique qui remplacera toute combinaison de votre choix par un point médian. Par exemple deux double-points consécutifs (ce qui n’arrive jamais en français) « : : » remplacé par « · »

    • C’est vrai qu’ici c’est peut etre pas mal geek @perline mais le point médian est à la porté de la presse et de l’édition. Si l’usage de ce signe se repend il y aura des claviers adaptés. De toute façon le tirets, points, compressions, usage de vieilles tournures ou de nouvelles, neutralisations par paraphrases, ou invention d’un neutre, toutes initiative est bienvenue. C’est bien de s’approprier la langue française et de la sortir des griffes des académiciens et des psychorigides.

    • Ah, et puis juste pour rire, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes lui même ne les fait pas ces points totalement ridicules. Parce que ce sont des points et des points ça sépare. C’est une invention d’une tête probablement fort intello, mais tout aussi probablement loin des gens et de leur quotidien cette idée. Le tiret a été adopté il y a des dizaines d’années, comme ménageant l’ensemble, théorique et pratique de la chose, et il faut que des intellos le compliquent juste pour se faire mousser. Et du coup contre la grammaire bi.
      Je ne comprends même pas comment on peut entrer dans ce jeu si on a un tout petit peu de sens commun et de regard du-de la voisin-e.

    • Non mais hu…
      – le point médian n’est pas nouveau,, il y a méga longtemps il était utilisé pour séparer les mots, mais il est utilisé depuis longtemps par plusieurs langues comme le catalan comme une forme particulière de trait d’union
      – il est plus discret qu’un trait d’union
      – les mots composés comme ça sont mieux lus par des outils comme les lecteurs d’écran qu’avec des traits d’union (hashtag accessibilité)
      – il n’est pas déjà utilisé dans la langue française pour d’autres sens, ce qui permet de l’utiliser pour CE sens là précisément sans conflit (hashtag typographie qui a du sens)
      – les « claviers » tous seuls ça n’existe pas : l’écriture se fait grace à un « clavier » (matériel) et une « disposition de touches » (logiciel) configurée sur le système qu’on utilise (Windows, Ubuntu, etc) : tous permettent de choisir une disposition de touches qui ont le point médian avec un raccourci clavier pas spécialement compliqué : chez moi le point « normal » c’est Maj+"point/point virgule" (comme chez à peu près tout le monde en France) => en ajoutant AltGr, ça me fait un point médian (trop duuuur)
      Bref… Et c’est encore moins argumentable pour des « pros » (journalistes, maison d’édition, etc).

    • Ecriture inclusive : le féminin pour que les femmes cessent d’être invisibles

      L’écriture inclusive visant à rétablir la parité dans l’écriture, est au cœur d’une vive polémique. Derrière se cache en réalité un débat sur la #parité et la place du #féminin dans la #langue française et son #invisibilisation progressive à partir du XVIIe siècle.

      Eliane Viennot, historienne et auteure de l’ouvrage Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin, explique que la langue française n’est pas inégalitaire par essence : ce sont les actions menées par des hommes contre l’égalité des sexes depuis le XVIIe siècle, qui ont mené progressivement à l’invisibilisation des femmes.

      https://www.franceculture.fr/societe/ecriture-inclusive-le-feminin-pour-que-les-femmes-cessent-detre-invisi

      #écriture_inclusive

    • Faites progresser l’égalité femmes · hommes par votre manière d’écrire

      L’écriture inclusive désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes.

      Pour faire véritablement changer les mentalités, il faut agir sur ce par quoi elles se construisent : le langage. L’agence Mots-Clés a formalisé trois conventions d’écriture inclusive au sein du Manuel d’écriture inclusive disponible au libre téléchargement et propose de vous accompagner pour conduire ce changement.

      http://www.ecriture-inclusive.fr
      #manuel

  • BALLAST Bérengère Kolly : « La #fraternité exclut les #femmes »
    http://www.revue-ballast.fr/berengere-kolly-la-fraternite

    Pendant mes études, j’ai d’abord travaillé sur la fraternité et les frères politiques. J’étais très confiante, pensant que la fraternité était nécessairement l’universel, l’inclusion, et le lien #politique à défendre. Ma première prise de conscience a été la lecture de Politiques de l’amitié de Jacques Derrida, paru en 1994. Derrida montre d’abord que la fraternité ne parvient pas à se détacher de la problématique de la race et du sang, et qu’elle est un paradigme de l’amitié politique. Il montre ensuite (les deux sont liés) que la fraternité, dans les textes, n’existe que sans les sœurs, et sans les femmes. Puis j’ai rencontré le travail des historiennes et des philosophes qui avaient montré, avant Derrida, et à l’épreuve de l’histoire des femmes, donc du réel, que la fraternité était une notion masculine (je songe à Joan B. Landes, Geneviève Fraisse, Lynn Hunt, Françoise Gaspard, Carole Pateman). J’ai donc décidé d’aller voir du côté de cette histoire que l’on ne disait jamais : les sœurs existaient-elles, avaient-elles quelque chose à dire, à revendiquer ? Pouvait-on, du côté des sœurs, trouver le modèle d’un autre lien politique ? Lorsque j’ai commencé ma thèse, je me suis rendu compte de deux phénomènes : soit les sœurs étaient absentes (la #sororité ne semblait pas exister, sinon comme notion miroir, pas très intéressante, de la fraternité — une sorte de « fraternité au féminin », comme disent parfois les dictionnaires —) ; soit la sororité était investie par avance d’un contenu (la solidarité entre toutes les femmes), et il semblait qu’il n’y avait pas grand-chose de plus à dire. J’ai donc choisi de faire une recherche ascendante, en allant chercher les textes où le mot de « sœur » était présent, et avait une signification politique. À partir de ces textes, j’ai essayé de faire émerger une définition. Je me suis alors rendu compte qu’il n’y avait pas de symétrie entre fraternité et sororité, pour deux raisons au moins. La première, c’est que les femmes ont longtemps été exclues du lien politique, puis discriminées : lorsque les sœurs se pensent, c’est dans une situation d’#exclusion, donc aussi de résistance aux frères.

    • Lorsque Ségolène Royal parle de sororité en 2007, les journalistes ont pensé qu’elle inventait un nouveau mot, comme avec la « bravitude » !

      Je me souviens que j’avais profité d’un effet de visibilité sur mon site grâce à Mme Royal. Dans mes liens j’ai une rubrique « Liberté, égalité, sororité » qui n’a pas changé depuis 2007 d’ailleurs http://www.madmeg.org/base/friandises/liens/feminisme.html et comme c’était une des rares occurrences de ce mot sur le web francophone de l’époque mes statistiques avaient explosé avec ce mot clé sur gogol.

    • La fraternité se pense initialement dans un contexte où les femmes sont exclues de la vie politique. La fraternité dit donc ce qu’il se passe : un lien entre des citoyens masculins. Cela énoncé, on pourrait en déduire qu’une fois les femmes incluses dans la vie politique, il n’y aurait plus de problème. Mais c’est un peu plus compliqué que cela. La fraternité ne fait pas qu’énoncer un lien politique masculin, elle le construit : elle est donc un instrument d’exclusion des femmes.

      Par mon père j’ai connu pas mal de trucs sur la franc-maçonnerie, un gros morceau de la « fraternité » en action. Il était à la Glnf qui refusait les femmes (je sais pas si ca à changé mais à l’époque c’etait non-mixte). Son ami (le même que l’histoire raconté ici http://seenthis.net/messages/420077#message420153 ) était aussi là dedans et disait qu’il aimait bien être « entre couilles ». L’exclusion des femmes était pour eux la base du truc, leur motivation profonde etait là.
      J’avais demandé un jour à mon père pourquoi il n’y avait pas de femmes dans leur club et il m’a répondu d’un air outré « Mais c’est impossible ! Il faut être torse nu pour le rituel d’intronisation, ça serait ridicule et déplacé avec des femmes. »
      Comme je connais pas mal de détails sur leurs rituels écossais rectifié niveau ridicule c’est pas quelques mamelles qui vont changer la donne.

      Par contre cette fraternité de maçonnerie à des effets directes contre les femmes. Pour trouver du travail ce réseau est utile, pour obtenir des crédits, des aides diverses, des plan pour un logements etc. En politique ca compte beaucoup et c’est un des gros lieu de rencontre entre grand banditisme, industrie et politique. J’ai l’impression d’enfoncer des portes ouverte en disant ca, mais mon vecu colle avec les rumeurs sur ces fraternités et ca montre bien ce qu’est vraiment une fraternité : un complot des hommes entre eux pour se garder le pouvoir et profiter de la mise en prostitution des femmes. Cf DSK et son « matériel », ou comment les contrats se négocient au bordel chez Vinci...

    • La sororité ne dure pas dans le temps car les divergences de classes et d’intérêts entre femmes sont réelles.

      Là je me demande pourquoi les fraternitées dépasseraient ce clivage de classes et d’interets contradictoire et pas le sororitées.
      Pour revenir à la maçonnerie, un exemple de fraternité bien nocif et toujours en place, je pense que le clivage de classe est présent. Par rapport à la GLNF mon père me disait qu’il fallait être théiste, sois disant ils acceptaient les juifs et les musulmans. Alors je veux bien croire qu’il y en ai des juifs et des musulmans mais un peu comme le copain alibi de service. Les rituels et symboles maçonniques sont bien fortement imprégné d’inspiration chrétienne alors ca a forcement de l’impacte sur la clientèle de ce genre de club. Par rapport aux classes sociales c’est plutot des bourgeois et pour y être invité il vaut mieu être « fils d’un maçon » ca limite le brassage comme ca. Il me reviens que le rituel d’intronisation pour les « fils de » est plus light que pour les nouveaux venus. Pour la maçonnerie il y a en tout cas un tri assez fin pour éloigné les hommes qui ne sont pas déjà assez haut dans l’échelle de la domination. C’est aussi un truc hiérarchique, ils s’appellent avec plein de titres comme dans le sado-masochisme ou l’armée ou l’église ...

      Bon comme le féminisme c’est pas être aussi moche que le masculinisme/patriarcat, l’intention des sororités n’est pas de discriminé comme le font les fraternités. Alors ne croyez pas que je parle de ma maçonnerie pour que les sororités s’en inspire !!!

    • La fraternité recouvre des questions de solidarité concrète, d’entre-soi et de connivence. Parler de fraternité, c’est mettre le doigt sur cet entre-soi, sur des formes de cooptations qui s’effectuent de manière non-mixte. On n’est donc pas seulement dans les liens publics, conventionnels entre citoyens, on est aussi ici dans l’intime et dans la relation. Interroger la fraternité, c’est également aborder ces aspects : le rôle de l’amitié, de l’entre-soi dans les partis politiques, de ses conséquences — y compris dans les prises de décisions. La sororité, pour sa part, ne parle pas seulement de solidarité entre femmes : elle dit aussi que le lien entre femmes est mouvant, pluriel. Le premier mouvement collectif féministe, en France, se constitue dans les années 1830, ce sont les saint-simoniennes, que l’on a déjà évoquées. Pour elles, dire « Nous sommes toutes sœurs » signifie : nous avons toutes un objectif, une flamme commune, mais nos modalités d’y parvenir peuvent être différentes, à la fois individuellement et collectivement. Concrètement parlant, les saint-simoniennes écrivent un journal, autofinancé, indépendant de toute tutelle intellectuelle, et choisissent de réfléchir collectivement au statut des femmes. Elles sont ouvrières, lingères, couturières. Elles décident de prendre en main leur propre sort et de réfléchir ensemble (la maternité philosophique est très présente) aux voies d’émancipation qui sont possibles pour elles. Elles écrivent des articles, proposent à leurs lectrices d’en écrire, ouvrent leurs colonnes à des femmes venant d’autres pays. Ces articles sont parfois contradictoires, et elles en discutent. Le titre de la revue change tout le temps. Leur union est donc mouvante, pratiquement parlant.

      #historicisation #histoire #saint-simoniennes

      ... les saint-simoniennes sont pour une forme de liberté sexuelle et disent en même temps que l’on ne peut pas imposer la liberté sexuelle. Chacune, en fonction de sa classe, de son histoire, de son vécu se débrouille avec ce qu’elle est et avec les objectifs d’égalité et de liberté.

      A mettre en perspective avec ceci ; http://seenthis.net/messages/420872
      et se rendre compte à quel point on n’avance pas d’un iota...

    • L’égalité des sexes semble alors devenir une forme de consensus mou, ou de vernis posé sur la pensée politique. Au contraire : si on remet l’égalité des sexes au cœur des préoccupations politiques, on verra que les clivages ne sont pas si brouillés que cela.

    • @mad meg

      Là je me demande pourquoi les fraternitées dépasseraient ce clivage de classes et d’interets contradictoire et pas le sororitées.

      Je risque d’enfoncer une porte ouverte, de dire en moins bien quelque chose qui a déjà été énoncé, mais tant pis si je me fiche par terre tout seul, j’essaie. (je n’ai pu lire l’article de ballast, « site suspendu »)

      Il me semble pour aller vite, que fraternité et sororité ne relèvent pas de la même chose. Pour la simple raison que la fraternité est une alliance sinon purement entre dominants, du moins dans leur langue . Liés ainsi par la défense d’un privilège, commun. Contre les femmes. Qu’elle relève et participe donc pleinement de l’intériorisation des privilèges masculins en patriarcat.
      Et qu’en ce sens, les fraternités ne sont certainement pas confrontées à la même nécessité que peuvent l’être des sororités de « dépasser » des clivages de classes et d’intérêts. Je ne sais quel mot employer - mais en un sens, elles les précèdent, ou plutôt, ces clivages ne peuvent jamais les menacer que jusqu’à un « certain point », voir fonctionnent en les renforçant (recours à la féminisation/dévirilisation des hommes dominés, qui ne sont dans cette mesure plus concernés par une fraternité dont ils ne relèvent plus essentiellement).
      Face à ce quasi-donné, à cette construction qui dispose de l’appui de l’ensemble de la structure patriarcale, toute sororité me semble devoir elle être conquise au prix d’une lutte permanente, d’un effort de conscience toujours soutenu et rencontrant plus d’une forme de résistance et d’hostilité.

      J’espère ne pas avoir été inopportun.

    • Tu n’est pas du tout inopportun @martin5 tes remarques, et réflexions sont les bienvenues.
      Pour la question auquel tu répond, l’article dit aussi la même chose. C’était une question que je m’étais posé au fil de ma lecture et j’avais fini par y répondre aussi mais tu fait bien de développer ce point qui est très important. J’espère que tu pourra lire l’article car il est très riche et interessant et qu’on pourra en discuter :)
      Bonne journée

    • Mince j’avais besoin de relire ce texte pour un dessin en cours, mais Ballast fait sa maintenance. Du coup j’ai été voire #wikipédia et comme d’hab c’est le règne du révisionnisme masculiniste ;

      La fraternité ou l’amitié fraternelle est, au sens populaire du terme, l’expression du lien affectif et moral qui unit une fratrie. « Fraternité » vient du latin « frater » qui désignait tout membre de l’espèce humaine. Pour spécifier un lien de descendance, il fallait accoler l’adjectif « germain » évoquant le « germen », la graine


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraternit%C3%A9

      La partie sur la révolution française ne mentionne même pas que les femmes et les personnes racisées n’étaient ni libres, ni égales, et que la notion de fraternité n’avais strictement rien d’universel à l’époque puisqu’elle ne s’appliquait pas à ces groupes et ne s’y applique d’ailleurs toujours pas. Les femmes n’étaient pas citoyennes, elles n’avaient pas le droit de vote, et il n’y a pas de mention du fait que les esclaves non plus ne votaient pas.

    • La fraternité à l’épreuve des femmes.

      Conférence donnée par Pierre Pasquini dans le cadre des rencontres de Philo Sorgues.
      http://www.philosorgues.fr/index.php/43-la-fraternite

      Mais la fraternité est une forme masculine, ce sur quoi s’interroge Derrida. « Le frère, fut-il orphelin, est un fils et donc un homme. Si on veut y inclure par exemple la femme ou la fille, il faut peut-être changer de mot (Le toucher, p36).

      3.La fraternité à l’épreuve des femmes.

      La Révolution française est révélatrice à cet égard. La notion de fraternité la parcourt de part en part, orchestre la période qui va de 1789 aux premiers mois de l’an II. Elle est inclusive au départ, puisqu’elle peut se comprendre comme l’union des frères et des sœurs. Mais elle peut aussi fonctionner de façon exclusive. L’ajout du mot de sœur après celui de frère ne suffit pas, en effet, à faire fonctionner l’ensemble, car la métaphore familiale ne se réduit pas à la relation frère/sœur. Elle concerne également, du côté féminin, le rôle et l’image de la mère, en confrontation à celle du père. Or ces deux images (mère/sœur) et ces deux réalités vont interférer de façon conflictuelle dans le thème –et la revendication- de fraternité. Quelques décennies après, l’historien Michelet l’exprimera de façon très claire, bien que sans doute involontaire. « J’espère une société pure, libre, forte, où la table de la fraternité reçoive à sa première place l’épouse, la mère, la vierge » (L’amour, la femme). Comme on le voit, les femmes reçues à cette table ne sont pas celles qui peuvent prendre place à la même table, de la même manière, de façon égale : les sœurs.

      Comment les sœurs ont-elles disparu de l’énumération, et cela a-t-il une signification relativement à la fraternité et au statut des femmes ? Bérengère Kolly montre que, de 1789 à l’interdiction des clubs féminins en 1793, les femmes se sont emparées de cette question de la fraternité politique. Elle part d’une hypothèse liée à la question centrale de l’égalité des sexes, liée à la figure de la mère : « La Révolution française n’a pas pensé les sœurs politiques. Par contre elle a pensé les mères républicaines qui, de mon point de vue, entravent la venue des sœurs politiques. L’exclusion des sœurs de la fraternité n’est donc pas fortuite, elle est le signe d’une division des sphères domestiques et politique, elle-même guidée par une différenciation des rôles entre hommes et femmes » (La fraternité à l’épreuve des femmes, Genre et histoire, 2008).

      On peut reprendre à cet égard les grandes étapes du combat des femmes révolutionnaires pour la reconnaissance et des résistances à ce combat. Par exemple le discours prononcé en 1791 au cercle social, et reproduit dans le journal La bouche de fer : « Le trône d’une femme est au milieu de sa famille, sa gloire est dans la gloire des enfants qu’elle a élevés pour l’Etat ». Rappeler en particulier le rôle d’Olympe de Gouges (1748-1793), ainsi que les demandes faites par les femmes de pouvoir porter les armes, de former des associations.

      Celles qui le demandent ne sont pas des femmes assez familiales pour être admises au sein de la République. Ce sont des femmes publiques, opposées aux bonnes mères de famille. Et quand, le 21 septembre 1893, la cocarde tricolore est instaurée pour les deux sexes, le décret sème la panique : ressort le fantasme des cheveux courts, du port des armes et du renversement des rôles. Un mois plus tard, le 30 octobre 1793, l’interdiction des clubs féminins, puis la condamnation d’Olympe de Gouges (guillotinée le 3 novembre) sont accompagnées de mises en garde contre les « femmes-hommes » qui voudraient être hommes d’Etat. C’est un coup d’arrêt fatal au mouvement révolutionnaire des femmes et à leurs revendications. La femme est refusée à l’amitié comme à la fraternité. Elle est seulement amour, débordement maternel et amoureux qui ne peut, du coup, satisfaire aux exigences éthiques et politiques de la philia : la fraternité, en ce sens, exclut la mixité.
      4.Le mouvement complexe de la fraternité.

      La fraternité qui ne se vit que du côté masculin « active les rouages de l’égalité, de l’amitié et de la rivalité », comme le dit B. Kolly. L’élément essentiel en est la mère éducatrice, soutien nécessaire et contrepoids impératif d’une sœur toujours subversive, même en puissance. La fraternité politique ouvre le débat sur l’égalité politique et l’entrée des femmes dans l’espace public. Elle est donc partie prenante de l’histoire du féminisme. Mais ce débat en apprend aussi beaucoup sur ce que l’on pourrait appeler le mouvement originaire et complexe –sinon contradictoire- de la fraternité. En arrachant le lien entre les personnes à son origine familiale tout en le nommant comme s’il en faisait effectivement partie, la fraternité pose une exigence de reconnaissance mutuelle des frères, qui implique plus qu’un rapport de droit, un lien d’amitié. Ce lien d’amitié ne saurait toutefois recouvrir les tensions, rivalités et conflits qui peuvent exister entre les amis, qui gardent leur propre personnalité. Peut-on assumer une amitié qui garde en elle ce secret de la possibilité de la différence, du conflit ? C’est l’enjeu de la fraternité exprimé parfois de façon violent à travers la question de la place des femmes. C’est pourquoi on peut dire que les revendications féminines éprouvent la fraternité.

      Elles permettent de comprendre les réticences avec lesquelles celle-ci a pu être envisagée.

      « En comparaison avec les idées de liberté et d’égalité, l’idée de fraternité a moins de place dans la théorie de la démocratie. Beaucoup voient en la fraternité un concept moins précisément politique, qui ne définirait aucun des droits démocratique » (Rawls, Théorie de la justice, p171).

    • http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=3325650840;?b=0 ;

      Étymol. et Hist. Ca 1140 fraternited « lien existant entre personnes ayant des relations fraternelles » (G. GAIMAR, Hist. des anglais, éd. A. Bell, 4335). Emprunté au latin fraternitas « confraternité ; relations entre frères ».

      L’étymologie marque bien le masculin, mais la définition de ATILF fait comme si ce n’était pas le cas et efface cette spécificité. J’imagine que les définitions de ATILF sont dictées pas les 40 masculinistes de l’académie française.

      –---
      LA FRATERNITÉ MAÇONNIQUE :

      RÉALITÉ OU UTOPIE ?

      SYNTHÈSE DES CONTRIBUTIONS ECRITES DES DIVERS ATELIERS AUX 14e REHFRAM

      Lomé, les 3, 4 et 5 février 2006
      http://sog2.free.fr/802/Documents.Rituels/Afrique.Rehfram206Lome.Synthese.htm

      Par ailleurs, d’aucuns définissent la « fraternité » comme le lien de solidarité et d’amitié devant exister entre les membres d’une société. Mais la fraternité n’est pas la solidarité, bien que les deux termes soient souvent synonymes et puissent être employés l’un pour l’autre. La solidarité implique une communauté d’intérêts ou, plus exactement, de but et d’action, une obligation d’entraide dans l’accomplissement d’un même destin. Tous les combattants d’une même armée par exemple sont solidaires dans la défaite ou la victoire. Ils ne se sentent pas nécessairement frères. La fraternité n’est non plus l’amitié. Assurément, une amitié peut devenir fraternelle, mais la fraternité n’est jamais amicale. L’amitié est essentiellement élective. On choisit ses amis, on ne choisit pas ses frères, pas plus dans le noyau familial que dans un groupement religieux ou maçonnique. Aimer un ami comme un frère signifie bien que les liens de la fraternité viennent s’ajouter à ceux de l’amitié élective et les renforcer.

      #solidarité #amitié

    • #merci
      Je note en vrac qq idées qui me viennent
      – des lieux de fraternité exclusifs comme le sport construits sur des valeurs masculines qui s’opposent à celles édictées pour les femmes (beauté, douceur, compréhension) avec l’interdit homosexuel en fond
      – les clubs de geeks logiciel libre avec 92% d’hommes, avec la théorie sur le pourquoi de l’informatique (exclure la matrice féminine)
      – la construction hiérarchique des rapports intra familiaux dictée par l’Histoire, avec l’ainé héritier masculin, cf la loi salique http://www.elianeviennot.fr/FFP-loi-salique.html

    • Merci @touti
      Les bordels et lieux de prostitution sont aussi des lieux exemplaire de fraternité. C’est d’ailleur aussi en lien avec la fraternité sportive couvert par l’expression « 3 eme mi-temps ».
      L’initiation à la domination sexuelle des femmes par les jeunes hommes passe la plus part du temps par la prostitution et la pornographie (qui est de la prostitution filmée). Le « frère » âgée emmène le jeune homme se « déniaisé » au bordel et les frères qui se refilaient hier les revues porno, aujourd’hui s’échangent les adresses internet les plus trashs.
      Les forum de prostitueurs sont aussi des lieux dans lesquels les hommes fraternisent en classant et sanctionnant les prostituees.

      Les banques et places financière sont aussi des lieux de fraternité. La bourse, c’est chasse gardée masculine. Les révélations des Panama Paper ont dévoilé de nombreux produits banquaires spécifiquement concu pour éviter aux hommes divorcés de payer des pensions à leur ex compagne. Les paradis fiscaux sont des lieux fraternels. De plus en ne payant pas d’impôts ces hommes millionnaires appauvrissent avant tout les femmes puisque ce sont elles les plus touchés par la pauvreté suceptibles de profiter des aides sociales distribuées par l’état.

      Les religions sont aussi fraternels, le clergés est masculin (a 100% quand on monte en hiérarchie) et s’organise pour opprimer les femmes. Les croyants s’appellent d’ailleurs volontiers « mon frere » entre eux.

      Ah et j’oublie l’armée et ses freres d’armes !

    • Ballast est toujours en maintenance. Reviens Ballast tu me manque ! J’ai besoin de ton texte sur la fraternité et je sais même pas dans quel numéro il est pour le prendre en librairie.

      edit - C’est pas dans le #1, #2 ni le #3 selon ce lien ;
      https://adeneditions.com/category/revue-ballast
      vu les dates ca devrais être dans le #4. Je voie que la librairie que j’aime bien a coté de chez moi diffuse la revue, chouette. http://www.aden.be/uploads/Ballast4enlib.pdf
      Y a plus de problème, Ballast peu rester en maintenance ^^
      Désolé pour ce message totalement inutile.

  • Ode à la Rue de Texel

    Les « techniciens d’la rue d’Texel »
    sont des brèles, sont des brèles !
    Pourtant ils sont en harmonie
    avec cette absurde Hadopi
    ’Sont bête à bouffer des pixels
    Les « techniciens d’la Rue d’Texel »
    ’Faudra qu’la Haute Autorité
    apprenne un jour à s’indexer
    avec tous nos majeurs rebelles !

    Hey ! « Techniciens d’laRue d’Texel » !
    D’Bonifaccio jusqu’à Nanterre
    On s’fout déjà d’Éric Walter
    et d’la cireus’ Mireille IQ
    mais là, le lulz les a vaincus !
    Ils vont faire date, ces séquelles,
    ceux des « technos d’la Rue d’Texel »...

    Pas fini et pas encore choisi l’air...
    cf http://www.pcinpact.com/news/68466-hadopi-google-seo-referencement-ddos.htm
    #Hadopi #Fail #Anonymous #lulz #MIQ #WTF