La suppression de la publicité pour enfants fait débat entre socialistes et écologistes

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  • La suppression de la #publicité pour #enfants fait débat entre socialistes et écologistes
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    Après une forte mobilisation des députés écologistes, l’Assemblée nationale a adopté, jeudi 14 janvier dans la soirée, une proposition de loi supprimant la publicité dans les programmes pour enfants de #France_Télévisions.

    Le texte, voté par le Sénat fin octobre dans une version légèrement différente, vise les émissions destinées aux enfants de moins de douze ans ainsi que durant les quinze minutes qui les précèdent et qui les suivent.

    L’adoption de la proposition de loi a été possible en raison du faible nombre de députés socialistes présents dans l’Hémicycle. En effet, la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, et le groupe socialiste à l’Assemblée nationale avaient affiché leur désaccord face à ce texte.

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    Dans l’exposé des motifs de la proposition de #loi, les élus écologistes soulignent qu’avec « 8,3 millions de jeunes de 4 à 14 ans, la France est aujourd’hui le principal marché “enfants” pour les annonceurs publicitaires à la télévision, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne ». Les partisans de ce texte souhaitent donc protéger les enfants de moins de 12 ans des messages publicitaires, notamment alimentaires.

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    La ministre a notamment mis en garde contre le handicap financier qui pèserait sur le groupe public en cas de suppression d’une partie de la publicité.

    « La situation financière de France Télévisions est préoccupante. Les recettes publicitaires ont diminué de 100 millions d’euros entre 2010 et 2014 et ce dispositif se traduira par un manque de 15 à 20 millions d’euros. »

    Un manque à gagner que M. Gattolin chiffre, lui, à 7 millions d’euros. La députée socialiste du Loiret Valérie Corre, qui « souscrit pleinement » à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse, doute de « l’efficacité » de cette proposition de loi.

    « On peut, par exemple, parler du danger que représentent certains programmes de #téléréalité et des publicités qui leur sont associées, devant lesquelles un certain nombre d’enfants se trouvent. Attention donc à ne pas créer une situation de régulation très inégalitaire entre médias et, de ce fait, inefficace, sous prétexte du devoir d’exemplarité du service public. »

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    De nombreuses études ont mesuré le lien entre les publicités et les choix des enfants devant les rayons. Les partisans de la proposition de loi s’appuient notamment sur une étude Ipsos-Lagardère publicité qui montre que plus des trois quarts des demandes ou des achats effectués par les enfants de 4 à 10 ans sont en lien avec une publicité. Et 82 % des enfants interrogés disent qu’il leur arrive régulièrement de demander ou d’acheter un produit « vu à la télévision ».

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    D’autres pays ont déjà fait le choix de supprimer la publicité en direction des enfants. C’est par exemple le cas au #Québec (Canada) depuis 1980, en #Suède depuis 1991 et en #Norvège depuis 1992. En #Australie, il est interdit de faire de la publicité à la télévision sur les programmes destinés aux enfants d’âge préscolaire. Enfin, depuis le 1er janvier, #Taïwan a interdit la publicité télévisuelle faisant la promotion de la « malbouffe » à destination des enfants.