Je ne suis pas familier du système juridique suisse ni de ses statistiques. J’en trouve d’ailleurs assez peu sur le site de l’OFJ (la rubrique Statistiques est particulièrement peu fournie). Essentiellement deux documents :
• le Bulletin info 1/2008, Étrangers en prison (les données sont un peu anciennes (2005)
• le Rapport du 18/03/2014, Contrôle de l’exécution des peines et des mesures en Suisse
C’est André Kunz (que tu connais, je crois) qui expliquait, pour la France, la sur-représentation des étrangers en détention.
– tout d’abord, il y a le fait que certains délits sont spécifiques aux étrangers, les infractions sur le séjour, évidemment. Dans le premier document, pour 2005, cela représentait 17,7% des étrangers détenus, soit un peu plus de 10% du total des détenus.
– ensuite, le fait que les étrangers résidant en Suisse sont très majoritairement des hommes en âge d’être actif, catégorie (large) où le taux de délit est plus élevé que le reste de la population,
– il est très probable que les « peines alternatives à la détention » (j’imagine que cela se fait sous une forme ou sous une autre également en CH) sont moins utilisées pour les étrangers que pour les nationaux (moindres garanties)
– et par exemple, la part des étrangers dans la détention pour « conversion d’amende » est très supérieure à celle des nationaux. Le deuxième document (p. 69) indique 3% de l’effectif total détenu en 2012 pour conversion d’amende, alors que le premier mentionne que 12,6% des étrangers détenus le sont pour ce motif.