Le président Barack Obama a annoncé jeudi 23 mai un encadrement de l’usage des drones armés et de nouvelles mesures pour tenter de parvenir à la fermeture de la prison militaire de Guantanamo, dans un long discours consacré à la stratégie antiterroriste des Etats-Unis.
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Ce texte précise que les personnes visées par ces bombardements doivent représenter une menace « imminente » contre les Américains, et que ces actions ne peuvent avoir lieu que si le suspect en question ne peut être facilement capturé.
« Le recours aux drones est sévèrement encadré », a fait remarquer le président. « Les Etats-Unis n’utilisent pas de frappes lorsque nous avons la possibilité de capturer des terroristes, notre préférence est toujours de les capturer, de les interroger et de les poursuivre en justice », a-t-il assuré.
« Avant qu’une frappe ne soit effectuée, il doit y avoir une quasi-certitude qu’aucun civil ne sera tué ou blessé », a ajouté Barack Obama, tout en concédant qu’il devait peser le risque de victimes civiles avec celui des victimes d’attentats en préparation .
Ne « pas avoir recours à la force partout »
Il a en outre cherché à élargir le champ de la discussion en prévenant que « nous ne pouvons pas avoir recours à la force partout où s’enracine une idéologie radicale. Et en l’absence d’une stratégie qui réduirait l’extrémisme à la source, une guerre perpétuelle - via des drones, des commandos ou des déploiements militaires - serait perdue d’avance ».
Dans ce discours d’une heure, il est par ailleurs revenu sur le cas d’Anwar Al-Aulaqi, au lendemain de l’aveu par son gouvernement qu’il était responsable de la mort de cet imam radical américano-yéménite dans un bombardement de drone au Yémen en septembre 2011.
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Lors de ce discours, Barack Obama a aussi annoncé qu’il allait lever le moratoire sur le transfèrement vers le Yémen de détenus de la prison militaire de Guantanamo à Cuba, tout en prévenant que les dossiers de ces prisonniers feraient l’objet d’un examen « au cas par cas ».
Alors que 103 des 166 détenus restant à Guantanamo sont en grève de la faim, Barack Obama a répété son intention de fermer à terme la prison , une vieille promesse de campagne jusqu’ici contrecarrée par le Congrès.
Il a également indiqué qu’il allait nommer un nouvel envoyé spécial pour superviser les transfèrements de prisonniers, et appelé le Pentagone à désigner un site sur le sol américain où seraient organisés les procès militaires d’exception des détenus restant inculpés.