• Les viols de 1945 : un tabou brisé
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/12/20/les-viols-de-1945-un-tabou-brise_1133490_3214.html#QG6PRGuOjCEOutWg.99

    Cela fait longtemps que cette gynécologue de formation, qui a commencé sa carrière médicale dans une clinique de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, voulait aborder la question des viols commis en Allemagne par l’Armée rouge en 1945. « Tant de patientes m’en faisaient le récit, lorsque j’étais jeune médecin... Je comprenais alors pourquoi certaines n’avaient pas voulu d’enfants, ne s’étaient pas mariées, avaient des pulsions suicidaires ou abusaient de médicaments. » La sortie au cinéma d’Anonyma prouve toutefois que « la société allemande pourrait être enfin prête à entendre la souffrance de ces femmes murées dans le silence », estime-t-elle.

    Question, aussi, de génération. En effet, « mères et filles ont toujours eu trop honte pour pouvoir aborder ce thème ensemble », rappelle Ingeborg Jacobs. Dans son enquête historique, la journaliste décrit à quel point les mères ont tout fait pour protéger leurs filles du viol - quitte à se proposer à leur place lorsque ces dernières en étaient menacées -, et combien les filles, même enfants, se sentaient investies d’un sentiment de responsabilité en tentant de cacher leur mère, lorsque les Russes arrivaient. « Mais les petits-enfants, et notamment les petites-filles, posent aujourd’hui des questions à leurs grands-mères. » Des grands-mères qui, justement, se retrouvent seules face à leurs souvenirs : « Ces femmes ne travaillent plus depuis longtemps, leurs enfants ont quitté la maison et leurs conjoints sont parfois décédés. Des images remontent, qui les obsèdent. »

    Aujourd’hui, il y a urgence à recueillir cette parole : « Bientôt, toutes les victimes auront disparu », souligne Monika Hauser, qui ne voit pourtant « toujours aucune volonté politique de la faire émerger ».

    #viol #histoire #historicisation #femmes

    • #Armée_rouge #Allemagne #film #Anonyma

      Une femme à Berlin (film)

      Une jeune femme allemande de trente-quatre ans (l’Anonyme, jouée par Nina Hoss), ancienne journaliste et photographe, se trouve à Berlin à la fin de la Seconde Guerre mondiale et pendant la chute de Berlin en mai 1945. Elle attend le retour de son mari parti au front. Lorsque l’Armée rouge libère la ville en ruines, elle décide de survivre à tout prix et de ne pas se faire violer par les soldats ivres de vengeance. Aussi décide-t-elle de trouver un officier soviétique (Andreï, joué par Evgueni Sidikhine) pour demeurer sous sa protection et le faire dormir avec elle dans son lit. Peu à peu une relation de confiance difficile s’établit entre elle et l’officier mélancolique, dont la propre femme a été naguère pendue par les Allemands. C’est alors que le mari revient. Il ne peut pardonner l’infidélité de sa femme et la quitte. La voix derrière l’écran, citant le Journal intime de Marta Hillers, éclaircit les aspects psychologiques et les motivations de l’héroïne.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_femme_%C3%A0_Berlin_%28film%29