Pourquoi les meilleurs éléments démissionnent-ils ?

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  • Pourquoi les meilleurs éléments démissionnent-ils ? - JDN
    http://www.journaldunet.com/management/formation/1171408-pourquoi-les-meilleurs-elements-d-une-entreprise-demissionnent-ils/?een=a76ec1dd7ffdde902427ed07bac58771


    Mais ce n’est pas du tout un problème de #travail coopératif. C’est un problème d’#organisation standard de l’#exploitation. C’est d’ailleurs pour cela que je ne suis super plus motivée pour retourner dans le #salariat.
    Survivre dans le salariat, c’est surtout apprendre à dire #non.

    Les chercheurs expliquent que dans tous les secteurs, les employés les plus compétents sont trop sollicités par leurs collègues, ce qui les conduit éventuellement au burn-out et à la démission.

    C’est une forme de « syndrome de la réussite » : plus l’employé est performant, plus on en exigera de lui.

    Nous nous sommes entretenus avec Rob Cross, professeur de commerce à l’université de Virginie, pour en savoir plus sur le déroulement de ce processus et les moyens de l’éviter.

    • Pour avoir longtemps été chef d’équipe, c’est un vrai problème qui n’a pas toujours de solution. Au delà de la compétence il y a également le sérieux et l’ardeur au travail. Dans uen équipe il y a ceux qui bossent bien et peuvent même être très compétents et chaque fois que vous avez un truc important ou urgent, voire difficile à faire faire, c’est à eux que vous vous adressez, et d’autres au contraire, auxuels on ne peut rien demander soit par manque d’implication soit par manque de compétence, soit évidemment les deux, et il ne fait aucun doute que c’est une attitude parfaitement étudiée de leur part.

      Et donc invariablement quand vous êtes préssé de donner certaines tâches à faire, c’est un peu toujorus aux mêmes que vous le demandez, lesquels finiront inévitablement par ressentir en injustice le fait que vous adressiez si souvent à eux.

      Bien souvent c’est une situation sans solution et biaiser rend parfois les choses pires encore. en tout cas c’est une équation que je n’ai jamais su résoudre. Jamais.

    • Si, c’est simple : le job d’un chef d’équipe, c’est de faire bosser les bras cassés. Pour les autres, globalement, on n’a pas besoin de chef…
      Pareil pour les profs : leur job, c’est de réussir à faire apprendre à ceux qui ont des difficultés ou qui ne veulent pas, sauf que c’est toujours nettement plus valorisant et agréable de bosser avec les bons élèves. Sauf que ce sont eux qui ont le moins besoin du prof (en dehors de la « neutralisation » des éléments perturbateurs).

      Manière, toute la logique est totalement pervertie.
      On va féliciter un chef qui a une bonne équipe de bosseurs, mais globalement, faudrait féliciter celui qui arrive à tourner avec des éléments peu valorisés jusque là. Sauf que sur le mode de concurrence interne et institutionnalisée, l’équipe de bons éléments aura de meilleurs résultats comparatifs avec l’autre et aura donc tendance à être plus soutenue, plus dotée, plus encouragée et donc les inégalités se creusent entre les équipes, les meilleurs s’épuisent, les moins moins se désinvestissent et y a plus rien qui marche.

    • Bon aller, je vais le redire : y a pas de « nature » humaine parce que nous sommes des animaux sociaux nidicoles.

      Nos comportements sociaux sont induits et renforcés par les structures sociales et les croyances qui étayent la société où l’on devient humain.
      Comme nous nous pensons en #méritocratie et que nous nions les #inégalités de départ, nous avons tendance effectivement à surinvestir dans les winners et à laisser de côté les losers . Parce que chacun a la place qu’il mérite dans notre #mythologie actuelle.

      Quand c’était « l’homme juste » qui était le modèle, les comportements opportunistes n’étaient pas valorisés socialement, contrairement à l’abnégation. Ce qui donnait des shémas comportementaux collectifs assez différents… en dehors des classes dominantes qui ont toujours conscience de leur intérêt supérieur et immédiat à transgresser les normes pour maintenir leur avantage de classe et leur domination sur les autres => genre, l’Église qui prône la tempérance et le don de soi (surtout pour les pauvres) mais dont le clergé développe pendant ce temps des mœurs dont la dissolution a provoqué plusieurs schismes et reste encore légendaire !

    • Il manque à l’article un truc important. L’idéologie managériale de la priorité. L’article parle d’un monde du travail idéal ou on pourrait dire « je ne vais pas à cette réunion car cela ne sert à rien ». Je me suis entendue dire à plusieurs reprises, me plaignant d’une surcharge structurelle de travail, ou demandant du renfort en personnel (ponctuel ou structurel) : tu dois gérer les #priorités. C’est à dire, accepter d’être surchargée, de ne jamais rien finir, de ne pas travailler correctement. En gros, non seulement les plus impliqués et compétents sont les plus sollicités mais en plus il leur est renvoyé la responsabilité de l’organisation de la surcharge. En leur demandant, au passage de renoncer à ce qui fait qu’on les recrute ou apprécie au départ : les fameuses compétences, la polyvalence et la volonté de faire correctement leur travail (et parfois même oh folie, la capacité à le penser).

      Le passage le plus drôle de l’article est celui-là :

      Dans l’article de la Harvard Business Review, les auteurs recommandent aux employeurs "d’aider les employés les plus actifs et surchargés à filtrer et hiérarchiser les demandes, de leur donner la permission d’en refuser (ou d’y accorder seulement la moitié du temps requis) et de les encourager à faire appel à une tierce personne lorsque la demande en question ne nécessite pas leur unique contribution.

    • Il y a une solution, peut-être très difficile : supprimer les chefs et travailler sur les systèmes autogérés (non je ne suis pas un rêveur baba des années 1970). Je tends à penser que pour certaines activités hyper hiérarchisées (comme les journaux), ça marcherait beaucoup mieux si on éradiquait les chefferies.

    • @reka tu prêches une convaincue : la hiérarchie, c’est le mal.
      Maintenant, le soucis, c’est que tu ne changes pas certaines mentalités d’un coup de baguette magique. Certain⋅e⋅s sont tout à fait prêt⋅e⋅s pour l’autonomie et d’autres ne pensent qu’à exploiter les autres pour ne pas tirer une rame, en manipulant, mentant, trichant.
      Bien sûr, à terme, l’abolition de la chefferie rendrait totalement inopérant et inutile ce genre de stratégie (à quoi bon se faire chier à être Iznogoud, s’il n’y a plus de place du calife à prendre ?), mais faudrait quand même une phase de transition.

      Après, si tu replaces les rapport du travail dans un cadre plus grand comme l’abolition de l’aliénation à l’emploi à cause de la marchandisation de la survie (en gros, dans la perspective du revenu inconditionnel), les bras cassés ne seront plus du tout obligés de travailler et donc de venir casser les ovaires des autres.

    • Je suis d’accord avec toi sur le fait que dans les mentalités, on a intégré la chefferie comme quelque chose qui est plus qu’une obligation : une nécessité comme l’air pour respirer. Et c’est en effet aussi sur ça qu’il faut travailler. J’ai souvent été effaré de constater dans les milieux d’entreprises dans lesquels je suis passé, le niveau effrayant de soumission à la chefferie fut-elle crapuleuse et/ou incompétente, sans parler de celles et ceux qui disent avoir « besoin » de cette hiérarchie, besoin d’être guidé·e·s quitte à sacrifier en tout conscience une part de leur autonomie. C’est un vrai réel problème

    • Ça, c’est horrible : les gens qui sont convaincus qu’il leur faut un chef sur l’épaule pour faire quoi que ce soit ! C’est juste du conditionnement.
      Et le fait qu’on accepte de subir le chef, y compris et surtout quand il est totalement incompétent (bon, d’un autre côté, la soumission au chef débile, c’est un peu écrit dans le code du travail… c’est même ce qui en justifie l’existence !).

      Et parfois le conditionnement est tellement puissant que dès que les chef tourne le dos, y en a qui se sentent obligé⋅e⋅s de se conduire comme des amibes décérébrées…

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    M. Cross appelle ce phénomène « le syndrome de la réussite » car plus vous êtes compétent, plus on en attend de vous.

    Cela se produit souvent quand un leader accède à un poste avec plus de responsabilités car il doit gérer deux types de rapports en même temps : ceux avec ses nouveaux collègues et ceux avec ses anciens collègues qui continuent de le solliciter.

    Très rapidement, leurs journées se remplissent ; ils sont obligés de planifier des réunions à des intervalles plus courts. Une fois chez eux, ils continuent de répondre à leurs e-mails professionnels.

    « C’est cette pression permanente due à la gestion des différents types de réunions, d’e-mails et d’appels qui conduit au burn-out. Elle affecte leur capacité à innover, leur créativité et d’autres qualités essentielles à leur réussite » affirme M. (...)