Salaire à vie & hiérarchie des salaires…

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    • Garantir un revenu à tous, de manière inconditionnelle, c’est aussi l’un des enjeux d’une proposition apparentée : celle du salaire à vie, défendu par le Réseau Salariat et son principal porte parole qu’est Bernard Friot1. Il se distingue pourtant largement des autres types de propositions de ce genre, puisqu’il vise aussi à une sortie du capitalisme…

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      Un certain nombre des questions subversives qu’ouvre la question d’un droit au revenu sont donc ici explicitement posées, et de surcroît les réponses apportées marquent clairement la dimension politique et sociale du projet. Et c’est bien là la raison principale de son rejet par un certain nombre de défenseurs du revenu de base.

    • Mais contrairement à B. Friot, Castoriadis voit là un argument déterminant en faveur de l’égalité des revenus : le maintient d’un marché « des biens de consommation individuelle » ne peut être un marché « démocratique » uniquement si chaque individu détient un pouvoir identique sur ce marché, autrement dit si chacun dispose du même revenu, et peut ainsi influencer la demande au même titre qu’un autre. Si selon lui il est « absurde » et « tyrannique » de définir politiquement ce que sont les besoins de chacun et de tous, l’égalité des revenus est alors le « seul moyen d’orienter la production d’après les besoins de la collectivité »(ibid.). L’argent, le salaire joue d’une certaine façon le même rôle qu’un bulletin de vote, s’agissant de l’offre de biens de consommation, et il faudrait d’après Castoriadis que chacun dispose du même nombre de bulletins. Dans le cas contraire, si par exemple une partie de la population reçoit un salaire 4 fois plus élevé qu’une autre partie de la population, alors son pouvoir économique, qui en un certain sens possède aussi une dimension politique, est 4 fois plus important : elle possède un pouvoir 4 fois supérieur d’orienter la production, soit non seulement le type de biens et de services produit, mais aussi, par conséquent, le type de travail, les emplois nécessaires à cette production.

      #salaire_égal

    • Je pense qu’il y a en fait deux questions différentes - de gestion de problèmes violents différents :

      - définir les types de produits qui sont utiles - cela peut passer par le marché, en fonction de ce qu’on achète ou pas.

      - définir les différentes qualités de travail - cela passe par les institutions de reconnaissance des qualifications (dans le modèle Friot)

      Pour Friot, précisément, l’écart est à définir dans le cadre des institutions, 1 à 4 n’est qu’un exemple.

      Si on est dans une situation où la répartition de 1 à 4 (ou un écart plus faible) est répartit par tranches de 25% de la population. Effectivement certaines personnes auront un poids plus important sur le marché et donc la définition des biens utiles. Mais ces inégalités n’ont rien à voir avec ce que l’on peut connaître actuellement où non seulement l’écart des revenus est bien plus important (de l’ordre de 1 à 1000) mais en plus la propriété est lucrative et elle permet la subordination des travailleurs.

      Après je pense qu’il est important de considérer que les institutions paradisiaques n’existent pas et que le combat contre les inégalités etc. est permanent. Il n’y a pas d’aboutissement, pas de fin de l’histoire. Il faut constamment ré-évaluer ce qui est souhaitable et possible à un moment donné, dans un contexte donné.