L’Expresso du 28 Décembre 2011

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  • APMEP : En finir avec le tri des élèves par les maths
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/04/16042014Article635332296786369998.aspx

    Alors que se met en place un nouveau ministre de l’éducation nationale, quelles sont les attentes des enseignants ? Les syndicats ne sont pas les seuls à les porter. Les associations professionnelles sont aussi représentatives des espoirs et des objectifs des enseignants. Nous entreprenons de les interroger en commençant par les plus importantes. Regroupés dans l’APMEP, les professeurs de mathématiques ont une place particulière dans le système éducatif : ce sont eux qui décident pour beaucoup de l’avenir des élèves. L’APMEP remet en question cette place singulière des maths et justifie l’urgence de nouveaux programmes et de nouveaux modes d’évaluation. Bernard Egger, président de l’APMEP, explique le projet et les attentes de son association.

    #éducation_nationale #mathématiques #pédagogie

  • Permis internet pour les enfants
    http://www.permisinternet.fr

    Si avant de laisser circuler un enfant seul dans la rue, on lui apprend les règles de prudence indispensables (circulation routière, mauvaises rencontres, incivilités…), sur Internet, c’est la même chose. Avant de laisser un jeune utiliser Internet seul, il est indispensable de s’assurer qu’il a assimilé les règles élémentaires de vigilance, de civilité, et de responsabilité sur Internet.

    #éducation #école #internet #TICE #prévention

    – « Permis Internet » en CM2 : prévention ou dérive ?
    http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/03/21/permis-internet-en-cm2-prevention-ou-derive

    Pourtant, depuis que le dispositif, avec le soutien de l’institution, a commencé à se déployer sur le territoire - avec l’objectif affiché de toucher 1 million d’enfants en trois ans -, ce sont d’autres « visées » que les personnels de l’éducation nationale n’ont cessé de dénoncer. […] Les inspecteurs, agacés par une « pédagogie de la peur », y voient d’abord « une dérive sécuritaire et mercantile ».
    […]
    Concrètement, le dispositif prévoit qu’après une étape de sensibilisation aux dangers d’Internet - faite en classe par des gendarmes -, après une phase de formation dispensée par les enseignants eux-mêmes - à partir d’un « kit pédagogique » fourni par AXA -, un « permis Internet » soit remis à chaque enfant en présence du maire de sa commune mais aussi de gendarmes, de son professeur, de ses parents... et de représentants d’AXA Prévention.

    #Gendarmerie_Nationale_bonjour #AXA_Assurances #Pédagogie_de_la_peur #Neutralité_commerciale

    Le ministère de l’éducation nationale, lui, temporise, rappelant être « très vigilant à ce que l’école reste un lieu libéré de toutes pressions économiques et commerciales » ; à ce que les enseignants demeurent décisionnaires, en vertu de leur « liberté pédagogique ». Mais sans remettre en cause, pour l’heure, l’initiative.

    #MEN #Institution #faux_culs

    – Permis Internet : des inspecteurs de l’Education nationale appellent au #boycott
    http://www.lexpress.fr/education/permis-internet-des-inspecteurs-de-l-education-nationale-appellent-au-boyco

    Les thématiques : création d’un mot de passe efficace, téléchargement illégal, rencontres, cyberharcèlement, vie privée...

    – J’ai honte pour mon école ! (Tribune de blog)
    http://gingko.neottia.net/post/70124763155/jai-honte-pour-mon-ecole

    J’ai honte pour tous les professeurs des écoles, collèges ou lycées de France, incapables de répondre eux-mêmes aux préoccupations ou aux attentes de leurs élèves, incapables aussi d’intégrer dans leur enseignement et de valider les compétences du Brevet Informatique et Internet ou #B2i, aussi imparfait soit-il, qui préfèrent se décharger et faire appel à d’obscures officines qui ponctionnent les subventions publiques et amassent de l’argent en attisant la peur à propos d’Internet.

    Et aussi :
    – Le permis Internet en CM2, dérives dans l’éducation nationale
    http://ecolededemain.wordpress.com/2013/12/13/le-permis-internet-en-cm2-derives-dans-leducation-nationale
    – Permis Internet en CM2. Apprendre à ne jamais parler à des inconnus...
    http://neosting.net/permis-internet-en-cm2-apprendre-ne-jamais-parler-des-inconnus

    • Si avant de laisser circuler un enfant seul dans la rue, on lui apprend les règles de prudence indispensables (circulation routière, mauvaises rencontres, incivilités…), sur Internet, c’est la même chose.

      Me semble pas avoir reçu un permis de circuler dans la rue de la part des autorités

    • Et comme le rappelle le dernier article mis en lien, dans plus de la moitié des cas, la source de danger n’est ni dans la rue ni sur internet, mais au sein du cercle des proches de l’enfant (à l’intérieur pour les filles, à l’extérieur pour les garçons, car les agressions aussi sont genrées) :

      Dans ce document du CEETS […] sur les risques d’agressions sexuelles sur enfants et adultes, et puisqu’il est question dans ce permis, de la protection de l’enfance par la petite porte de la pédophilie, voici ce qu’il rappelle :
      « Il est désormais prouvé que dans au moins 60% des cas, les victimes connaissent leur agresseur. En ce qui concerne les jeunes filles, les agressions sont le plus souvent commises à l’intérieur du cercle familial (oncle, frère, père, cousin, ami...). Pour ce qui est des jeunes garçons, les agressions se déroulent plus fréquemment à l’extérieur du cercle familial (entraîneur, professeur, membre du clergé, éducateur, camarades plus âgés...). »

      #agression_sexuelle #pédophilie #genre #famille

    • Permis, certification, bientôt appellation contrôlée... Quand on fait entrer en même les flics et les assurances dans les classes, au secours. Le pire, c’est que je suis sûre que tous les gros réacs de la manif pour tous, les mêmes qui hurlent au scandale quand on envisage de parler aux enfants de leur corps, de leurs droit à l’intimité, doivent adorer l’idée...On pourra expliquer ensuite que ce sont les « mauvais » élèves qui se font agresser ??? Qu’ils l’ont bien cherché ? ("ah pourtant, il avait son permis...")

      Voir aussi la très ambivalente « certification Voltaire », de plus en plus exigée par les entreprises. Sur le papier, c’est très bien fichu (système de remise à niveau en orthographe pour les jeunes adultes, ludique, progressif, diagnostic... J’avoue que je conseille les exercices à mes étudiants). C’est juste géré par l’Oréal (entre autres), qui empoche 60 euros par candidat, pour attester un niveau d’orthographe que le bac ou le BTS ne semblent plus assurer (ce que je déplore bien sûr).
      Ou le paradoxe de demander à l’institution d’évaluer par compétences, tout en privatisant progressivement la validation réelle de ces compétences (comme si l’école était à la fois juge et partie). On en est au stade où la société civile se méfie plus de l’école que des entreprises. Et où on ne conçoit pas qu’un certificat ou une attestation ait une valeur si elle n’a pas de prix de facturation. Aïe.

    • Touché, coulé ! Le Permis Internet AXA prend l’eau
      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/03/24032014Article635312406179197384.aspx

      Le Permis Internet Axa réussit à cumuler les erreurs grossières. La première est la visibilité commerciale de l’opération. L’idée de contacter les parents sur le thème de la sécurité via l’école quand on est une compagnie d’assurance se retourne contre Axa, les professeurs refusant ce qui est à leurs yeux le rôle de démarcheur. L’idée de faire entrer un gendarme dans la classe et de lui faire jouer le rôle « d’expert dans la prévention en milieu scolaire » frise le ridicule. Enfin la façon d’initier des enfants à Internet par les risques est particulièrement improductive, datée et décalée par rapport aux pratiques enseignantes.

    • Bon, mais pourquoi les associations de parents comme la FCPE ont-elles toujours un train de retard sur la défense des droits des enfants ? A croire qu’elles n’y ont aucun intérêt ? que ceux qui y sont défendent des intérêts personnels, que c’est fagocité par certains partis prenants. On a vu la FCPE faire la promotion de base-élèves (avant de se rétracter mais trop tard, accord était donné) puis de la carte-jeunes, incapable de se positionner contre la vidéosurveillance ou la biométrie à la cantine… bref, je ne veux pas comprendre ou j’attends qu’on m’explique clairement…

  • Daniel Gostain et le défi des empêchements d’apprendre (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/03/04032014Article635295064579366442.aspx

    L’#empêchement d’apprendre est devenu une signature des élèves français dans Pisa. Plus que les autres, ils ont peur de répondre de façon erronée. Ils ne répondent pas et semblent très mal à l’aide dès que l’on sort des schémas classiques pour utiliser des compétences en situation non scolaire. On en a tous fait l’expérience. Pas forcément celle des empêchements liés à la peur du maître. Il y aussi, d’après Daniel Gostain, ceux qui sont liés à l’élève : la peur de rater, les soucis, la honte. Ceux qui viennent de la famille : trop différente de l’école ou trop indifférente à moi. Ou encore ceux qui sont liés aux savoirs : à quoi ça sert ce qu’on apprend ? N’est ce pas trop difficile ?

    Avant Pisa, des chercheurs ont travaillé ces empêchements d’apprendre et Daniel Gostain s’en inspire. Il a travaillé avec Jacques Lévine, l’initiateur et l’inspirateur de l’AGSAS et , bien sur, avec Serge Boimare. Pour ce dernier, « il y a des enfants qui arrivent à l’école sans compétence psychique pour apprendre. L’apprentissage implique une confrontation avec le manque et l’attente, la solitude. Dans cette situation, ces enfants sont pris par un sentiment parasite, une émotion trop forte. Pour eux le moment de doute est désorganisateur et ils construisent des stratégies pour l’éviter. Ce n’est pas par des exercices d’entrainement qu’on va les sortir de ces difficultés ».

    Alors comment faire ? Daniel Gostain a découvert « son #clown ». Il peut faire vivre un clown sympathique. Avec ses collègues de la Compagnie « Tape l’incruste », ils sont rodés aux numéros qui croisent les personnages de chacun. Si Serge Boimare passait par la mythologie et le conte pour dépasser les empêchements d’apprendre, Daniel Gostain appelle son clown. Avec cette technique il entre directement dans un univers qui est celui de l’enfance et qui entretient une distance savante avec l’empêchement.

    #éducation #école #apprentissage #échec_scolaire #arts_vivants

  • L’inquiétante offensive traditionnaliste sur l’École (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/01/28012014Article635264877382415359.aspx

    Les deux premières « journées du retrait » organisées par des mouvements traditionnalistes ont été marquées par l’absence de plusieurs centaines d’élèves. Si le phénomène reste très localisé et communautaire, sa violence envers l’Ecole et parfois des enseignants et le climat de méfiance qu’il développe envers l’Ecole inquiètent le ministère et les syndicats.

    #éducation #école #ABCD_Égalité #genre #sexisme

  • Coopératif, collectif, collaboratif : Avec ou sans le numérique
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/01/24012014Article635261452467362600.aspx

    A lire la littérature sur l’innovation pédagogique avec le numérique, il est fréquent d’entendre parler de « collaboration », d’apprentissage collaboratif. A coté de ce terme circulent aussi les termes de coopératif, collectif. Il y a maintenant de nombreuses années que des auteurs on parlé du « travail de groupe » ou du « travail d’équipe » pour évoquer des pratiques pédagogiques en classe. L’effet du numérique est-il un simple toilettage lexicale ou un changement de paradigme ? Si l’on en juge par la quantité de travaux sur les notions de groupe, communautés, interactions, entre autres, on peut penser qu’il y a là un simple toilettage.

    #collaboratif #coopératif #pédagogie #numérique #éducation

  • Quand l’Ecole française réagit à l’échec scolaire : L’exemple du lycée Galilée - Le Café Pégagogique
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2014/01/21012014Article635258851158919051.aspx

    Les expériences scolaires différentes et réussies sont rares, mais elles existent. Le lycée Galilée de Gennevilliers a décidé de lutter contre l’échec scolaire. Pour cela, il a tout changé : après 2 heures de cours en classe entière chaque matin, les élèves travaillent en petit groupe. L’action a donc porté sur le nombre d’élève, le temps scolaire, les programmes, la culture (une après midi chaque semaine réservée à des projets à dimension artistique ou culturelle)... L’absentéisme a été éradiqué, le redoublement a chuté, le taux de réussite au bac progressé... « Le succès d’une réforme tient à l’appropriation que s’en font les enseignants, à leur implication et à leur motivation » et qu’elle est d’autant plus forte quand les enseignants sont eux-mêmes les auteurs de la réforme. Stimulant. Tags : (...)

    #éducation #école #innovationsociale

  • Quand l’enseignement privé discrimine
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/01/13012014Article635251912585132741.aspx

    #enseignement, #discrimination #Pierre ou Mohamed

    Il vaut mieux s’appeler Pierre Dubois que Mohamed Benchargui quand on veut inscrire son fils dans un établissement privé sous contrat. C’est ce qu’établit une étude réalisée par trois chercheurs du CNRS auprès de 4 269 établissements privés répartis sur le territoire métropolitain. Ce travail met en évidence un comportement discriminatoire alors que la loi Debré impose aux établissements sous contrat d’accueillir tous les élèves sans distinction d’origine religieuse.❞

  • Enseignants : les maîtres mots du désarroi (Libération.fr)
    http://www.liberation.fr/societe/2013/10/10/enseignants-les-maitres-mots-du-desarroi_938631

    Cet ouvrage met surtout en évidence une surcharge de travail tant la multiplicité des rôles qu’assume un enseignant est importante. Tour à tour éducateur, animateur, assistant social, coach, gendarme, infirmier, surveillant, etc. Il fait aussi affleurer la dure vie des remplaçants, la pénibilité de certains établissements, l’angoisse devant une impossible reconversion, la dureté parfois des rapports entre collègues et avec la hiérarchie, sans oublier le poids d’une administration souvent sourde, muette, ou les deux.

    #éducation #enseignants #souffrance_au_travail

  • Maternelle : De faux bons résultats (Rémi Brissiaud)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/09/18092013Article635150858806829907.aspx

    Pour Rémi Brissiaud, spécialiste reconnu de l’enseignement des mathématiques au primaire, les bons résultats détectés à l’entrée en CP ne sont pas porteurs de bonnes nouvelles. L’apprentissage trop précoce du comptage se paye au prix fort dans la scolarité.
    […]
    Concernant les nombres, la récente étude la DEPP montre qu’entre 1997 et 2011, les élèves rentrant au CP ont progressé dans deux taches : écrire la suite des nombres dans l’ordre et reconnaître parmi plusieurs propositions d’écritures chiffrées, celle d’un nombre prononcé. Elle ne montre que ça et il n’est pas sûr que ce soit une bonne nouvelle.
    […]
    Avant 1986, sous l’ère piagétienne de notre école, ni le comptage, ni la lecture, ni l’écriture des nombres n’étaient enseignés à l’école maternelle. En revanche, depuis 1986, le temps consacré à ces apprentissages est de plus en plus long. Or, une autre étude de la DEPP (Roche, 2008) a mis en évidence qu’après le tournant de 1986, en une douzaine d’années, les performances en calcul des élèves de CM2 se sont effondrées. En fin d’école primaire, les élèves ayant appris avec les divers programmes publiés depuis 1986, calculent beaucoup moins bien que ceux ayant appris avec les programmes de 1970 (ceux de l’ère piagétienne). Il s’agit d’un phénomène bien étrange : en commençant leurs apprentissages numériques bien plus précocement, les élèves d’après 1986 calculent très mal en fin d’école primaire.

    Cependant, les pédagogues exerçant vers le milieu du siècle dernier nous avaient alertés : un apprentissage précoce du comptage et de la lecture-écriture des nombres conduit effectivement à des progrès à court terme dans chacun des savoir-faire exercés mais, pour beaucoup d’enfants, cela se fait au prix de l’entrée dans une mécanique sans signification dont ils ne sortiront qu’avec beaucoup de difficulté.

    #éducation #école_maternelle #mathématiques #évaluation

  • Rémi Brissiaud : #Maternelle : De faux bons résultats
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/09/18092013Article635150858806829907.aspx

    Rémi Brissiaud : Maternelle : De faux bons résultats

    Pour Rémi Brissiaud, spécialiste reconnu de l’enseignement des mathématiques au primaire, les bons résultats détectés à l’entrée en CP ne sont pas porteurs de bonnes nouvelles. L’apprentissage trop précoce du comptage se paye au prix fort dans la scolarité.

  • Devoirs : A quoi ça sert ? (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/09/05092013Article635139620694419927.aspx

    « Fais tes devoirs ». La phrase rythme le vécu des familles de 12 millions d’élèves qui, dès l’école primaire quittent l’école pour la retrouver à la maison. Pourtant les devoirs à la maison sont interdits pour l’enseignement primaire depuis... 1956. Leur utilité est contestée. Pire encore leur nocivité est affirmée. Alors pourquoi ça dure ?

    Combien d’heures ? […] 68% des élèves consacrent plus d’une heure par jour aux devoirs à la maison. […] On a pu estimer entre 6 et 11 heures hebdomadaires le temps passé aux devoirs en 6ème et de 10 à 20 heures en lycée. […] En France, plus une classe sera jugée faible plus les enfants emporteront de travail à faire.

    Quelle utilité ? Ce qui est certain c’est que les devoirs n’améliorent pas l’appétance pour l’école. […] En France, Patrick Rayou, […] estime qu’il « ne semble pas que les devoirs soient utiles aux élèves qui ont le plus besoin de compléter des apprentissages qui n’ont pas été convenablement mis en place pendant les séquences de cours... Le report à la périphérie de la classe des moments dans lesquels les élèves sont censés être actifs peut se révéler très discriminant ». […]

    Alors pourquoi ça dure ? Le travail de P. Rayou montrait également que nombre d’ enseignants ne sont plus convaincus de l’utilité des devoirs à la maison. Mais ils craignent le regard des parents et d’être perçu comme peu sérieux s’ils ne donnent pas un fort volume de devoirs. […]En France, où les parents sont tenus aux portes de l’École, le devoir est devenu le lien le plus important entre école et famille.

    #éducation #école #devoirs_à_la_maison

  • Pédagogie différenciée : 10 conseils + 1 ! (Sylvain Grandserre, Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2013/09/09092013Article635143083792793702.aspx

    1/ Dans une classe, l’hétérogénéité est la règle ! L’homogénéité étant l’exception, il faut cesser d’être surpris de ne pas pouvoir faire avancer tout le monde de la même manière même si les programmes en donnent l’illusion.

    2/ La différence entre élèves est normale ! Qu’il s’agisse d’écarts de vitesse, d’autonomie, de motivation, d’intérêt, de compréhension, on ne peut plus être « indifférents aux différences » mais devons inclure cette approche dans le fonctionnement habituel de la classe.

    3/ Dans aucune classe, le travail n’est accompli en même temps avec la même efficacité. Il est donc nécessaire d’anticiper sur ces différences d’autant plus qu’un travail inadapté et l’attente sont des facteurs inducteurs de désordre. C’est donc à tout moment qu’un élève doit pouvoir trouver un travail intéressant à faire.

    4/ La différenciation n’est pas un problème, c’est une solution ! Ça peut sembler difficile, surtout pour une pratique que l’on n’a le plus souvent ni vue ni vécue. Mais il est encore bien plus difficile de s’en tenir à la coercition. La souplesse pédagogique est la vraie rigueur, la rigidité étant signe de laxisme.

    5/ Tous les élèves ont besoin de différenciation ! Dans un système scolaire où trop d’élèves s’ennuient, il faut aussi penser la pédagogie différenciée à destination des meilleurs élèves.

    6/ La différenciation n’est pas le différentialisme ! Il ne s’agit pas d’enfermer un élève mais de lui permettre de s’en sortir. C’est justement le moyen d’échapper au déterminisme et à la reproduction sociale.

    7/ L’individualisation s’équilibre avec une pédagogie coopérative. La différenciation ne consiste pas à personnaliser en permanence le travail de l’élève mais à l’adapter au bon moment. La coopération entre élèves garantit l’échange, l’entraide, la communication, le tutorat, la vie de classe.

    8/ Pour différencier le travail des élèves, on doit actionner tous les leviers d’une classe :
    – Le temps (en donner plus ou moins)
    – La difficulté (graduer le travail autour d’une même notion avec des exercices différents)
    – Les outils (autoriser ou pas le dictionnaire, le cahier de leçons, les anciens exercices, les affichages…)
    – La quantité (plus ou moins de travail à faire en un même temps)
    – Les aides (avec ou sans celles de l’adulte ou des camarades)
    – L’autonomie (un travail aux étapes indiquées ou pas)
    – L’organisation (temps de travail collectif et individuel)

    9/ Inverser l’idée qu’on se fait du travail collectif en classe : non pas une tâche que ne finissent jamais les derniers mais un travail que tout le monde réalise, la différenciation intervenant pour ceux qui ont réussi le plus vite au travers d’activités en autonomie :
    – Approfondir par un autre exercice
    – Écrire un texte libre qu’on présentera à la classe
    – Effectuer des recherches pour un exposé à venir
    – Mémoriser sa poésie, une chanson, une leçon, son texte de théâtre (selon projet)
    – Fabriquer un exercice ou un jeu en lien avec le travail collectif
    – Mettre à jour sa correspondance (lettre, invention de jeux, mise au propre)
    – Lire en silence (notamment pour préparer une présentation d’ouvrage à la classe)
    – Préparer une lecture pour une autre classe (notamment maternelle)
    – Faire des jeux d’entraînement sur l’ordinateur
    – Rédiger son courrier pour les boîtes aux lettres de la classe (propositions, problèmes, félicitations…)
    – Illustrer sa poésie, sa correspondance, avancer dans le projet d’arts visuels
    – Créer une construction géométrique pour la classe (mesurer, tracer, utiliser les outils)
    – Avancer dans son plan de travail notamment dans les fichiers de lecture ou de maths
    – Faire des jeux : sudoku, mots mêlés, mots croisés, charades…
    – Aller aider les autres qui le demandent et sans faire à leur place
    […]

    10/ Quand un enfant dit « j’ai tout fait ! », ne pas lui dire d’ouvrir la fenêtre ;-) mais lui demander ce qu’il aimerait faire maintenant. On sera parfois surpris des bonnes idées que peuvent avoir les élèves pour occuper leur temps intelligemment.

    +1/ Bonus de mise en garde : la pédagogie différenciée demande à l’enseignant une remise en cause de l’approche traditionnelle d’enseignement. Elle peut être source de travail supplémentaire pour sa mise en place. Elle réclame un certain niveau de maîtrise et d’expertise. Pourtant, le plus difficile peut être à venir ! En effet, la prise en compte des difficultés de l’élève peut être rejetée par les parents qui peuvent vivre cette adaptation comme une discrimination. Certains préfèrent que leur enfant soit en échec en faisant comme tout le monde plutôt que de le voir réussir un travail à part et adapté. Il en est de même parfois pour les élèves. Autant dire que cette pratique s’accompagnera nécessairement d’une bonne communication avec les parents, les élèves, les collègues, mais aussi d’un climat de classe apaisé, confiant et bienveillant.

    #éducation #école #pédagogie #différenciation #bienveillance

    • Les recommandations des pédagogues se transforment le plus souvent sur le terrain en injonctions hiérarchiques qui ne laissent aucune place à l’échange entre enseignants. Echanges qui, dans ce cadre, me paraissent indispensables car la solution miracle n’existe pas. Je me suis usé pendant toute ma carrière à tenter de mettre en place LA méthode qui me conviendrait. Je n’ai trouvé que peu de réponses satisfaisantes et comme toute méthode en matière de relations humaines, elle a trouvé ses limites, liées à des contraintes purement matérielles, exigüité des locaux, ressources limitées de l’école entre autres.

    • Il y a cette fameuse blague :

      « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! » (Albert Einstein)
      J’ai toujours pensé que la pédagogie était à l’intersection de la théorie et de la pratique…

      Du côté de la hiérarchie, il est certain qu’il n’y a rien à attendre, voire même que leur seule compétence est de transformer avec constance l’or en plomb et de récompenser la médiocrité ordinaire…

      Néanmoins, c’est tellement mieux d’essayer… avec les quelques marges de manœuvre qui nous restent, même si j’entends qu’à l’heure des comptes, la déception peut être au rendez-vous. Quant à Sylvain Grandserre, c’est mieux qu’un pédagogue, c’est un pédagogue-en-classe et sa synthèse est une belle feuille de route à garder en tête quand tout semble prendre l’eau.

      Et puis cette année, je n’ai pas envie de me laisser aller à la morosité. J’ai un beau projet de réalisation de très-courts-métrages en tutorat lycéens pro - CP. J’ai hâte de voir ce que ça va donner :)

  • Deux remarques sur la morale laïque à l’école (François Dubet, Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/23042013Article635022982319318314.aspx

    L’idée de promouvoir une morale laïque à l’école n’est pas contestable et l’on peut même se réjouir de voir l’école retrouver une vocation éducative afin de ne pas se réduire à une fonction d’instruction, de formation professionnelle plus ou moins directe et de sélection plus ou moins équitable. Ceci dit cette éducation à la laïcité pose deux problèmes qui méritent quelques remarques : le contenu de cette morale et les modalités de sa transmission.

    Il me semble que l’on ne peut pas revenir vers une conception de la laïcité construite sur le principe de la mise à l’écart des cultures spécifiques et des identités religieuses tenues pour hostiles ou étrangères à la laïcité comme c’était le cas en 1905. Ceci tient au fait que la société française n’est plus implicitement catholique et chrétienne ce qui permettait de construire la laïcité contre l’Eglise mais sur une fond de morale chrétienne et d’unité culturelle nationale indiscutable. La morale chrétienne se superposait alors au christianisme grâce à une version kantienne de cette morale conduisant à l’affirmation d’une culture nationale française perçue comme universelle. Aujourd’hui, la morale laïque doit tenir compte des différences culturelles et il n’est plus possible d’opposer le public universel et le privé singulier avec la même radicalité que naguère. Alors qu’il fallait réduire les différences de foi et de culture au privé, nous devons apprendre à vivre paisiblement avec ces différences. En ce sens, il ne nous suffit plus d’être républicain, il nous faut aussi devenir démocrate. La morale laïque ne peut plus surplomber les morales et les identités particulières, elle doit aussi nous apprendre à les reconnaître et à vivre ensemble.

    […]

    Mais le problème essentiel est moins dans le contenu de la morale que dans son mode de transmission. […] Autrement dit, l’apprentissage de la morale procède moins d’une leçon que d’une expérience. […] Comment apprendre la morale laïque dans un espace dépourvu de droits pour les élèves et dans lequel les élèves n’apprennent à vivre ensemble et à « disputer » que dans la sphère d’une vie juvénile étrangère à l’emprise des enseignants ou confiée au seul travail disciplinaire des conseillers d’éducation. On ne peut apprendre véritablement la morale laïque que dans une école construire comme un espace civique, ce qui ne suppose nullement que les maîtres et les élèves y soient égaux, mais ce qui exige qu’ils aient des obligations et des droits réciproques. Ne pourrions-nous imaginer des apprentissages actifs de la laïcité ? Ce qui n’a rien de révolutionnaire quand on pense à la longue expérience des mouvements de jeunesse et des mouvements d’éducation populaire qui ont donné aux élèves et aux jeunes des responsabilités que l’école leur refusait le plus souvent.

    […]

    Si nos habitudes et nos mœurs pédagogiques ne nous permettent pas de franchir ces pas ; si nous pensons que l’apprentissage de la laïcité doit être un retour au bon temps de Jules Ferry, si nous croyons que l’autorité des grands textes suffit, si nous pensons que les maîtres ne peuvent que transmettre des connaissances, on peut craindre que les leçons de morale n’aient guère de sens et que, pire encore, les élèves n’y mesurent, encore une fois, la distance entre nos principes et nos pratiques.

    #éducation #morale_laïque #laïcité

    • Aujourd’hui, la morale laïque doit tenir compte des différences culturelles et il n’est plus possible d’opposer le public universel et le privé singulier avec la même radicalité que naguère. Alors qu’il fallait réduire les différences de foi et de culture au privé, nous devons apprendre à vivre paisiblement avec ces différences.

      Pose un problème et introduit un débat.

      Il faut savoir que l’une des motivations explicites et l’un des arguments en faveur du religieux est précisément le maintien des valeurs morales en général. Revendiquer une possible morale hors du religieux sera toujours un peu problématique, et particulièrement dans les cultures ou toute morale est religieuse.

      Il y a bien une « culture laïque » qui effectue la distinction, et la morale laïque, telle qu’elle est présentée, vise à promovoir des valeurs communes par delà les différences culturelles et religieuses ; c’est là sa définition, qui n’est pas négociable.

  • Une charte de la laïcité, oui… mais pour qui ? (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/09/09092013Article635143083812606210.aspx

    Il est vrai que souvent, la problématique de refus d’accès à la piscine est justifiée par des choix liés à la religion. La charte aurait dans ce cas là un intérêt évident. Mais les explications peuvent aussi être plus communes. Sans rentrer dans de longues explications, quel adolescent n’a pas un rapport à son corps problématique ? […] Par contre, il convient de noter que les problèmes liés à la natation sont souvent très loin des problèmes religieux et de laïcité. En effet, quel sens peut trouver un élève dans le fait d’apprendre à nager, alors qu’il n’a quasiment aucune chance de voir la mer un jour dans sa vie, ou de payer l’accès à une piscine publique ? Il me semble que la véritable problématique est plutôt celle de la cohérence entre l’offre culturelle accessible pour les habitants des quartiers populaires et la culture scolaire.

    […]

    Par contre, ce qui est frappant c’est le décalage entre la culture que l’on souhaite enseigner, la culture scolaire et les possibilité d’accéder à cette culture en dehors de l’école. […] Evoquer la laïcité et la nécessité de l’accès à une culture commune de haut niveau, c’est bien. Mais il est nécessaire que cette préoccupation de l’école soit également prise en compte dans la politique sociale du pays. Cette charte ne peut avoir qu’un impact limité en l’état actuel des choses. Les problématiques ici sont principalement des problématiques sociales, territoriales.

    #éducation #laïcité #inégalités #EPS

  • La Charte de la #laïcité vue par les sciences sociales

    « La laïcité est liée à l’idée d’une #école obligatoire pour tous » - Itv P. Cabanel
    http://www.liberation.fr/societe/2013/09/06/la-laicite-est-liee-a-l-idee-d-une-ecole-obligatoire-pour-tous_930052

    La République a procédé à une substitution en remplaçant les Evangiles par Kant, mais sans pour autant créer un vide qui aurait été vécu comme une agression par les catholiques, puisque l’instruction #morale est restée. En filigrane, l’idée était bien sûr de former de futurs citoyens, et non plus des chrétiens

    "Veut-on des élèves passifs en classe ?" - Itv Eric #Fassin
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20130909.OBS6138/charte-de-la-laicite-veut-on-des-eleves-passifs-en-classe.html

    L’Etat français revendique des valeurs, et c’est tant mieux. Mais les valeurs démocratiques sont faites pour être discutées. Par exemple, tout le monde se réclame de la liberté, mais tout le monde n’y met pas la même chose. Songez au voile : certains veulent l’interdire au nom de la liberté des femmes, d’autres au contraire veulent l’autoriser, également au nom de la liberté. La bataille démocratique porte sur le sens que nous donnons à ces valeurs en pratique.

    "l’institution a un côté "faites ce que je dis, mais pas ce que je fais"" - Itv Jean #Baubérot
    http://www.lepoint.fr/societe/jean-bauberot-certains-enseignants-ont-des-idees-fausses-sur-la-laicite-09-0

    On va, par exemple, répéter indéfiniment que l’école est laïque, gratuite et obligatoire... sans préciser que c’est l’instruction seule qui est obligatoire ni évoquer l’enseignement privé catholique subventionné par l’État ou les cours de religion dans les écoles d’Alsace et de Moselle.

    "Deux remarques sur la morale laïque à l’école" - F. #Dubet (avril 2013) http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/23042013Article635022982319318314.aspx

    Pas plus à l’église qu’à l’école l’apprentissage de la morale repose sur une soumission à l’autorité « transcendante ». Autrement dit, l’apprentissage de la morale procède moins d’une leçon que d’une expérience. Et sur ce plan, on peut avoir du mal à comprendre la vision trop traditionnelle de Vincent Peillon dont le projet repose sur des leçons de morale alors que le chapitre vie scolaire reste désespérément vide ou réduit aux initiatives volontaires.

    #Education

  • Programme, rythmes scolaires... L’emploi du temps parfait n’existe pas (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/73941/programme-rythmes-scolaires-emploi-du-temps-parfait

    À la rentrée prochaine, une partie des écoles primaires françaises fonctionnera selon la semaine de quatre jours et demi. Le débat lancé par la réforme des rythmes scolaires du ministre de l’Éducation Vincent Peillon a été — est toujours— vif. L’étendard brandi par les uns et les autres, c’est l’intérêt de l’enfant, l’argument massue, les préconisations des chronobiologistes. Mais existe-t-il un emploi du temps « parfait », qui suivrait les recommandations des spécialistes des rythmes de l’enfant concernant les moments d’apprentissages les plus favorables, mais respecterait les contraintes des enseignements et des enseignants (programmes, horaires et temps d’enseignement) ?

    #éducation #école #rythmes_scolaires #chronobiologie

  • Quand Petite Poucette écrit (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/19062013Article635072261688668540.aspx

    L’étude confirme combien l’écrit occupe une place centrale dans la vie quotidienne des adolescents. SMS, messageries instantanées, réseaux sociaux en sont les principaux vecteurs, mais il emprunte d’autres modalités : lettres, créations narratives, écrits fonctionnels du quotidien, citations ou poèmes recopiés, réflexions et notes personnelles via journal intime ou sur supports variés, y compris scolaires comme les cahiers et classeurs… […] Cette importance de la communication influe sur les manières d’écrire et produit de nouvelles conventions […] Sans doute, l’école aurait-elle tout intérêt à prendre conscience de cette appétence des adolescents pour l’écriture, y compris dans sa dimension fondamentalement relationnelle : à multiplier et diversifier les situations de production de textes, à leur donner un vrai destinataire, autrement dit à mettre en place des dispositifs d’écriture autres que le sempiternel « devoir » sur « copie »…

    […]

    L’étude montre encore combien les adolescents ont développé une forte adaptabilité, acquis une capacité à utiliser différentes variantes de la langue […] Les auteurs font d’ailleurs remarquer que le langage SMS lui-même est plus complexe qu’on ne le pense et obéit à des règles, « auxquelles on ne déroge pas impunément, sans risque de sanction sociale […]. Toutes ces constations donnent à penser qu’il une y a bien là une forte conscience des situations énonciatives et des codes linguistiques, une forme d’intelligence et de maîtrise de la langue plus subtile qu’on ne le croit. […]

    L’étude souligne enfin combien les adolescents, bien qu’ils ne soient pas brillants (ou peut-être parce qu’ils ne se le sont pas ?), ne font guère preuve de laxisme en matière d’orthographe. […] Les auteurs montrent en particulier combien les ados se révèlent « très conformistes lorsque l’on parle d’orthographe » […]

    Des aspirations à une vraie maitrise de la langue apparaissent aussi : les adolescents s’inventent des codes stricts, adhèrent fondamentalement aux normes scolaires, évoluent peu à peu dans leurs pratiques pour coller davantage à celles-ci. Il apparait dès lors que les pratiques d’écriture numérique de Petite Poucette ont développé chez elle une qualité essentielle : l’éducabilité.

    #éducation #TICE #écriture #langage #sms

    • 60 ados pour l’étude... Et venant d’où ?

      Dès qu’on émet des critiques sur tel fait de société qui ferait que des gens ou des choses sont moins biens qu’avant, on est « contre la modernité ». Rien que l’intro ne donne pas trop envie de lire la suite...

      ’fin bon, ce n’est pas ce que constatent mes parents profs en collège, et même pas dans des matières où on doit écrire long et compliqué : même en maths, les gosses arrivent de moins en moins à exprimer une idée logique, et sans fautes, et lisiblement. Et pourtant mon père est loin d’être un vieux con, il a toujours été l’un des premiers à utiliser l’ordi, internet, et toutes sortes de choses comme ça. Mais le constat est là, entre il y a 20 ans et aujourdhui...

    • Cher @rastapopoulos, une petite réponse sur le fond (après avoir rappelé qu’évidemment les articles que je seen ne représentent pas forcément le fond de ma pensée, et que même, en général, ce sont plutôt des petits cailloux posés pour tenter de baliser un chemin là où je n’ai pas encore vraiment pensé).

      Ceci étant dit, pour ce qui est des études, c’est évidemment toujours compliqué d’en évaluer la validité qu’il s’agisse de pédagogie, d’ondes électro-magnétiques ou de finance internationale. Néanmoins, il est vrai que la question « Et venant d’où ? » que tu poses est pertinente, la “Mélanie”, citée dans l’article, me paraît assez atypique. La question est d’autant plus pertinente que les capacités d’une élite formée (pas nécessairement à l’école) à articuler la complexité du monde peut cacher la désespérance du plus grand nombre aux habiletés trop lacunaires ou trop incertaines.

      Concrètement, je suis plutôt d’avis, comme tes parents, que « le niveau baisse ». Je le ressens plutôt intuitivement, sans parvenir à le penser vraiment.
      Néanmoins, je m’interroge sur ce fort ressenti qui est mien :
      – C’est peut-être une déformation professionnelle et/ou je suis peut-être en train de devenir un vieux con :)
      – Les études qui tendent à étayer ce fait sont contestables au même titre que cette étude-ci. Même une des études les plus "scientifiques" #PISA reste contestable. En outre, ses résultats sont souvent plus nuancés que les analyses lapidaires qui en sont faites dans la presse. Par exemple, le niveau de toutes les catégories d’élèves ne baissent pas uniformément. Donc, comment fonder scientifiquement que « le niveau baisse » ? [NB : En outre, il me semble que la baisse du niveau observée par PISA suit la mise en place des réformes antipédagos (De Robien, 2005).]
      – On aurait retrouvé, en Mésopotamie, des tablettes d’argile d’il y a 5000 ans qui disent que « le niveau baisse ». Donc, à moins de penser qu’on est en #Idiocracy depuis très longtemps, ce doit être plus compliqué que ça : il ne doit pas baisser partout (socialement, géographiquement), pour tout (domaines d’activités), tout le temps. Donc, même en supposant qu’on ait raison de dire que « le niveau baisse », il reste nécessaire malgré tout d’éclairer ce propos. Certains éléments de cette étude peuvent y participer.
      – De quoi l’antienne « le niveau baisse » est-il le nom ? Le poids démographique et sociologique du vieillissement de la population n’a pas de conséquences que dans les urnes. En 1968, les babyboomers pensaient qu’il fallait tout faire péter, que les écoles étaient des prisons inutiles, et que ceux qui n’avaient pas 20 ans étaient des vieux cons qui ne comprenaient rien. En 2018, les babyboomers pensent que tout part à vau-l’eau, que l’École n’est plus respectée, que ceux qui ont 20 ans ne savent rien. Au-delà de ce résumé caricatural, il me semble que certaines analyses ou visions reposent sur l’a priori qu’il n’y a plus rien à attendre de la jeunesse.
      Outre, sa dimension démographique, « le niveau baisse » a peut-être aussi une dimension sociale et politique.
      Sociale : peut-être est-il (inconsciemment ?) plus confortable d’accuser la #Génération_Y (ou Z ?) d’incompétences, plutôt que d’affronter le fait que les générations au pouvoir pratiquent socialement la politique de la terre brûlée (http://twitter.com/bwshevek/status/363746477039828993). Une sorte de prophétie autoréalisatrice.
      Cf. http://seenthis.net/messages/151162#message153806

      Ce type de raisonnement manque cruellement d’espérance pour la jeunesse française qui aurait surement besoin de plus d’exigence pour avoir envie de réussir.

      Politique, et là on rejoint certaines analyses de l’#agisme, où la construction sociale de « l’incompétence de la jeunesse » est le discours d’une oppression politique.
      Cf. http://seenthis.net/messages/163087

      En définissant les enfants par le manque et l’absence (de compétence des adultes), le discours sur l’innocence finit par rendre les enfants effectivement incapables, et sape l’exigence affirmée d’égalité des droits.

      – La question des #NTIC. Entre adultes technologiquement consentants, nous arrivons à produire des analyses nuancées de notre rapport ambigu et de l’apport ambivalent du numérique (cf. http://seenthis.net/messages/126477). Mais lorsqu’il s’agit des enfants, il semble acquis (cf. #TICE) que le niveau des #digital_native baisse : les jeunes d’aujourd’hui ne lisent plus et ne savent plus écrire. Il n’y a plus d’ambivalence. D’où l’intérêt peut-être de se confronter à des analyses qui réintroduise de la nuance.
      – Un chemin pédagogique doit être pragmatique : il ne peut être celui du déni (de ce que sont les conditions de l’apprentissage, des réalités socio-culturelles, de ses résultats et de son efficacité réelle, de ses empêchements, échecs ou impasses), il ne peut être celui de la déploration (« le niveau baisse », la nostalgie d’un passé réinventé). Une telle étude, avec ses limites, peut aussi peut-être éclairer le pédagogue sur les compétences et les représentations présentes (intelligence des différents niveaux de langues, compréhension de la nécessité de normes, et surtout goût de la production d’écrits autre que scolaire) qui pourraient éventuellement fondée une pratique professionnelle à (re)construire.

  • Bac 2013 : L’année de la fracture
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/07/12072013Article635092149783573926.aspx

    Le bac fait-il un nouveau bond ou un recul ? Faut-il regarder les +2,4% de réussite en plus ou les 3,4 points de moins de bacheliers dans une génération ? Faut-il se réjouir des 92% de réussite aux bacs généraux ou pleurer les 78% de reçus aux bacs professionnels ? Une certitude : le bac 2013 approfondit les fractures apparues dans les années antérieures. Le bac des riches et le bac des pauvres ont des destins divergents.
    […]
    – L’année des records ? […]
    – Changement d’identité pour le bac général […]
    – Le bac pro interrogé […]
    – Bac des riches et bac des pauvres […]
    – L’objectif des 80% s’éloigne […]

    #éducation #baccalauréat #inégalités #élitisme

  • Quand Petite Poucette écrit
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/19062013Article635072261688668540.aspx

    Petite Poucette aime écrire

    L’étude confirme combien l’écrit occupe une place centrale dans la vie quotidienne des adolescents. SMS, messageries instantanées, réseaux sociaux en sont les principaux vecteurs, mais il emprunte d’autres modalités : lettres, créations narratives, écrits fonctionnels du quotidien, citations ou poèmes recopiés, réflexions et notes personnelles via journal intime ou sur supports variés, y compris scolaires comme les cahiers et classeurs… La plupart du temps, soulignent les auteurs, « l’écriture apparaît davantage comme un moyen que comme une fin en soi. ». Il s’agit pour l’essentiel de communiquer, d’interagir avec les pairs, de produire du lien. Le SMS en particulier est « un moyen commode de se confier sans être réellement face à l’autre, de s’isoler en restant attaché au groupe, de créer de l’intimité tout en préservant la distance spatiale ». Cette importance de la communication influe sur les manières d’écrire et produit de nouvelles conventions : « Une dimension importante de la culture du « chat » ou « SMS » consiste à construire un langage susceptible d’être compris et « correctement » interprété en dépit de cette absence d’indices para-verbaux (intonation, ton de la voix, etc.) et non verbaux (expressions du visage, geste, etc.).