La fin de l’Europe libérale

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  • La fin de l’Europe libérale
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/jan2016/pers-j25.shtml

    Partout, les élites dirigeantes sont en train de virer rapidement à droite. On voit monter le #chauvinisme, la #xénophobie, le #militarisme et les appels à l’Etat fort. Cela ne s’applique pas seulement aux partis émergents d’#extrême-droite comme le Front national en France, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le Parti de la Liberté autrichien (FPÖ), le parti hongrois Fidesz ou le parti polonais Droit et Justice (PiS) mais aussi à tous les partis traditionnels, y compris ceux soi-disant de gauche.

    Des publications de la pseudo-gauche comme International Viewpoint, édité par le Secrétariat unifié pabliste, sont parmi les voix dominantes du chœur réclamant l’intervention de l’Etat et la guerre impérialiste au nom d’une prétendue défense des droits de la femme.

    En Allemagne, suite au battage médiatique orchestré autour d’événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne et qui rappelle les campagnes antisémites des nazis, les partis politiques et les médias ont déclenché une campagne d’incitation au #racisme contre les #réfugiés. Gouvernement et partis d’opposition cherchent à se surpasser les uns les autres dans les appels à plus de police et au durcissement des lois ; le parti La Gauche (Die Linke) surclasse les autres en la matière.

    En France, le gouvernement PS (Parti socialiste) a imposé un état d’urgence permanent en menaçant de retirer, dans la pure tradition du régime de Vichy, la #citoyenneté aux délinquants condamnés d’origine étrangère.

    Les #frontières sont rétablies partout en Europe, et le système Schengen est quasiment mort. Les #conflits entre membres de l’UE ne cessent de s’amplifier. Le premier ministre français, Manuel Valls, a prévenu au Forum économique mondial de Davos que l’Union européenne faisait face à un danger de « dislocation » dans « les mois qui viennent ». Son homologue néerlandais, Mark Rutte, a dit qu’il restait à l’UE « six à huit semaines pour réussir à gérer la crise des réfugiés. » Le journal conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung écrit, « Jamais auparavant la fin de l’UE n’a été aussi réaliste qu’aujourd’hui. »

    Les élites dirigeantes européennes sont d’accord lorsqu’il s’agit de renforcer les capacités militaires, de mener des guerres au Moyen-Orient et en Afrique et de déployer l’armée à l’intérieur. Mais même là, l’unité de l’Europe ne devrait pas être considérée comme acquise. Compte tenu de l’accroissement des antagonismes nationaux, ce n’est qu’une question de temps avant que les chars ne soient envoyés aux frontières entre les Etats membres. Soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a le risque qu’une nouvelle guerre éclate au cœur de l’Europe.