le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a affirmé que ses troupes ont « essuyé le feu pendant de nombreuses heures dans des conditions qu’ils n’avaient jusqu’à présent jamais rencontrées ». Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République, François Molins, évoquera « des tirs très nourris et quasi ininterrompus » essuyés par les policiers. (...)
Aussi, ce 18 novembre, [le] patron [du RAID] en poste depuis 2013, Jean-Michel Fauvergue, martèle dans ses interviews à la presse sa version de l’assaut. Dans Le Figaro et dans Le Parisien, il raconte un premier « échange de tirs [qui] dure entre une demi-heure et trois quarts d’heure », des terroristes qui « lancent des grenades offensives à nos pieds ». Il précise qu’un forcené a été « touché mais continue de riposter à la kalachnikov », que « la femme présente à l’intérieur envoie une longue rafale de tirs et s’ensuit une grande explosion. [...] La femme s’est fait sauter toute seule dans l’appartement », « c’est alors que nous avons vu un corps humain, une tête de femme, passer par la fenêtre et atterrir sur le trottoir ».
Malgré l’explosion qui a « fait bouger un mur porteur », « les tirs de kalachnikov se poursuivent. Puis nous n’entendons plus qu’une kalachnikov car la deuxième s’est tue ». Sur Europe 1, Jean-Michel Fauvergue insiste sur le nombre de balles tirées par les terroristes qui avaient « beaucoup de munitions, beaucoup de chargeurs », ainsi que « deux à trois kalachnikov minimum ». (...)
[boucliers] Si dix-sept impacts sont recensés, selon le décompte effectué par Mediapart, sur l’avant et peuvent donc, a priori, être attribués à des tirs effectués par les terroristes, au moins quarante autres impacts figurent à l’intérieur des équipements de protection. La plupart des coups de feu essuyés par les policiers ont donc été le fait de leurs propres collègues… « Les gars à l’arrière des colonnes d’assaut et les snipers ont tiré devant eux, ils ont touché les boucliers », soupire un gradé. (...)
Dans son interview au Figaro, Jean-Michel Fauvergue avait détaillé les blessures, légères, de cinq de ses hommes « touchés aux bras, aux jambes, aux mains, dans le bas du dos » sans s’étendre sur comment un policier montant à l’assaut a pu être atteint dans le dos. Contacté, le parquet de Paris « ne souhaite pas communiquer sur les blessures des policiers ».