Et puis tout bascule : immédiatement après avoir annoncé que le fauve d’or, la palme de la BD, était remis à Arsène Schrauwen (l’Association), Richard Gaitet, le maître de cérémonie, explique que tout ça était une farce, que la vraie remise des prix va commencer. « Personne n’avait été prévenu, explique Sam Souibgui, directeur éditorial de Komikku et faux gagnant. On se disait que c’était une répétition, qu’ils n’allaient quand même pas oser changer les noms. » La suite semble interminable. Killofer, patron de l’Association : « Olivier Schrauwen [l’auteur du fauve d’or bidon] et moi, on n’a pas compris du tout. Certains faux prix devenaient de vrais prix, on se demandait si on allait vraiment avoir le fauve d’or. Des mots comme "stupidité intégrale" me viennent aujourd’hui à l’esprit. »
La consternation gagne Twitter : des auteurs comme Boulet ou Benoît Peeters ne cachent pas leur déception. « C’est d’une cruauté infâme, ajoute Sam Souibgui de Komikku. Les éditions Cornélius ont hurlé de joie quand ils ont gagné leur faux fauve. On était tous heureux, on avait les larmes aux yeux, et on s’est fait humilier. Heureusement que mes auteurs n’étaient pas là, je n’avais pas à expliquer cet humour de merde à la française… Le pire, c’est quand le maître de cérémonie a invité les gagnants à monter sur scène pour la photo et a demandé, hors micro, aux perdants de sortir. »