• La feuille Charbinoise » Solidarité avec Zehra Doğan
    http://www.lafeuillecharbinoise.com/?p=13106

    #Zehra_Doğan est une artiste peintre et une journaliste kurde, originaire de Diyarbakir. Elle est aussi connue pour avoir fondé l’agence de presse Jinha, dont l’équipe est entièrement constituée par des femmes. Depuis février 2016 Zehra vit à Nusaybin, une ville située près de la frontière syrienne. Elle a été témoin des violences que la police et l’armée turque ont commises dans cette cité. Elle a été arrêtée le 21 juillet 2016. Un procès expéditif a eu lieu, au cours duquel un certain nombre de témoins (incapables de l’identifier formellement ou de fournir une description correcte) ont certifié que la jeune femme était membre d’une organisation terroriste (on devine laquelle !). Elle a été emprisonnée une première fois, puis libérée en décembre 2016, suite à de nombreuses protestations. Laissée en liberté surveillée, elle est à nouveau passée en jugement en mars 2017. Les chefs d’accusation ont alors changé. L’état turc lui reproche d’avoir réalisé un tableau dans lequel elle représente les dommages commis par les tirs d’artillerie et de chars de l’armée en ayant placé un drapeau turc sur les bâtiments détruits. Or ce tableau a été peint d’après une photo que les militaires turcs eux-mêmes ont fait circuler sur les réseaux sociaux en signe de victoire (sur le document photographique, les drapeaux sont bien visibles !). On lui a reproché également d’avoir fait circuler sur Internet la photo et le message d’une petite fille kurde de dix ans, Elif Akboga, témoignant des conditions de vie inhumaines que l’armée turque a imposées à Nusaybin. Zehra est enfermée d’abord à la prison de Mardin, puis, depuis juin 2017, dans celle de Diyarbakir, où elle purge une peine de deux ans, neuf mois et 22 jours…

    #féministe_emprisonnée

    • Reportage avec Zehra, journaliste de l’agence #JINHA
      http://www.kedistan.net/2016/02/22/zehra-jinha

      JINHA est une agence d’information féministe, dont toutes les contributrices sont des femmes. “Jin” en kurde, veut dire femme. Une première au monde. Jin suivi d’un H pour haber (information) et A pour ajansı (agence de). Reportage avec Zehra.

      Nous voulions connaitre JINHA. Nous avons donc interviewé Zehra Doğan, une des journalistes de JINHA qui travaillent sous les balles et les bombardements, dans les villes kurdes, sous couvre-feu dans ces derniers jours. Zehra a répondu à nos questions depuis Nusaybin. Nous la connaissions du bureau d’Istanbul, mais elle était, avec sa joie de vivre, son enthousiasme de journaliste, et son coeur de femme, connue pour être les yeux, les oreilles et la voix de son peuple. Elle est en train de suivre, caméra en main, les traces des villes et des villages, les rues qui sentent le feu, la poudre et le sang. Un moment à Cizre, un autre à Nusaybin…

    • Exposition de peintures « Les yeux grands ouverts » — Amnesty International Suisse
      https://www.amnesty.ch/fr/sur-amnesty/agenda/2017/exposition-de-peinture-les-yeux-grand-ouverts

      Genève, 24 Novembre - 10 Décembre 2017 Exposition de peintures « Les yeux grands ouverts »
      Exposition des peintures de Zehra Doğan, journaliste et artiste actuellement emprisonnée en Turquie.

    • @la_feuille

      Depuis http://www.kedistan.net/2017/12/05/zehra-interview-zeynep-altinkaynak-prison

      Ajout du 6 décembre : Après audience, Zeynep a été libérée sous surveillance, en attente d’un procès reporté.

      KJA aktivisti Zeynep Altınkaynak tahliye edildi - JİNNEWS

      http://jinnews.com.tr/staticfiles/news/71345/2017/12/03/823x463cc-zeynep-altinkaynak.JPG

      http://jinnews.com.tr/news/content/view/71345

      17:59 6 Aralık 2017 Hukuk

      DİYARBAKIR - KHK ile kaptılan KJA aktivisti Zeynep Altınkaynak ilk duruşmada tahliye edildi.

      Diyarbakır Cumhuriyet Başsavcılığı’nın yürüttüğü soruşturma kapsamında 14 Haziran’da birçok ilde KJA, DTK, DBP, HDP ve HDK üye ve yöneticilerine yönelik operasyon başlatıldı ve çok sayıda kişi gözaltına alındı. Gözaltına alınanlardan 21’i Diyarbakır Adliyesi’ne götürüldü ve ardından birçoğu tutuklandı. Tutuklananlar arasında KHK ile kapatılan KJA aktivisti Zeynep Altınkaynak da bulunuyordu. Zeynep, “Örgüt üyeliği” iddiasıyla yargılandığı Diyarbakır 10 Ağır Ceza Mahkemesi’nde ilk kez hakim karşına çıktı.

      Zeynep tutuklu bulunduğu Diyarbakır E Tipi Cezaevi’nden getirilerek duruşmada hazır edildi. Duruşmaya Zeynep’in avukatı Hatice Demir ve ailesi katıldı. Kimlik tespitinin ardından savunmasını yapan Zeynep, hakkındaki iddiaları kabul etmedi. KJA’nın bir dernek olduğunu ve kadına yönelik şiddet ve benzeri konulara ilişkin çalışmalar yaptığını belirten Zeynep, “KJA yasal bir dernekti” dedi.

      Ardından savunma yapan avukat Hatice Demir de herhangi bir dernek adına çalışma yapmanın suç olamayacağını belirtti. Gizli tanık ifadelerinde ise Zeynep’in 2009-2011 yılları arasında YDG-H adına örgütleme yaptığı belirtiliyordu. Bu beyanları kabul etmeyen Hatice, Zeynep’in o tarihler arasında okulda katıldığı bir boykot nedeniyle cezaevinde olduğunu söyledi.

      Zeynep’in tahliye edilmesine karar veren mahkeme heyeti davayı ileri bir tarihe erteledi.

  • Bülent Gündüz refuse son prix au Festival de Londres | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2016/02/28/bulent-gunduz-refuse-prix-festival-de-londres

    « Avant tout je remercie le Comité du Festival du film de Londres (IFF) pour avoir décerné ce précieux prix à notre #film. C’est un honneur de partager ce moment avec vous ici.
    Je suis un cinéaste appartenant à un Peuple d’une population de 40 millions, et qui n’a pas de pays, le peuple kurde. Les Kurdes sont aujourd’hui les seuls qui combattent les gangs de Daech, et qui gardent l’honneur de l’humanité. Malgré cette lutte honorable, les Kurdes n’ont pas trouvé le soutien nécessaire du monde, et ont subi des massacres sur toutes les terres où ils vivent. En tant qu’être humain et Kurde, pour attirer l’attention sur les positions hypocrites exposées par tous les pays du monde, notamment en Europe, plus particulièrement celles du Royaume Uni, de la France et de l’Allemagne, je me dois de refuser ce prix. Je remercie cependant de nouveau le jury du #festival et je vous salue avec respect. »

    #cinéma #lutte #guerre

  • Les éclats de silence sont meurtriers | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2016/02/26/silence-europe-colere-jeunes-kurdes-combattants

    Les éclats de silence sont meurtriers
    Analyses, Brèves, Chroniques de Daniel Fleury février 26, 2016février 26, 2016 Daniel Fleury
    silence

    Des témoignages « spectaculaires », comme les chaînes d’infos en sont friandes, commencent à être diffusés sur les télés européennes, en provenance des villes du Kurdistan nord, et en particulier de Nusaybin. Un silence rompu donc, mais dont les éclats sont criminels.

    Ces séquences filmées, où généralement ont fait figurer trois ou quatre combattants, le visage masqué derrière des foulards, et porteurs de la Kalachnikov qui effraie ici, nous présentent l’idée qu’une guerre civile se déroule entre un groupe (terroriste) armé, le PKK, et un Etat, la Turquie, qui défend son intégrité nationale. Un nationalisme contre un autre, et des populations civiles en otage, c’est à peu près l’orientation des commentaires en voix off, qui ne traduisent d’ailleurs pas les vrais propos des personnes interrogées. On nous affirme que ces combattants ont « ordre » de tuer le plus possible de militaires turcs, et qu’ils sont là pour cela, dans une spirale de guerre. Les références à Cizîr, se font par des « où le PKK a subi de lourdes pertes »… C’est la guerre, c’est comme ça, circulez y a rien à réfléchir, juste à espèrer que cela n’arrive pas jusque chez nous, ma bonne dame ! Et ces séquences, qui sont aussi rediffusées via les réseaux sociaux, le sont avec le label « Ankara=PKK=guerre », sorte de vérité, parce que vu à la télé, d’abord celle d’Erdogan, puis les nôtres, depuis la dernière explosion et le silence qui avait suivi. C’est du moins ce que vous expliquera en complément, le « spécialiste » en plateau.

    Les « bons Kurdes », aux avant postes contre Daech en Syrie, contre les « méchants PKK » contre Erdogan en Turquie, se succéderont dans la semaine, sur fond de « guerre » et de « réfugiés ».

    Même si la contre information a de grosses difficultés à lutter contre le rideau de fumée médiatique, nous continuerons à diffuser des témoignages d’amis sur place, vérifiés, puisqu’il s’agit de correspondants ou d’amis proches, pour que le silence cesse de tuer dans l’indifférence et le repli sur nos préoccupations.

    Nous allons publier à suivre, un récit très récent, paru en turc il y a quelques jours, qui nous a été transmis pour traduction et publication. Il vérifie et confirme tout ce que nous publions depuis des mois.

    Ce témoignage est une descente de plus dans l’univers de la guerre sur place. Mais parfois, on se demande si les populations européennes finiront par « accepter » cette réalité pourtant quotidienne, comme elles ont fini par « croire » aux vérités des livres d’histoire, sur les périodes sombres, tant d’années après. Quand on parle de massacres à Cizre, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité que des enquêtes finiront par prouver un jour, on a le sentiment qu’un paysage virtuel se tisse entre la réalité et la réception du message. Cette guerre est ailleurs, la Turquie et d’autres frontières nous en protège, la Méditerranée lave les morts, et les réfugiés seront bientôt empêchés par les « hotspots ». On trouvera des milliards pour cela, on fera des « sommets » à Bruxelles, et notre humanité en souffrira un peu, mais nous serons « protégés ». Ne sommes nous pas en « guerre » nous aussi contre le terrorisme ?

  • Nature « Cerattepe : no pasaran ! » Mizah Haber #25
    http://www.kedistan.net/2016/02/24/nature-cerattepe-no-pasaran-mizah-haber-25

    La Résistance de Cerattepe a trouvé très rapidement de nombreux soutiens. En très peu de temps les défenseurs de la nature ont déboulé dans la région. Visiblement tout le monde était là !
    Dessin de Nuhsal Işın.
    « AAAAAaaaaaa ! »
    (Pancarte : Résiste Artvin)
    – Bravo ! Même le Tarzan de Manisa* est là pour nous soutenir !

    Alors Tarzan d’accord. Mais qui c’est ce Tarzan de Manisa ?

    Allez, hop un petit tour d’histoire.

    tarzan de manisa 1 natureAhmeddin Carlak, alias Ahmeddin Bedevi, est né en 1899 à Samarra sous l’empire Ottoman. Il est un turkmène d’origine Kirkouk. Pour avoir combattu pendant la guerre d’indépendance turque, il a été récompensé de la médaille d’indépendance. Il est venu à Manisa en 1923. A partir de cette époque il a commencé à planter des arbres. Il vivait sur le mont Sipylos vêtu d’un simple short, et avait dévoué sa vie à arborer sa région. Sa vie durant, il a planté des milliers d’arbres. Après la sortie du film Tarzan en 1934, les habitants du coin l’ont appelé « Tarzan de Manisa ». Après sa mort en 1963, son souvenir a continué de vivre, comme « légende forestière ». Plutôt réservé, son principe fondamental était de vivre en homme libre. Ni intéressé par avoir des biens, ni pouvoir, il a toujours participé activement à la vie qui l’entourait. Cet homme est considéré aujourd’hui en Turquie, comme le premier protecteur de la nature, l’ancêtre activiste écolo…

    #Artvin #Résistance #Mines #Tarzan

  • Femmes kurdes, révolution au féminin ? | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2016/02/19/femmes-kurdes-revolution-au-feminin

    Femmes kurdes, révolution au féminin ?
    Auteur(e)s invité(e)s, Brèves, Droits humains, Femmes, Rojava, Kobanê, VIDEOS février 19, 2016février 19, 2016 Auteur(e) invité(e)
    femmes kurdes

    Les femmes kurdes ne cherchent pas à construire un Etat qui leur accorderait des « droits ». Elles combattent sous diverses formes, pour être des femmes, comme les hommes sont des hommes, demi part d’humanité, humanité singulière… Les droits sont des droits humains, sans distinction.

    Cette culture politique, issue de l’histoire d’oppression du Peuple kurde, a beaucoup à apporter. Elle est mise en pratique dans les mouvements d’opposition démocratiques, et surtout au Rojava.

    Derrière ce que les médias du monde entier ont montré comme des « barbies militaires », pour vendre du papier sur l’image des femmes en uniformes, il y a une égalité réelle, ou du moins une pratique politique qui tend à imposer cette égalité de vie et d’organisation sociale.

    Une réflexion à avoir sur le féminisme en pratique, et non en « droits ».

    Toute cette réflexion ne se sépare pas de celle de la reconnaissance des Peuples, de l’autonomie, du confédéralisme démocratique, de l’autogestion… Mais l’accompagne, comme condition préalable et indispensable.

    Ce reportage, aimablement autorisé par son auteur, n’aborde pas ces questions de fond avec emphase, mais pointe les singularités qui, en Europe pourraient servir d’exemple, en délivrant quelques témoignages.

    Extrait de l’émission « Faut pas croire » de la RTS – reportage d’Alain Devalpo

  • L’attentat d’Ankara revendiqué officiellement | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2016/02/20/lattentat-dankara-revendique-officiellement

    L’attentat d’Ankara revendiqué officiellement
    Brèves, Chroniques de Daniel Fleury février 20, 2016février 20, 2016 Daniel Fleury
    revendiqué

    Un groupe qui ne se cache pas d’avoir comme stratégie les « attentats contre les forces et biens de l’Etat » a revendiqué l’attentat d’Ankara.

    Il s’agit du TAK (faucons de la liberté au Kurdistan), qui avait déjà revendiqué une explosion à l’aéroport d’Istanbul, en fait une attaque au mortier le 23 décembre à Sabiha Gökçen, qui avait tué une personne.
    Le gouvernement avait minimisé les faits à l’époque.

    La presse internationale titre sur la revendication, avec la marque particulière du communiqué original, « le TAK, proche du PKK ». Dans quelques articles, on mentionne un peu plus que cette « revendication ».
    Le groupe affirme avoir agi « pour venger les personnes vulnérables tuées dans les sous-sol de Cizre et nos civils blessés ». Il donne le nom d’un homme né en 1989 à Van (est), Zinar Raperin, présenté comme l’auteur de l’attaque d’Ankara.

    Cette revendication contredit la version « officielle » qui attribuait l’explosion à un certain Salih Necar, Syrien de 23 ans, présenté comme proche des YPG (forces kurdes syriennes au Rojava). Evidemment, la version officielle permettait davantage d’établir un alibi pour les frappes de l’armée turque qui ont eu lieu sur Afrin et dans la région frontalière d’Azaz.

    Le TAK, contrairement à ce que reprennent en boucle les médias, s’il n’est pas un ennemi des Kurdes, bien sûr, ni du PKK, ne partage pas grand chose de ses revendications d’autonomie, et considérait encore il y a peu que le PKK s’embourgeoisait et que le HDP « collaborait » au système. Ce groupe a clairement choisi la lutte armée clandestine, et relègue la réflexion politique pour des « moments plus favorables ». Il s’agit pour eux d’affaiblir les « intérêts turcs » par tous moyens.
    Dans ce qu’ils ont revendiqué, ils ont ajouté sur leur site internet : « Le tourisme est aussi une cible que nous voulons détruire. Nous conseillons aux touristes étrangers et turcs de ne pas aller dans les zones touristiques en Turquie »… « nous ne serons pas responsables de ceux qui mourront lors d’attaques dans ces secteurs ».

  • L’attentat d’Ankara : suites et bruits de bottes | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2016/02/18/lattentatdankara-suites-menace-contre-kurdes

    L’attentat d’Ankara : suites et bruits de bottes
    Brèves février 18, 2016février 18, 2016 Kedistan
    suite explosion ankara declarations

    Le gouvernement truc déclare les YPG responsables de l’attentat d’Ankara du 17 février, qui a fait 28 morts et 61 blessés.

    Erdogan s’est également exprimé solennellement en affirmant que l’assaillant est bel et bien un membre de PKK et PYD, et qu’il n’acceptera jamais les thèses qui contrediront ou contredisent déjà ceci.

    « Nous voyons que l’affaire prend des dimensions internationales. Bien que le PKK et le PYD déclarent qu’ils ne sont pas liés à l’attentat. Les informations obtenues par nos services de renseignements ont mis leurs liens, clairement à jour »

    « Cette affaire, servira à faire mieux comprendre à nos amis de la sphère internationale à qui nous avons répété jusqu’à aujourd’hui, sans pouvoir les convaincre que le PYD et YPG sont liés étroitement au PKK. Nous avons avancé cela avec des preuves. Mais les peuples du monde accepteront un jour notre thèse légitime et demandera des comptes aux autres [il veut dire les organisations précédentes] devant l’Histoire. »

    Davutoglu a enchaîné aussitôt :

    « L’identité de ceux qui ont commis l’attentat est clairement mise à jour. Il s’est avéré d’une façon absolue que l’attentat a été commis par une personne membre du YPG qui s’est infiltrée de Syrie et des membres d’organisation terroriste et séparatiste [il veut dire PKK, mais il ne nomme jamais l’organisation]. Le lien direct de l’attentat avec le YPG est prouvé. »

    « L’attaque suicide a été effectuée par l’individu Salih Nectar, né en 1992, à Amuda en Syrie. Grâce au travail de nos organisations de renseignements et de sécurité, neuf personnes ont été mises en garde à vue. L’enquête continue plus profondément. »

    « Nous espérons que nos alliés vont enfin voir que le YPG est la continuité de l’organisation terroriste [toujours PKK]. Il n’est pas question que nous excusons ceux qui considèrent ‘innocente’ l’organisation terroriste qui menace notre peuple. Nous allons continuer à frapper les positions YPG »

    L’attentat d’Ankara : d’autres sons de cloches…

    Le PKK n’a pas revendiqué l’attentat et a souligné qu’il peut être « une réaction aux massacres », mais pas de son fait.

    Le PYD de son côté a déclaré que le YPG, leur force combattante, n’a aucun lien avec l’attentat. Le leader du PYD Salih Muslim, a parlé à Reuters et a déclaré ce matin, « Je vous assure que pas une seule balle n’a été tirée vers la Turquie de la part de YPG. Le YPG ne considère la pas la Turquie comme son ennemi. »

    Le YPG à son tour, a appuyé les propos de Salih Muslim, et déclaré « Davutoglu essaye de préparer le terrain pour les attaques éventuelles qui cibleront le Rojava. »

    Quant à la Maison Blanche, elle a dénoncé l’attentat et a annoncé par la bouche de Ben Rhodes, un de ses conseillers à la sécurité : « Nous n’avons pas pu définir encore qui sont les responsables de cet acte. » Le conseiller a exprimé également que lors de toutes les communications avec le YPG et d’autres organisations kurdes, la Maison Blanche a souligné l’importance de l’alliance et que la seule menace sur laquelle il fallait se focaliser était Daech.

    Le député d’Istanbul du CHP (kémalistes) Eren Erdem avance la thèse que selon un rapport des services de renseignements, il y avait des informations sur d’éventuelles infiltrations des membres de PYD en Turquie. Ce rapport ayant été établi 17 jours avant l’attentat, il pose la question :

    « Pourquoi alors aucune précaution n’a été prise ? Après ils vont dire qu’il n’y a pas de faille de sécurité. Il faut avouer la réalité : les renseignements n’ont plus le temps de protéger le pays, à force de s’occuper de surveiller l’opposition. »

    Murat Yetkin publie une chronique dans le journal Radikal, et avance, en s’appuyant sur ‘des sources dont il ne peut pas révéler l’identité’ que l’assaillant serait une personne liée aux renseignements militaires syriens et proche de la famille Bachar. « Si l’identité révélée est véridique, la famille Neccar, est liée à Al-Amn al–Askari , les renseignements militaires du régime Baas, dirigés comme on sait par Bachar el-Assad . » Il ajoute que d’après ses sources la cible premiere de cet attentat serait Le Siège de l’Armée de l’air qui se trouvait à 300 mètres du lieu de l’explosion.

    On constate à l’évidence, que la censure sur l’information, durant les 12 heures qui ont suivi l’explosion, avait bien pour but de « fabriquer » l’histoire officielle, et que comme pour tous les attentats précédents, les « preuves » sont celles que le gouvernement veut bien affirmer, reprises en boucle par des médias aux ordres, ré-autorisés à publier la voix du Sultan. Gageons que les quelques courageux qui s’écartent de la fable, tomberont sous peu sous le coup des menaces, envoyées dès hier à celles et ceux qui « se feront les complices en publiant…… ».

    On voudrait préparer l’opinion publique turque à une offensive contre les zones frontalières dont la reprise par les forces kurdes est à portée, qu’on ne s’y prendrait pas mieux. Le trait d’égalité que vient de tracer Erdogan entre le PYD et Bachar, dans un raccourci qui le protège d’éventuelles révélations sur la personne exacte du responsable présumé de l’attentat, donne la réelle portée de cette instrumentalisation.

    La question qui se pose est celle d’une guerre assumée ou non, puisque sur le terrain syrien, cela supposera une possible réaction russe, non par camaraderie avec le Rojava, mais parce que les intérêts propres de Poutine seraient menacés. La deuxième question reste celle de l’accentuation possible des massacres au Kurdistan Nord, comme dans le quartier de Sur, en prenant prétexte de représailles, comme furent justifiés les bombardements de cette nuit contre des positions du PKK.

    D’ors et déjà, selon l’Agence Anadolu, la voix d’Erdogan, Izzettin Küçük, le Gouverneur d’Urfa a annoncé que « Suite à une décision gouvernementale la porte frontière de Mürşitpınar permettant le passage vers la région Aïn al-Arab (Kobanê) de Syrie, est désormais fermée. Aucun passage n’est actuellement autorisé. » Cette porte était utilisée surtout pour tous les envois humanitaires vers Kobanê, déjà sous embargo turc.

    Les dirigeants européens discutent du « Brexit »… et des réfugiés syriens ces jours-ci. La gravité de la situation politique et militaire au Moyen Orient et en Turquie semble loin des préoccupations immédiates, sans doute parce que l’Otan n’a pas encore établi sa position. Les politiciens s’y aligneront…

    A suivre, et de près…

  • Ankara : le silence d’après explosion | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2016/02/18/ankara-le-silence-dapres-explosion

    ❝Ankara : le silence d’après explosion
    Brèves février 18, 2016février 18, 2016 Kedistan
    explosion

    Une explosion a fait « officiellement » 28 morts et 61 blessés ce mercredi en fin d’après midi, à 18h31, au centre d’Ankara, près de la place Kızılay.

    L’explosion est survenue dans la rue Merasim qui relie le boulevard d’İnönü à l’avenue de Dikmen.

    Peu après, les réseaux sociaux, d’abord Twitter, ensuite Facebook étaient censurés. Le communiqué des événements fut fait par les forces armées, puis transmis par Agence Anadolu, sous contrôle, puis AFP et médias internationaux. Dommage pour Facebook, qui avait mis en fonction la même application qu’à Paris, signalant « en sécurité » les « amis ».

    Même le journal Le Monde en France a dû souligner, faute d’informations même factuelles supplémentaires, qu’il s’agissait d’un communiqué de l’Etat Major. La télévision nationale TRT, si prompte à ouvrir l’antenne lors du massacre de Cizre sur « la victoire contre le PKK », s’est cette fois abstenue de commentaires au delà des virgules du communiqué officiel.

    Alors que lors du dernier attentat à İstanbul, dans le quartier touristique de Sultanahmet, Le Premier Ministre avait moins d’une heure plus tard annoncé la date et le lieu de naissance du « terroriste », là, une quasi interdiction de commentaires, et une censure des informations ont été immédiatement instaurées, à tel point que plus de huit heures plus tard, il était encore impossible d’obtenir via un quelconque média turc, des « détails » sur l’attentat. Des images de « secours » et de vitres brisées sont diffusées en boucle, quand les chaînes de TV osent encore en parler, comme également quelques images de panique « filmées par un amateur ».

    On sait juste que l’explosion a visé des militaires, qu’un car a brûlé, et que des civils auraient été également touchés.

    Le point d’explosion est à 300 mètres de l’Etat Major. L’explosion serait survenue lors du passage de véhicules militaires de service. Certains de ces véhicules étaient « banalisés » comme le car, et l’explosif aurait été placé dans un car.

    plan ankara explosion

    Les dirigeants politiques, dirigeants de partis, ministres, se sont immédiatement exprimés en copier collés, condamnant tous unanimement « la terreur », puisque c’est le terme générique employé pour « le terrorisme ». Il y a même eu, dans un bel élan, à la suite du sommet du crise à l’Assemblée Nationale, »d’unité nationale contre la terreur », un communiqué commun de trois groupes parlementaires, des ultra nationalistes aux kémalistes, en passant par le parti d’Erdogan, l’AKP :

    « Nous dénonçons avec force l’attentat ciblant notre sécurité et notre sérénité, notre unité et intégrité. Le terrorisme et la violence n’atteindront jamais leurs buts et objectif. »

    Le HDP, (Parti Démocratique du Peuple) bien sûr, a été tenu à distance.

    Erdogan a déclaré enfin :

    « De nouvelles pertes s’ajoutent alors que la Turquie lutte contre la terreur, cela nous blesse le coeur et force les limites de notre patience. Nous allons poursuivre la lutte contre les pions qui commettent de tels attentats, qui ne connaissent ni morale ni limites humanitaires, et contre les forces qui les soutiennent, cela avec une détermination chaque jour plus grande. Notre persévérance sur le fait de répondre plus fortement encore à ces attaques qui se font à l’intérieur ou à l’extérieur de nos frontières et qui visent notre futur et notre unité, se renforce encore plus avec ce genre d’actions. Que l’on sache que la Turquie n’hésitera pas à recourir à tout moment, à tout endroit et en toute occasion à son droit à la légitime défense. »

    Et depuis, c’est le grand silence, laissant volontairement Ankara en état de choc, avec toutes les mesures permettant d’entretenir une psychose possible d’autres attentats.

    Des dirigeants européens ont à la queue leu leu exprimés leur « condamnation du terrorisme », sans non plus préciser et parfois même en ajoutant « d’où qu’il vienne ».

    Toute la Turquie est maintenue dans une interrogation volontaire, entre Daech et PKK, et cela figure entre les lignes de la déclaration d’Erdogan.

    konstantiniyye armee turqueDaech menaçait l’armée turque dans le dernier numéro du « Konstantiniyye » son magazine officiel publié en turc pour ses « fans » en Turquie : « Le fait d’être dans les forces armées comme les militaires ou la police dans des pays qui sont dirigés par des systèmes démoniaques (Tâghoût), est un blasphème. Il est permis de les tuer, et leur place est l’enfer. » L’Armée turque ayant combattu en Afghanistan, « dans les rangs des Croisés », Daech annonçait « Avec la permission d’Allah, l’Etat Islamique, va faire payer le prix de tout cela lourdement, à ces mécréants qui ont massacré des musulmans ».

    Quelques commentateurs turcs se risquaient à faire un rapprochement cette nuit.

    Dans ce contexte, Premier Ministre et Président ont annulés leurs déplacements. L’Europe attendra pour sa conférence sur les « réfugiés ». Officiellement, bien sûr, l’enquête, comme on dit « n’exclue aucune piste terroriste ».

    Peut être allez vous trouver dans ces lignes, un manque total de compassion pour les victimes de cet attentat. Mais nous l’avons trouvé nous même dans la réaction des autorités turques, plus promptes à des déclarations de guerre et à des surenchères contre la « terreur qui brise l’unité », qu’à constater que la population turque est meurtrie, du fait même de ces guerres intérieures et extérieures, et des velléités affirmées d’intervention de troupes turques en Syrie.

    Le grand silence qui succède à l’explosion, tant de la bombe que des déclarations belliqueuses qui suivirent, sera propice, n’en doutons pas, pour préparer un « coup tordu » dont Erdogan a habitué tout le monde depuis l’attentat de Suruç, et ce, avec un soutien renouvelé des capitales européennes.

    Signalons que cela n’a pas empêché la police de réprimer une manifestation de protestation dans le quartier de Gazi à Istanbul, contre les massacres au Kurdistan turc, au moment même de l’attentat.

    On apprend dans le même temps, que près de 200 personnes sont réfugiées dans un sous sol, et encerclées par les forces de répression à Sur quartier d’Amed (Diyarbakir). Comme pour Cizre, tout secours est empêché, et le siège peut se terminer par un nouveau massacre. Parmi ces personnes retenues et en danger, figure Mazlum Dolan, correspondant de l’agence DIHA :

    Nous sommes dans un état terrible. Je suis avec des familles. Il peut avoir un autre Cizre bientôt. Les affrontements sont intenses, l’endroit où nous nous trouvons est bombardé par des obus de char et de mortiers. Des annonces sont faites : « Nous allons vous abattre d’en haut, tous vous tuer ».

    mazlum dolan

    Là aussi, c’est censure et grand silence, et « officiellement » au nom de la lutte contre le « terrorisme ».

    Il ne s’agit pas d’opposer les morts aux morts, ni de pleurer les uns et cracher sur les autres, d’autant plus sur des victimes civiles probables, mais de constater qu’un homme, Erdogan, un parti, soutenu par des ultra nationalistes, un gouvernement, conduit les Peuples de Turquie à la guerre, et les uns contre les autres, depuis trop longtemps.

  • Des vies de papier qu’on broie chaque jour
    http://www.kedistan.net/2016/02/04/ramasseurs-papier-turquie

    Ramasseurs » ou « ouvriers de déchets en papier », ils traînent leurs sacs géants qu’il remplissent de papier à recycler.

    Ils font partie du fourmillement des « invisibles » des grandes villes. Ils se fondent dans la vie urbaine… Tellement « habituels » qu’on ne s’étonne plus de les voir, ou encore qu’on ne les voit même plus passer. Pourtant, ils sont là, ils travaillent sous le soleil brûlant ou sous la neige, par tous les temps.

    Qui sont-ils ?

    C’est un métier urbain, un métier « écologiquement utile » et par son histoire, c’est même un métier « politique ».

    Le métier de ramassage commence avec les déchets « textiles » dans les années 1970 et connaît quelques changement au fil du temps.

    Au départ, ce furent des « pauvres » de l’Anatolie (particulièrement de Niğde) venus vers les grandes villes, qui se chargent du ramassage. Les premiers grands changements se feront dans les années 90, suite aux persécutions des villages kurdes dans l’Est et Sud-Est du pays, avec l’arrivée des kurdes. Ils deviennent la grande composante des ramasseurs. Et depuis 2011, nouvelle donne, des centaines de milliers de réfugiés syriens rejoignent le secteur et deviennent un des plus importantes partie des ramasseurs.

    L’exode et la prolétarisation croissante et successive de populations entières mènent au « ramassage ».

    Interdiction et amendes annoncées

    Depuis peu, une annonce gouvernementale d’une « pénalisation » de cette activité secoue tout ce « petit monde » qui essaye de survivre, de faire vivre des familles et d’élever des enfants. C’est un « petit monde » de 500 milles ramasseurs avec leurs familles, au moins 2 millions de personnes en question.

    En effet, le Ministère de l’Environnement et de l’Urbanisme a informé récemment par circulaire envoyée aux entreprises de recyclage qui achètent les papiers triés et récupérés par les ouvriers du papier, que désormais les achats seront interdits sous peine de 140.000 Livres Turques d’amende (environ 43.500 €).
    Suite à cette décision basée sur une mesure datant de 2011, de nombreuses entreprises ont cessé leurs achats.
    Parallèlement les ramasseurs qui gagnent environ 40 Livres Turques (12€)par jour, risquent une amende de 20.000 Livres Turques (6.200€)

  • Réfugiés : des enfants syriens exploités dans des usines de #H&M et #Next

    Les chaînes de magasins de vêtements H&M et Next ont découvert que des enfants syriens travaillaient illégalement dans des usines de leurs fournisseurs en #Turquie, révèle une étude publiée lundi par une ONG britannique.

    http://www.rtbf.be/info/dossier/drames-de-la-migration-les-candidats-refugies-meurent-aux-portes-de-l-europe/detail_travail-au-noir-d-enfants-syriens-dans-des-usines-de-textile-en-turquie?

    #exploitation #travail #enfants #enfance #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_syriens

  • Au delà du silence brisé, acceptation et réal politique
    http://www.kedistan.net/2016/02/01/au-dela-du-silence-brise-lacceptation-et-la-real-politique

    Les pétitions des universitaires, des artistes, intellectuels, parce qu’elles ont été jetées à la vindicte populaire par Erdogan en personne, ont brisé avec succès le mur du silence. Ces appels ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Ils ne faisaient pourtant que s’ajouter aux « marches », « grèves de la faim », manifestations, qui sur place à l’Est de la Turquie et dans de nombreux autres pays où la diaspora kurde tisse un soutien autour d’elle, se déroulent depuis des mois, pour dénoncer les crimes d’Etat et rompre le silence. Source : Kedistan