Alex Radó cartographe, léniniste et maître-espion, par @fil
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Les virages de l’histoire n’ont guère aidé l’Atlas d’Alex Radó, inspiré par Lénine en 1921, à rester dans les mémoires. Son thème, son approche, son graphisme sont pourtant encore percutants. Mais en 1935, peu de temps après sa publication, Radó, jeune journaliste et géographe hongrois, militant communiste, s’engage dans la guerre contre les nazis (il sera responsable d’un réseau d’espionnage soviétique basé à Genève). Traqué, il s’évade vers Paris puis Moscou où, en 1945, il subit les purges staliniennes.
à noter ce dialogue avec #Lénine en 1921 :
Dans une courte conversation qui donna une direction au travail de toute ma vie, [Lénine] expliqua ce qu’il attendait d’une d’une cartographie imprégnée de l’esprit de lutte des classes. Comme je l’ai découvert beaucoup plus tard dans les livres, il travaillait à cette période à la publication d’un atlas scolaire marxiste, dont il avait conçu lui-même la table des matières. Il y réalisa les perspectives qu’il avait esquissées dans son célèbre ouvrage L’impérialisme, stade suprême du capitalisme. C’était non pas tant les rivières, les montagnes, les colonies, et les frontières qui devraient trouver leur place sur l’échiquier politique [de la carte], mais surtout l’interdépendance des États individuels, les puissances impérialistes, les semi-colonies et les colonies et leurs relations économiques. Il me faudrait des années d’une vie bien active pour trouver comment donner à ces idées une forme cartographique.
et plein de scans des #cartes de cet Atlas, comme ce trafic maritime :