Ce vendredi, la majorité de gauche au conseil municipal a adopté un vœu contre la déchéance de nationalité chère à Hollande et Valls. L’opposition n’a pas participé au vote.
Pendant que Manuel Valls défendait la réforme constitutionnelle du Président de la République et du gouvernement sur la déchéance de nationalité, ce vendredi matin, devant une Assemblée nationale désertée, le conseil municipal de Nantes, majoritairement à gauche, votait au même moment un vœu « contre l’extension de la déchéance de nationalité ».
L’État y voit une arme pour lutter contre le terrorisme. Pas les élus nantais qui l’interprètent surtout comme le piétinement des valeurs de la République. Le texte du vœu est sans ambiguïté : « Constitutionnaliser la déchéance de nationalité pour les binationaux, sans efficacité réelle en matière de lutte contre le terrorisme, apparaît en contradiction avec l’objectif d’unité nationale (...). »
Dès jeudi, Johanna Rolland, maire de Nantes, évoquait une « mauvaise idée, inefficace, qui divise et oppose ». Elle a redit aujourd’hui que cette déchéance de la nationalité « heurte des valeurs, des engagements personnels profonds. Il y a des marqueurs comme celui-ci sur lequel nous ne transigeons pas », quitte donc à s’opposer à son propre camp politique. Un paradoxe sur lequel l’opposition municipale ironise.