A Colombes, la main tendue de bénévoles aux migrants du foyer Adoma

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  • A Colombes, la main tendue de bénévoles aux migrants du foyer Adoma
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    Sur chaque table, des sacs de carottes, oignons, courgettes ou pommes de terre, des oeufs, du café, du lait ou du quatre quarts. Et sur le dessus, une feuille bilingue français-arabe : « Soudan 17, Erythrée 15, Syrie 4 ». « Nous répartissons les dons par communauté en fonction de leurs besoins et du nombre de personnes », explique Annie Debrenne, la présidente du collectif de soutien aux #migrants hébergés au #foyer Adoma de la rue Colbert à Colombes.

    Une fois toutes les deux semaines, une poignée de bénévoles se réunit au centre social et culturel du Petit-Colombes pour faire la distribution de ces produits alimentaires, mais aussi de produits d’hygiène, d’éponges ou de gants de toilettes, récoltés auprès de particuliers et de commerçants*. « Cette aide est très précieuse, confie Abdelkrim, arrivé du Soudan le 17 septembre dernier. Car les chèques du #Cada (NDLR : centre de demandeurs d’asile) sont de 4 € par jour et ils sont réservés aux produits alimentaires. »

    « Cela ne suffit pas pour un seul repas, poursuit Abdelmoumen, lui aussi Soudanais. On est obligé d’en donner deux et les commerçants ne rendent pas la monnaie. » Le jeune homme parle un peu français, grâce aux cours dispensés au centre social. Il attend son allocation pour demandeur d’asile (#ADA) depuis 5 mois. « Le dossier s’est perdu lorsque la loi a changé et que le Pôle Emploi a dû le transférer à l’#OFII, l’office français de l’immigration et de l’intégration », traduit pour lui Amel Guenidez, la conseillère en économie sociale et familiale.

    « L’objectif de notre collectif est de ne pas laisser les migrants seuls face à l’administration et de les accompagner collectivement pour qu’ils rentrent dans leurs droits », souligne Annie Debrenne. Ca a marché pour Nacer, venu d’Erythrée, qui est officiellement reconnu comme demandeur d’asile. Le jeune homme pourra quitter le foyer Adoma dès qu’une place en Cada se libérera pour lui. En ce jeudi, sourire aux lèvres, il est venu aider le groupe à porter les denrées jusqu’à leur cuisine collective.

    « On leur donne tout collectivement, ils se sont engagés à partager car ils cuisinent ensemble », poursuit la présidente. Sa crainte, lorsqu’elle s’est lancée dans les collectes de dons et les distributions pour aider les migrants à leur arrivée, c’était que « l’élan de générosité ne retombe et qu’on ne puisse pas tenir dans la durée. Aujourd’hui, il faut relancer, stimuler... Mais on y arrive. »