• Des vies de papier qu’on broie chaque jour
    http://www.kedistan.net/2016/02/04/ramasseurs-papier-turquie

    Ramasseurs » ou « ouvriers de déchets en papier », ils traînent leurs sacs géants qu’il remplissent de papier à recycler.

    Ils font partie du fourmillement des « invisibles » des grandes villes. Ils se fondent dans la vie urbaine… Tellement « habituels » qu’on ne s’étonne plus de les voir, ou encore qu’on ne les voit même plus passer. Pourtant, ils sont là, ils travaillent sous le soleil brûlant ou sous la neige, par tous les temps.

    Qui sont-ils ?

    C’est un métier urbain, un métier « écologiquement utile » et par son histoire, c’est même un métier « politique ».

    Le métier de ramassage commence avec les déchets « textiles » dans les années 1970 et connaît quelques changement au fil du temps.

    Au départ, ce furent des « pauvres » de l’Anatolie (particulièrement de Niğde) venus vers les grandes villes, qui se chargent du ramassage. Les premiers grands changements se feront dans les années 90, suite aux persécutions des villages kurdes dans l’Est et Sud-Est du pays, avec l’arrivée des kurdes. Ils deviennent la grande composante des ramasseurs. Et depuis 2011, nouvelle donne, des centaines de milliers de réfugiés syriens rejoignent le secteur et deviennent un des plus importantes partie des ramasseurs.

    L’exode et la prolétarisation croissante et successive de populations entières mènent au « ramassage ».

    Interdiction et amendes annoncées

    Depuis peu, une annonce gouvernementale d’une « pénalisation » de cette activité secoue tout ce « petit monde » qui essaye de survivre, de faire vivre des familles et d’élever des enfants. C’est un « petit monde » de 500 milles ramasseurs avec leurs familles, au moins 2 millions de personnes en question.

    En effet, le Ministère de l’Environnement et de l’Urbanisme a informé récemment par circulaire envoyée aux entreprises de recyclage qui achètent les papiers triés et récupérés par les ouvriers du papier, que désormais les achats seront interdits sous peine de 140.000 Livres Turques d’amende (environ 43.500 €).
    Suite à cette décision basée sur une mesure datant de 2011, de nombreuses entreprises ont cessé leurs achats.
    Parallèlement les ramasseurs qui gagnent environ 40 Livres Turques (12€)par jour, risquent une amende de 20.000 Livres Turques (6.200€)