Kerry ’blames opposition’ for continued Syria bombing

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  • Officiellement la communication de la diplomatie américaine suit la narrative dominante que nous assène les médias - ou bien est-ce l’inverse ? Si Genève a échoué ce serait uniquement à cause de l’appui russe au régime syrien qui a mené à une dramatique avancée de son armée au nord d’Alep, en plein pourparlers.
    Mais off the record, un brin agacé, Kerry lâche une toute autre analyse. Au cours d’une conférence de donateurs à Londres, Kerry en aparté a accusé l’opposition d’avoir abandonné les pourparlers et d’avoir ainsi pavé la route à l’offensive syro-russe et a enjoint ses interlocuteurs à blâmer leur opposition plutôt que lui-même :
    http://www.middleeasteye.net/news/opposition-blame-syrian-bombing-kerry-tells-aid-workers-1808021537

    During a conversation on the sidelines of this week’s Syria donor conference in London, sources say, Kerry blamed the Syrian opposition for leaving the talks and paving the way for a joint offensive by the Syrian government and Russia on Aleppo.
    “‘He said, ‘Don’t blame me – go and blame your opposition,’” one of the aid workers, who asked to remain anonymous to protect her organisation, told Middle East Eye.

    Et un peu plus loin dans l’article est développée l’anecdote : à ces deux travailleurs humanitaires syriens qui reprochaient alors à Kerry de ne pas avoir assez fait pour protéger les civils, Kerry aurait répondu que c’était l’opposition qui ne voulait pas des négociations, ni d’un cessez-le-feu et qui était partie. Il aurait ensuite demandé : « Que voulez-vous que je fasse ? Que j’entre en guerre contre la Russie ? C’est ce que vous attendez de moi ? ».
    [Bin oui, John, c’est bien ça !]

    Two Syrian aid workers said they approached Kerry at a donor conference drinks reception and told him that he had not done enough to protect Syrian civilians. He then said they should blame the opposition.
    "He said that basically, it was the opposition that didn’t want to negotiate and didn’t want a ceasefire, and they walked away,” the second of the aid workers told MEE in a separate conversation and also on the basis of anonymity.
    “‘What do you want me to do? Go to war with Russia? Is that what you want?’” the aid worker said Kerry told her.

    A la suite de cet article, le porte-parole du State Department, John Kirby, a twitté une dénégation à l’intention de Charles Lister qui semblait s’indigner de la chose, indiquant que l’histoire était fausse :
    https://twitter.com/statedeptspox/status/696126611607912448

    @Charles_Lister Story wrong. @JohnKerry didn’t blame oppo for collapse of talks, doesn’t have comms w/regime & hasn’t wavered on Asad.

    Pourtant, comme l’a justement remarqué l’avisé blogueur Moon of alabama, le compte twitter officiel US Embassy Syria rapportait le 6 février des propos de Kerry à propos des bombardements de civils en Syrie (par le régime) : « Cela doit cesser. Mais ça ne cessera pas en quittant la table [des négociations] ou en refusant d’engager les discussions » :
    https://twitter.com/USEmbassySyria/status/696046559486607360

    This has to stop. But it’s not going to stop by walking away from the table or not engaging

    Ce tweet, avec sa claire accusation envers l’opposition, laisse penser que l’histoire a de bonnes chances d’être vraie.

    Rappelons que sur seen this il avait été remarqué avant le début des pourparlers que, d’une part l’opposition de Ryadh multipliait les prérequis et que #ça_commence_à_en_faire_des_conditions, alors même que le principe de Genève était justement de s’assoir à la table sans conditions. D’autre part que la dynamique était clairement négative sur le terrain militaire pour ceux-là mêmes qui adoptaient cette attitude d’obstruction, qui semblait donc avoir tout d’irrationnel.