Le bloc-note du desordre : 2016-02-07

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  • Le bloc-note du desordre : 2016-02-07 - 2016-02-14
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    Nous entrons dans une salle à la saleté sidérante, maculée de pop-corn et jonchée de gobelets renversés, par chance il reste deux places mitoyennes au premier rang, avec Nathan c’est le premier rang ou rien, toutes les deux indemnes de pop corn et de soda. Derrière nous un groupe de jeunes gens s’installe très bruyamment, ils sont une vingtaine, ils n’ont pas toute la même opinion à propos de l’endroit où ils veulent s’asseoir, ils s’invectivent abondamment, apparemment l’humanité se divise en deux parties, les fils de pute, les plus nombreux, et eux. Ça commence à agiter un peu Nathan qui de sa grosse voix pas très contrôlée fait remarquer que cela ne se fait pas de traiter les gens de fils de pute. Dans l’agitation un des mômes me touche l’épaule, à force de faire le con il perd l’équilibre et se rattrape donc sur mon épaule. Il ne semble pas impératif pour lui de s’excuser, en bon rugbyman je sens que c’est le moment de faire respecter ma partie du terrain, je me lève et je lui dis que tout ceci ne va pas le faire et qu’il doit se calmer direct — je m’étonne moi-même de ma capacité à adapter ma langue à mon interlocuteur — il me tourne le dos, façon il ne me calcule pas, je suis sur le point de l’attraper par l’épaule pour le retourner, un vigile intervient (j’apprends en un seul regard qu’au multiplexe il y a des vigiles en uniformes siglés SECURITE qui enjoint mon interlocuteur à s’excuser auprès de moi, les excuses ne sont évidemment ni très sincères, ni polies et pas très audibles. On n’avait même pas envoyé la réclame. Ça commence fort me suis-je dit.

    #cinéma par @philippe_de_jonckheere