Partager le premier restaurant ?

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    Mais il retire ma carte de la coupelle et, malgré mon réflexe d’étonnement qui frise maladroitement l’insistance, refuse tout net de partager l’addition. J’aime les bonnes bouffes et vais régulièrement au restaurant : l’habitude veut que l’on partage la note, à parts égales ou chacun sa part, c’est selon. Je n’y prêtais gare, mais la situation est ici légèrement différente : en tête-à-tête hétéro, ce moment ne saurait être anodin, tant il concentre de sous-entendus.

    Mais en quelques secondes, le charme est rompu. Au lieu de continuer notre conversation en flânant par les rues, j’écourte inconsciemment pour éviter d’en arriver à ce moment où les mots se tarissent pour laisser place à la communication non-verbale. Ça n’aurait désormais plus rien de naturel. Alors que je pensais passer une bonne soirée avec quelqu’un de chouette, tellement détendue que j’en avais oublié les rôles convenus — quel bonheur ! — je me sens comme une merde, prise au piège des rites de séduction, soudain remise à ma place de femme, comprendre : d’objet de désir, de celles que l’on allonge d’un coup de carte bancaire.

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    Mais il retire ma carte de la coupelle et, malgré mon réflexe d’étonnement qui frise maladroitement l’insistance, refuse tout net de partager l’addition. J’aime les bonnes bouffes et vais régulièrement au restaurant : l’habitude veut que l’on partage la note, à parts égales ou chacun sa part, c’est selon. Je n’y prêtais gare, mais la situation est ici légèrement différente : en tête-à-tête hétéro, ce moment ne saurait être anodin, tant il concentre de sous-entendus.

    #galanterie

    • C’est vrai ce que tu écris, mais je me permets de remarquer qu’inviter quelqu’un c’est aussi se faire plaisir soi-même.

      Dialogue imaginaire . : « C’était un soirée super, j’ai envie de t’inviter. » Réponse : « Merci, aujourd’hui c’est moi qui paie. Tu te chargeras de la facture la prochaine fois. »

      Les choses sont plus compliquées quand il y a un écart financier sensible entre les deux. On ne se fait pas inviter dans des restos qu’on ne pourrait pas s’offrir soi-même. C’est un problème pour les jeunes qui sortent en boîte sans un sou en poche et se font exploiter sexuellement alors qu’ils se croient du côté gagnant. Quand on est plus mûr, on peut profiter sans remords de ces situations et s’octroyer le droit de se réveiller à l’aise dans les lits des beaux quartiers, si on en a envie.

      Ces observations valent pour les deux (... trois ...) sexes et se présentent pourtant sous des angles aussi différents que les protagonistes sur place. Dans la vraie vie, une fois libéré des réticences imposées par le devoir à la réflexion profonde, le monde devient immense et les variations sur le sujet se révèlent innombrables. Mais j’insiste, tu as raison, on rencontre tout le temps des coutumes au passé douteux et des gens qui ne s’en rendent pas compte.

      C’est grave docteur ? Moi pour ma part j’ai arrêté de refuser galanterie et courtoisie. Il m’arrive de temps en temps d’aider une jeune femme à rentrer dans son manteau, de lui ouvrir la porte du resto et de fermer la porte de la voiture pour elle, alors que je me rappelle encore de l’époque quand il ne faillait surtout pas commettre un tel acte réactionnaire ;-)

    • Je sais qu’il y a un conditionnement « payer pour voir », mais en gros, je ne me sens pas du tout redevable quand ça arrive. Parfois même, je le dis assez abruptement, mais sans colère ou rien, juste : on est bien clair, tu paies si tu insistes mais c’est ta décision et elle ne m’engage en rien du tout.
      Je ne me sens donc pas mal à l’aise.

      Après, je dois être trop ou pas assez "quelque chose" pour qu’on songe à se payer autre chose qu’un repas avec moi.
      Je ne sais pas.
      Ou alors, je suis tellement hermétique aux allusions et autres trucs de lourdingues que le gars se ramasse un râteau king size sans que je m’en rende compte.

      Ou alors je suis la reine du manque total de "savoir vivre" ! ?

    • Ça ne vous arrive jamais que quelqu’un.e, quel que soit son orientation sexuelle vous paye à manger juste parce que ça lui fait plaisir ? Ça m’arrive de le faire ou de l’accepter, sans que ça ait de connotation sexuelle... Et si il y a une ambiguïté (univoque ou réciproque) avec le co-diner, et que le geste revêt une dimension « paye pour voir » pourquoi ne pas lui en parler simplement si la pression est si forte ? Si c’est quelqu’un.e d’intelligent et d’attentionné il.elle peut en discuter non, surtout si l’ambiguïté est réciproque ? Ça permet aussi de tester la confiance, d’apprendre à se connaître, non, de parler de ce genre de trucs ? Et si la personne est très « paye pour voir » ça permet de la rayer des tablettes. Tetue le dit d’ailleurs : Qu’il s’indigne et interpose à nouveau sa carte donna le coup de couperet final. (...) Le problème n’est pas tellement qu’il paye. Ni même qu’il reste engoncé dans ces habitudes. Mais qu’il s’impose, niant mon envie — qu’il n’est plus sans ignorer à ce stade — de partager, laissant présager le pire dans la relation, si elle en venait à l’intimité. Hé, copine, tu crois vraiment qu’un mec qui ne sait déjà pas t’écouter à la table, s’y prendra mieux au lit ? Ne compte pas sur moi pour aller vérifier !

      Donc cette interaction est comme d’autres dans le cas des rencontres amoureuses ou amicales, une façon de voir à qui on a affaire, de voir si la relation a des bases communes, si on partage certaines valeurs, si les personnes sont attentionnées, autoritaires, pingres, etc... Du coup, je trouve que ça fait partie des moments que je trouve socialement très intéressants, ces histoires d’addition.

    • @supergeante Je suis assez d’accord avec cela. Cela m’arrive très souvent d’inviter un ami à déjeuner ou dîner ou boire un coup, et je le fais de la même manière avec une amie, et des fois je me laisse inviter. Dans mon cas, cela fonctionne un peu comme un sytème de cottisation d’ailleurs, des fois je suis en fond et je me dis que je paye et qu’une autre fois, je le serais moins, en fond, et ce sera à quelqu’un d’autre que moi de payer. En tout état de cause, je n’aime pas compter. Et je déteste absolument le dutch treat .

    • @aude_v oui, je peux entendre ce qui concerne la position d’une jeune fille hétéro etc. Après, il s’agit aussi peut-être de parcours personnel. Avant 26 ans je n’allais JAMAIS au restaurant car je n’avais pas d’argent, sauf en groupe, lorsque plusieurs membres s’engageaient à m’aider à payer ma part de note. Reste de cette époque ce que j’appelle le test Kebab. Est-ce qu’on peut finir à manger une bête frite ou un kebab lors de l’un de ces premiers rendez-vous, après un cinéma ou un truc du genre ? Si c’est oui, alors, ça vaut peut-être la peine de continuer à se voir :) Le repas amoureux, en mode débauche de moyens, c’est aussi le moment de se jauger, j’insiste. Et dans ton exemple, prendre la main de quelqu’un sans lui en parler, ou l’exemple de Tetue oui, je ne nie pas la dimension abusive. Du coup j’ajouterais un #consentement.