• Sisyphe à l’aéroport - Par Léo | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/161018/sisyphe-laeroport-par-leo

    Léo écrit sur ses visites en centre de rétention administrative, ses nuits sans sommeil, l’attente impuissante de savoir si l’avion a décollé, a déporté. Léo, comme d’autres, vont à l’aéroport et dans les centres de rétention pour tenter de faire barrage, ne serait ce que par leur présence. Être là, ne pas laisser faire dans le silence ces déportations quotidiennes.

    #migration #asile #déportation et #honte

  • A Grenoble et Lyon, des amphis d’université occupés pour abriter des migrants

    A l’#université_Lumière_Lyon-II puis à l’#université_Grenoble_Alpes, des associations et des étudiants ont investi des locaux tout en demandant à l’Etat d’apporter une solution pérenne aux migrants.

    http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/12/05/a-grenoble-et-lyon-des-amphis-d-universite-occupes-pour-abriter-des-migrants
    #université #occupation #Grenoble #Lyon #résistance #migrations #asile #réfugiés #France

    (je n’y suis pour rien...)

    cc @isskein @reka

    • Grenoble. 60 migrants logés à la fac pendant la trêve hivernale, grâce à l’action des soutiens

      Dans l’agglomération grenobloise, depuis le 4 décembre 2017, une soixantaine de migrant.e.s/ exilé.e.s occupent un bâtiment du campus universitaire de Saint-Martin d’Hères. Cette action a commencé par l’occupation d’un amphithéâtre pour finalement se prolonger par la mise à disposition d’un bâtiment vide par la direction de l’université.


      http://www.revolutionpermanente.fr/Grenoble-60-migrants-loges-a-la-fac-pendant-la-treve-hivernale-
      #patio

    • Le Conseil d’administration @UGrenobleAlpes s’engage en faveur de la prolongation de l’accueil des migrants sur le campus

      Le conseil d’administration du 11 janvier 2018 a adopté à l’unanimité une motion en faveur de l’engagement de l’Université Grenoble Alpes pour la prolongation de l’accueil des migrants sur le campus.

      https://www.univ-grenoble-alpes.fr/fr/acces-direct/actualites/a-la-une/a-la-une-universite/le-conseil-d-administration-de-l-universite-grenoble-alpes-s-eng

    • Des exilés à la rue occupent la fac de #Paris_8

      Une occupation par des exilé.e.s à la rue et leurs soutiens est en cours actuellement à l’université Paris 8 à Saint-Denis. Le Gisti soutient leur lutte.

      En effet, cette initiative se situe dans un contexte où, depuis des années, des milliers d’exilé.e.s sont maltraité.e.s par les autorités et sont contraint.e.s de vivre à la rue.

      Depuis plus de vingt ans, les gouvernements successifs perpétuent une politique de mise à l’écart et d’exclusion. Ces milliers de personnes qui, malgré tous les obstacles, souvent au risque de leur vie, ont réussi à atteindre la France, voient leurs droits les plus fondamentaux foulés aux pieds. Ils et elles sont relégué.e.s, maintenu.e.s dans la précarité, violenté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s parfois vers des pays où ils et elles sont en danger de mort.

      Les nouveaux centres dits « d’accueil » créés ces derniers mois en région parisienne (à la porte de La chapelle, à Cergy ou Ris Orangis) n’ont de centres d’accueil que le nom mais fonctionnent comme des centres de tri : ils ne sont qu’une première étape avant que les exilé.e.s ne soient dispersé.e.s, isolé.e.s et rendu.e.s moins visibles, le temps d’organiser leur expulsion (voir le dossier sur le site du Gisti sur les campements d’exilés en région parisienne et sur les nouveaux centres d’hébergement coercitif).

      Celles et ceux qui réussissent à y échapper se retrouvent très vite de nouveau sans droit au séjour ni droits sociaux et viennent grossir le nombre de gens qui dorment à la rue.

      Cette politique est une politique du rejet et non de l’accueil. Personne n’est dupe. Il nous appartient à tous de la contester. C’est ce qu’ont déjà fait plus de 400 organisations affirmant qu’elles sont « fermement décidées à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques ». Elles ont pris l’initiative de susciter la mise en place d’États généraux destinés à « faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux ». « L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui ».


      http://gisti.org/spip.php?article5842

    • Des exilés à la rue occupent la fac de Paris 8

      Une occupation par des exilé.e.s à la rue et leurs soutiens est en cours actuellement à l’université Paris 8 à Saint-Denis. Le Gisti soutient leur lutte.

      En effet, cette initiative se situe dans un contexte où, depuis des années, des milliers d’exilé.e.s sont maltraité.e.s par les autorités et sont contraint.e.s de vivre à la rue.

      Depuis plus de vingt ans, les gouvernements successifs perpétuent une politique de mise à l’écart et d’exclusion. Ces milliers de personnes qui, malgré tous les obstacles, souvent au risque de leur vie, ont réussi à atteindre la France, voient leurs droits les plus fondamentaux foulés aux pieds. Ils et elles sont relégué.e.s, maintenu.e.s dans la précarité, violenté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s parfois vers des pays où ils et elles sont en danger de mort.

      Les nouveaux centres dits « d’accueil » créés ces derniers mois en région parisienne (à la porte de La chapelle, à Cergy ou Ris Orangis) n’ont de centres d’accueil que le nom mais fonctionnent comme des centres de tri : ils ne sont qu’une première étape avant que les exilé.e.s ne soient dispersé.e.s, isolé.e.s et rendu.e.s moins visibles, le temps d’organiser leur expulsion (voir le dossier sur le site du Gisti sur les campements d’exilés en région parisienne et sur les nouveaux centres d’hébergement coercitif).

      Celles et ceux qui réussissent à y échapper se retrouvent très vite de nouveau sans droit au séjour ni droits sociaux et viennent grossir le nombre de gens qui dorment à la rue.

      Cette politique est une politique du rejet et non de l’accueil. Personne n’est dupe. Il nous appartient à tous de la contester. C’est ce qu’ont déjà fait plus de 400 organisations affirmant qu’elles sont « fermement décidées à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques ». Elles ont pris l’initiative de susciter la mise en place d’États généraux destinés à « faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux ». « L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui ».

      http://gisti.org/spip.php?article5842

    • Lettre ouverte à Annick Allaigre, présidente de l’université de Saint Denis, contre l’évacuation policière des migrants de l’université de Saint Denis

      Depuis le Mardi 30 Janvier 2018, plusieurs dizaines d’exilés occupent le bâtiment A de l’université de Saint Denis. Aucun d’entre eux ne peut se laisser réduire au terme de migrant, étant porteur d’une histoire riche et singulière. Ils sont là après avoir traversé de nombreux obstacles et surmonté d’innombrables difficultés, pour fuir la condition de misère qui était la leur dans leur pays.

      En tant que personnels de l’université de Saint Denis, nous avons reçu pendant plusieurs semaines des messages électroniques de la présidence de l’université nous informant de la situation. Quasiment quotidiens au début, 30 janvier, premier février, 3 février et 7 février 2018, ces messages étaient marqués à la fois par la volonté de se montrer solidaire face au durcissement de la politique du gouvernement à l’égard des migrants et de maintenir la continuité du service public.

      Dans un message du 3 mai 2018, la présidence nous informait alors que le comité de médiation, mis en place au début du mois de mars 2018, était arrivé à des avancées significatives, solutions spécifiques trouvées pour la dizaine de femmes présentes parmi les migrants, prise en charge des mineurs par les organismes compétents, augmentation des capacités d’accueil du Département Universitaire de Français Langue Etrangère (DUFLE), démarches entreprises pour trouver des logements et mise en place d’un suivi individualisé de chaque exilé afin qu’il soit accompagné dans son projet d’installation en France.

      Avec ces annonces, nous avions le sentiment que la présidence s’engageait dans un véritable suivi au moins à moyen terme et dans une recherche de solutions.

      Enfin, Jeudi 14 Juin 2018, nous recevons un dernier message électronique par lequel le comité de mobilisation nous fait part de l’échec des démarches qu’il avait entreprises avec la préfecture. Vous le remerciez pour son travail sanitaire, sécuritaire et administratif, mais force est de constater que la faiblesse de la réponse apportée par notre université est révélatrice de l’état de l’université en général, dans sa difficulté à penser le monde qui l’entoure et qui bouge, alors même qu’elle se doit d’être le lieu par excellence du débat d’idées et d’une pensée créatrice, vivante et en mouvement.

      Pire, nous apprenons en marge du conseil d’administration de l’université de Saint Denis du Vendredi 15 Juin 2018 qu’une intervention et une évacuation policière ont été approuvées par la majorité des membres du conseil d’administration, vous laissant pleine possibilité de passer par ce recours à partir du Dimanche 17 Juin 2018.

      Comment Vincennes à Saint-Denis, après avoir depuis son origine accueilli des étudiants étrangers, baisserait-elle aujourd’hui les bras devant les quelques migrants qui se sont réfugiés dans ses locaux, sous le climat délétère de la loi asile immigration ?

      C’est pourquoi nous demandons instamment à la présidence de l’université de Saint Denis de renoncer à faire appel aux forces de l’ordre pour évacuer les migrants.

      Nous vous demandons de continuer à chercher avec les acteurs concernés toutes les solutions possibles pour accompagner ces migrants dans leur projet d’installation en France comme il en était question dans votre message électronique du 3 mai 2018.

      Il nous semble que c’est seulement à travers ce type d’engagement que notre université pourra fêter dignement son cinquantième anniversaire.

      http://fischer02003.over-blog.com/2018/06/petition-pour-les-migrants-de-saint-denis.html

    • Saint-Denis : le spectre de l’expulsion plane sur Paris 8

      Dans la nuit de lundi à mardi, entre 100 et 300 soutiens aux migrants occupant l’université Paris 8 à Saint-Denis ont dormi sur place. En cause ? La rumeur d’une intervention policière. Cédric, l’une des personnes solidaires, rembobine le fil de l’histoire. « La semaine dernière, dit-il, la présidente [NDLR : Annick Allaigre] nous a annoncé qu’à partir du 17 juin, elle souhaitait que nous ayons quitté les lieux, sous peine de faire intervenir la police » Sollicitée, la présidence n’a pas souhaité réagir. De son côté, la préfecture indique qu’elle « n’a pas été saisie par l’université pour intervenir dans une éventuelle évacuation ».

      Lundi, les soutiens apprennent « de plusieurs sources » l’hypothèse d’une évacuation policière. « On a lancé un appel d’urgence pour que les gens viennent », explique Cédric. Mélanie* en fait partie. Alertée à 22 heures, elle file rejoindre les personnes déjà sur place.

      « Vers 1 heure, on a fait un point, pour savoir quel comportement adopter en cas d’intervention », retrace-t-elle. Les soutiens optent pour une attitude pacifique. Les troupes s’organisent. Certains font des tours de garde. Les quelques connaisseurs du droit d’asile discutent des risques juridiques encourus par les exilés. Le tout, dans une ambiance « stressante », mais « bon enfant ». « Les gens mettaient de la musique, buvaient du thé… », raconte Mélanie.

      A partir de 5 h 30, voyant que la police n’arrive pas, les soutiens commencent à quitter les lieux. « Il y aura des personnes solidaires tous les soirs », annonce Cédric.
      *Les prénoms ont été modifiés.

      http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/saint-denis-le-spectre-de-l-expulsion-plane-sur-paris-8-19-06-2018-778170

    • Appel à soutenir le Patio Solidaire !

      Le Patio solidaire·mercredi 20 juin 2018, campus universitaire de Saint
      Martin d’Hères

      Depuis le 5 décembre 2017, le Patio Solidaire est occupé par une
      soixantaine de personnes prises dans des situations administratives
      diverses. La majorité de ses habitant.e.s sont en situation de demande
      d’asile. Légalement, l’État doit leur fournir un hébergement. Ce qu’il
      ne fait que rarement. La plupart sont aussi concernées par les
      procédures de Dublin. Le ministère de l’Intérieur cherche à les déporter
      vers les premiers pays par lesquels elles sont entrées en Europe
      (souvent l’Italie). Ces pays sont les seuls où leur demande d’asile
      peut-être étudiée.
      Le Patio Solidaire est un ancien laboratoire de droit au cœur du campus.
      Autogéré, il est progressivement devenu un espace de vie, d’échanges et
      de rencontres entre étudiant.e.s, enseignant.e.s, activistes,
      chercheur.e.s, habitant.e.s du Patio, de Grenoble, de Saint Martin
      d’Hères et au-delà, en exil ou non.

      Mi-mars, une lettre était envoyée au Président de l’Université, au
      Vice-président en charge de la Recherche et à l’ensemble des membres du
      Conseil d’administration (CA). Elle revenait sur la richesse des liens
      tissés au Patio et la diversité des activités qui s’y sont déployées
      (formations mutuelles, recherches collectives, ateliers artistiques,
      sorties culturelles, organisation d’évènements publics...). Un ouvrage
      collectif est même issu d’une de ces rencontres et sera bientôt publié.
      Il est intitulé « Le bureau des dépositions. Angle de transformation des
      politiques migratoires et des Etats-Nations capitalistes ». La lettre
      proposait le vote d’une motion qui viserait à maintenir le Patio et
      améliorer les conditions d’hébergement et de vie jusqu’à l’ouverture
      d’un nouveau lieu d’habitation et de travail sur le campus selon des
      modalités à discuter collectivement.

      Le 23 mars, une délégation du Patio intervenait donc au CA pour exposer
      la situation et les revendications des habitant.e.s. Le CA votait
      finalement, à l’unanimité, « la prolongation de l’hébergement transitoire
      des migrants jusqu’au 30 juin 2018 accompagnée de la poursuite des
      démarches visant à aboutir à leur relogement ».

      Aujourd’hui, nous sommes à une semaine de cette échéance du 30 juin et
      l’équipe présidentielle ne répond plus à nos sollicitations. Le 6 mai,
      nous répondions au Directeur Général des Services, Joris Benelle, suite
      à sa demande d’intervention des services techniques pour des
      prélèvements d’amiante. Dans cette réponse, nous nous inquiétions déjà
      de l’absence d’avancées concernant le relogement des habitant.e.s et la
      relocalisation du Patio dans un bâtiment plus adapté. Le 5 juin, nous
      écrivions au Président de l’UGA pour le rencontrer et discuter des
      engagements pris fin mars. Ces messages sont restés sans réponse.

      Au delà du 30 juin, nous ne savons pas quel sort sera réservé au Patio
      par une équipe présidentielle qui fait la sourde oreille.
      Nous nous donnons rendez-vous vendredi 22 juin à 8h30 au Patio pour
      marcher ensemble vers le Conseil d’Administration. Nous nous y
      rassemblerons pour petit-déjeuner, intervenir à l’assemblée, y présenter
      nos revendications et interpeler l’équipe présidentielle pour obtenir
      des engagements fermes.
      Puis, dès samedi 23, rendez-vous au Patio à partir de 15h pour fêter les
      6 mois de vie du Patio avec des conférences-débats, repas et concerts.
      Enfin, le lendemain, un tournoi de foot est organisé à partir de 13h.

      M. le Président, soyez innovant !

      Inventons avec le Patio le lieu d’une Université-Monde solidaire, et pas
      celui de la répression d’une expérience humaine et politique unique !

      Reçu via la mailing-list du patio, le 20.06.2018

    • "Paris 8 expulsé, on occupe à la rentrée !"

      Texte d’intervention de personnes solidaires qui ont participé à l’occupation du bâtiment A de Paris 8 aux côtés des exilé.e.s, sans papiers, migrant.e.s .

      Nous, personnes solidaires, avons occupé aux côtés des exilé.e.s, sans papiers, migrant.e.s, le bâtiment A de l’Université Paris 8 du 30 janvier au 26 juin 2018. Les revendications de l’occupation sont claires : des papiers et des logements pour tou.te.s. Le samedi 19 avril 2018, après 3 mois de mobilisation, la présidente de l’Université Paris 8, Annick Allaigre, a annoncé que selon le Ministère de l’Intérieur, tout.e.s les occupant.e.s auraient des papiers. Un mois et demi plus tard, elle nous apprend l’échec du plan de négociation et nous informe de notre expulsion prochaine, qui a eu lieu le 26 juin.

      Ce texte n’est pas un bilan, ni un résumé de 6 mois de lutte. C’est une intervention politique qui propose des axes pour la suite de notre combat contre le racisme d’Etat français.

      La violence spectacle et la violence bureaucratique

      Le 26 juin à 4h40 du matin, la police envahit Paris 8 pour nous expulser. Alors que quelques jours plus tôt, nous avions réussi à faire annuler l’expulsion par la présence massive de personnes solidaires, le nombre encore plus grand ce matin-là n’a pas suffi.

      Ahmed, occupant de Paris 8 raflé par la police et déplacé au gymnase du Raincy, nous dira « quand ils sont arrivés on croyait que c’était une opération antiterroriste ». Hordes de camions de CRS, flics masqués style GIGN qui descendent en rappel avec des cordes sur le toit, pince sur le dos, masse à la main, équipement anti-émeute, « sale pute » et « si vous parlez arabe, on vous casse la bouche », coup de poing, de pied, de bouclier, yeux cramés par le gaz, évanouissement. L’Etat met en scène sa toute-puissance en offrant sa violence en spectacle.

      L’autre violence, c’est la violence sourde, lisse, parfaitement huilée et bureaucratique qui fait monter 194 migrant.e.s, exilé.e.s et sans papiers dans des bus à destinations inconnues. Ici, pas d’insultes, de coups, pas de mise en scène viriliste et raciste : la banalité d’une rafle. Quand la préfecture, dans son communiqué post-expulsion, nous dit que « cette opération d’ordre public s’est déroulée dans de bonnes conditions et qu’aucun incident n’a été relevé », il faut savoir lui donner raison pour comprendre la nature de la chasse aux migrant.e.s. Cette violence-là n’a rien d’exceptionnel, de spectaculaire, de « disproportionné », c’est la routine d’un Etat raciste qui traque, trie, enferme et déporte en silence. Allez à Porte de la Chapelle, il ne s’y passe rien : une zone d’attente en plein air, le quadrillage et le harcèlement policier en plus. Même quand les gens y meurent, ils y meurent en silence, le visage caché et le nom tu. La violence n’y est pas un événement. Elle ne s’offre pas à l’indignation perplexe de tribunes d’universitaires, à l’esprit de communion des manifestations happening devant le Sénat contre une loi qui n’a rien d’inédit ou à une énième tirade révoltée contre les « bavures » policières. Il est bien plus facile de s’émouvoir 48h d’un coup de matraque, d’un gazage ou de l’histoire de l’Aquarius alors même qu’on est content de pouvoir retourner prendre le soleil sur les quais à Jaurès, une fois que tous les migrant.e.s qui y vivaient ont été raflé.e.s.

      Cette violence-là appelle à s’organiser et à lutter politiquement avec celles et ceux que la police, la préfecture et la mairie « évacuent » comme des déchets.

      Les camps de tri

      Les occupant.e.s de Paris 8 ont été bougé.e.s sans jamais savoir où, entre le gymnase Kellerman à Porte d’Italie et le gymnase du Raincy. De là, l’Etat a organisé leur dispersion vers Vaux le Penil, Nanterre, Villiers-le-Bel et Cergy. En moins de 48h, certain.e.s avaient été trimballé.e.s entre 3 lieux différents. Ce qui frappe, c’est la simplicité avec laquelle les espaces civils sont convertis en espaces concentrationnaires : ici, une salle de classe de Paris 8 devient la scène d’un tri racial entre étudiant.e.s français.e.s et migrant.e.s sans papiers ; là, un gymnase (Le Raincy, Porte d’Italie, Viliers-le-Bel), une patinoire (Cergy) ou encore un centre de tri de la poste (Vaux-le-Penil), deviennent des camps. Tout espace est déjà un camp en puissance. Entassement dans de petites salles sur des lits de camps, numéros d’identification, nourriture jamais halal servie avec des gants en plastique, couvre-feu, équipes de sécurité en permanence et BAC qui tourne le soir.

      Les associations qui gèrent ces « hébergements d’urgence » (Espérer 95, Secours Islamique, Emmaüs, Empreintes, etc.) sont les larbins de l’Etat raciste qui leur délègue le travail de tri : prise d’empreintes, tri administratif, transfert à la préfecture, tout ça sans interprète. Ils parlent de « mise à l’abri », nous parlons de tri raciste. A Vaux le Pénil, où le règlement intérieur n’a jamais été traduit ni expliqué, des personnes qui étaient là depuis 4 mois étaient toujours persuadées de ne pas avoir le droit de sortir le dimanche.

      Dans son communiqué, la préfecture nous explique que les occupant.e.s « ont été pris.e.s en charge par les services de l’Etat et pourront ainsi bénéficier de mise à l’abri » et que « cette démarche permettra de procéder à des examens individuels de situation au bénéfice des migrants et à des orientations administratives adaptées et respectueuses de droits des intéressés ». Ici aussi, on doit se garder de dire que la préfecture nous ment. Au contraire, il faut la prendre au pied de la lettre quand elle nous dit que le droit est « respecté » puisque le CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et demandeurs d’asile) codifie avec une grande application, toujours plus innovante mais fermement coloniale, la violence légitime qui s’applique à « l’étranger ».

      C’est pourquoi nous occupons

      Nous ouvrons et occupons des bâtiments parce qu’ils sont vides ou qu’ils appartiennent à l’Etat. Nous occupons des facs parce que ce sont des lieux où se perfectionnent déjà les techniques d’un tri de race et de classe, comme demain nous occuperons des préfectures, parce qu’on y catégorise, gère et déporte à grand renforts de convocations, tampons officiels, derrière des masques de fonctionnaires.

      Nous occupons parce qu’il ne s’agit pas de lutter pour imposer une meilleure application de la loi ou sanctuariser le droit d’asile mais de lutter contre ce droit. C’est ce code raciste qu’est le CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile), sur lequel l’Etat s’appuie, ainsi que les pratiques de ses administrations, qui mettent à la rue et fabriquent industriellement des étranger.e.s illégalisé.e.s. C’est le droit, et pas l’entorse au droit, qui enferme dans les centres de rétention, qui déporte vers le Soudan, le Mali, l’Algérie ou l’Afghanistan.

      Nous occupons pour ne pas reconduire les catégories de l’Etat et de ses bras armés ou gantés, la préfecture, les flics, l’OFII, l’OFPRA, la CNDA, les centres de rétention, la police aux frontières. Nous occupons pour lutter contre l’Etat procédurier raciste qui s’ingénie à traiter les exilé.e.s

      individuellement, par l’application de sa doctrine du « cas par cas », qu’il s’agisse du droit d’asile ou de sa politique de régularisation des sans-papiers. Nous occupons pour que ces luttes deviennent collectives.

      Nous occupons pour faire corps, pour que ce corps s’organise, nomme ses objectifs et qu’il ait des bases d’action. Pour briser la ségrégation politique organisée par l’Etat entre français et non français, avec ou sans papiers, pour construire une lutte collective qui rompt l’isolement politique des uns et des autres. Nous occupons pour tenir une position avec en tête cette déclaration tunisienne : Ni police ni charité : un toit pour s’organiser ! Pour que ces moments d’organisation soient déjà des victoires contre le néolibéralisme raciste de l’Etat français républicain et contre l’architecture européenne ségrégationniste. Nous ne voulons pas être de celles et ceux qui "regardent sombrer les bateaux qui demandent à accoster". Parce que notre lutte est antiraciste, nous construisons une solidarité en actes, nous luttons avec et jamais pour.

      Nous occupons parce que la rue tue, en été plus qu’en hiver, quand la solidarité est en vacances et que la mairie de Paris coupe les points d’accès à l’eau. C’est sûrement, nous dit le poète soudanais, que je suis venu « pourrir dans les rues de Paris, ces rues nettoyées à grandes eaux chaque matin... alors je ne sais plus si je suis un bout de viande ou un morceau d’asphalte ».

      Nous occupons parce qu’on nous dit « tout est mieux que la rue », tandis qu’on se suicide dans les centres d’hébergement. Dans ces centres comme dans la rue, on perd son nom pour gagner au mieux un numéro et il faudrait en plus dire merci.

      Nous occupons parce que c’est à nous de réquisitionner des bâtiments parmi les 205 000 vides dénombrés à Paris.

      Soyons dans la rue cet été, occupons à la rentrée

      Après l’expulsion, nous avons vu le tri se faire, les retours à la rue après 10 jours dans un gymnase, les expulsions sans raison d’un centre d’hébergement, les gens qui partent pour éviter un rendez-vous à risque à la préfecture, celles et ceux qui partent simplement parce que ça devient insupportable. Tel le chasseur qu’il est, l’Etat raciste a fait une grande prise en détruisant ce printemps tous les campements de Paris et en expulsant Paris 8 puis en enfermant dans des centres le temps d’un tri administratif. Aujourd’hui dans la rue, après ce tri, il ne reste plus que les personnes expulsées de leur centre, en fuite, déboutées de l’asile, autrement dit le « surplus issu du tri ». En fait, ce surplus représente les personnes à rafler. Depuis le début de l’été, la rue est le terrain d’une chasse à l’homme de grande ampleur.

      Si notre occupation n’a jamais été une mise à l’abri humanitaire mais un combat politique contre les politiques raciste de l’Etat français envers les exilé.e.s, migrant.e.s et sans-papiers, la lutte ne saurait s’arrêter à l’expulsion d’un lieu. Du point du vue de la temporalité de lutte des exilé.e.s, il y a une continuité évidente entre l’avant et l’après-occupation.

      A toutes les personnes solidaires, nous tenons à rappeler que Paris 8 ne doit pas marquer le début et la fin d’une « expérience » politique de la solidarité. L’occupation n’était qu’un moment, une modalité d’organisation particulière à un certain contexte d’une lutte de longue date bien plus large.

      C’est dans la rue que la guerre se livre déjà cet été et se livrera à la rentrée.

      C’est là qu’on nous trouvera pour s’opposer aux rafles, c’est là qu’on s’organisera pour occuper.

      Des personnes solidaires ayant participé à l’occupation de Paris 8

      https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/140818/paris-8-expulse-occupe-la-rentre-e

  • Persécutions quotidiennes des exilé-e-s : un parc parisien leur est interdit | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/200817/persecutions-quotidiennes-des-exile-e-s-un-parc-parisien-leur-est-in

    Il est 9h30, la police fait une énième ronde pendant que les exilé-e-s font la queue pour un café. L’équipe du p’tit dej fait passer le mot, la police repassera et il faudrait mieux partir après le café. Mais pour allez où ?

    Il est 10h dans le jardin d’Éole, les exilé-e-s sont assis au soleil, discutent ; d’autres lavent leurs vêtements avant de les étaler sur le sol pour les faire sécher. Des sirènes retentissent. Un camion de police pile devant l’entrée du jardin - six policiers, fusil à la main, descendent. À peine le temps de se retourner, les exilés sont cernés par les policiers de tous les côtés : « Allez ! Allez ! Tout le monde dégage ! »

    Des exilé-e-s expulsé-e-s d’un jardin public © Usagers du jardin d’Eole

    À la sortie du parc un policier nous explique qu’il n’y a pas de délit de faciès « juste du professionnalisme » :

    « - Depuis quand on interdit le parc aux migrants ?

    – Non, juste aux illégaux

    – Qu’est-ce que vous en savez qu’ils n’ont pas de papiers ?

    – Ça se voit sur leur visage

    – Oui, ça s’appelle du délit de faciès

    – Non ! Retournez à l’école, c’est pas ça le délit de faciès. Ça s’appelle du professionnalisme ! »

    Nous, ça nous rappelle une époque pas si lointaine où une population ciblée était interdite dans les parcs et autres lieux publics. « On ne va pas faire ça tout la journée, il faut faire fermer le parc » avait conclu l’un des policiers, depuis le jardin d’Eole à portes closes.

    Collectif du p’tit dej à Flandres

    #police #exilés #délit_de_faciès #discrimination #harcèlement

  • Les habitantes du quartier La Chapelle répondent au journal « Le Parisien »
    https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/210517/les-habitantes-du-quartier-la-chapelle-repondent-au-journal-le-paris

    Reprenant une campagne de stigmatisation des réfugiés orchestrée par les Républicains, un article du Parisien prétend que le quartier La Chapelle (18° arrondissement) serait dangereux pour les femmes. Les habitantes répondent dans une vidéo : le problème ce n’est pas les réfugiés, c’est votre propagande xénophobe qui salit notre vie de quartier ! Source : La Chapelle en lutte

    • Pour bien connaître le quartier puisque j’y habite, mon expérience est conforme à cet article. C’est vrai que la place de la chapelle c’est le chaos, la pollution, la bousculade, une quantité d’hommes qui stationnent impressionnante, des voitures dans tous les sens qui klaxonnent continuellement et s’engagent sur les passage piéton, des trottoirs étroits et occupé par les vendeurs de clops, casque audio, téléphones et autres et les migrants qui dorment rue Pajol en errance. J’ai pas vécu de harcelement de rue dans le quartier. J’ajoute que je suis toujours avec mes écouteurs dans la rue lorsque je suis seule, ca me rend moins réceptive à ce que les hommes peuvent me dire. Aussi je n’aime pas la proximité physique et traversé la zone est quant même éprouvante alors je doit avoir une mine assez renfrognée quant je passe par là et j’évite tous les regards comme les petits singes en Inde quant ils sont en surpopulation près des temples à l’heur des repas. Du coup on me fiche la paix.
      Je suis bien d’accord avec le fait que le problème viens de l’aménagement de la zone mais si la zone est aménagé l’augmentation des loyers va participé à la gentrification du quartier et ces homme vont devoir trouver un autre endroit pour leur activitées ou non activitées, cette fois probablement hors de Paris. C’est déjà le cas avec la hall Pajol aménagée récemment et où des sans abris s’étaient installés qui est surveillé depuis par des vigiles. L’article évoque les loyers, je pense que les loyers d’un bout à l’autre de la rue Pajol doivent être bien différents. Et si le problème d’aménagement du quartier est résolu ces hommes en seront chassés et avec eux les femmes et les enfants des classes populaires.
      L’instrumentalisation du féminisme auquel on assiste depuis au moins 20 ans (via les « voiles », « burqa », « burkini ») me semble de plus en plus forte et difficile à contrer. Merci pour ce texte qui me concerne doublement, et qui me permet d’avancer dans ma réflexion.


    • Question naïve (et facile) : quel genre d’hommes cette photo (prise et publiée par Femen France) stigmatise-t-elle ?
      https://lignesdeforce.wordpress.com/2017/05/22/quand-femen-sinspire-de-torchons-racistes

      Quand #Femen s’inspire de torchons racistes
      Lisez cet appel de Femen France : les deuxième et troisième paragraphe sont recopiés dans Le Parisien libéré, journal de gauche et féministe bien connu ! Le « sentiment d’insécurité » qui suit appartient au vocabulaire des #journalistes, des marchands de peur et des politicards.

      Oh ! certes, Femen France se défend – sincèrement je n’en doute pas – de tout racisme. Seulement à force de pratiquer le militantisme politique comme on mène des campagnes publicitaires, en sautant sur toutes les occasions de rameuter les photographes, on finit par tomber dans les pièges médiatiques les plus grossiers.

      Au passage, je ne vois pas la différence entre les fabricants de lingerie et Femen (les unes ont d’ailleurs posé pour les autres) : il s’agit toujours de mettre de la femme dénudée à la une pour vendre son produit. Faire seins nus (comme on dit sur les plages) ne peut éternellement tenir lieu d’analyse des rapports de genre.

      Une remarque pour finir : les personnes qui écrivent, à propos de n’importe quelle question sociale « La réponse à cette situation ne peut-être exclusivement policière » sont des ordures ou des crétins, supplétives toutes trouvées de la flicaille et des gens de plume chargés de les justifier.

      Ces dégueulasseries une fois pointées, redisons que oui ! le monde sexiste est hostile aux femmes, y compris aux simples passantes, et que cela doit être combattu. Les féministes, qui organisent par exemple des manifestations de nuit pour se réapproprier la ville, n’ont pas attendu les Femen pour s’en préoccuper.

      #La_Chapelle #Claude_Guillon

    • Cette histoire me rappel qu’Anne Hidalgo avait un projet d’aménagement de 7 places parisiennes : https://www.paris.fr/vosplaces
      mais ce sont 7 places dans des quartier moins populaires, rien de prevu pour la « place » de la chapelle.

      Aussi dans le 18°-19° Caroline de Haas se présente aux législatives (fondatrice de Osez le féminisme et instigatrice de la pétition contre la loi travaille). Elle se présente contre El Komri et du coup je soupçonne de basses manœuvres dans ce contexte. Je trouve que l’apparition de ce sujet sur ce secteur à ce moment est peut être un moyen de la mettre en mauvaise posture. Je vais voire si je trouve une réaction de sa part sur le sujet. Vu la collision entre la presse et le PS ca m’entonnerait pas que le but réel soit de lui savonner la planche électorale de la part de El Komri et autres saussialistes en marche.

      edit : voici la réaction de Caroline de Haas
      https://www.youtube.com/watch?v=D4ghYQ_uRSw


      Elle propose un élargissement des trottoirs et amélioration de l’éclairage mais pas de réponse répressive policière.

      edit2 : sur le sujet voire plutot la réaction de Caroline de Haas sur son blog médiapart que je découvre :
      https://blogs.mediapart.fr/carolinedehaas/blog/210517/la-chapelle-lextreme-droite-dans-ses-oeuvres-encore

      J’ai de mon côté répondu aux questions de France 3. Lors de l’échange avec la journaliste, j’ai rappelé plusieurs choses :

      1. D’abord, que les violences sexuelles à l’encontre des femmes ont lieu partout. Dans tous les pays du monde, dans tous les quartiers du monde, dans tous les immeubles du monde, dans tous les bureaux du monde. 230 femmes sont violées chaque jour. 1 sur 5 subit du harcèlement sexuel au travail. 100% des femmes ont été harcelées dans les transports en commun à Paris. Les violences sexistes et sexuelles sont massives.

      2. Ensuite, j’ai proposé qu’on passe de l’indignation à l’action. Des dizaines de chercheuses et chercheurs, responsables d’associations, militantes et militants féministes ont travaillé sur le harcèlement, notamment le harcèlement de rue. On connaît les solutions, à La Chapelle comme ailleurs : 1. la prévention et l’éducation (les moyens ne cessent de se réduire du côté des centres sociaux) 2. les sanctions (elles existent mais ne sont jamais appliquées, essayez d’aller porter plainte pour harcèlement de rue) 3. l’aménagement de l’espace urbain (plus d’espace, de l’éclairage). Pourquoi ne les met on pas en place ?

      3. Enfin, j’ai rappelé qu’à chaque fois que des citoyennes, citoyens ou partis politiques, expliquent (ou sous entendent) que les violences ne sont le fait que d’une catégorie de la population, non seulement ils mentent (les 230 femmes violées chaque jour le sont dans 80% des cas par un homme de leur entourage) mais ils alimentent le racisme. Ils n’apportent aucune solution aux violences que subissent les femmes et en plus, ajoutent la violence subit par les racisé.e.s.

      On n’entend jamais la droite ou l’extrême-droite sur les violences que subissent les femmes. Sauf lorsque ces violences sont commises par des étrangers. Comme si lorsqu’un français violait, c’était moins grave. Une violence sexuelle est une violence sexuelle. Qu’elle soit subie à La Chapelle, à Bourg en Bresse ou à Bordeaux, qu’elle soit le fait d’un père, d’un voisin, d’un migrant ou d’un manager, elle est intolérable.

      #racisme #instrumentalisation #urbanisme #législatives #féminisme #femmes #mixité #non-mixité #harcèlement

    • Voir aussi :

      Des hordes de harceleurs à Paris ? Quand le féminisme arrange les politiques
      Olympe, Le Plafond de Verre, le 21 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600774

      « Soit on les laisse mourir devant les yeux de nos enfants, soit… »
      Collectif Solidarité Migrants Wilson, Revue Projet, le 22 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600735

      Les habitantes du quartier La Chapelle répondent au journal « Le Parisien
      Paris Luttes Info, le 22 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600745

      L’affaire de La Chapelle
      Tieri Briet, L’Autre Quotidien, le 22 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600930

    • Réseau Classe/Genre/Race, Fatima Ouassak, le 22 mai 2017
      https://www.facebook.com/ClasseGenreRace/posts/1929933270584671

      On se souvient de l’article du Parisien publié le 18 mai intitulé « Paris : des femmes victimes de harcèlement dans les rues du quartier Chapelle-Pajol », et des politiciens qui s’étaient saisi de l’affaire. C’est maintenant au tour des Femen d’investir cette question du « harcèlement de rue » dans le quartier de la Chapelle. Une activiste s’y est faite photographier poitrine nue ce matin.

      Pour information, les questions de « non-mixité dans l’espace public » et de « harcèlement de rue » sont dans les cartons de l’action publique depuis de nombreuses années déjà, bien avant cet épisode à la Chapelle ou même celui du reportage bidonné sur le « PMU de Sevran » :
      – Les acteurs institutionnels disent : « c’est une question centrale, elle est liée à la nature même des hommes qui vivent dans ces territoires, à leur culture, à leur religion ».
      – Les médias répètent : « c’est une question centrale, elle est liée à la nature même des hommes qui vivent dans ces territoires, à leur culture, à leur religion, allons faire un reportage dans le 18ème ou à Sevran »
      – Les associations s’activent : « oui c’est vrai que cette question est centrale, on va demander une subvention aux acteurs institutionnels qui nous suivent là-dessus pour organiser une action dans le 18ème ou à Sevran, et on va appeler les médias pour filmer ».

      Le traitement politique et médiatique de cette question s’inscrit dans les mêmes logiques :
      – une logique culturaliste : on réduit un fait social complexe à une lecture réduite au caractère culturel, et en réalité racial, des protagonistes. Caractère culturel qu’on essentialise. Et ça donne : « ces femmes sont harcelées dans la rue parce que ces hommes sont arabes ou noirs, et donc ils sont violents avec les femmes, par définition ».
      – une logique coloniale : Les pouvoirs publics de la France républicaine se doivent de « sauver » les femmes qui vivent dans ces quartiers, les protéger de leurs barbares de frères/maris/cousins
      – une logique raciste/sexiste : on invisibilise le sexisme structurel en France et on sur-visibilise le sexisme dans les quartiers. D’ailleurs, le fait de sur-visibiliser le second permet d’invisibiliser le premier. Et ça donne : « en France, il y a l’égalité hommes-femmes, sauf en banlieue »

      La présence policière (qui est en soi une violence policière) plus importante dans les quartiers populaires, par rapport aux quartiers pavillonnaires par exemple, se justifie par l’argument selon lequel dans les quartiers populaires, il y a des « zones de non droit » où « l’on a davantage besoin de la police ».
      Sur quoi s’appuie-t-on pour parler de zones de non-droit : les « trafics de drogue », « l’islamisme », « le potentiel terrorisme », et aussi, et c’est important de le noter, « les violences faites aux femmes » qui sont construites comme étant plus importantes là qu’ailleurs.

      La manière dont on traite médiatiquement et politiquement les « rapports entre hommes et femmes » dans les quartiers populaires, a entre autres comme fonction de justifier une présence policière plus importante dans ces quartiers où vivent des classes/races jugées dangereuses.

      L’offensive politico-médiatique visant à légitimer encore davantage la présence policière dans les quartiers populaires, prenant appui sur « les rapports entre hommes et femmes » dans ces quartiers", est en train de monter en puissance.
      Des textes de loi se préparent...
      Restons vigilant-es, et surtout organisons politiquement pour ne pas laisser nos causes être instrumentalisées à des fins classistes, sexistes et racistes.

      Réseau Classe/Genre/Race

  • Un dimanche avec « Bonjour vingt jours » aux audiences dites 35bis bis du TGI de Paris. LE BLOG DE LA CHAPELLE EN LUTTE
    https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/220316/un-dimanche-avec-bonjour-vingt-jours-aux-audiences-dites-35bis-bis-d

    Ce dimanche 20 mars, K, rencontré lors des campements de migrants et migrantes cet été était présenté devant la cour dite du 35bis au palais de justice de Paris. C’est-à-dire qu’un ou une juge dit de la liberté et de la détention (JLD) était chargé de décider si K pouvait être maintenu en
    rétention pour une période de 20 jours (renouvelable une fois, le maximum de la rétention étant de 45 jours) afin d’être expulsé, assigné à résidence en attendant d’être expulsé ou libéré pour vice de procédure. Évidemment ce qu’il faut viser c’est la libération pour vice de procédure : non respect de l’obligation d’être assisté d’un ou une interprète, de bénéficier d’une visite médicale, non respect des délais de notification des droits ou du contenu des droits devant être notifiés (faire prévenir quelqu’un de proche par exemple), …
    La mission des JLD c’est donc de vérifier si la procédure et donc les droits des personnes emprisonnées dans une de ces prisons spéciales pour étrangers et étrangères, est respectée.
    La mission des avocats et avocates c’est de chercher un maximum de vice de procédures dans les dossiers, de les raccorder à des jurisprudences favorables et de les soulever devant le ou la juge, ce qui n’a pas été le cas lors des audiences auxquelles nous avons assisté. Parfois les avocats ne soulevaient rien, aucun vice de procédure alors qu’il est plutôt rare qu’il n’y en ait pas et que plus on trouve et soulève de vices de procédure, plus il y a de chances que le ou la juge se saisisse de l’un d’entre eux. Sachant que cela reste tout demême à son bon vouloir, à sa juste appréciation, ce qu’il faut traduirepar son pouvoir souverain.

    Aujourd’hui nous étions inhabituellement nombreux et nombreuses au 3e étage du palais de la cité. Si inhabituellement que la juge a demandé en aparté à sa greffière « C’est quoi tous ces gens ? D’habitude c’est la famille... ».
    Si nous étions là pour K, nous l’étions aussi pour tous ceux et pour celle qui ont du s’asseoir ce dimanche dans cette salle d’audience devant Mme la juge. Devant elle, juste un peu plus bas puisque les lieux sont disposés de telle façon que la justice domine...

    Au centre de rétention, le surnom des JLD c’est « Bonjour 20 jours ». Aujourd’hui encore la juge méritait bien ce surnom. Sur les 15 ou 16 personnes que nous aurons vu passer, tout le monde en a pris pour 3 semaines.
    La JLD ce dimanche était multi casquettes mais si il y en a bien une qu’elle n’a jamais endossé c’est celle de la liberté.

    https://twitter.com/Leo_Lefrancois/status/712276666710622209

    500 personnes dorment à Stalingrad, appel à récolter des couvertures et vêtements pour hommes. #AGLoiTravail #AGP8

  • Migrants : #Sciences_Po ouvre ses portes aux #réfugiés désireux de poursuivre leurs études

    Beaucoup l’ignorent, mais la plupart des migrants sont diplômés ou exerçaient des professions supérieures avant de devoir s’exiler. Problème : ils ont du mal à s’insérer dans le marché du travail en France. Sciences Po a décidé de les aider : depuis cette semaine, une vingtaine d’entre eux peut suivre des cours d’anglais et de français.

    http://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-sciences-po-ouvre-ses-portes-aux-refugies-desireux-de-poursuivre-leurs-etudes_1353813.html#xtref=http://m.facebook.com
    #asile #migrations #solidarité #université

  • Les réfugiés investissent le parvis de Beaubourg, communiqué de presse des migrants et de leurs soutiens | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/130216/les-refugies-investissent-le-parvis-de-beaubourg-communique-de-press

    URGENT TOUS À BEAUBOURG ! Après avoir été pourchassés et violentés de la Gare de l’Est à Stalingrad, en passant par La Chapelle et la place de la République, les #réfugiés investissent le parvis de Beaubourg, espérant que cette visibilité leur assure une protection civique. Un nouveau #campement se forme à l’instant-même. Merci de venir au plus vite : l’installation sera difficile.