• Ecoles alternatives, école du peuple ? (Bernard Collot)
    http://education3.canalblog.com/archives/2016/02/24/33421126.html

    La pédagogie Freinet était faite pour les enfants du Peuple, pour qui sont faites les “écoles différentes” ?

    « Je constate que la plupart de ces amis qui se tournent vers la création de ces écoles alternatives sont dans des quartiers et des écoles publiques où ce sont les derniers à assurer un minimum de mixité sociale. Je constate que ces "écoles différentes" où nous aimerions mettre nos gamins sont effectivement payantes et que donc les gamins des classes populaires n’y auront pas accès (et, en passant, pas plus que la plupart des enfants en milieu rural qui servent actuellement de variable d’ajustement à l’EN).
    Et que donc ces écoles - formidables pédagogiquement et où j’adorerais aller bosser un jour - emmènent avec elles les dernières familles qui "faisaient société" et construisent un nouvel "entre soi" social. »

    À lire, donc, la réponse de Bernard Collot.

    #éducation #école #pédagogies_alternatives #inégalités #entre_soi_social #territoires #école_publique

    • Ce que je dis depuis le début avec les écoles Montessori, et qui me hérisse le poil (doux euphémisme) alors qu’au départ c’était pour les quartiers populaires et les enfants en difficultés. Comment faire quand on veut à la fois promouvoir ces manières d’organiser les apprentissages, et qu’on n’est contre les écoles privés payantes, et les écoles de riches/blancs uniformes fussent-elles associatives d’ailleurs (même si c’est légèrement mieux)…

    • Oui, c’est attirant et effrayant. Je suis allée farfouiller un peu dans les divers liens facebook, et je suis tombée sur le site de « l’école à l’envers », qui se présente comme une « école démocratique » située prochainement à Toulouse, où les enfants et ado de 4 à 19 ans apprendraient à être libres. Sur le papier, ça a l’air génial. Et puis dès qu’on creuse un peu, on tombe sur ce genre de propos : « Après ouverture de l’école, chaque nouveau membre passera par une période d’essai de deux semaines, qui lui permet de faire suffisamment l’expérience de l’école pour faire un choix éclairé sur son désir d’intégration à l’école, et de transmettre ses impressions à sa famille. Cette période nous permet également de vérifier si l’école constitue à notre avis un environnement adapté au développement du nouveau membre.

      Au bout des deux semaines, un rendez-vous est pris entre la famille et l’école pour partager nos impressions respectives. Si les personnes concernées considèrent que l’école et le nouveau membre s’accordent bien, nous finalisons l’inscription et poursuivons l’aventure. A ce moment, la famille remplira le formulaire d’inscription définitive et validera son engagement financier. L’enfant sera alors membre actif de notre école, et pourra ensuite participer aux Conseils d’École. » Je suis la seule à qui ça donne envie de hurler ? N’est-ce pas le comble de l’entre-soi ? Le pire c’est que c’est imparable. Sur quel critère va-t-on décider qu’un nouveau membre n’est pas « adapté » ? On voit bien que derrière la prétendue ouverture d’esprit et l’idée d’une école qui s’adapterait à tous, on en arrive au fond au plus parfait sectarisme. Pas question d’accepter un « mouton noir » qui pourrait perturber le bon fonctionnement de la structure...

    • Ce que je devine être la réponse de Bernard Collot (à mon avis, largement à côté de la plaque : aaaah, le « racisme à l’envers ») à Catherine Chabrun sur ces sujets…

      L’Education nouvelle est-elle populaire ? (Catherine Chabrun)
      https://blogs.mediapart.fr/edition/celestin-freinet-2016-un-cinquantenaire-populaire/article/210316/leducation-nouvelle-est-elle-populaire

      Ces écoles alternatives qui fleurissent, fleurissent… et dérangent (Bernard Collot)
      http://education3.canalblog.com/archives/2016/03/22/33549864.html

  • La pédagogie Freinet est-elle révolutionnaire ? (Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/edition/celestin-freinet-2016-un-cinquantenaire-populaire/article/140216/la-pedagogie-freinet-est-elle-revolutionnaire

    Qu’a-t-on osé nous reprocher, en effet ? D’avoir laissé nos enfants dire qu’ils avaient faim, qu’ils ne voulaient plus partir à la guerre, que leurs parents étaient en chômage, que les riches boivent du vrai champagne — faits qu’on ignore systématiquement, en effet, dans les manuels officiels où s’étale le bourrage pseudo-moral, instrument de la mystique patriotique qui nous a conduits sur les champs de bataille et que notre ministère exalte aujourd’hui encore comme un devoir de notre charge.
    Grâce à notre technique, l’enseignement élémentaire ne sera plus basé sur cette phraséologie plus ou moins officielle mais bien sur la pensée et la vie des enfants dans leur milieu naturel — préoccupation, nous l’avons dit, avant tout pédagogique, en concordance directe avec nos conceptions éducatives et nullement dictée par je ne sais quelle orthodoxie politique.
    Toute notre action est justifiée pédagogiquement comme se justifie pédagogiquement aussi notre refus d’inculquer à nos élèves des pensées, des sentiments, des modes de vie en opposition avec leurs nécessités fonctionnelles, notre refus d’abstraire les enfants de leur milieu, même si les enseignements qu’ils en reçoivent sont en désaccord avec les théories sociales dominantes, notre refus de préparer ces enfants à la défense sanglante d’une entité, la Patrie, qui n’a de sens aujourd’hui que pour ceux qui en retirent un évident bénéfice.
    […]

    Texte de Célestin Freinet paru dans l’Éducateur prolétarien en novembre 1933 et republié par Catherine Chabrun.

    #éducation #école #pédagogie #Freinet