Profession gladiateur

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  • Profession #gladiateur
    http://www.lemonde.fr/sport/article/2016/02/11/profession-gladiateur_4863577_3242.html

    Ancien champion de ju-jitsu – il a représenté la France à la Coupe du monde 1998 à Rio –, Brice Lopez a découvert l’#archéologie_expérimentale dans les années 1990. Dario Battaglia, pionnier italien dans ce domaine, cherchait des spécialistes pour tester, in vivo, ses théories sur les disciplines de #combat_antiques  : lutte, pancrace, boxe… L’idée était de vérifier la validité des hypothèses historiques tirées de l’étude des textes, des objets antiques ou des représentations visuelles, comme les fresques et les mosaïques.

    [...] Assise sur un des bancs qui entoure l’aire de combat, Meryl Ducros, 26  ans, seule femme du lot, scrute les affrontements qui s’enchaînent. Doc­torante en histoire, la fille de Brice Lopez boucle ­actuellement sa thèse à l’université de Montpellier. Son thème  ? «  Gladiateurs de l’Orient grec, représentations et statut social  ». «  Je ne pensais pas l’avoir influencée à ce point », s’étonne encore le père. Meryl Ducros, elle, s’amuse de l’atavisme  : «  A l’inverse des autres historiens, j’ai d’abord vécu les combats avant d’étudier les textes et les représentations iconographiques. Pour un sujet comme le mien, l’#expérimentation est essentielle. Contrairement au Moyen Age, on n’a pas retrouvé de manuel de combat antique.   » La fille et le père échangent continuellement. Quand l’une ramène la photo d’une fresque débusquée dans un musée du nord de la Grèce, l’autre en teste la posture des personnages.

    «  Lorsqu’on trouve des armes en fouille, témoigne encore Claude Sintès, du Musée de l’Arles antique, Acta met en place un protocole pour comprendre leur utilisation et nous apporte des solutions. Ils sont dans le dur physique, et nous, plus dans l’#intellectualisation.  » L’une des fiertés de Brice Lopez et de son équipe est de contribuer à dissiper les idées reçues colportées par le cinéma et les jeux vidéo. «   Tout ce que l’on croit savoir des gladiateurs est faux et découle des tableaux des peintres pompiers du XIXe siècle, siffle le patron d’Acta. L’Europe vivait alors dans une ambiance de colonisation, de compétition capitaliste et ne pouvait concevoir un monde fait pour le spectacle.  » Au premier rang des erreurs historiques, figure ainsi le pouce renversé. «  Le peintre Jean-Léon Gérôme l’a popularisé avec son œuvre Pollice verso , assure Meryl Ducros. Dans l’Antiquité, cela n’existait pas. Les gladiateurs combattaient entre membres de la même école. Le but était la soumission de l’adversaire, pas sa mise à mort, qui restait extrêmement rare.   »

    #histoire_romaine