Essais nucléaires : les atteintes aux enfants

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  • Essais nucléaires : les atteintes aux enfants

    En Polynésie, selon le document resté secret jusqu’en 2013, le 13 juin 1971, au lendemain de l’essai Encelade (équivalent à 30 bombes d’Hiroshima), l’eau de citerne à Tureia mesurait 78 440 becquerel (Bq) par litre alors que la radioactivité naturelle de l’eau de pluie varie entre 0,3 et 1 Bq par litre. Le 12 juillet 1971, soit un mois plus tard, la radioactivité de l’eau de citerne à Tureia s’élevait encore à 195 Bq par litre. De source officielle, au cours de la période des essais aériens (1966-1974), la petite population de Tureia a été touchée par 39 retombées radioactives. Même si toutes les mesures de la contamination de l’eau de citerne de Tureia n’ont pas été déclassifiées du secret défense, il n’y a aucune raison de penser que les habitants de cet atoll n’ont pas consommé de l’eau gravement contaminée au cours de toutes ces années et qu’ils en subirent et subissent encore les conséquences dans leur santé.

    Les 2 464 anciens travailleurs de Moruroa inscrits sur les listes de l’association Moruroa e tatou ont déclaré avoir eu 9 608 enfants, parmi lesquels 130 sont décédés à la naissance ou avant l’âge de 1 an. On peut légitimement comparer cette mortalité infantile à celle de la métropole qui est de 3,5 décès d’enfant de moins de 1 an pour 1 000 naissances vivantes. En effet, les autorités françaises ne cessent de proclamer que la Polynésie française a atteint le niveau de vie des pays développés

    Jacqueline Golaz était directrice de l’école primaire de Mangareva de 1962 à 1969. Elle suivait attentivement la santé de ses élèves : « Dès la rentrée 1966, je me suis rendu compte qu’il y avait des enfants qui étaient malades et je tenais un cahier où j’inscrivais tous ceux qui passaient voir l’infirmier et ce qu’ils avaient : il y avait la diarrhée, ils vomissaient… Je me rappelle bien, il y avait un vieux papa qui est venu me dire : “Mais regardez, ma fille, elle perd ses cheveux.” Alors j’ai inscrit sur le cahier que certains élèves perdaient leurs cheveux. Un jour, trois officiers sont venus à l’école et ils ont demandé à voir le cahier du dispensaire. Ils ont pris mon cahier et ils ne l’ont pas ramené. Mais pour moi, ce n’était pas grave, j’ai pris un autre cahier. Ce n’est que des années après que j’ai compris l’importance de ce cahier.

    http://obsarm.org/spip.php?article266

    #essais #nucléaire #Polynésie