Utopia povera
Jean-Christophe Bailly
▻https://docs.google.com/document/d/1jnDBKy7d9DrGtoNtaNpja3bM_cXk59XahwHbUl0LWfM/edit
Pour employer une image, on pourrait dire que tandis que le mode opératoire du politique, par rapport au corps social, est celui de la cure, voire de la prothèse, celui de l’utopie, ou de l’utopique, consiste en l’invention ou en la supposition, données comme possibles et tentantes, d’un autre corps . La rupture ou le saut qu’il y a entre l’atmosphère intellectuelle du programme et celle du modèle idéal, en d’autres termes, la détermination du seuil au-delà duquel on entre dans l’utopie, ne sont pas des choses entièrement fixées, et il arrive bien sûr à la politique de frayer avec l’utopie ou de s’en servir, quitte à se débarrasser d’elle aussitôt que son heure semble se présenter.