• allez, cadeau pour @simplicissimus « une variable ancienne explique 85 % de la variation d’une variable nouvelle. On peut donc parler de causalité » https://www.marianne.net/politique/emmanuel-todd-en-bas-l-intelligence-progresse-tout-comme-le-taux-de-cretin
    (oui, avec ce genre de principe, on peut montrer que les cyclistes causent le réchauffement climatique...)
    https://freakonometrics.hypotheses.org/59600

  • La vie n’est pas donnée
    https://www.academia.edu/31846143/La_vie_nest_pas_donn%C3%A9e

    La gouvernementalité algorithmique met en œuvre une nouvelle forme de

    normativité qui semble parfaitement adéquate aux mouvements de la vie. Pourtant elle ne fait qu’immuniser, en temps réel, une actualité calculable contre tout ce qui pourrait la mettre en crise. Elle nous plonge dans un univers continu, lisse, sans accident, indemne. Une normativité proprement humaine consiste à assumer l’inadéquation de nos représentations par rapport au monde, l’irréductibilité de la temporalité humaine au temps (...)

    #algorithme #solutionnisme #éthique #domination

    • Ce n’est pas en tant que « sujets actuels » en tant que « personnes présentes » plus ou moins doués d’entendement et de volonté, ni même comme formes humaines résilientes que nous intéressons les « plateformes » comme Google, Amazon, Facebook, ou les services de renseignement nationaux. C’est seulement en tant qu’émetteurs et agrégats temporaires de données numériques, c’est-à-dire de signaux asignifiants mais calculables en masse à l’échelle industrielle. Ces signaux ne résultent la plupart du temps d’aucune transcription intentionnelle des individus, mais s’apparentent plutôt aux « traces » que laissent les animaux, traces qu’ils ne peuvent ni s’empêcher d’émettre, ni effacer, des « phéromones numériques ». Peut-être même, alors que nous devenons de plus en plus « prévisibles » dans nos choix de consommation, dans nos trajectoires urbaines etc., n’avons-nous jamais, en tant que « personnes » été moins significativement « visibles » et « audibles » que dans ce contexte de gouvernementalité algorithmique qui nous dispense de construire et d’énoncer, pour nous-mêmes et pour autrui, nos désirs, préférences et intentions. Un profil, ce n’est personne, mais ça dispense de devoir se confronter aux personnes.

    • L’espace public, c’est aussi l’espace dans lequel se crée de la consistance sociale en raison de l’exposition à l’incertitude collectivement ressentie. Les big data nous poussent à passer, à cet égard, d’une société actuarielle à une société post-actuarielle. Le calcul actuariel fonctionne avec la notion de probabilité, laquelle ménage (malgré elle) une part irréductible d’incertitude radicale. Le calcul “actuel” prétend épuiser le possible, c’est-à-dire neutraliser toute incertitude par “actualisation” anticipative du possible. Dans la « société actuarielle » ou « assurantielle », la charge de l’aléa, du sort aveugle, de l’excès du possible sur le probable, était répartie entre les membres de collectivités d’assurés ou prise en charge collectivement par l’État. Au lieu de mutualiser la charge de la part irréductible d’incertitude radicale qui résiste à tout calcul de probabilité, comme le ferait une assurance, l’idéologie des big data promet d’assigner à chacun son « coût réel » : les primes d’assurance vie pourraient être « individualisées » non plus en fonction de catégories actuarielles préétablies, mais en fonction du mode de vie individuel, des habitudes alimentaires, des données relatives à l’activité physique collectées grâce aux gadgets de « quantified self », du nombre d’heures quotidiennement passées devant un écran et de quantité d’autres caractéristiques individuelles corrélées sans que l’on sache pourquoi, à un plus ou moins bon état de santé. Cela signifierait, bien entendu, la fin de l’assurance. La rationalité algorithmique signe l’avènement d’une société post-actuarielle, post-assurancielle dans laquelle la notion même de risque disparaît en même temps que l’idée, ou plutôt la tolérance à l’idée qu’existe une part tragique, incompressible, d’incertitude radicale ou d’indécidabilité : celle-là même qui constitue le fond sur quoi le juge doit trancher. Il devient donc possible, dès-lors, de se passer de tout système de solidarité entre individus mis en concurrence à l’échelle quasi-moléculaire de la donnée numérique infra-personnelle. Le tournant algorithmique, on le voit, - sous prétexte d’objectiver les processus décisionnels -, ne se pose pas en rupture par rapport aux politiques néolibérales, mais offre à ces dernières des outils particulièrement puissants, d’autant plus puissants d’ailleurs qu’ils passent inaperçus.

      ping @freakonometrics

    • oui, j’ai l’impression que ca reprend des éléments dont je parlais https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/253/files/2018/11/Risques114_Charpentier.pdf https://freakonometrics.hypotheses.org/files/2018/02/Risques-Charpentier-04.pdf ou encore http://freakonometrics.hypotheses.org/files/2017/11/Risques-Charpentier03.pdf
      sur l’assurance, je suis moins pessimiste car le ratio signal/bruit reste très faible, ce qui laisse une porte largement ouverte à la mutualisation de ce « bruit »

    • suite : le paramétrage de l’aléatoire pour l’échantillonage des bénéficiaires , ayant droits etc , solidarité expérimentale , nouveaux décideurs , la démo de série ( de a à z) , la série qui démontre ; l’agrégation n’est pas heterogène à la rentabilité d’un territoire dont l’immatériel peut cacher la spacialisation

  • What the Numbers Say About Men vs Women’s Driving Skills
    https://www.autoloansolutions.ca/blog/are-men-or-women-better-drivers-pt-3-what-the-numbers-say

    Je colle ici les stats (canada) qui montrent bien que les femmes ont moins d’accidents sur les routes que les hommes.

    Je cherche les datas en france, histoire de comparer. Et je le fais parce que je remarque que les femmes subissent toujours des préjugés sexistes au volant. Pour ma part, et je pense malheureusement ne pas être la seule, je me reçois régulièrement des insultes putophobes ou autres et me fait doubler méchamment et avec vrombissements par de fiers mâles qui semblent ne pas supporter qu’une femme conduise. Je ne sais pas quel genre de test faire, avec des vitres teintées peut-être ? Ou comparer sur un même trajet avec un homme ? Je remarque aussi que sur blablacar les conductrices semblent toujours moins bien notées que les hommes sur leur conduite. Parce que oui, sur cette bouse de capitalisation du copolluons ils vont jusqu’à faire noter ta conduite. Et même après 50 covoyages, tu trouves toujours des nazes sexistes qui en plus d’agir anonymement collent une sale note.

    2008 2009 2010 2011 2012
    Males
    Number of accidents
    All ages 1863 1717 1718 1630 1618

    2008 2009 2010 2011 2012
    Females
    Number of accidents
    All ages 765 689 732 624 691

    #sexisme #accident #sécurité_routière

    • La présentation des statistiques officielles françaises « d’accidentalité routière » ne se préoccupe pas une seule fois de la question. Pas une seule occurrence du mot « femme » dans la version 2018…
      https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Bilan-definitif-de-l-accidentalite-routiere-2018
      publication du 29/05/2019
      (idem pour l’année précédente, et, j’imagine celles encore avant)

      Pourtant la question est posée ou plutôt, a été posée, c’était en 2016, et la réponse (cf. infra) n’a en rien modifié la présentation des résultats.

      La problématique de l’accidentologie sous l’angle hommes-femmes analysée au Sénat | Sécurité Routière
      (mai 2016)
      https://www.securite-routiere.gouv.fr/actualites/la-problematique-de-laccidentologie-sous-langle-hommes-femmes

      En 2015, 2 604 hommes ont été tués pour 857 femmes : ils représentent 75 % de la mortalité. Dès l’enfance, la surreprésentation des garçons est notable (62 % des blessés sont des garçons entre 0 et 14 ans). La mortalité masculine en deux-roues motorisés (2RM) est plus importante que celle des femmes, les 2RM étant beaucoup plus utilisés par les hommes que par les femmes.

      82,5 % des auteurs présumés d’accident mortel sont des hommes.92 % des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident mortel sont des hommes.91 % des conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants dans les accidents mortels sont également des hommes.

      et donc, sur le site du Sénat, en date du 20/09/2016 :
      • la présentation du rapport annoncé dans le lien précédent
      https://www.senat.fr/notice-rapport/2015/r15-835-notice.html
      • le rapport en ligne, avec lien vers une version pdf
      http://www.senat.fr/rap/r15-835/r15-835_mono.html
      • le compte-rendu des débats
      http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20160919/femmes.html
      introduits ainsi :

      Délégation aux droits des femmes : compte rendu de la semaine du 19 septembre 2016
      http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20160919/femmes.html

      Mme Chantal Jouanno, présidente, co-rapporteure. - Mes chers collègues, notre ordre du jour appelle la présentation du rapport « Femmes et voitures ». L’objet de ce rapport ne se limite évidemment pas à la caricature habituelle qui est faite de la conduite des femmes, à travers de nombreux clichés et stéréotypes, au demeurant très tenaces.

      L’idée est également d’aborder des sujets plus fondamentaux et plus graves, qui posent de réels enjeux d’égalité :

      • tout d’abord, alors que les statistiques de l’accidentalité routière démontrent une conduite plus respectueuse des règles de la part des femmes, les clichés sur les femmes au volant ont la vie dure : comment expliquer ce paradoxe ?
      • Ensuite, il existe un écart de dix points entre les hommes et les femmes dans la réussite au permis de conduire, élément très important pour l’autonomie et l’insertion sociale et professionnelle : comment expliquer cet écart et y remédier ?
      • De plus, l’industrie automobile demeure marquée par une féminisation encore très limitée, alors qu’elle offre des perspectives de carrière intéressantes et variées. Comment inverser la tendance ?
      • Enfin, et c’est la problématique à laquelle je suis la plus sensible, il existe un lien marqué entre la précarité, qui touche plus particulièrement les femmes, et les contraintes de mobilité qui conduisent à aggraver leur fragilité économique et sociale. Comment favoriser la mobilité des femmes précaires ?

      Le rapport explore ces différentes questions.

      Du point de vue de la méthode, nous avons travaillé entre la fin du mois d’avril et le début du mois de septembre, la dernière audition ayant eu lieu la semaine dernière, avec des femmes pilotes.

      Notre travail s’est articulé autour d’auditions et tables rondes, mais aussi d’entretiens et témoignages avec des représentants des entreprises du secteur automobile, d’associations oeuvrant en faveur de la mixité professionnelle ou de la mobilité solidaire, et des femmes exerçant - ou ayant exercé - dans le secteur automobile. Je pense à cet égard à deux jeunes femmes que nous avions reçues le 8 mars dernier grâce à Christiane Hummel pour la rencontre avec des femmes Meilleures ouvrières de France (MOF).

    • Les seuls à s’en préoccuper vraiment sont les assureurs, qui prévoient des tarifs inférieurs pour les femmes... Je n’ai plus accès aux stats à ce sujet, mais lors de mon passage chez les actuaires, on avait en réunion les deux exemples d’influence sur les tarifs en IARD (assurance auto en particulier) : la couleur de la voiture, et le sexe du conducteur.

    • première proposition gg :

      Assurance auto : les femmes payent toujours moins cher - LesFurets.com
      https://www.lesfurets.com/assurance-auto/actualites/assurance-auto-femmes-payent-toujours-cher

      Si depuis le 21 décembre 2012 les assureurs auto n’ont plus le droit de proposer des tarifs différents en fonction du sexe de l’assuré, dans les faits, les femmes payent toujours moins cher que les hommes pour assurer leur voiture.

      L’écart est certes faible, mais il est bien réel. En janvier 2018, le prix de l’assurance auto pour les conductrices françaises s’élève en moyenne à 572 € contre 616 pour les hommes, surprimes jeunes conducteurs incluses. Des primes en baisse par rapport au mois de septembre où les hommes payaient 620 euros et les femmes 579.

      Plusieurs raisons à cela : d’abord, les femmes assurées sont nettement moins nombreuses que les hommes, 34 % contre 66. Ensuite, et il s’agit sans doute du principal facteur, les femmes sont de meilleures conductrices. En tous cas, elles ont moins d’accidents graves et les assureurs valorisent cette sinistralité moindre en leur proposant des primes d’assurance moins élevées.

      Vu la suite des propositions, le thème revient annuellement (certainement lors de la sortie des calculs d’accidentalité des assureurs) mais n’est pas massivement repris.

      Tu as des choses là-dessus, @freakonometrics ?

    • Bonjour, merci pour vos posts.
      Je note @freakonometrics sur le pdf que tu pointes

      « L’assureur ne peut moduler son tarif qu’en fonction de critères objectivement liés à l’importance du risque, pour autant que l’assuré en ait la maîtrise, en rejetant les critères sur lesquels l’assuré n’a aucune maîtrise. (Note touti : soit genre, age) En poursuivant la logique, on considère juste ce qui advient à chacun par l’effet du mérite et de l’effort personnel. On finit alors par remplacer certaines inégalités par d’autres, et le principe de sélection des risques se heurtera toujours à des considérations sociales ou morales. »

      … ou des considérations culturels comme le patriarcat, qui permet toujours aux hommes en instaurant des lois qui leurs sont favorables de ne pas se poser de questions sur les dangers qu’ils génèrent. On sait pourtant que la violence est essentiellement masculine (+ de 96% de la population carcérale en france est masculine) et je ne vois aucune raison pour que cette #violence_de_genre ne se traduise pas aussi sur la route. Sauf que là, l’égalité prônée par les féministes se transforme à nouveau en profit pour les hommes. Certes il faut soutenir un traitement égalitaire, et je suis d’accord avec le fait que les assureurs ne distinguent pas les « critères sur lesquels l’assuré n’a aucune maîtrise » mais alors quid des handicapés qui payent plus cher leur assurance ? (Et là je collerai bien l’idée que le genre masculin créé un handicap mental fort sur celui qui l’a intégré). Mais dans une construction patriarcale ou les personnes derrière le volant qui sont des hommes tuent du fait de leur genre, on ne s’intéresse pas en premier à comment soigner les acteurs de ces meurtres et on préfère le déni en soutenant que c’est parce que LA femme (hop, un point sur le bingo féministe) conduit moins.
      #femmes #violences_routières

  • Le libre, et l’universitaire | Freakonometrics
    http://freakonometrics.hypotheses.org/5279

    Le modèle économique est assez incroyable quand on y pense : avec des fonds publics, l’université offre un service avant-vente à des entreprises qui vendent des logiciels commerciaux. Alors qu’il existe du libre qui fait mieux. Et qui continuera à faire mieux si la communauté d’utilisateurs est active. Je pense que les logiciels commerciaux n’ont pas leur place dans les formations universitaires, et qu’il serait temps que les universitaires prennent leur part de responsabilité dans ce qui s’est mis en place Je ne souhaite pas que les universitaires prennent leur part du profit même si ça serait la moindre des choses (il suffit de survoler la page comparison of statistical packages sur wikipedia pour apprendre que rendre accro un étudiant à un logiciel qu’il utilisera pendant 10 ans, c’est assurer entre 10,000 $ et 60,000 $ de licence (pour un utilisateur), sans parler des formations, des livres, etc) . Je pense qu’il y va de notre responsabilité en tant qu’universitaire de promouvoir le logiciel libre. Cela permet déjà de comprendre ce qu’on utilise (je faisais un billet la semaine passée, suite à des soucis rencontrés sur le tableur – commercial – T), mais en plus, comme le notait Scott Wilson, “open source not only promotes creativity but helps make technology more democratic allowing a community to work together to solve common problems.” Et je pense qu’il a raison. Maintenant, je suis nul pour faire des tribunes, et je voulais juste que mes collègues prennent conscience de certains aspects d’un débat qui ne fera que gonfler dans les mois qui viennent…

    #logiciel_libre

  • Bernard Laponche : “Il y a une forte probabilité d’un accident nucléaire majeur en Europe” - Le monde bouge - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/monde/bernard-laponche-il-y-a-une-forte-probabilite-d-un-accident-nucleaire-majeu
    Même si cette citation et l’invocation permanente d’une apocalypse montre bien que les penseurs de l’énergie alternative ont, eux aussi, un rapport de type religieux à l’énergie du futur, les réflexions de Bernard Laponche dans cet entretien déjà daté mérite d’être méditée au regard de la catastrophe économique que le système EDF-Areva est en train de vivre aujourd’hui.

    Quelles sont les grandes innovations à venir en matière d’énergie ?
    Les « smart grids », les réseaux intelligents ! Grâce à l’informatique, on peut optimiser la production et la distribution d’électricité. A l’échelle d’un village, d’une ville ou d’un département, vous pilotez la consommation, vous pouvez faire en sorte, par exemple, que tous les réfrigérateurs ne démarrent pas en même temps. Les défenseurs du nucléaire mettent toujours en avant le fait que les énergies renouvelables sont fluctuantes – le vent ne souffle pas toujours, il n’y a pas toujours du soleil – pour asséner que si l’on supprime le nucléaire, il faudra tant de millions d’éoliennes... Mais tout change si l’on raisonne en termes de combinaisons ! Les Allemands étudient des réseaux qui combinent biomasse, hydraulique, éolien, photovoltaïque. Et ils travaillent sur la demande : la demande la nuit est plus faible, donc avec l’éolien, la nuit, on pompe l’eau qui va réalimenter un barrage qui fonctionnera pour la pointe de jour... C’est cela, la grande innovation de la transition énergétique, et elle est totalement opposée à un gros système centralisé comme le nucléaire. Le système du futur ? Un territoire, avec des compteurs intelligents, qui font la jonction parfaite entre consommation et production locale. Small is beautiful.