Clermont-Ferrand : décès de l’homme plongé dans le coma depuis son interpellation

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  • Deux policiers de Clermond- Ferrand mis en cause après une interpellation violente - Copwatch France

    Deux juges d’instruction ont été désignés pour superviser l’enquête, qui avait été confiée dès lundi à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices ». Une évolution rapide plutôt inhabituelle pour ce type d’affaire, tout comme l’est le choix de mettre en cause, nommément, les deux policiers qui ont escorté M. El-Yamni jusqu’au commissariat, plutôt que d’ouvrir une information contre X.

    Cela suffira-t-il à calmer les esprits dans ce quartier sensible de Clermont-Ferrand ? Jeudi soir, une quinzaine de voitures ont brûlé dans la ville, malgré la présence d’une demi-compagnie de CRS. Une marche devait avoir lieu samedi après-midi. Dans un tract, les organisateurs, des amis de Wissan El-Yamni, se disent « révoltés par ce qui ressemble à une ratonnade exécutée par des agents de l’Etat ».

    « La manifestation sera bien encadrée, assurent-ils. Nous voulons établir un rapport de force pour que l’enquête aille jusqu’au bout. Il faut qu’il y ait un peu de confiance envers la justice. » Malgré ces précautions, certains ne cachent pas que les suites de la manifestation pourraient être difficiles à contrôler. C’est la raison pour laquelle la famille de M. El-Yamni s’est désolidarisée, dès jeudi, de l’événement.

    Les proches de la victime ne sont pas pour autant satisfaits de l’évolution du dossier. Car le procureur souffle le chaud et le froid : vendredi, il a annoncé l’ouverture de l’information, mais il a également révélé les premiers résultats de l’analyse toxicologique. M. El-Yamni était sous l’influence de l’alcool, du cannabis et de la cocaïne, ce qui pourrait expliquer son comportement anormal ce soir-là – un point que personne ne conteste. Ces précisions exaspèrent Me Jean-François Canis, l’avocat de la famille. « Le quotidien de la police, c’est d’interpeller des gens violents, rappelle-t-il. Cela ne peut constituer une quelconque excuse à d’éventuelles violences. »

    « QUAND WISSAN A VU LES KEUFS, IL A PRIS UNE PIERRE ET LEUR A JETÉE »

    En cette nuit du réveillon, tout a commencé par un appel téléphonique signalant à la police un homme inanimé dans le quartier de la Gauthière, vers 2 h 30 du matin. Les policiers se rendent sur place avec les pompiers. Ils ne trouvent personne, si ce n’est quatre hommes assis sur un banc. Ils sont calmes, et l’un d’eux se dirige vers les policiers, qui pensent qu’il va leur indiquer l’emplacement de l’éventuelle victime.

    Il s’agit en fait de Wissan El-Yamni. « Quand Wissan a vu les keufs, il a pris une pierre et leur a jetée », raconte au Monde l’un des hommes présents sur le banc, qui souhaite conserver l’anonymat. Selon les policiers, la pierre atteint une vitre de leur véhicule. Pour retrouver M. El-Yamni, ils appellent la brigade canine à la rescousse. « Il y a ensuite eu une course-poursuite », continue l’ami de M. El-Yamni.

    http://copwatch.fr.over-blog.com/article-deux-policiers-de-clermond-ferrand-mis-en-cause-apres