Courrier des Balkans | De notre correspondant à Belgrade | vendredi 19 février 2016
À Zagreb, les chefs des polices serbe, croate, slovène, macédonienne et autrichienne se sont entendus pour installer dans le camp de #Geveglija, sur la frontière gréco-macédonienne, un système d’enregistrement commun des réfugiés, dont les données biométriques seront collectées. La route des Balkans est désormais totalement fermée aux « migrants économiques »
Par Ph.B.
(Avec Beta, B92, Danas) — Les chefs de police serbe, croate, slovène, macédonienne et autrichienne se sont mis d’accord, jeudi 18 février à Zagreb, sur un enregistrement conjoint des réfugiés au camp de Geveglija, à la frontière gréco-macédonienne. Les cinq pays organiseront ensemble le transport des migrants vers l’Autriche. La mise en œuvre de cet accord sera immédiate. Le passage ne sera autorisé qu’aux réfugiés de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan qui se seront initialement enregistrées à Geveglija, où leurs données biométriques seront prises, a indiqué le chef de la police croate Vlado Dominić.
La police macédonienne les fera embarquer à la gare de Gevgelija, d’où ils seront transportés en train jusqu’à Preševo, dans le sud de la Serbie. Ils seront ensuite pris en charge par la police serbe jusqu’à Šid, à la frontière croate, puis par la police croate jusqu’à Dopove, et finalement par la police slovène jusqu’en Autriche. L’Autriche qui, jeudi, a fixé unilatéralement des quotas stricts journaliers de réfugiés admis sur son sol : 80 par jour, et 3 200 en transit vers l’Allemagne.
« Dans la pratique, la nouveauté est que le #profilage des réfugiés sera effectué à la frontière gréco-macédonienne par toutes les parties signataires, et que les contrôles seront beaucoup plus stricts pour éviter l’immigration illégale », a déclaré le directeur adjoint de la police serbe, Vladimir Rebić. « Nous allons faire des économies considérables en termes matériels et de ressources humaines », a-t-il ajouté.
“Le profilage des réfugiés sera effectué à la frontière gréco-macédonienne (...) et les contrôles seront beaucoup plus stricts pour éviter l’immigration illégale.”
L’Albanie et la Bulgarie ont également été invitées à signer cet accord pour éviter l’apparition d’une nouvelle route migratoire. La veille de la signature du protocole, des représentants de l’initiative « Welcome » ont manifesté dans le centre de Zagreb. Restreindre l’entrée sur le territoire de l’Union européenne aux seules personnes fuyant des zones touchées par la guerre est une erreur, estiment-ils.
Pour le quotidien serbe Danas, cet accord, ainsi que le profilage rigoureux des réfugiés à la frontières gréco-macédonienne, est le signe avant-coureur de la fermeture progressive des frontières européennes aux réfugiés de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan. « L’UE fermera ses frontières le 1er mars », titre en une le journal, le 18 février, citant une source diplomatique de la Commission européenne à Bruxelles. Dans cette hypothèse, la Serbie a prévu la création de centres d’accueil dans dix-sept villes, dont Aleksinac, Tutin, Subotica, Preševo, Kikinda, Sombor et Belgrade, pour pas moins de 6 000 réfugiés.
Par ailleurs, la Bulgarie a décidé de renforcer les pouvoirs de l’armée pour protéger ses frontières, craignant que l’arrivée des migrants n’augmente avec la fin de l’hiver. Jusqu’à présent, l’armée fournissait un soutien technique et logistique à la police aux frontières. Elle pourra à l’avenir participer à des patrouilles conjointes avec la police. Quant à la Hongrie, elle se dit prête à ériger une clôture le long de sa frontière avec la Roumanie