stop aux violences familiales, conjugales et sexuelles : mars 2016

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  • stop aux violences familiales, conjugales et sexuelles : Enquête « Les français-e-s et les représentations sur le viol et les violences sexuelles » = le règne du déni, de la culture du viol, de l’impunité et de l’abandon des vicimes
    http://stopauxviolences.blogspot.fr/2016/03/enquete-les-francais-e-s-et-les.html

    Avec cette grande enquête nationale : « Les Français et les représentations sur le viol et les violences sexuelles » conduite par IPSOS à la demande de notre association Mémoire Traumatique et Victimologie, il s’agit, pour la première fois en France, d’établir une photographie précise des représentations que les français-e-s peuvent avoir sur le viol et les violences sexuelles. Notre but était de comprendre pourquoi la loi du silence, le déni, l’impunité, l’absence de reconnaissance, de protection et l’abandon des victimes de violences sexuelles règnent encore en maître, et d’analyser sur quels axes prioritaires les efforts doivent être développés pour mieux lutter contre ces violences, et pour mieux protéger, soigner et rendre justice aux victimes.

    Car, malgré les nombreux efforts du milieu associatif féministe et de la protection de l’enfance, malgré les deux plans triennaux gouvernementaux de lutte contre les violences sexuelles depuis 2011, et les actions de formation de la MIPROF (Mission Interministérielle de lutte contre les violences faites aux femmes et de lutte contre la traite des êtres humains) depuis 2013, malgré tout un ensemble de recherches et d’enquêtes qui ont permis de mieux évaluer la fréquence, la réalité et la gravité des conséquences sur la santé des violences sexuelles (1). Force est de reconnaître que sur le terrain tout se passe malheureusement très différemment.

    Les chiffres des viols, évalués chaque année par les enquêtes de victimation ne diminuent pas : 84 000 femmes et 16 000 hommes âgé-e-s de 18 à 75 ans sont victimes de viols ou tentatives de viol, auxquels il faut rajouter les chiffres concernant les mineurs, encore plus importants estimés à 124 000 filles et 30 000 garçons. 83% des victimes de violences sexuelles rapportent n’avoir jamais été ni reconnues, ni protégées. Et alors que l’impact sur leur santé mentale et physique est majeur, le viol et les violences sexuelles faisant partie, avec la torture des pires traumatismes : 78% n’ont pas reçu de soins d’urgence et 1 victime sur 3 n’a pas pu trouver de psychothérapeutes formés. Et les rares victimes qui osent parler courent le risque d’être mises en cause et maltraitées, d’ailleurs seules 10% des victimes osent porter plainte suite à un viol ou une tentative de viol, de nombreuses plaintes seront classées ou aboutiront à un non-lieu, de nombreux viols seront déqualifiés en agressions sexuelles, et au final, seuls 1% des viols feront l’objet d’une condamnation.

    Pourquoi les droits des victimes de violences sexuelles sont-ils à ce point bafoués ? Pourquoi cette absence de protection, de soins, et ce manque de solidarité perdurent-ils ?

    #culture_du_viol #statistique #enquête #victimologie