Antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes

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  • Antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes - Les mots sont importants (lmsi.net)
    Réflexions critiques autour d’une dangereuse confusion | par Michel Staszewski
    12 mars 2016
    http://lmsi.net/Antisionisme-et-antisemitisme-ne

    Les amalgames et les insinuations ne sont pas nouvelles, en particulier de la part de Manuel White, mais c’est aujourd’hui un nouveau verrou que vient de faire sauter un Premier ministre qui n’est plus applaudi que par le MEDEF, le Front national et un CRIF plus extrême-droitier que jamais. Quand un chef de gouvernement déclare publiquement que l’antisionisme est « tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël », ce n’est pas simplement une masse de militants qui est insultée, en étant amalgamée avec les franges antisémites qui se réclament de l’antisionisme : c’est plus profondément la vérité, l’intelligence, la probité intellectuelle et plus largement la morale qui sont bafouées – et c’est donc un nouveau pas qui est franchi dans la dégradation du débat public, la brutalisation de la vie politique, la liquidation de la démocratie. C’est enfin l’ensemble des Juifs, de France et d’ailleurs, qui se trouve solidarisé à son corps défendant avec la politique éminemment critiquable de l’Etat d’Israël, pris en otage dans un débat volontairement pourri, et livré à la vindicte avec une frivolité qui, en dépit de la solidarité antiraciste affichée par White, confine – pour le coup – à l’antisémitisme. En réaction à ce jeu d’apprenti sorcier, irresponsable ou cynique, ignoble en tout cas, nous republions une mise au point de Michel Staszewski dont le titre, suffisamment éloquent, annonce le propos.(...)

    • C’est exact. Mais il ne faut tout de même pas faire l’impasse sur tous les antisémites qui se rabattus sur l’antisionisme pour échapper aux poursuites légales tout en continuant à distiller leur venin sur l’air de « On se comprend, hein ! ».

      Manière, c’est assez facile à distinguer, quand la critique (tout à fait justifiée à mon sens !) de la politique d’Israël tourne à la critique essentialiste des Israéliens : comme partout, il y a certes de gros cons qui se vautrent aussi dans le gros racisme primaire antiarabe (mais on ne fait guère mieux), mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des opposants, des militants ou des tas de gens qui s’en foutent, exactement comme chez nous.

    • Euh, en Israël c’est quand même pas « il y a quelques gros cons », et les autres sont contre ou s’en foutent. Ça fait des années (décennies), que les citoyens élisent des gouvernements toujours plus à droite, voire même d’extrême-droite (et pas « juste » régionalement comme chez nous, mais au plus haut sommet), et que la majorité de la population n’a rien à dire sur la colonisation, et est même plutôt pour. Donc on peut pas dédouaner la majorité de la population comme ça… C’est plutôt « une majorité est farouchement pour les colonies et le racisme, ou au moins s’en contente très largement sans broncher » + « une petite minorité critique ».

    • Pour l’instant, ce qui se profile pour notre gueule, c’est Le Pen présidente : est-ce à dire que nous sommes une majorité de gros fascistes ? Ou est-ce que les gros #fascistes prennent le pouvoir en jouant sur d’autres peurs ?


      Tiens, hier soir, j’ai regardé La marche sur Rome : c’est excellent et c’est un salutaire rappel.
      Quand le #film commence, les fascistes sont risibles : trois guignols qui démontent à la va-vite une estrade sur une place de village déserte, puis qui se font virer à coups de pied au cul par les paysans. Et tout le film montre comment cette ridicule minorité surfe sur la #crise économique, recrute les vas nus pieds contre un plat de lentilles, pique le programme des marxistes pour ratisser large tout en s’acoquinant avec l’aristocratie locale pour les soutiens politiques et financiers.
      Mensonges, coups de poing, #manipulation, démonstrations de force et hop, ils prennent le pouvoir. Et jusqu’au bout, on te montre la mécanique employée et à quel point c’est un coup de force tout en passant pour un acte démocratique avec un large soutien de la population.
      La dernière scène montre une foule enthousiaste — avec les deux héros planqués dedans qui ont fini par se tirer du groupe fasciste (toujours à contretemps de l’histoire) — en train d’acclamer la prise du pouvoir par les fascistes : beaucoup par ignorance et pas mal par peur.

      Mon passage préféré, c’est quand le vieux juge qui a condamné les deux compères pour violence leur explique son point de vue avant de finir son verre d’huile de ricin :

      L’erreur principale est la suivante : nous croyons aimer notre patrie seulement si cette patrie est un pays où tout le monde pense la même chose que nous ; et c’est comme ça qu’on finit par aimer un pays d’esclaves sans se rendre compte que nous sommes nous-mêmes des esclaves !

      Un film un peu indispensable par les temps qui courent.