• France. Le procès de membres de la LDJ, dans l’indifférence générale - « Ma vie s’est arrêtée le 12 avril 2009 », Hatim Essabbak, agressé par des membres de la LDJ.
    vendredi 11 mars 2016
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    Sept ans. Hatim Essabbak a attendu sept longues années pour que le procès de ses agresseurs ait enfin lieu. « Normalement, ce genre d’affaires est jugé en moyenne trois ans après les faits », précise Maitre Dominique Cochain, son avocate. Il faut dire que cette affaire est hautement « sensible ». Cinq juges se sont même succédé pour venir à bout de l’instruction !

    #LDJ

    • Dimanche 12 avril 2009, un spectacle intitulé « Nos talents pour Gaza » est prévu au Théâtre Adyar, dans le 7e arrondissement de Paris. « Plateau d’humoristes et de chanteurs, et bien d’autres surprises… », annonce le programme de cette collecte de fonds pour les enfants palestiniens, organisée par l’association Art’Events et le Secours populaire français. Un événement qui a lieu trois mois après l’offensive meurtrière d’Israël sur Gaza et qui a causé la mort à près de 1400 personnes, dont 400 enfants.

      Il est un peu plus de 17h30, c’est l’heure de la pause. Hatim Essabbak, jeune chanteur de rai, 22 ans à l’époque des faits, en profite pour aller fumer une cigarette avec sa petite amie. Une vingtaine de jeunes déboulent, armés de battes de baseball, de casques de moto, de chaines de vélo devant le théâtre et se ruent sur Hatim, « sans raison apparente », précise ce dernier, ne sachant pas encore à qui il a affaire. « J’ai reçu des coups au visage, à la tête et au niveau des deux jambes », détaille Hatim. Ce dernier tombe au sol et est de nouveau frappé de plusieurs coups sur la tête. « Ils ont arrêté de me cogner dessus quand ils ont vu que je ne bougeais plus », dit-il encore toujours traumatisé, 7 ans après les faits. « Ma vie s’est arrêtée le 12 avril 2009 », répètera-t-il devant la cour ce jeudi 10 mars. Mustapha Belkhir viendra au secours d’Hatim Essabbak. il recevra, lui aussi, des coups.

      Les témoignages recueillis par la police sont formels : la teneur raciste des propos tenus par les agresseurs ne fait aucun doute : « Tiens, c’est pour Gaza », « Sale Arabe », « Nous les juifs, on t’encule, sale race ». Plusieurs témoins disent avoir vu un des agresseurs, habillé d’un survêtement « flashy » bleu roi, lever les bras au ciel, poings fermés, en criant : « A mort les Arabes, vive Israël ! »

      Malgré tous ces éléments à charge, à l’époque, ce fait divers ne provoque aucune réaction officielle de la part des politiques. A part une petite brève dans le Parisien, les médias choisissent, eux aussi, de rester discret. Un désintérêt inacceptable et qui profite donc aux « complotistes » et autres antisémites.