Comment autant de scientifiques ont-ils pu tous se tromper à ce point ?

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  • Comment autant de scientifiques ont-ils pu tous se tromper à ce point ?
    https://www.slate.fr/story/115289/psychologie-scientifiques-trompes

    Pour les scientifiques et les journalistes scientifiques, ces contradictions sont inquiétantes. Nous aimerions penser qu’une étude publiée a davantage que des probabilités d’être vraie. La nouvelle étude sur l’épuisement du moi a des enjeux bien plus élevés : au lieu de nous avertir qu’une recherche n’est peut-être pas fiable, ce nouvel article jette une ombre sur toute une littérature scientifique complètement formée. Ou pour le dire autrement : il ne vise pas seulement un article, mais la Grande Trouvaille dans son ensemble.

    La théorie de la volonté de Baumeister et ses moyens intelligents de la tester ont été confirmés encore et encore lors d’études empiriques. L’effet a été recréé des centaines de fois et le concept sous-jacent vérifié via des méta-analyses. Il ne s’agit pas d’une quelconque idée nouvelle et folle qui chancelle au sommet d’un tas d’informations aléatoires ; c’est un édifice de connaissances robuste, construit au fil de nombreuses années, à l’aide de briques solides.

    Et pourtant, il semble aujourd’hui que l’épuisement du moi pourrait s’avérer complètement bidon et ses fondations être constituées de matériaux pourris. Ce qui signifie qu’un champ entier d’études –et des proportions significatives de la carrière de certains scientifiques– pourraient reposer sur un faux postulat. Si quelque chose d’aussi bien établi peut s’écrouler, alors qu’est-ce qui viendra après ? Ce n’est pas juste inquiétant. C’est terrifiant.

    #recherche #sciences #psychologie

    • Si la duplication de l’expérience nous a appris quelque chose, explique Baumeister, c’est que le domaine est devenu obsédé par les recherches basées sur ordinateur. « Jadis, conduire une expérience était tout un art. On travaillait avec les gens, on les amenait à l’état psychologique idoine et ensuite on mesurait les conséquences. Aujourd’hui il y a ce désir de tout automatiser pour que ce soit fait en ligne rapidement et facilement. » De nos jours, poursuit-il, il y a de moins en moins de vrai comportement dans les sciences du comportement. « Ça consiste principalement à s’asseoir devant un ordinateur et à lire des trucs. »