Pas que les yeux. Ce qui m’a frappé, c’est le fait que c’est tout le positionnement dans l’espace qui est perturbé. Dans mon cas, je dirais même l’espace-temps.
Bien sûr que je ne reconnais pas ma droite de la gauche, mais aussi, je ne sais pas évaluer les distances ou les durées, les intervalles. C’est comme si tout était plat, alors que je vois vraiment en relief, mais c’est comme si ce relief n’était pas signifiant.
En gros, tous les automatismes de positionnement n’existent pas vraiment chez moi, il m’a fallu y pallier consciemment. Tu vois la quantité d’infos qu’il me faut traiter en temps réel.
Donc, pour que ça marche, j’ai créé des « trucs », des raccourcis, pour arriver à un temps de réponse acceptable et ne pas être totalement accaparée par ces questions.
Je prends des photos pour me positionner dans le temps (merci l’horodatage numérique qui a permis de structurer ma mémoire à long terme), j’écris pour me positionner dans l’évolution cognitive, j’ai des repères visuels pour calculer les distances sur les routes (mais ça marche surtout dans les endroits que je connais, ailleurs, pour dépasser, laisse tomber !) et j’ai appris à me déplacer dans le noir dans la maison (dans les lieux que je ne connais pas, j’ai tendance à me cogner).
Et bien sûr, il y a mes soucis de reconnaissance faciale, parce qu’il me faut un certain nombre de répétitions (rencontres) pour cataloguer et positionner correctement les caractéristiques physiques qui permettent d’individuation.
Du coup, tous mes problèmes trouvent une explication unifiée « simple » et du coup, ça me semble logique que j’ai le vertige et le mal des transports aussi.
